SCI Date Due « k --> . -T«t, à 1 \ m iA(O^Pyt>///i. \ m\< -^!^7(p s " r l- -7 iClL JAN3 2008 àlUSOMQ SC( nv*^ riC k 'i^''''Ttflliliiiitil1rtÉi'tifiiilîiiii^^ Collection of Mr. P.J.S. RICIIAIIDSON, O.D.E. 12 Henrietta Street, Covent Garden, W.C.2. Title: LE MAITRE A DANSER. M. DCCXXV. l lUIIIJJf J|ip^P l ^^lp | |,,|Jl^J^|^,p l pyg|j^^J^J]^^^ ^ ^^ l n, , .,^ , ml , j , m , ]. w n i UHHJl|llj.H I, I I UNIVERSITY MICROFILMS LIMITED. Rameau. Le/feître à Danser Paris; Chez Jean Villette; 1725 Fletcher Bibliography No. 26. Microfilm Order No.D25. Thia book bas been microfilmed with the permission of the Royal Academy of Dancing. The original book now résides in the library of the Royal Academy of Dancing, P.J.S. Richardson bequest. 1971. .-' f^iê^j^j^f> j^f>^ '■'..Vï'^^'^-^^-^l-^'-' ■::'^0K };;■■-/■* •..4J^r:.s '^\>> Vw_ ^.«ittsi? ' '1 XeMAITKE ADANCElé ->m ■iiMi i ir LE MAÎTRE A DANSER- Qu I enfcigne la manière de faire tous les differens pas de Daiife dans toute la régularité de 1* Art, & de conduire les Bras à chaque pas. Enrichi de Figures en Taille-douce yfervant de demonflration four tous les dijferens rnowvemens quil con'vient faire dans ' cet exercice* < . ' ' ' • ■ Ouvrage très-utile non^feulcment à la JcuncfTe qiil veut apprendre à bien danfer , mais encore aux pcr- ; fonnes nonncres & polies, & qui leur donne dea ;', règles pour bien marcher , faluer dz faire les révéren- ces convenables dans toutes fortes de compagnies. Y ' ^ar le S leur Rameau, A'faîtrg à d/infer dfs Vagei > d( Sa Majeflé CatholiqHc la Reine d'Ef^agne» I ■ *%w ) A P A RI s, f Chez Jean Villette ^ rue faint Jacques > à la Croix d'Or. M. DCC XXV. 'jivec uipprohapion , & Privilège du Roi, \ :^ < \\,- ") MONSEIGNEUR. LE DU G DE R E T S > PAIR DE FRANCE, ET CAPITAINE DES GARDES DU CORPS. ONSEiGNEVRy Je f fat que des Noms comme le 'votre y qui ferment de fouît en à tout ce que les Sciences & les beaux jirts ont de plus noble O* de •plus élenjé y ne devroient paraître quà la tête des plus grands Ouvrages. Jujjiai'jehalan' ce long'tems avant que d'ojer prendre la li* lerte de vous dédier mon Livre. a ij iy E P I S T R E. Ce nejtpas que la Danfe , (ï abord inverti téepour leplai/iry & enfui te employée a / «- tilité tuhlique , ne mérite de la confideration. Fille de l'Harmonie , elle efl de tout tems en^^ trée pour quelque chofe dans t éducation des hommes. Bile fait partie des exercices du corps qui fervent a former lajeunejje , elle contri- bue à la pompe t^ à la magnificence des Spe- Racles qui font les délices des Peuples , tT quelquefois les amufemens des plus grands Princes» Notre jeune Monarque n a pas dédaigné dans f es momens de loifr , d* y faire hrillerfon adrejfe 0*fagrace;cejl-lày Mons e iGN eu r , qu on vous a vil dès vos premières années charmer toute la Cour ^ O" faire honte à nos plus hahiles Maîtres» Rien ne pour r oit mieux ajfurerla réUffite de cet Ouvrage , que l approbation à' un Sei^ gncur^qui a exécuté avec autant d'agréé ment que dexaélitude , les Règles que nous cherchons à établir, Oiii , Monseigneur, fon fuccès fera dâ à votre feule proteélion > ^ pour vous la demander fai recours à cette bonté. / EPISTRE. V qnty avec tant d'autres vertus y efi heredi-i taire dans votre illuflre M aijon, . Ce ferait ici loccafwn d*en étaler toute la grandeur , de parler de tklat de votre Sangi né ^our former nos Rois y C^ de ce haut courage qui en efl lame : mais il nejt fermis quk des génies capables de manier adroitement la loiiange , de vous en donner une digne de vous , (fP de raconter toutes les qualité:^ qui vous font cjli mer & aimer ^erfonnellement de toute la France, Dans le de/tr ardent que f ai toujours été de vous marquer mon attachement O* mon X^elcy je dois me borner à vous en renouveller les affufànces^ J^f^^^ ^^^^ ^"^ très-profond^ foumijpon , MONSEIGNEVR, ::r> * •'^'l-'l ^^'J'i[ vôtre très- refp€(n:ùeux*' ^! i?ri%: livJ ;" : serviteur iR^j^E-At?.-* y] PREFACE. [^ I j'ai intitulé ce Livre L e M a î- TRE A DANSER, ce n*eft pas que j*aie voulu par une préfomption téméraire, nVattribuer à moi-mcme un pareil titre. Mais comme de tous ceux qui enfcignent avec applaudiflTemenc TArt de la Danfe , il ne s'cft trouvé perfonne qui en ait écrit les règles, j'ai ofé l'entreprendre*) ôc quoique j'aie fait toute ma vie de ferieufes refle- xions fur les pofitions & fjr 1 équili- bre du corps, pour être plus à portée de donner des leçons utiles à mes Eco- liers , je me fuis moins fondé fur ma propre expérience , que fur l'ha- bileté des plus grands Maîtres , que j'ai eu l'avantage de fréquenter. C'efl: pour ainfi dire , leurs leçons qu'ils ont fouvent donné en ma pre- fence, que je trace ici fur le papier : Ainfi fans examiner, fi j*ai tenu le ' PREFACE. Vij premier rang dans ma profeffion,les. règles que je donne peuvent jufl;i«i. fier le titre de mon Ouvrage. J ofe me flatter que mon travail né fera point inutile aux jeunes gens qui, fe fervant de cette méthode, pourront comprendre , & exécuter plus facile^ ment ce que le Maître leur aura enfei- gné ;c'efl: pour cela mcme que j*ai fait graver plufieursPlanches qui reprefen- tent le Danfeur en diverfes pofitions: les préceptes qui paffentpar les yeux aïant toujours beaucoup plus d'effet, que ceux qui font dénuez de fecours* Le Public n attend pas d'un hom- me comme moi , qui a paffé tout le tems de fa vie a étudier & a enfei- gner la Danfe une longue differta- lion fur l'origine & l'ancienneté de cet Art : je laiffe ce foin aux Sçavans. Quelques Auteurs célèbres en ont par^ lé, & je ne m'arrêterai point à cora^ piler leurs ouvrages. Mais le Lecteur auroit lieu de fe plaindre, fi dans un tems où la Dan- iiii) Vilj PREFACE. JTe efl; parvenue au plus haut degré de faperfeftion, jene parlois point des^ progrès qu*elle a fait fur la fin du der- nier fiécle/qu elle. fait encore tous les jours par 1 émulation qu 'excitent Icf fpeftacles de l'Académie Roïale de Muficjue. Il ne faut pourtant pas re- garder la Danfe comme un exercice iinicjuement inventé pour le plaifir. Je trois bien cjue la joye des Feftins , que la vivacité des Fçtes lui ont donne la naiflancei niais il, en eft de même delà Danfe c]ue de la Comédie, les homines ont cherché à tirer de l'util lité de ce que je feul plaifir leur avoit fait inventer. - Si la Danfe ne dévoie feryir qu'à pàroître fur les Théâtres , elle ne feroit loccupation que de peu de perfonnesi mais on peut dire qu'el- le mérite les (oins prefque de touç les hommes ',. quand mcme ils n'en devroient faire ufage que dans Içs premiers tems de leu^; jcuneflTc def- tinçz à cet exercice, Cert: la Dan(ê qui donne la graçe au)ç avantages que ■v PREFACE. ï^: nous recevons de la nature , en re-' glane tous les mouvemens du corps ,L de l'affermiffant dans fes juftes pofi-' tions: & fi elle n'efFace pas abfolument- les défauts que nous apportons en nait- fantj elle les adoucit , ou les cache.- Cette feule définition fuffit pour en faire voir l'utilité, èc pour exciter le defir de s'y rendre habile. Nous pouvons dire à la gloire de notre Nacion , qu^elle a le véritable goût de la belle Danfe. Prefque tous les Etrangers loin d'en difconvenir,^ viennent depuis près d'un fiécle ad-^ mirer nos Danfes , fe former dans nos Spedlaclcs & dans nos Ecoles; même il n'y a point de Cour dans l'Europe- qui n'ait un Maître à danfer de no-- tre Nation. • ' Le Règne de Louis le Grand fera toujours regardé avec juftice y comme le Règne des hommes les plus jUuftres, Entre tous les Arts qui fe' font perfedliorinez fous les yeux^ôi par les liberalitez d'un fi puisant Monar- X PREFACE. que > la Danfc a fait les plus rapides progrès j tout fembloit y contribuer. Ce Prince qui avoir reçu des mains de la Nature une figure noble & majef- tueufe , avoir aimé dès fon enfance tous les exercices du corps , ôc avoir ajouté aux dons naturels toutes les . grâces qui peuvent s'acquérir. Le goût qu'il avoit pour la Danfe l'en- gageoit dans les momens paifibles de ïbn Règne , à donner de ces Ballets magnifiques , où ce Souverain ne de- daignoit pas de paroîtrc lui - même avec les Princes Ôc les Seigneurs de fon Roïaume. Quelle émulation ne ref- fentoient pas tous les jeunes Courti- fans , dans l'efperance d'être admis aux plaifirs d'une Cour fi brillante > Cependant la Danfe ne parut dans tout fon éclat qu'à la naiffance des Opéra. Lully, Italicnde Nation, étant venu en France à l'âge de neuf ans > y appris la Mufiquc : & comme il avoir un génie rare &c fublime , il s'é- ..„ leva bien - tôt au - deflus de tous les PREFACE. xj Compofiteurs de fon tems. Apres avoir compofé la Mufique des di-» vers Ballets dont je viens de parler, il entreprit de donner aux yeux delà Cour ôc de la Ville ces Tragédies Lyriques qui font encore l'admira* tion éc le charme des Spectateurs. On vit fur les Théâtres de Paris ce nou- veau genre de fpeftacle qui fous le nom d'Opéra, n'avoit été connu juf- qu'alors que des Italiens. Lully, qui dès fa première jeunefle s etoit attaché à la Cour de L o u i s L E G R A N D , oublia en quelque fa- çon fa Patrie , & fit fi bien par Tes tra- vaux que la France triompha fans pei-> ne 5c pour toujours de l'Italie, parle, charme de ces mêmes fpedlacles que Rome & Venife a voient inventez. Il ne fc borna point à leur donner tout. J éclat que laMufique pouvoir fournir; comme il étoit obligé de reprefenter^ des Triomphes , des Sacrifices, des .Enchantemens , & des Fêtes galantes qui exigeoient des Airs caraderifez ; xfi PREFACE. pour la Danfe , il fit choix de tout ce (que la France avoit de plus habiles ' . Danfeurs. Beauchamp qui écoic pour lors à la Cour Compofîceur des Bal- lets du Roi, comme Lully Técoit de la Mufîque , fut choifi pour compofer ^ les Danfes de l'Opéra. Je ne puis trop donner de loiianges à la jufte réputa- tion qu'il s*eft acquife. Ses premiers ciTais furent des coups de Maître, Se il partagea toujours légitimement les.- fuffragesquele Muficien s'attiroit de plus en plus. Il étoit fçavant & re- cherché dans fa compofition , & il avoit befoin de gens habiles pour exé- cuter ce qu'il inventoit : neureufe- ment pour lui qu'il avoit dans Pa- ris & a la Cour les Danfeuts les plus habiles , St André , Favier Tainé , Fa- vre, Boutteville , Dumiraille & Ger^ main. Mais quelques fuflent les talents de tous ces Danfeurs , de leur propre ' aveu , la palme étoit refervée à Pecour ôc a l'Etang, qui depuis ce tems ont été Jès modèles de tous ceux qui ont vou-^ P R EFACE. xiij lu briller dans la même carrière. Le caradere de Tun 5c de l*autre n etoic pas le même. Ils étoient tous deux formez par la nature avec les grâces, ôc avec toutes les difpofitions de la belle Danfe. ... L'Etang danfoit aveè noblefle ôc avec précifion, ôc Pecour rempliflbic toutes fortes de carafteres avec grâce, juftcde ôc. légèreté. Ils étoient d'ail- , leurs l'un te l'autre d'un caradere ipour le commerce de la vie , que les plus grands Seigneurs fe faifoient un plaifir de vivre avec eux , ôc de les ad* mettre a leurs parties. Lully qui avoit affez vécu pour fa réputation , mais qui auroit encore pu augmenter la gloire de la France par les nouveaux ouvrages, qu il etoiten état de donner, mourut en i^ri ■] l'.l, ■ Mademoifelle Menefe qui preique toujours unie avec Marcel pourdanfcr les pas de deux dans un genre parti* culier , ne. manque jamais d'embellir le fpe(^acle, & d'attirer les applaudif- femens du public. Le commencement de la réputa- tion de Marcel eft une époque aflez remarquable dans l'Opéra. Campra qui de tous les fuccefleurs de LuUy.dans la compofition de la Mufique, adonné :iu Théâtre le plus grand nombre de beaux ouvrages, avoit mis au jour les Fctes Vénitien- nes. Il y avpic dans ce Ballet une Scène .très fin^uliere où un Maître a danfer vient vanter en chantant tous les avan- tages defon Art, & comme il execu- toit en même tems les divers caraiflc- res de Danfe qui fe trouvent dans les . Ballets , 6c qu'il avoit un peu de voix 6c beaucoup de goût pour le chant , il xviî; PREF ACE. entreprit de faire ce vole , & le rem- Î)lit il bien qu*il engagea dès ce jour-là e public à remarquer avec plus d'at- tention les talens qu*il avoir pour la Danfe , où il a foûtenu conftamment ce qu'il fit attendre de lui. Je puis dire , que les pas de deux qu'iladanféôc qu'il daijfe encore tous les jours avec Blondy , font autant de tableaux où les rapports font fi juftesi & les couleurs fi vives, qu'on ne peut s'empêcher de les admirer. Voilci quels font les Maîtres qui m^ont fourni les règles que je dohne dans mon Ouvrage , & il a pafle fous les yeux du Maître qui depuis la mort de Lully a compofé les Ballets de l'O- péra , ôc fous iefquels les plus habiles Danfcurs d'aujourd'hui fe font for- mez. J'en ai reçu une Approbation trop avantageufe pour ne pas me flat- ter de quelque réuffite. • '■ ,'■'{•' xrr ^ TA BLE DES CHAPITRE^.; PREMIERE PARTIE. :•: Chapitre I. 7^^ ^'* fnanîere dcfepofer le JL/ corps y page ï C H A p. II. De U manière de bien mar^ cher, 4 C_H A P. III. Des Pofttions^ & de leur origi- ne , 9 Chat», IV. De U première V option > ix Chap. V. De UdeHxieme Fofnion^ 13 Chap. VI. De Utrol/iémePoJttîon, . 1^ Chap. Y Ih De la (juAtrîime Po/ïiion , 17 Chap. W\l»De U cinquième Pofition, 19 Chap. IX. Det Révérences en gênerai ^ il Chap. X. , De U manière d'oter /on Chapeau^ & de le remettre i : • •*4 Chap. XI. Det Révérences de différentes fa^ fonSy .19 Chap. XII. Des Révérences en arrière , 3 5 Chap. XU I. De U manière dont les DemolfeUes doivent marcher ; & celle de fe bien prefenter \ : . 38 Chap. XIV. ^Des Révérences deplufieurs mante': - feSy 4* Chap. XV. Des Révérences en entram dans t. n appartement , ott dans une a/- . feniblèe y ' 47 Chap. X V I. Z);i cerèmonUl ejne tonobferve au grand Bd du Roy , 45 •:-: TABLE C Jf A P. XVII, De U TTutniere de fe conduire ttvté- politejfe dws Us Bals réglez^ jj Ch A p. XVIII. De la manière de faire les Révé- rences avant de danfer , 60 Ch A P. XIX. Difcours fur ItSmonvernens en ge^ ncrul , £j Ch a. p. XX. De la manière de faire les demi'- conpe\y 71 C H A P, XXL Dit pas de Menuet , & U méthode la plus facile pour le faire de dif- ferens eôtez., 7^ C H A P. XXII. Dti AlenHtt & de la manière de • le danfer régulièrement , 84 Chap. XXHK Des agrétiiens ejue l'on peut faire , ■ dans le Menuet y & de l'atten^ tion tfuil faut avoir pour te fi" gurer également , 51 Chap. XXIV. De la manière dé faire les hras de Menuer , ^^ Chap. XXV. Des contre tems du Menuet & U manière de les faire y 104 Chap. XXVI. Difcours fur U Courante en gene^ ralt \io Chap. XX VII. Des temsde Courantes, ou Pasgra- ves 3 1 1 j Chap. XXVIII. Des pas de Bourie & des Fleu^ rets y nx Chap. XXIX.» -D*^ C^^ttpez, de différentes manie^ res , ' . ■ J5J Chap. XXX. Des Coupe? de mouvement, 13^ Chap, XXXI. Des pas tombez, & des pAS deÇail-, , larde, 14^ Chap, XXXII. Z)« ^iV^w^'^^^, i 148 Chap. XXXIU. Desh^ancez * - x\\ DES CHAPITRES, xxj Chap. XXXIV. Des p4s de Sifonr/e, i ^i Ch A p. XXXV. Du pas de Rigattdon ^ 15^ Chap. XXXVI. Des Jettc\^y tu demieS' Cabno' les ^ ' . i6x Chap XXXVII. Z>fx Contre-Ums de Gavotte, ou Ccntre-terns en avant , 2^6 Chap. XXXVIII. Des Contre-tnnpsdecoiez, depln- Jicurs fortes , . • inf nmcurs di vendre, débiter Csr /"-iff ^^tArr ««nin. livrtt ff.rl.i xe>'i^retn hur. nomi ,f*il ijH'ih ,-ndiftntle,^4'teuT, a,, t„lTemonl,fy i U cbjr^t dt fourni- l:l ■Exempt ireiprefeui p^rl'^.m.l, mi. d^mimi Ke^ltmtnt. ^ ParisU \ .»• M-r/ 171^. HkVuit y Sjndic. - Et ledit Sieur Rameau, a fait part de fonPrivi- vilegeau fieurViLLETiE, pour en jouir fuivant Taccord fai: cnct'eux. LE MAISTRE ^'V ^. i*«a^BSai^Ha ou que fouvent le trop d'étude dont il eft chargé , liii fait oublier la plupart de fes exerci- ces j & ordinairement celui de la A : ^ X E M AI T RE p-Danfev que ion ne croit pas aufli né- I ^ ^effaire qu'elle ell , puifque c'efl: par î • elle que nous nous comportons dans ^' • le monde avec 'cette bonne grâce & t-^ A M SE R. f 'delîors : j*ai tâché de donner à cette Figure rexpreflionpoffiblejafin qu*en la voïant on puifle fe pofer le corps tel qu'il doit être. Je lui ai donné une attitude prêt à marcher , c'eft pourquoi elle a le pïèd gauche devant , & le pied droit prêc a partir , foit pour faire un pas en avant ou à côté , parce que le corps étant pofé fur le gauche , par ce moïen le droit doit agir facilement j j'efpere que prenant toutes ces précautions on ne tombera pas dans le ridicule d'ê- tre' gêné ou roide , ce que l'on doit éviter, ni mêriie d'affedlation j labien-^ féance ne demandant quece beau na-i turel & cet air aifé que la danfe feule eft capable de procurer, . , ^ . ■[' -\\ , i .. >• •V/; ni) -J'j ■^nfiOr'» :i ~oc f .:\ Aij [. i'E M A î T H E CH A PI T R È IL De la .manière de bien marcher. ;E corps étant pofé comme ileft ^repreiènté ci-devant, il éft prct de taire tour ce que Ton veut : de cette pofition vous partez, foit pour mar- cher ,^ou faire une révérence , foit pour danfer. Mais comme la -lïianiere de bien marcher eft très utile, parce que d'elle dépend les -premiers principes que la'danfe infpire , qui eft le bon air. C'eft pourquoi je prie le Le6>eur de iàire attention à cette méthode facile que je vais d'écrire ; on n y trouvera que les propres îiiouvemens que Ja na- ture fait. Je fuppofe que vous ayez le pied gauche devant , comme la Figure l'a démontré , il faut appuyer le corps deffus & du même tems le genouii .,., ^^°^^ ^^ P^ie ^ le talon fe levé par le ■' ,* A jy.k NOS T. R." y mouvement que le corps fait en fè po- jGmt deflus la jambe gauche , & par confequent fait lever la droite , ce qui fe fait par fon genouil , qui' étanrplio cherche.à s'étendre, ce qu'elle fait en fe paflantdevant'vous. Maisobfervanc de ne la paspotter plus loin que la gran- deur ou diftancedu pied entre les deux mcmes-, ce qui efl la proportion du pas , mais il faut pofer le talon avans la pointe V ce qui fait^avancerle corps fur le pied' que vous pofez , au lieu que fi vous pofiez la pomte la premie-. re elle rejetteroit. le corps en arrière ^ oc vous fatigueroit infiniment; Les jambes doivent être fort étendues-dans leur tems , les hanches fort tournées en dehors , parce que les autres pacr ties inférieures, fe tournent d-elles- mêmes , ce qui. eft inconteftablc , d'au- tant que cette jointure commande & difpofe des genoux & des pieds-.ceque je viens de dire que les jambes doivent êtr.e étendues dans leur tems^c'eft lorf=. A. iij. .'^'^'^ï^. '^ Le' Ma î t r e eue VOUS paflez Tune ou lautrc 3 d'é- tendre fort les genoux,te qui vous em- pêche de croifer vos pas : ce feroicun défaut auquel plufieurs perfonnes font fujetes faute d'attention : ayant auffi les genoux en dehors & les jambes étendues , cela empêche le penchant qu'ils auroient à devenir cagneux, & même remet ou accoutume la rotule dans une meilleure fituation. J'ai die aufli que l'on devoit éten- dre les jambes en les pafïlint devant foi , ce qui eft pour éviter de ne les point trop écarter ni les trop ferrer ; & je fuis certain que lorfque l'on pren* dra tous ces foins , on ne tombera pas dans aucun des défauts que je viens de citer. Il faut auflî donner à fa manière de marcher un rems qui ne foit ni trop vue , ni trop lent *, celui-ci tient de l'in- dolence , & l'autre fent l'étourdi \ ain- fi il faut éviter ces deux extremitez. J'ai dit encore qu'il faut avoir la A* DANSE R'* ' f toce droite & la ceinture ferme, c'eft que par ce moyen lccorps:fe main- tiendra dans une fituacion avantageu- fe, &ne dandinera point. Quant au. maintien des bras , il faut les laifTer. étendus à côté du corps en, obfervant feulement que lorfque vous faites un^ pas du pied droit> c'efl le bras gauche qui fait un petit mouvement- en de* vant , ce qui fait le balancier & mê- me cela> vient naturellement. Mais comme plufieurs peuvent -ignorer cette adlion faute d'attention 5 c'eft ce qui m*a obligé de faire cette remar- que comme très- eflentielle.. Le pas étant de pafTer le pied' de- vant , ou en arrière, 6c de côté ; ce qui s'entend d'un pied comme de l'au- tre, quant à la manière de marcher ^ mais en fait de danfe le nom de paS' renferme plufieurs pas enfemble ,. ôc qui font quelquefois differentiez de plufieurs mouvemens,qui cependant ne cpmpofe qu'un pas. A iiij % Le Ma î t r e :': /Comme le pas de Menuet , le pis de Courante , le ps de Bouree , ôc nombre d'autres, que j^enfeignc la ma^ jniere de les faire > & comme tous ces diiferens mouvemens doivent ctre pris à propos , & que les règles que l'on doit fuivre ne font fondées que furies cinq Pofitions , c*eft ce qui fera ex-» pliqué dans les Chapitres fuivans^ A danser; . t CHAPITRE II L, T>îs^ Tofitiont^ CJ* de leur origine. ^E qui s'appelle Pdfitien n'eft qu*une jufte proportion que Ton a trouve d éloigner ou d'approcher les pieds dans une diftance mefurée, où le corps foit dans fon équilibre ou à plomb fans fe trouver gêné , foit que Ton raarche, foie que l'on danfe> oa lorfquel'on efl arrêté. Ces Pofitions ont été mifes au jour par les feins de feu Monjieur de Beauchampi qui s'étoit formé une idée de donner un arange- ment neceflaire à cet Arc. On ne les connoiflbit pas avant lui, ce qui prouve fa pénétration dans cet Art. Elles doivent ctre regardées com- me des règles indifpenfables qu'il faut fuivre. J'ai fçu de lui que fuivant les règles de fon tems on comptoic cinq pas dans la danfe , defquels dérivent ïO L E M A î T R B les autres pas , qui fe pratiquent dans la danfe; & comme il avoir beaucoup de goût pour le Defleln , ( ce qui eit très-neceflaire pour un Compofiteur de Ballet auffi-bienquelaMufique,) ce rare génie trouva que rien n'étoit plus important pour maintenir le corps, dans une attitude gracieufe > & les pas dans une grandeur mefurée, qued m- trpduire ces cinq Pofitions ; aufTi on. doit les regarder comme des règles in- difpenfables que Ion doit fuivre; ■ u I J-Aan)eta/7n, (fj^cir , ' mk Première Posiéion A DANSE R/ JI C H A PI TRE I.V, De la première Vofiîion. CEs pofitions , comme je viens de dire, n'étant que pour don- ner aux pas unejufte proportion, afin que le corps it conferve dans fon a plomb , je ne dis pas équilibre , ce qui efl difFcrent & que j'expliquerai dans la fuite. Je donne l'explication & la démonftration de chacune en particu- lier > comme auffi de leur utilité. Mais pour la comprendre avec plus de faci- lité 5 il faut remarquer que cette Fi- gure de même que les autres , n'efl: dif- ierente que par les pofitions des jam- bes & des pieds : pour le corps il doit être toujours droit &: placé fur les deux jambes. Cette première efl d'a- voir les jambes fort étendues, les deux râlons l'un près de l'autre & les pieds en dehors également. Son ufage eft l ii L E M A î T R- E pour les pas aflemblez, & pour preiK dre ks mouvemens lorfquc l'on doit plier, parce que cous les pas qui fc commencent par des demi-coupez (e V doivent prendre de cette pofition. Et laraifon eft, que lorfque vous pliez, fi i l'un des deux étoic derrière , cela fa- cilite de laifler venir le genouil en de- j dans, au lieu que les talons étant près i l'un de l'autre , vos genoux fe tour- nent également en dehors. Et de plus c'efl: que le corps paroît plus droit i ce que j'expliquerai plus au long dans la manière de prendre les mouvemens , puifque je n'entens faire ici que Tex- lication des pofîtions , ôc en donnée a démonftration. i #2^ .Rameau nn rt {p crt Deujxlôme Vositwn -niliMMIl m-i-,mmitmmMm'* M 'A DANSE Ki. CHAPIT R E V.- , De la deuxième Pojîtion. :, '\ G Etce féconde Pofition démontre par fa fituation ladiftancequil faut obferver dans les pas ouverts qui fe font en allant de côté, elle eft rc- prefentée les deux jambes écartées v mais ils ne le doivent être que de lai longueur du pied diflant entre les^ •deux , ce qui eft la jufte proportion; du pas '& la vraie pofition du corps; fur les deux jambes ,qui fe voit par: les épaules qui ne font pas plus hau-i tes l'une que l'autre j c'eft pourquoi lej s*il ne les rerenoit pas , il feroit obligé de recourir au commencement du Livre , ce qui retarderoit encore Tcxecution du pas,^ . r '■ '■ ..«)Ë5^^ • , . 1 ■ J^ ^J^^)CUrUjl)(fJi'cii Troùiemt Positwri ■«TiflUilirmiri la A DANSER.! ',IJ CHAPITRE V I. ; . J i. De la troifème Fofttion. ' ^ . '■ ■ ■ ' "^ J CEtte Pofition eft pour les pas em- boecez & autres pas : on la nom- me emboëture , & ce n'eft pas fans rai- fon : c'eft que cette Pofition n*cft par- faite, que lorfque les jambes font bien étendues Tune près de l'autre : ce qui fait que les, deux jambes ôc les pieds étant bien ferrer , l'orr^nç peut voir de jour entre dçux : aioft 'elles fe joi- gnent comme unç bocfe-^ amfîî j*ai tra- cé cette Figure avec foîn-j pour qu'on la comprenne plus fecilement , & que l'œil qui cftle niiroir de l'ame donne plus de force à mon expreflion , en conduifant plus aifément le Ledeur à cette intelligence claire que jedefire lui donner. Elle eft pofée fur les deux pieds dans fon à plomb , le pied gauche de- ,j»^ fi Le-Maîtrï' vant , mais croifé devant le talon au droit du cou de pied , tel qu'il e(l démontré par cette Figure. Elle eft une des plus rtecelTaires pour bien danfer, elle apprend à fe tenir ferme > a tendre les genoux , 5c ^ aflujettit à cette régularité qui fait tou- te la beauté de cet Art. . -. : i'x: L t ..^'- 3j; l/^ \}biV.O CHAPITRE ir \Lp^^m^(ru.^n, u ÂcÂi- QuaJrl&mé Fdsitwn ' s M-i A DANÏÉR." " TJ C H A P I T R E V 1 1. -^ De la quatrième ' Tàjttion. ' -P CElle-ci ferc à relier 4es pas eii avantjOU en arrière , & leur don- ner cette jufte proportion que l'on doit obferver , foit pour marcher , foit cour danfer. : Elle eftpofée dans le même goût des autres, à rexception des pieds dont le gauche eft devant;^ «5c le droit derrière. Mais quoi qu'elle lie paroiffe pas fi fenfible pour voir la diftance qu'il doit y avoir entre les deux jambes , que fi elles étoient une de profil ) on voit bien pourtant par le point de perfpedive que le pied gauche efl: plus avancé que le droit; & de plus, ce qui m'a engage de les mettre de face , c'efl: qu*on en voit mieu}^ toutes les parties. On doit ob- ferver dans cette Pofition que les deux »pieds foient l'un devant l'autre , ôc B ils Le m ait r e fur une ligne droite fans les croifer > & fuT tout en danfant) encequelort car dans les commencemens on con- , trade quelquefois de mauvaifes habi-^ , tudes , dont par la fuite on a toutes les peines du monde de s'en défaire? ôc quelque bon cependant que foit le Maître , fi l'Ecolier ne travaille de fon côté à s'en corriger, il ne peut y ■réùlTir. Mais on me dira que l'on n'a • pas de difpofition : je réponds à cela que l'on en a toujours quand on le • veut , cela ne va que du plus au moins. . V A D ANS £ R. ' t^, Ceft ce qui n*efl: pas difficile de prou- ver. Ne nurche-t-on pas } ne faic-on pas des révérences > Ainfi il ne s'agit que de s'appliquer à les bien faire , a bien marcher : &: lorfque vous êtes parvenu à bien faire une révérence, avec grâce , infenfibicmenton prend du goût pour la danfe. On me dira encore qu'il faut beau- coup dedifpofition pour bien danfer^ jel'avouc, mais la volonté l'emporte fur le moins > 5c celles-ci peuvent dan- . .fer palTablement , je dirai plus , fans même de difpofition > car ce qui fait • danfern'eft que de f^avoii^lier.ôcfè relever à propos. :, . ; > -:•■•:••■'■' î-io.'-ji-'- 'i.jao :-,,.'.;:iî.*ù>- ■ ' ► '■•'• -V . . . . .•'... "^. ' * <»i • J.-,i K.U.i..'< f^«..J î.,A.wJ •' '. f ^ ' " • ^ Bij i8f Le m ait k e fur une ligne droite fans les croifer, Se fuT tout en clanfant> encequelorf- ^uè Ton prend un mouvement , & c[ue Ton croife le pied quand on va en avant , il arrive que l'on ne fe re- levé pas avec la même facilité, outre ^ue le corps fort de fon équilibre , ce qui fait faire des contorfions. Quant àmarcher,fi l'on croife les pieds, cela' fait aller de travers ôc dé- range le corps j c*eft a quoi on ne peut trop prendre garde : il eft vrai que cela dépend auffi des foins du Maître > car dans les commencemens on con- , trade quelquefois de mauvaifes habî*- tudes , dont par la fuite on a toutes les peines du monde des*en défaire» & quelque bon cependant que foit le Maître , fi l'Ecolier ne travaille de fon côté à s*cn corriger, il ne peut y ïéuflir. Mais on me dira que Ton n'a • pas dedifpofition : je réponds à cela que Ion en a toujours quand on le • veut , cela ne va que du plus au moins. ^ VA DANSER* ' Xi , Cefl: ce qui n'eft pas difficile de prou- ver. Ne marche- 1- on pas > ne fait- on pas des révérences > Ainfi il ne s'agit que de s'appliquer à les bien faire , à bien marcher : ôc lorfque vous czqs' ^ parvenu à bien faire une révérence, avec grâce , infenfiblcmencon prend du goût pour la danfe. On médira encore qu*il faut beau- coup dedifpofition pour bien danferj je l'avoue, mais la volonté l'emporte fur le moins» 5c celles-ci peuvent dan- . •fer paflablement , je dirai plus , fans même de difpofitionj car ce qui fait \ -danfer n'eft que de f i-^Jr} ---■>"'<-• >-^:*- ■■■':■■ • —;.''-.»»»•; , xo Le Maître :. CHAPITRE VIIL " De la cinquième F ojition. DAns retce dernière elle eft com- me j'ai déjà dit pour les pas croifez en allant de côté foità droit, ^it à gauche. Elle eft inféparable de Ja deuxième : ce font ces deux qui font 'aller de côté fans fe tourner , en ref- tant le corps en prefence. Mais pour la bien faire , il faut que le talon du pied quicroife ne paffe point la pointe de celui qui eft derrière , ce qui feroit contre les règles \ car le corps ne fe trouveroit pas dans fon à plomb, ou- tre que votre pied fe croifant plus que la pointe, le pied qui marche revien- droit en dedans : c*eft ce que l*on peut vçjîr^îans cette tigure, elle n eft croi- féex^u'autant que la règle le permet: dans toutes ces Pofuions j'ai obfervé de pofcr le corps d a-plomb fur les Cih^oiderne. Position j»t\ cîcax jambes , ce qui fait voir par k diftance qui s obferve que l'on peut I lever un pied en {e pofant le corps fur Tautre fans faire de mouvement for- cé 7 je ne parle pas des faufîès pofîtions, {>arce qu'elles m*ont paru inutiles pour es jeunes perfonnes gui apprennent > . je laiflTe ce foin aux Maîtres qui con- duifent leurs Ecoliers; ôc de plus c*eft qu*elles ne fe troavent guère que dans; les pas en tournant j^ ou dans les pas de Ballet. Quant à mes Figures je ne leur ai donné que le trait , fans les charger d*ombres,afin que l'on puiffe les diftia- guer avec plus de facilitée Biij ...'•,'*' ■■''''>.• ' iï Le M A îi ^ t w . • - ■ ■ ■.. • *-^>^ •■.■,>> \ CHAPITRE IX. :?^ Z)f^ Re'verences en général. Ne chofc très- neceflaire de fça- voir pour tout le monde dans quelque état que ce foit, ceft defça- voir ôter fon chapeau comme il faut» & faire une révérence de bonne grâ- ce > mais c*eft à quoi le plus fouvenc on s'attache le moins : tout nous por- te cependant à bien faire l'un & l'au- tre. Cela nous fait admirer d'abord , 6c nous attire mille gracieufetez , ôc difpofe mcme un chacun à avoir de la confideration pour nous, en nous regardant comme une perfonne qui fçait profiter de Pe'ducation que l'on a reçu. ; Mais comme il fe fait des révéren- ces de plufieurs manières fuivant les différentes occafîons qui les demande, je les expliquerai chacune en parti- «?■! » D A ?T s F Rv ,'2?J cuHer , conformément aux Figures qui leprefentenc laâion principale que k corps doit faire: , après que j'aurai démontré dans le Chapitre fuivant la. manière d'ôter & de remettre le cha- peau , inftruftion trcs.utile, fur tout a la Jeunefleàlaquelleon a delà peine- à en faire bien comprendre la. confe- quenee,. .-' rrf« B iiij '; CHAPITRE X. -. .1!.'. 7)^ /(^ manière (^âter fan chameau i, (^ dé le remettre. A Près avoir donné la démonftra- tion des Pofitions , & parlé des Keverences en gênerai, pour fuivrc Tordre que je dois obferver , & que Ton ne fait pas de révérence fans ôter le chapeau avant de la commencer. Ceft ce qui fait le fujet de ce Chapi- tre, qui enfeigne la manière de l'ôter & de leremetcre,afin de prévenir les défauts dans lefquels on tombe en l'un & en Tautre faute d'attention. Le corps étant pofc fuivant les rè- gles ci-devant prefcrites, fi vous vou- iez faluer quelqu'un^ilfaut lever le bras droit à la hauteur de l'épaule , com- me le reprefentc cette première Figure I. ayant la main ouveite i. puis plier le coude pour prendre votre chapeau, ce Lr'"^**rs, Tre.rmzfe-izms pour ûsterU . ChzLpe^iZLi ~n 2uS j^TWr/ecxi^ -jn . afidt qui fait .un demi cercle , fuîvant ces mots , ply du coudey qui prend fon point. du coude mcme. Le coude étant plia comme vous le voyez par la deuxième Figure, 6c la main ouverte comme vous l'avez vu par la première j il faut que vous, l'approchiez de la tcte, qui ne doit faire aucun mouvement , puis por- ter le pouce contre le front, les qua- tre doigts pofez fur le retrouffi du chapeau > ôc en ferrant le pouce ôc les doigts , le pouce par fon mouve- i luent levé le chapeau , & les quatre I doigts le maintiennent dans la main» mais le bras fe hauflant un peu plus, levé tout-à-fait le chapeau de deiïus la tête , en s étendant & le laifTant tomber à côtç de foi ^ ce qui fait Tef- vX| fet que reprefentent ces mots : chemia que le hras fait, I Cette troifiéme Figure reprefente la manière de tenir le chapeau a cote de foi la forme en delTous, .^^ : t E M AIT ît E Toutes cts différentes attitudes r^ . prefentces par ces trois Figures ne font que pour marquer tous les differens tems & toutes les mefures que Ton doit obferver dans cette adion , oa ne doit pas entendre par ces differen- tes attitudes que Ton doive s'arrêter à chaque tems, ce qui feroit ridicule, i Pour moi j'entends qu'il n*y ait aucun intcrvale , & que ces tems foient fî imperceptibles , qu'ils n*en faflenc qu'un s parce que ce n'efl: qu'une feule adion en trois tems , que j'ai juge à propos de marquer par chaque attitu- de principale pour les faire mieux fen- tir : fçavoir lever le bras à côté de foi en pliant le coude, approcher la main de la tête & prendre le chapeau , le le- ver de deffus , & laifler tomber le bras a coté de foi. Mais pour le remettre on doit ob- ferver le même ordres c'eft-a-dire le- ver votre bras de la fituation où vous 1 avez pour lors à côté de vous à la hau- m^. ■ uni ■■■! I ' » ■■*■»!■ iKamfauyni. ^ Jkii- LamoTizerô de tônireson i Chapeau acôtcde soi A danser: ij teur de 1 épaule, en pliant le coucîe, mettez le chapeau delfus la tête en ap- puyant de même tems votre main con- tre le retrouffi pour Penfoncer, fans vous reprendre à deux fois , 6c non pas appuyer la main fur le milieu de la forme, ce qui n*efl pas.féant > mais la tête ne doit faire aucune demonf- tration pour le recevoir , c*efi: le bras bc la main qui le doivent pofer. On ne doit pas lion plus trop l'enfoncer par la difficulté que vous auriezdel'ôter^, lecliapeau ne devant que couronner- la têteôc lui fervif d'agrément : on doit auflî prendregardedenele point prendre par la forme , &: d'avancer le bras 6c la main trop en devant, ce qui cache le vifao;e , ni même de baifler la tête , 6c de laifTer tomber votre cha- peau devant le vifage , en le condui- fant négligemment devant vou^ , ce " qui ne fait qu'un très-mauvais effet. Voila la manière qui m'a paru la plus féante pour le porter avec grâce: tS Le m a î t r e '.. on doit le pofer d'abord fur le front j unpeu ^u-deflus des fourcils , & cnap. fmyant la main modérément contre. e retrouflî , elle ne le fait enfoncer par derrière qu'autant qu'il le faut y devant être plus bas devant de deux ou trois lignes que derrière vie bou- ton doit être du côté gauche >de mê- ) me que le bec ou la pointe au-deffus. ' de Tceil gauche , ce qui dégage le vi- fage : car de le porter tout-à- fait en arrière, cela donne un air niais ^ im- bécile: le trop enfoncer par devant don- ne un air fournois , ou colère , ou rê- veur , au lieu que la manière de le por- ter tel que je vous lai reprefenté , vous fait paroître bien fenfé , modefle ôc tempéré. frcmiôTù hiitudc dô laKti^erence \ I en avant ■Veu^ de Fac& -— , 2 9. rcmierc attitudedela Revcn 'a danses:; 2^ -= ,■' .CHAPI TRE XL'- Des Ri'Vîrcnces de digèrent es façons., A Yafic prévenu le Le(fl€ur3ans J. A 1 article précèdent par la maniè- re doter fon chapeau , il me refte maintenant de lui parler de chaque révérence en particulier pour lui en faire connoître la différence , en lui montrant la manière de les faire àpro* pos , fuivant les différentes occauons où il fe trouve tous les jours. Je commencerai parcelle en avant: le corps droit , gliflez le pied devant vous , foit le droit ou le gauche , ( mais je dis le pied droit pour m afl'ujettir a mes Figures démonftratives qui en parlent j) pour le pafler àia propor- tion ordinaire qui eft la quatrième Po- fition, telle qu'elle eft reprefentéepat ces deux Figures qui expriment dans j?-^' jp )■. \ 30 t E JM[ A î THE I leurs attitudes la droiture du cotà^ defquelles le pied eft pafle devant , afin de vous faire remarquer que le corps ne fe doit incliner ou plier qu*aprcs que vous aurez commence de paffer le pied , parce que le corps fuit la jam- be , àc qu elle fe doit fiire de fuite > ce qui (e voit par les deux autres Figures* ( qui lont pliees. Je dis donc que vous devez paflfer ' le pied doucement devant vous , en laiffant le corps pofé fur le pied de der- rière, duquel fon genouil efl: obligé • de fe plier par le poids du corps : au lieu que la jambe qui efl: devant doit ctre fort étendue ; mais l'inclination du corps fe fait de fuite plus ou moins profonde feloii la qualité des perfon- nes que vous faluez , & la tctc mcmc s'incline , ce qui eft encore une des parties effentiellesde la révérence, en vous pliant la ceinture , n*étendez pas le genouil delà jambe qui refl:e der. ïierc , parce que cela feroit lever la X' -D twxkme, Fwurc JncUriôô è^ ,^] Tciie ^ profil j Btiùxieme Figuré Jnc Une c ; veue, OùJ'acô lianche, & de plus vous fcroît.paroî- tre le corps de travers , au lieu qu*é* tant comme je vous le démontre , toun tts les parties (e foutiennent par leur oppofé : mais lorfque vous vous re- cireflez,quece foitavec la même dou- ceur que vous vous êtes plié : & ea vous redreflant, laiflez pofer le corps fur le pied de devant , ce qui donne la liberté d celur de derrière d'aOT, foit pour aller en avant , ou fe porter à côté pour faire une féconde reve-c rence qui fe fait ordinairement en ar- rière , ce que j'expliquerai dans la ma-î niere de faire les révérences en entrant dans un appartement. Quant à la révérence en paflant,elle fe fait comme celle en avant, excepte qu'il faut effacer le corps en paflant devant les perfonnes que vous faluez. Effacer fignifîeque vous vous tournez à demi du côté qu'elles font, mais en gliffant devant foi le pied qui fe trou* ve de leur côté , foit a droit , foie à j»j- L E M A î T R È gauche: en fe pliant de la ceinture 6: s*inclinant la tece du même tems , ain- fi que j'ai tâché de l'exprimer dans cet- te Figure. • ' -^ ' - -• Elle faluë du côté gauche, ainfi c'eft le pied gauche qui s'eft: gliffé devant J ce qui s'obferve de même du côté droit : mais comme cette révérence fe pratique en differens lieu^ç^ elle mé- rite que je faffe refifentir les endroits où on la doit faire avec plus d'atten- tion. Par exemple , lorfque vous paf- fez dans une rue il ne la faut faire que trcs-légerement , c'eft à proprement parler , une révérence en marchant. Mais pour celles qui fe font dans les promenades, comme aux Thuil- leries'ou autres femblables où efl: or- dinairement l'aflemblée que nous di- fons du beau monde , il ne faut pas les faire avec la même légèreté , elles doivent être faites plus modérément, elles ont beaucoup plus de grâce. . On doit aufTi faire attention que lorfque 1% ^i5^4,-4g*^*s==^ - J^KtlTïHcêLjn ' R &v ôrenccdc cô té s alzcqntdu "N.. v5 • À: '.D A i^ s B'ki 35" îorfquc l'on fe. promené , on tient or- dinairement le chapeau defTous Je bras; fi quelqu'un d'un rang au-deffus dé vous vous falue , c'eft de prendre vo- tre chapeau de la main droite, & de faire de fuite votre révérence très"- pro- fonde pour marquer plus de refped:^ Autre remarque très-neceiraire , c'eft: que lorfque vous pliez le corps, de ne pas incliner fi fort h tête que l'on ne puiffè vous envifiiger , faute d'autant plus grofliere que vous jettez la perfonne dans le doute de fçavoir .fi c'eft; elle que vous faluez, de même qu'avant de commencer Votre révé- rence de regarder modeft:ement la per- fonne j ce que l'on appelle adrefltr fit révérence avant de la faire > je fuis très-perfuitdcque lorfque l'on feraat- tention a ces remarques que je viens - de faire on ne faffe ces révérences avec toute la grâce qu'elles méritent d'être faites. Mais comme fielï n'eft plus capable de nous apprendre que de C \ ç-4 Le Maître •repeter fouvent ce que nous vouions fçavoir-, c eftà cette occafion que j'ex- horte fur tout cette illuftrcjeunefle qui j demeure dans les Académies & les \ Collèges de s'appliquer à bien faire ces 1 révérences , plus expofée qu'elle eft ! que par-tout ailleurs par les frequen- .tes rencontres qu'elle fait , & qu'elle . ne peut éviter en allant ôc venant , foie -de leurs Maîtres ou de leurs Régents, ' qu'elle elle obligée indifpenfablement de faluer ou de leur rendre le falut. . Je l'exhorte , dis- je, de s'y appliquer ' pour qu'elle en acquiert l'habitude, fi bien qu'elle ne fe trouve pas déconte- nancée, comme il lui arrive très- fou- vent dans les compagnies extraordi- naires dans lefquelles elle fe trouve - rarement. v.sji ; ::. ' ni;! i rJUlf;'.^. PremùreFiçurô pour Id Kôvercncô ùiarriert i'inliii.if..ina«ti^ttk— ^ .,-^.. , -j..-^. g„; ,^ | | A I> A N S E r; / ^5 1 CH APIT RE 'XII. Bes Retjerences en arrière. Es teverences fe font tout dif- iferemmenc de celles en avant , aufli font-elles plus refpedueufes*, c eft pourquoi elles demandent auffi plus de circonfpeâ:ion , maison en eft recom- penfé par le plaifir quel'ona defedi* ftinguer du vulgaire. Jefuppofe que l'on ait le chapeau à la main éc le corps placé à la 4^ Pofition , ainfi que cette Figure lereprelente,ayantlecorps po- fé fur le pied gauche 1. & par con- fequent le droit prêt a partir, que Ibii porte à côté fur la même ligne z. mais comme l'on pofe le talon premier en faifant ce pas , ce qui donne la faci- lité au corps de fe pofer deflus. Puis l'on s'incline tel que cette deu- xième Figure le reprefente qui eft à la féconde Pofition. Ci; I! 5^ L E M A î T R E \ Le corps donc pofe Air le pied droit | 3.& legaiiche4.prêt à parrir,vousle ti- \ rezdoucement derrière le droit à!a3« > Pofition , en vous relevant à mefure que vous tirez le pied derrière, ce qui remet le corps dans fon a plomb, & qui fait 1 étendue de votre révérence. J'ai vu plufieurs perfonnes fe plier de la ceinture &: tirer le pied du mê- me tems , je la crois fort bonne ,mais de la manière que je viens de la dé- crire,ellem'a paru bien plus gracieufe ôc de meilleur air. s •^ J'ai dit aufli que cette révérence eft contraire à celle en avant y cela eft vrai, r | car pour faire celle en avant, le pre- \- mier mouvement eft de glifler le pied devant & de fe plier de fuite , afia ■ qu'elle ne paroiflè point coupée , ^ '■ celle en arrière, vous marquez d'abord le pli du corps ôc l'inclinarion detcte avant de tirer le pied *, mais néanmoins fans beaucoup de diftance , parce que \ les révérences fe doivent faire de fui- IF 3(r j Deuœiemc Figure- Jnclinec -'■'• ■»* A b AN S t R. ' 57. te ; de plus c*eft que l*on doit éviter rafFedation : mais pour fe mettre dans rhabitude de les bien faire, c*eft d*en faire plufieurs de fuite , cela vous fera plus facile, d autant que le pied tiré derrière ayant fini 1 étendue de Ton pas , vous laiffez pofcr le corps deffus, Ôc de-la vous portez le pied de devant à côté pour en refaire une autre & con- tinuer d'en faire plufieurs de fuite ,. mais lorfque vous avez la facilité de les faire d'un pied, vous les faites du pied contraire, afin que vous les faf-; fiez également d'un pied comme dç l'autre. ; ' ■ , : '> •^^ ' ■'. ^ \ ft^.yj * i • f .' i ■'• • ^\^>.i,j: \ -, . ■ • '> if ç :)Dî;;:^^,.- ', .» - ' . î- ■ ^ Ciii jî; L E M AÎ T R È CHAPITRÉ XIII. De la manière dont les Demoifelles doivent marcher ^Ç^ celle de fe bien prefenter. TE ne douterois pas que Von ne m'ac- cusât d'indifférence, ou bien de ne fçavoir montrer qu\iux hommes , fi je ne marquois du zele & de l'atten- tion pour hnftrudion du beau Sexe, lui qui eft l*ame de la danfe , & qui lui donne tout le brillant qu'il a , outre que je retrancherois ce que la Nature a fait de plus gracieux j c'efl: | que fans la prefence des Dames la dan- le n'efl; pas fi animée , car ce font el- les qui font naître cette ardente & no- ble émulation quiparoît entre elles & nous quand nous danfons enfemble, & fur-tout avec celles qui poffedent cet exercice, defquelles il y a un affez grand nombre, car rien ne me paroîc «y A D A N S E vR- 3? plus intereflant à une compagnie que devoir danfer deux perfonnes de' l'un & de l'autre fexe avec j uftefTe^quçd api plaudirtement ! que d'acclamations de toutes parts ! c*ell pourquoi indepen^ damment de ce que fai déjà vdic de la manière de marcher dans/les Chapitres précédens qui regardent également l'un & l'autre Sexe , le^ mêmes remarques font neceffaires pour les Demoifelles , car elles doi-^ vent tourner les pieds , &c étendri les genoux , quoique l'on prétende que l'on ne s'apperçoitpasde ces défautfe> mais pour s'en défabufer , fur tout pour les jeunes perfonnes qui fe négligent ^ je ne veux que leur propre aveu > qu'el- les fe prefentent devant un miroirv&s qu'elles marchent quelques pas en obf fervant la' manière, de marcher' que je viens de décrire dans les Chapitres eu devant, ou qu elles marchent noncha^ iemment j elles fe trouveront tout un autre air. > alors elles conviendront ' Ciiij '40 Le m ai t RE ' que d avoir la tece droite, Iecorp$ei> eft plus ferme , les genoux étendus, les pas en font plus aflurez. • . .:• Enfin j'ai fait une remarque qui m a paru très-juftc fur la manière de fça-. voir porter la tête : c'ell qu'une De- mbilelle quelque gracieufe qu'elle foie dans fa manière de porter fa tcce, fe- ja juger tout différemment. Par exem- ple, fi elle la tient droite & le corps bien campé , fans affedation ni trop dq hardieffe ; on dira voila une Demoi- felle d'un grand air : fi elle la laiiTe aller négligemment, on la traitera de nonchalante s fi elle la laiffe tomber en avant, d'indolente; enfin fi elle la bai(re,,de rcveufe pu de honteufe, àc tant.d autres que je ne décaillerai pas pour ne point ctre prolixe. Je fouhai- te feulement que les jeunes DeraoifeK les fafTent attention à la méthode fa- cile que je trace ici , afin qu'elles ne tombent point dans les défauts que je viens deciter,c eftce quim'a engagé de i ,>">i^ MaintimduneBcmoisdk mTrw< \ 5 E r7 : X iSan5er# -4^^^ mettre cette Figure qui leur reprefen- te le maintien qu'elles doivent avoir eiimarchanr. Elle aura la tête droite , les épaules baffes , ôc les bras retirez en arrière accompagnant bien le corps , mais pliez , & tenant Ces mains devant foi lune deflus l'autre avec un évan- tail à la main , mais fur cput Ta^saf^ {ciHiation, ; • ;- '• ' / - . .:-- ''"'•;:■ j ^;;- ; .'d a J t ■ : •Ji t B M A ^T R E -'-r CHAPITRE XIY,' Des B^everences de plu fleurs marner es. - - .. "Es Dames n ont pas tes mêmes ^embarras que les Meflieurs pour faire leurs révérences > il fuffic qu'el- les fe prefentent bien , qu elles portent les pieds en dehors , les gliffent à pro- pos , plient les genoux également , & qu'elles tiennent la tête droite , le corps ferme bc les bras bien placez, comme cette Figure ci-devant le re- prefente, ce qui ed le plus effentiel. On peut diftinguer trois manières de révérences, également pour elles, que pour nous , fçavoir révérence en avant , révérence en paflant, & ré- vérence en arrière , qui eft celle qui marque plus de refped , en ce qu'elle efl arrêtée & pliée plus profonac- mcnt. I I- WM' \ Kevô7^e?iœ drojteveuôdù Feu _ y ^; . Je commencerai par celles, qui fe font en avant: ilfautglifler doucement le pied devant jufqu*à la quatrième Pontion , de laifTer pofer le corps fur les deux jambes , puis plier doucement . les genoux fans plier de la ceinture : au contraire le corps doit être fort droit fans chanceler , ce qui arrive très-fouvent par les pieds qui font mal placez, foitdeles avoir en dedans, oa d'être trop écartez ; mais lorfque vous èiQs plié affez, vous vous relevez avec la même douceur , ce qui termine cettç révérence. , \ Quant a celle en paflant , elle fc fait pareillemenr,excepté que lorfque vous partez devant une perfonne vous fai- tes deux ou trois pas avant de com- mencer votre révérence : re^^arder la f>erfonne que vous devez faluer pour uiadrefTer votre révérence, & du mê- me tems vous vous tournez à demi du côté que font les perfonnesque vous faluez, ôc vous glifTezle piedquieft ^- 5jf4: Le Maître de leur côté en avant, puis vous pliez & vous relevez très- doucement , en obfervant de laifTcr pofer le corps fur le pied qui a pafle devant , afin de marcher du pied de derrière. Cette féconde Tigure eft pour re« prefenter & donner une jufteidéede cette révérence i elle falue du côté droit , la tête efl: tournée du même cô- te , répaule droite , comme vous la Voyez efl retirée en arrière. Mais corn- me ces révérences fe pratiquent dans les promenades également comme dans d'autres endroits de cérémonie , on doit obferver que lorfque vous fa- luez quelqu'un au-deflus de vous , au lieu de la faire en paffant il la faut fai- re en arrière, elle marque plus de ret pedt. Cette révérence fe fait en portant le pied à côté foit le droit, foit legau^ che i on fait un pas à côté à la deu- xième Pofition,le corps fe porte fur ce pied , ôc l'on tire l'autre tout auprès , •^T;^. > P^everence en passant / Jtl À DANSER?, '4j les deux talons près Tun de l'autre à la premierePofition,puis plier les genoux également ôc très- bas , & vous rele- ver avec la mcme douceur que vous vous êtes pliez. Mais fi vous devez en faire une féconde, ilfautlaifTerpofer le corps fur le pied que vous avez ti- ré, ôc vous portez l'autre pied a côté, ôc faire la mêmechofede l'autre pied, c'eft à cette occafion que j'ai tracé cette Figure qui reprefente la révérence droite ou en prefcnce. Je l'ai cru très- neceflaire pour parvenir à cette vraie intelligence. Il faut auflî prendre gar- de de tirer le pied ôi de plier en mê- me tems, ce qui dérange le corps de fon à plomb & fait chanceler. J'ai dit aufli qu'il faut que les deux ^ talons foientprês l'un de l'autre, c'eft que les ayant ainfi lorfquc vous pliez les genoux en les tournant en dehors , ils n'avancent pas plus l'un que l'au* tra , au lieu que tirant le pied der- .r* •4(? LeMaîtRe I riere , il fait paroître un genouil en ^ avant, ôc de plus facilite de fe tourner i en dedans , ce cjui font deux défauts ! que Ton évite. i ^loji % CHAPITRE XV..:; Bes Révérences en entrant dans un -\'^'aPPartement ^ ou dans une ' ajfemblée. LOrfque vousentrez dans un -ap- partement , il faut ôter'k cha- peau de la main droite, de même qde je l'ai dit dans le Chapitre X.ôc avan- cer deux ou trois ^as en avant -poUr ne vous point embarafler entre la 'por* te, & aufli pour vous donner le tems I d adrefler vos révérences : eilfuite-fei- re la première en avant ; mais en vous relevant pofer le corps fjr le pied qui apafle devant, & porter celui de der- rière à côté fur une même ligne a la deuxième Pofition pourfaire votre re- I verence en arrière. Ces deux révérences étant finies > vous entrez , & s'il fe trouve du mon- * de placé à droit & à gauche , vous fai- ^t trs Maître tes des révérences en pafTanc de côte & d'autre, en marchant au milieu de la compagnie. Mais au cas que vous aïez à parler a quelqu'un , vous allez laborder en fai- fantde pareilles révérences que celles que vous avez faites en entrant, & en quittant vous faites deux révérences . en arrière , & d'autres en paflant, au- tant que la civilité le permet , ce qui n'a point de limites , l'ufage du beau monde étant le plus grand maître. Après avoir enfeigné la manière • id'entrer dans un appartement, il nous . xefle pour fuivre Tindrudion necef- . faire à cette noble JeunefiTe, à lui don- ner une idée. du Bal & la manière de s'y comporter avec poIiteflTe, foit que ^ Ton vienne vous prendre pour danfer, ou que vous alliez prendre quelqu'un , c*eft ce qui fera expliqué dans les Cha- pitres fuivans. CHAPITRE _ f - - - - : ' ■ -•- : •'••^rr' CH APÎTRE XVT.!: D/^ Ctrémonial que ton obferh^ ' " au grand Bal du Roy. ''''' J^Ay ctu ne pouvoit dortner une defcription plus capable d'infpirer de Tattencion pour les cérémonies , de les règles des Bals particuliers , que de faire d'abord une petite relation du grand Bal du Roy; comme étant ce- lui qui occupe le premier rang, ôc au- quel'on doit fe conformer pour lés au- tres Bals particuliers ; tant par Tordre -qui is'y garde; que parle refped ôc la ■ pol iteffe que l'on y obferve» ' -Il faut fça voir d'abord, qu'il n'y 'a;per(bnné admis dans le Cercle /que les Prince^ ôc-Princeffes du Sang,ert- 'fiiitè les ducs & Pairs , & les Duchet "fesYôc après lês^utres Seigneurs -&: ' Dames de la Cour , chacun -félon le [•f - ^rang-qu^ls doivent occuper jmàis^ les ^* D ./«'■ t-^:- fjp Le -M a î t rve JDames font afiifes fur le devarit, & les .Seigneurs .iLiffi affis derrière les Da- m'es :' quoique je les ayc répréfenté de- abouti mais c'eft afin de donner moins de confufion à mes groupes de Figu- res, ôc les rendre plus diftinIà jiroîce^ij,^ dans ce rnçme ordre on fe fait la re^ verence l'un devant l'autre > enfuite Sx Mâjefté de fa Damé mené le branle ^ qui étoit la danfe par où les Bals de la Cour fô commençoient., tous les Sei- gneurs 6c Damés fuivent leurs Maje- fte2> chacun de leur côté , ôc à là fin du couplet y le Roy 6c la Reine fc mer- toient a la queue , ôc celui & celle qui croient derrière leurs MajffteTi ^"^^^.ÇA^ le branle à leur tour > enfuité fe.vonç placer derrière le Roy &;la Reine, ôc, fucceffivemént 4es, autres de deu:^ ça deux > • jufqu'à > ce que [eurs Majejfe:^ foient revenue les premiers: après quoy^ ils danfentJi Gavotte > qui fe danfe dàrts le mâmje .ordr^. du _br.anle > qui en:deL:re- remettra à laquëuë. jufqu'% ce qu'ils foient, revenus devant, ôc les branlJSs finis ibn fe fait de {Pareilles' ré- vérences en fe quittant ^ que.çelles quô l'on a faitavatitde danferf^ ; ,,• - ^^ .'^Enfuitecèfont'ks darifesi deUXj Di, ••*rr^^ 51; Le MxÎTR^E autrefois cetôit la courante qui le dâhlbit après les branles, & mcme Loitis êl^^torxf d'heureufe mémoire k danfoit mieux que perfonne de fa Cour, ce que^je dirai dans la fuite> mais à préfenc- c'efl; le menuet qui fe danfe après les- branles/ -^- '. ;■::.: '• 'Ceft pourquoi après que le Roy: a danfé le premier menuet , il va fe-pla- cer, 6c tout lé monde pour lors s'alTeoit, d autant que lorfque Sa Majefté dan- fe tout te nwnde eft ^debout i après quoy le Prince qui doit danfer'lorl que Sa Majefté eft placée, il hii fait une très-profonde ^ révérence -^ enfuite.dl vient àrendtoitoù eft la Reine , 'ou première PrinceiTe , ^'font.enferhble les reverencies que l'on 'fait avant de danfer, & deiifuite ils-danfent le ine-f nei^t j & après le menueton fait dcpa- rèilles revetences que celles queton a fait devant. Enfuite ce Seigneur. fait une révérence tr^s-profonde à xette PrinccfTe en la quittant^. J)ârce quefon nc^va pas reconduire chez le Roy^^ i , Du même' inflanc. il fait deux ^ ou trois. pas en avant, pour adrefler unç autre révérence à la Princefle ou :Dar nie qui doit danfcr à Ion tour, afin de la convier devenir danfer, & là il l'attend , afin de faire tous les deux une révérence trcs-profonde au Roy , de même qu'il eft. rcpréfenté par ces deux Figures i. i.enfuite ils dcfcen- dent un peu plus bas , comme ces deux autres Figures 3. 4. lerépréfentent,& font enfémble les révérences que l'on fait ordinairement ayant dé danfer, & danfent le menuet, ils font à la fin du menuet les révérences que l'on fait o^^ dinairement j enfuite il fait une ref^ rence en arrière en quittant la Dame,, &fe va mettre à fa place; mais laDar me obferve le même cérémonial pour» convier unautrePrince,cequife pra- I tique fucceflîvemenc jufqu'à la fin. I Mais fî Sa Majefîé fouhaiteque Ton^ I danfe q^uelqu'autre danfè , c'efl: un des^ % ^'4 premiers Centilhommes de la Cham- bre qui ledit, ce qui n'empcchc pas; que l'on n'obferye tpujours Iqs pareil, les révérences.. ::.. y' . ■/ o •;i.- '-i^-:'::,;> •ii;:;;V" sL V' '■■■•y ''■'y'^''''l'-'^.t?î';';i';o-i:iJtn;j r..,.:o. :f!oi :0 :ii;i ^■rrî ^. ^'!':TnL!> n' r»r:' v: f >;i> : . . _■ .W-» it ■; -} \ I r» X"'^ '^^ VTAVftHWJtffirf"^* ^\tft«t*■■ ■ — "' ' W' * " lii f II*"*— "MW^ " ' " '■■ '^^ ■'iii m ir , A D AN: SE Rv-[ '5J^ C H APITRE XVIi^': D^ la^ manière de fe conduire avec poli te Jp dans les Bals reglez>, ' Omme dans- tout ce Traité je ime fuis propofé de montrer à cette noble JeunefTe la manière de fe bien conduire: dans les endroits oà< lufage du monde l'appelle ,& que le Bal donne une certaine liberté, par^ la facilité que tout le monde a de s'y introduire ,& qu'il s'y glifle nombre de perfonnes , dont-, la plupart enflez de je ne fçai quelle naiffance ou de quel rang,,mais.peu civilifez, pren- nent cependant des licences qui en dé* ranf^ent tout le bon ordre.. Celt i cette occafion que- je mets^ ici les cérémonies qu*il y faut obfer- . ferver, afin que du moins ils prévien- nent en leur faveur par une noble por- liceûTe.- D iiij .> («I ^ç Le Maître Comme dans les Balsreglezilya un Roy & une Reine i pour en fuivre la règle , ce font eux qui commencent à danfer, & lorfque leur premier me- nuet cft fini, la Reine convie une au- tre Cavalier de venir danfer avec el- le, &; après qu'ils ont danfé,il vare- conduire la Reine, ôc lui demande poliment qui ellefouhaite qu'il pren- ne , & après lui avoir fait une révéren- ce, il va en faire une autre à la per- fonne avec qui il doit danfer , pour la convier devenir danfer. Mais fî la perfonne que vous con. viez parloit a quelqu'un , & qu'elle ne vienne pasaufTi-tôt, il faut fe tranf- porter à l'endroit de la fille où l'on commence de danfer & l'attendre, &: ctre attentif lorfque cette Demoifellc vi;^nt de la laifier pafler devant vous, ce font des attentions que la vie civile veut que l'on obferve; 6: lorfque vous avez fini votre menuet ou autre dan^ vous faites de pareilles révérences A •d;a N S E-R.r j7 en finiflant, que celles que vous ave^ fait avant) mais indépendamment de çelle-ld le Cavalier en fait une autre en arrière, & fe va placer, afin de fai- re place à ceux qui danfent. Mais fi l'on vient vous reprendre , lorfque c'eft à vous de prier , il faut aller convier la perfonne qui vous a prie en premier lieu : autrement ce fe- ibic un manque de fçavoir vivre tout des plus groîlier > cette règle eftéga* lement pour les Dames. •; De mcme que lorfque Ton vous vient prier pour danfcr , il faut vous tranfporter à l'endroit où Ton com- mence , & faire les révérences que Ton fait avant de danfer y mais fi vous ne fçavcz pas danfer, il faut faire vos ex'cufcs, foit fur le peu d'ufage que vous en faites, ou furie peu de tems ■ qu'il y a que vous apprenez : ainfi vos ' révérences finies vous reconduifez cet- ' te Dame à fi place, & du même tems vous allez faire une révérence à une A jS L^E Maître autre Denioifélle, pouir la convier der venu* faire la révérence avec vous,, afin de ne point déranger Tordre du Bah mais ftTon vous preflbit de dan- jfer^ quelque inftance que l'on vous fit, ayant rcfufé une fois , il ne faut pas danfer dans tout le Bal, parce que ce- feroic bffenfer la perfonne qui vous a prié d'abord , ce qui fe doit obferver d'un fexe comme de l'autre : comme auffi ceux qui ont la conduite d'un -Bal, d'être attentif que chacun danfe â fon tour, afin d'éviter la confufion & le mécontentement; comme auffi lorfqu'il arrive des Mafques, de les faire danfer des premiers , afin qu'ils prennent ceux de leur compagnie de fuite. On doit faire honneur préfera- blement aux Mafques, cartrès- fou- vent ce déguifement cache des Pec- fonnes du premier rang. Je ne doute pas , que lorfque l'on» prendra toutes ces précautions , tant de la part de ceux qui alTiftent dans les. A D ANSE R^i :"j^ Bals, OU de ceux qui en..fQGt Ja. çon- Yocation,ils ne fe faflent diftinguer par ks bonnes manières & la politçfle. Quant aux Aflemblces qui fe font àins les familles^ ôc qui ordinairemenc ne font compofées que de parens & d'amis , on doit y obferver prefquèlc lîicme cérémonial que dans les Bals, qui eft de fçavoir inviter une perfon- ne pour danfer,en lui faifant une re-^ verence à propos , & d'ctre attentif de rendre le réciproque lorfque l'on vousapris pour danferdcfairela mê- me honnêteté que Ion vous a faite quand c*eft: a vous à prier. Je recommande fur tout à cette JeunefTe, pour qui très- fou vent l'on fait ces fortes d'affemblées , d'obfervcr les règles que leurs Maîtres doivent leur avoir enfeignc , afin de fe faire honneur de l'éducation qu'ils reçoi- vent. ^;o L.E Ma I t r e ''gh^'pitre XVÏ^ De la manière de faire les' Rêver "* ' renées av^ant de dan fer... *' Quoique les révérences quelon fait avant de danfer fe forment de même que celles en arrière, elles demandent néanmoins quelques in- ftrudions particulières : c*eft pour- quoy je prie de faire attention aux re* gles que je donne pour la bien faire ; ce qui efl: de confequencc, parce que dans quelque compagnie que l'on foit j on eft ordinairement très r cu- rieux à regarder qui va danfer , ôC lorfquc vous vous y prcfentez de bon- ne grâce, vous préviendrez fi fort en votre faveur, que quand bien mcme on ne danferoit pas parfaitement, ce- la donne un mérite de fçavoir iai^re une révérence de bon air. Je me trouve engagé en quelque 6î \ .j^Lniçoa( -jaiiA-t^to^ (/jf'Qt Qavallier présentant la , Al dirL poùrD anser lïianiere d'avertir que l'ôft doit'êcrc gante iavant de Vous placer pour dan- fer,6c:mcme avant que d'aller [con- vier une Deitîôifelle'pôur venir dari- fer*, car c'eft commettre' une incivilU ti que de faire attendre telle qui doit danfer avec vous; ■ ' ■;•■• '/i.- • .' Je fuppofe donc que vous fôyez -à côte l'un der-l'autVe, le "pied -droit de- vant a la quatrième pomion , comme cette -Figure le repréfence;; je^ne répè- te pas la manière d'ôrer le^chapeaù,' en ayant déjà parlé cy-^eyancy je, di^ rai feulement 'Iqu'il faut le 'prendre icy de Ja main gauche aveclés mêmes précautions que celles que j'ayifit pour rôter de la main droite j le^corps étant pofé fur lepieîi fauche j . lepied droic devant i. Yôus-ôtez le chapeau de la iilaiti 'gauche en lai (Tant tornber le bras gauche à côté de foy ainfiqueleBra? droit, de même qu'il efl: démontré 5. & vous préfentez en même tems la main droite 4. à la Demoifelle en la regardant. '^^.^1 c^ L;ç Mai t fe fe "^1 Cette- féconde démondration èft pour leCayalier & la Demoifelle;ils font pofez tel que l'on doit ctre, la Demoifellc à la droite , ôc le Monfieur àgauche>. àjcocé l'un de lautre fur 1 une même; ligne, le Gayalier tient la Demoifelle par la main i la main de Vhomme endeflbus 5..ô< celle de la De- tnoifelle.en deflus a* fon bras droit étendu à côté de foy en tenant fes ju- pes avec le pouce 7. parce que le bras étant tourné en dehors ^ la main pa* tott:.çnyfiloppéc danslçs jupes»;.. ■.: cirDeqettfe attitude' 4'homme- porte Ic.-pied droir.a coté de. foy, dc'mc- , îne qu'il eft repréfenté par ces points qui partent, du pied droit ôcs'éten* dent jufqu à. 5. qui cft la féconde, & la Demoifelle porte fon pied gaucK^ auflii .côté. d'elle p» àia deuxième . pofition»;p :):•:;. \r.': .\,'jio.; i. :i'ji.:.r "V. ■Liyii'vii iL 6% ne ôt Tarunôprest afairô lapremiôr Kôvôuncc avant d&Dancer cP Kameau ^g, ^ -Rat Homme ôtrtmmôfaisant laKevôrônccpour D ancer X , î> A N S; £ R-x .€^ "Ces deux Figures icyjib^t four ex- wiitier la forme de cette . révérence ^ i'homme ayant porté fpri,pied ,i,]k •deuxième pofition , il pofe Je : corp5 defTus 5 6c (e plie du même téros pouf faire fa révérence, qui fefait coînmp les révérences en arrière ^ainfi que je l'ai dit cy-devant > mais en faifânc ceCj- te révérence on ne quitte point :lf main de la Demoifelle , & pour.^eçi faire fentir tous les tems , je vais vpin les détailler. : : -., Le corps étant entierenient pofe fur le droit, -10. le gauche prêt apars- tir.j II. mais encomniençantde. vous relever de votre inclination le gauche dont le talon efl: levé , fe j^liffe dans le même tems derrière -le droit-ji^ri peu plusque latroifiéme.pôfîtion^^^ même qu'il. eft exprimé parc'es points I i.ôcqui fç termine derrière la droite un peu plus que la troifiéme ppfi- , tipn, ce qui lemet le corps, dans fqn à,plomb., .,.-;|,,.-;.^ \,\/;,- ^.:,,f, i;4 t fe MX î t R Ê, - • Maïs èir vous relevant le corps Ct voCe fur le pied gauche *, & vous quit- tez la mairi de la Demoifelle : en glif. Tant le pied droit devant en le croi- fântun peu plus que la cinquième po- sition i mais en faifant ce pas le corps le porte différemment des autres pas "ordinaires, parce qu'il fe tourne du cô- ké gauche, ôc c*ell lemcme bras & le 'hicme pied qui fe pafTe devant 'dans le mcme ^t'ems , & lorfque vous glif- Xez le pied droit le genoiiil gauche k ^lie, qui renvoyé par fon mouvement ic corpy fiir lepieddroit^ & l'on tour- ne' ùri dcnii: tour deflus en fe tournant '^dù' coté droit '5 ce qui vous met en pré- ^féhce de la Demoifelle , & de fuite Toti ''porté le pied gauche a côte à la 'déu- '^iéme pofition, & vous regarder' la \Demoifellc pour luiadrefTcr votre rc- ^yérence , puis fc plier la. ceinture 6c ' s*incliner la tcte^demcndequ'alà pre- mière: Se en fe relevant tirer le 'pied droit derrière, & lorfque c'efl'lcî'ine- nuct A î> A ^ S E Ri (f) Hûèt que vous devez danfer , il Faut tn vous relevant laiiïer le corps fur le pied gauche , afin de partir du pied droit pour votre pas de menuet ; mais û c'eft une autre danfe, en finiflant de tirer le pied droit derrière, on doit y laifTer pofet le corps dcflusafindeglif- fer du même tcms le gauche devant, en remontant à la place cjueTon a fait fa première révérence > ôc on tourne un demi tour s, la gauche , enfuite on fait un autre pas du pied droit en fe retournant du côte droit, ce qui vous remet en préfence de la compagnie ; & là attendre queTairde votre danfe commence pour commencer votre danfe. Quant à la Dcmoifelle > ayant le pied gauche devant à la quatrième pofition, elle le porte à côté à la deu- xième, & tout de fuite elle tire le droit tout auprès à la première pofition , puis plier les deux genoux également , comme je l'ai expliqué cy-devant > 6c E '€(; 1e Maître la première révérence finie , il faut laiffer le corps pofé furie pied droit, & glifler le gauche devant un peu plus que la cinquième pofition, pour tour- ner deflus un demi tour à la gauche, ôc porter du mcme temslepied droic dcôtc, ce qui vous met en préfènce l'un de l'autre, & en fe regardant ti- rer le pied gauche auprès du droit & plier doucement , & fe relever de mê- me , & laifler le corps pofer fur le pied gauche afin de partir du droit pour votre menuet j mais fi c'efl: une autre danfe, il fliut glifler le pied droit devant en remontant un peu plus que la cinquième pofition , & en revenant à l'endroit où l'on a commencé la première, & fe tourner un demi tour du côté droit en faifant un pas du pied gauche à la deuxième pofition , ce qui vous met en préfence de la com- pagnie, & attendre que l'air commen- ce pour partir. J" A b A iJ s E k: [ Cy CHAPITRE XIX. Difcours fur les mowvemens en gênerai. COmme le plus eïTentiel pour bieil danfer efl de fçavoir bien pren^. dre fesmouvemensjpour les faire ju- ftesj il faut bien les connoîcre, & pour \t% bien connoîcre il faut en fçavoir le mobile ; c'eft ce que je vais tâcher de faire comprendre, fuivant les rè- gles de l'art. Il y a trois môuvemens depuis k ceinture jufqu'aux pieds, qui e(l celui de la hanche > celui du genoûil , bc celui du cou-de-pied \ c'eft de ces principaux môuvemens que Ton for- me tous les difFerens pas de danfe. Mais ils ne font dans leur perfedlion qu'autant que les jointures ont fait leur pliez, & qu'ils font revenus dans la Çi^ tuation qu'ils etoient avant , c'eft-à- dre,la jambe tendue. E ij ^ 7" car il vous donne la faci- 74- T7^mcû(LLjn er^ficrt I '}mtriôimRcpresentaMle(juilibrô ïl iTx A I> A N S E R» 7J lite d'étendre les genoux,& vous com- munique delà force au cou-de-pied : Ainfi c'efl: de ce premier pas que dé- pend de bien danfer, puiîque cen'efi: nue de fçavoirbien plier 6c élever qui fait lebondanfeur. Pour les faire en arrière & de côté , c'eft la même règle, quieft de ne paf- fer le pied qu'après que vous avez plié, ce qui eft de confequence , parce que trcs-fouvenc les Ecoliers fe relâchant prennent leur mouvement a faux, 6c ne fe relèvent pas avec la même fa-f cilité. • ■ • ^C Le Mai t r e | ; CH APIT R E XXI. Du pas de Menuet , ^ la méthode ! . la plus facile pour le faire , . de dîfferen$ coteZj. AYanc exprimé intelligiblemenî la manière la plus facile pour faire les demi^ coupez , qui font la bafe 6c le fondement des differens pas , &: que le Menuet , qui eft la danfe la plus en ufage , je vais vous en donner b méthode la plus facile pour parvenir a le bien dan fer. Il faut d'abord fçavoir que le vrai pas de Menuet ell compofé de qua- tre pas , ( qui cependant par leurs liai- fons , fuivant le terme de l'art ne font qu'un feul pas,) ce pas de menuet a trois mouvemens & un pas marché fur la pointe du pied> fçavoir, le premier eft un demi-coupé du pied droit 5 ^ un du gauche , un pas marche du pied ) A D A N s E rV .' yy ^roit fur la pointe & les jambes éten- dues i à la fin de ce pas vous laifTez doucement pofer le talon droit à terre, • pour laifler plier fon genoùil ; qui par ce mouvement fait lever la jambe gau- che, quife paffe en avant en faifanc un demi- coupé échappé , qui eft le troifiéme mouvement de ce pas de me- nuet & fon quatrième pas. Mais comme ce pas ne convient pas à tout le monde , parce qu'il faut pofTeder beaucoup de force dans le cou-de pied i c'eft pourquoi on en a adouci rufage, en ne faifànt faire que deux mouvemens , cette manière eft plus facile, ôc c'eft celle que je vais décrire. Il faut fçayoir que ce pas, de mê- me que l'autre eft compofé de quatre pas , qui fe commencent par deux de- mi-coupez,le premier du pied droit,* 5c le fécond du pied gauche, enfuite deux pas marchez fur la pointe des pieds , fçavoir l'un du droit de l'autre F ^S L E Maître du gauche, ce qui s'exécute dans lé cours de deux mefures à trois temsj dont Tune s'appelle cadence, ôc la fe- condecontrecadence.Pour le bien corn, prendre on le peut divifer en trois {)arties égales i la première eft: pour e premier demi -coupé , la féconde pour le deuxième, ôc les deux autres as marché pour la troifiémeiceque on ne doit pas être plus de tems a les faire, que celui que l'on met à fai- re un demi-coupé i on doit auffi ob- ferver qu'en faifant ce dernier pas il faut laiflTer pofer le talon afin que le pied pofant entièrement a terre on foit plus ferme pour plier ; enrecomman- çant un autre pas. Mais pour en don- ner une intelligence plus facile, je vais décrire la manière ce faire ce pas de fuite, afin de n*en pas retarder l'exé- cution. Aya.nt donc le pied gauche devant> vous apportez le corps deffus, en ap- prochant le pied droit auprès du gau- .1 JiWJSi.» ,.^ A DAN S E R. ^p che à la première pofition yôc de ia plier fans pofer le droit à terre , ôc lorf- que vous êtes affez pliez , vous paflez le pied droit devant vous à la quatriè- me pofition, & vous élever du même tems fur la pointe du pied en étendant les deux jambes près l'une de l'autre, de même qu'il eft repréfenté par la quatrième Figure des demi -coupez, que Ton nomme équilibre, ôc de fui- te vous pofez le talon droit à terre, pour avoir le corps plus ferme , & plier du même tems lut le droit fans pofer le gauche, ôc de là le pafler devant , de même que vous avez fait du pied droit, jufqu'a la quatrième pofition , & du mcmetems s'élever deffusi & marcher les deux autres pas fur la pointe des pieds l'un du droit ôc l'autre du gau- che, mais au dernier il faut pofer le talon à terre , afin de prendre votre p^s de menuet avec plus de fermeté. On doit obferver aufïï quelorfquc l'on prend ces demi -coupez, faut ou- >.^i y i 80 L Ë M A î T R Ê vrir les genoux & tourner h pointe fore en dehors, mais pour avoir plu^ de facilité de les bien faire , c'eft de continuer d'en faire plufieurs de fuite en avant , parce que cela vous met dans l'habitude de les faire fans peine. Ces deux mouvemens fe doivent fuc- ceder l'un à l'autre en vous élevant également) mais après que vous vous ctes élevé au fécond demi-coupé , il ne faut pas laifler tomber le talon , afin de faire une liaifon avec ces deux pas marchez, ôc au dernier qui eft du pied gauche vous laiffez pofer le ta- lon à terre pour reprendre un autre pas de menuet. On ne doit pas entreprendre de faire d'autre pas de menuet , foit en arrière, ou de côté que l'on ne foit bien certain de celui en avant. Celui en arrière fe fait approchant de même que celui en avant , à l'exception qu'au premier demi- coupé du pied droit, vous laiflez la jambe gauche étendue dcvanc v*>%s,, ^,.:A A B A N S E R. : , . devant vous & en pliant fur le droit 5 ! pour le fécond le talon gauche s ap- proche du pied droit , ou n s arrête lorfque vous pliez jufqu'a la dernière extrémité, que vous le. paflez derrière pour vous rélever, ce qui vous donne plus de facilité de le bien Elire , aîi lieu que fi vous le paiTez en pliant , vous ne vous relevez jamais fi bien , & les genoux paroiflent tou jou rs pi iez; toutes ces remarques font très- efTen- lijlles pour bien danfer le menuet, (ût tout. Quant aux pas de mèndet décote,' allant à droit, & que l'on peut ^ippel- 1er pas de menuet ouvert , parce que fon premier pas éfl: porté à là fécon- de pofition , c'efl la même manière que celui en arrière , il n'y a que le chemin différent : celui en arrière fe fait en reculant, en une même ligne droite, & de .côté il fe fait fur ligne horifontale allant à droit. .. Il s'en fait un autre en revenant du F it Le Maître . côté gauche, qui efl différent en ce qu'il efl: croifé, quoiqu'il fe faiïe fur une même ligne, mais en revenant de la droite a la gauche; voicy la manie- re de le faire. Le corps étant fur le pied gauche vous pliez deflus ,enfuite vous le croifez devant jufqu'à la cin- quième pofition, ôc vous élevés def- ius, ôc la jambe fuit & s'étend à côte de la droite les deux talons près l'un de l'autre , dc-là vous pofez le talon droit , de vous pliez fur le droit les pointes tournées en dehors , enfuite . vous gliflez le pied gauche jufqu a h deuxième pofition, & vous élevés fur la pointe les jambes bien étendues fans pofer le talon, après faites deux pas lur la pointe, l'un du droit enlecroi- fant derrière à la cinquième pofition, le l'autre du gauche en le portant à la deuxième pofition , ôc en laiflant pofer doucement le talon , ce qui fait une efpece detroifiéme mouvement lorf- que l'onelt dansThabitudede lebiea À E» À N S È r: jr^ faire , & qui donne plus de vivàcitc à votre menuet. Mais lorfqué vous ères dans l'exer- cice de faire tous ces difFerenspas,oit en forme une figure réglée que loii appelle Menuet , & que je vais ex-- pîiquer dans le Chapitre fuivant. l»^*^ Fii * ^ t^ Le Maître CHAPITRE XXIL D^ Adenuet, Çf de la manière ds le danfer régulièrement. LE Menuet eft devenu la danfe la plus ufitée, tant par la faci- lité que l'on a de le danfer, que par la figure aifée que l'on pratique a préfenr, ^ dont on eft redevable à Monfieuf Pécour, qui lui a donné toute la gra- ce qu'il a aujourd'huy, en changeant la fbrrbe S , qui ctoit fa principale fi- f*; gure en celle d'un Z , ou les pas comp- j* tez pour le figurer, contiennent les Danfeurs dans la même régularité , comme il eft démontré dans la fuite de ce Chapitre. Après que vous avez fait lesrevc- ïences que Ton fait ordinairement avant de danfer , la féconde étant finie, il faut faire un pas de menuet en | rétrogradant d la place où vous avez | b'r i> r /?« / -f Premiers Figure I r H M- i I WaniercdctcniTcla Main di '""""^iiMimijiiU A D A N S i R". Sj lencé la première révérence , en f 'Y6 ^^^^Xtff •^i. Trûùiém Figure. 2T r~'^^^ >^^^^ Col:.' . ^v^J? ^• fy;? '^>. «^ [(V .^ ^^ f{^ .'nV' ''^'"nu ?^^^ V «2???, ^'^-^ <^// ^7yy î'ic/uirFrincipaL du Mmû^ ■" *-■ '■■■ ■''n. ' < ;> A D A N s E R. 87 Pour fuivrc le cheminr que cette Figure réprefente, il faut faire deux pas, 1. du côté gauche, vous devez : our lors , avoir le corps droit, & en paflant à vos deux pas en avant, 3. effacer 1 épaule droite l'un & l'au- tre, mais en donnant toujours la droi- te à la Demoifelle , en vous regar- dant tous deux en paflant , ( effacer 1 épaule, c'eft la retirer un peu en ar- rière , en fe prefentant le haut du corps prefque devant ) néanmoins en con- tinuant de faire vos pas en avant , ainft que cette Figure le trace, qui eft la Fi- gure principale du Menuet > mais lors- que vous avez fait cinq ou fix tours de fuite, il faut d'un coin de laSallo a l'autre, en vous regardant , vous prefenter la main droite en allant en avant. 6 ^ SB^ Le Maître ' ' Etpour vous le faire mieux compren- dre, îorfquc vous allez en avant, levez (à la fin de votre dernier pas en re- venant du côté gauche ) le bras droit a 'la hauteur de la poitrine, la maiii en deffous , de même qu'il eft repre- fehtc par ces deux bras: la tête étant toîirnécdu côté droit en fe regardant, vous faites * un petit mouvement du poignet ôi du coude de bas en haut, ce qui eft accompagné d'une légère inclination en prefentaht la main,&; toujours vous regardant en faifantun tour entier, comme il efi: reprefente ôc tracé par cette Figure. S2 ^ -"*"-iri i in i ir-'—ri i f i ,1^ '^^éA^< aru que quoiqu'il foit arbitraire , en ui donnant cette proportion, il eft plus dans labien-féance, & laraifonla plus eflentielle , c'eft que quelque bien que Ton danfe c'eft toujours la même Figure , ainfi le plus court qu'on k MHPjJifffl^A A D A N s E R; px peut faire c'ed le meilleur. Mais lorfque l'on efi; parvenu au point de le bien danfer , on peut de tems à autre y faire quelque agré- ment ; ce que je vais expliquer dans Je chapitre fuivant. lls.i ^j>\ j:j L^E M A î T R E 'CHAPITR E XXIII. Des agrémens que Ion peut faire dans le Menuet^ ^ ï attention . c^Hilfaut avoir four le figurer également. Quoique le Menuet le plus uni félon le goût de beaucoup de perfonnes , foit le mieux danfc : ce- pendant , j'y ai vu faire quelques agrémens , qui lui donnent plus d'en- jouement , & plus de grâce, & com- me je voi qu'ils font fort en ufage , c eft ce qui m'engage de vous donner l'intelligence de les faire , afin que Ton puiffe les mettre en pratique , foit en donna nt la main , ou dans d'autres, endroits. Ainfi pourj faire cet agrément dans le Menuet, je commencerai par celui qui fe fait en avant. Ayant fini votre pas de Menuet en avant, ôc le corps. . A D A N s E R. |?i pofé fur le pied gauche^ vous appro- chez le pied droit auprès vous pliez, ôc vous vous relevez du même tems^ enfuité vous gliffez le pied droit de- vant jufqu'à la quatrième pofîtion, & vous élevés deflus, ôc faites un jerté échapé du pied gauche , & reprenez votre pas de Menuet ; mais pour fe mettre dans l'habitude de le faire fa- cilement, c'efi: de s'exercer, d'en faire plufieurs alternativement avec un pas de Menuet, & lorfque vous avez acquis cette facilité de les faire, vous les pla- cez dans les endroits convenables, où ils font un effet tout des plus gracieux; !)ar exemple ^ en prefentant la main orfque vous avez fini votre pas de Menuet en revenant du coté gauche, & en allant à la Demoifelle , vous le- vez le bras droit , comme je l'ai déjà, dit, dans la manière de prefenter les wains dans ce mcme tems à la place d'un pas de Menuet en avant, vous' faites ce tems qui doit être fort fou^ 54 tEMAÎTkE terni, on peut dans ce même tems fai- re un petit mouvement dii corps , & ja tête f:iit aufli une légère inclination^ Se le corps & la tête fe redrefTent en faifant le jette echapé, 6c vous repre- nez de fuite votre pas de Menuet, en continuant la Figure que vous devci^ faire. Je dis lin jette échapc ; {)arce que iorfque vous avez fait ce tems foûte- nu, de que vous vous êtes élevez deffus le droit les jambes étendues , auflî-tôc le genoiiil droit fe plie y qui par fon hiouvement rejette lé corps fur la jam- be gauche qui fe pafTe doucement de- vant, çn fe laiflant tomber fur fon pied: ce qui ne fe peut appeller autremenilj d'autant qu'il n*eft fiuté qu'à demi; Il fe peut encore faire dans une autre Occafion j fçavoir Iorfque vous faites vos pas de Menuet en avant^ en pafTant à côté l'un de l'autre. On le fait encore dans une autre occâfion , par ej:emple , vous danfeiè Que feni A DANSER. 5^5 uelquefois avec une perfonne qui *era trois pas de Menuet en avant, dans le tems que vous n'en avez fait que deux, ainfi il fe trouve que vous faites votre pas de Menuet en allant à droit , dans le tcms que la perfonne avec qui vous danfez va en avant; ainfi pour vous remettre dans une con- formité de Figure , vous faites ce pas foûtenu en allant du côté droit, en pliant fur les deux jambes, & en vous relevant fur la gauche la jambe droi- te fe glife à côté jufqu a la deuxième pofition, &VOUS pofés le corps defTus en vous élevant du même temps fur la pointe , mais par la pofition du corps 6c cette élévation , la janibe gauche fuit, en laiffant pofer let alon droit d terre, & le genoûil fe pliant h par ce mouvement il oblige la jambe gauche de fe croifer devant la droite en fai- fant un jette échapé ? enfuite vous, faites votre pas de Menuet en reve- nant du côté gauche, ce qui vous re- '^^ L E M A î T R E niet l'un ^ l'autre dans la même rc* gularité de figurer. Il le trouve quelquefois des per- fonnes qui les font en partant à côté l'un de l'autre , mais il ne faut pas le réitérer fouvent , parce que cela pa- roîtroit trop affetbé. Après avoir examiné tous lestem- peramem & l'intelligence necefliiire pour bien figurer, il me refte encore deux parties elTentielles qui font l'oreil- le, ôc les bras ,' pour cette première, fi l'on n'a pas cecte facile difpofitioni 'qui fut entendre d'abord cette cadan- ce j c'efl: alors qu'il faut s'appliquer à battre cette mefurc , lorfque vos Maîtres vous donnent vos leçons, & même vous en faire inftruire, afin que VOUS puilTiez entendre & comprendre cette cadance , qui fait l'ame de la danfe , &: qui bien fouvent ne dépend que du peu d'application. . , J'ai déjà dit , que le pas de Menuet fc faifoit dans l'étendue de deux nie- fures' A p A M s -E R. 7 ^ pj (lires à trois tems légers, ainfi.iL y a une vraye, ôc une fauffe çadance > la bonne eft la première mefure, & la fer conde eft la faufle, mais comme les couplets du Menuet j font de huit oi^ douze mefures , c*eft ce qui fait que h bonne eft en commençant & la fauC fe à la fin j cette cadence fe marque en frapant de la main droite dans la gau- che, & vous leve2 la main à la fécon- de ou fauiïe cadence, ce qui continue par ces deux tems égaux. Mais le pied fait tout le contraire de la main, puîfque dans le tems que Vous relevez fuir la pointe du pied droit , c'eft daos ce mcme tems que vous frapez > ainfion doit plier fur la. fin de la dertilçre mefure , pour fe trouver à portée de relevef dans le tems que vous frapez : la cadance s'exprime de deux manières en dan- fint , fçavoir les pas qui ne font que pliez & élevez font relevez en ca- dence, mais ceux qui font fautez doi- G p8 Le Maître vent tomber en cadence. Ainfi les mouvcmcns doivent toujours la pré- venir, c'eft - à- dire, qu'il faut plier fur la fin de la dernière mefure i afin de relever lor(qu*ellefedoit marquer. *^(. ^ cja ■""ft»! ^'^v:7'?N^ • ;v ?Ra/Ti(^u7n.p/ ficit ^rôrmer& attitude, des bra^ duMenutt % . ■*■ A DANSER. Sf9 CHAPITRE XXIV. De la mauiere de faire les bras du Menuet. LA manière de conduire Tes bras avec grâce dans le Menuet , efl aufll neceflaire que celle des pas j par- ce que ce font eux qui accompagnent le corps , &: en font tout lornement. Ainfi les bras doivent être placez àcôcc du corps comme cette premiè- re Figure le reprefenré , les mains ni ouvertes ni fermées : car fi le pouce fc joignoic à un des doigts , cela marque- roit un mouvement arrêté quiferoic roidir les jointures fuperieures , Se empccheroit que les bras ne fe re- muent avec la même douceur necef- faire que l'on doit obferver dans cet- te occafion. Gij 100 Le Maître ' Les brasainfî pofez , vous les laiflTcz tomber prefque deffus l'extremùé des poches de l'habit,cn prenant votre pre- mier demi-coupé du pied droit, & les mains en dedans de mcme que le rc- prefente cette féconde Figure. '^Ml . .■■ • \ *. K 10 'vC/^jf^y,',. O'r, .C4 ^^ '' Peuocieme tems d&s brasduMerm 10 1 y Yj^rrjFViii'rjn, etfi^'ft Troisicmetms dtshrasdiOk% .IV : A DANSER. lOi Mais du même tems en prenant fc fécond mouvement du pied gauche, le coude fe plie un peu en levant les mains imperceptiblement , de mê- me que le reprefentc cttZQ troifiéme Figure; & de fuite vous les ouvrez très- doucement en les étendant avec grâce, jufqu a la fin de votre pas de Menuet> ce qui fe continue dans le courant de chaque pas de Menuet que vous faites, foit en avant, en arrière, ou décoré. On doit aufli faire attention que quoique faie mis ces trois Figures dif- féremment, ce n*efl: que pour en ex- primer, mieux leurs différentes fitua- tions, & en faire fentir tous les tems diftin6bement : afin que ces mouve- niens diftinguez fe fuccedant l'un a l'autre, n'en compofent qu'un feul dans l'étendue d'un pas de Menuet. J'ai vûplufieurs perfonnes faire des balancez en danCmt le Menuet ; les bras fe fi3nt différemment des autres pas : on doit les lever àla hauteur des G iij v:?.'. JOt L E M A î T K R hanches , & en faifant votre premier balancé qui eft du pied droit, le bras gauche s'oppofe en l'avançant un peu en devant de me me que 1 épaule, & le bras & Tépaule droite s'effacent en arrière: comme auHî du même temsla tête fait une petite inclmation, ôcau fécond , elU jfe redrefle & les bras fc remettent dans leurs fituations. Pour les Demoifelles qui ne doivent point fiire de bras dans le Menuet, quelorfqu'ellesprefentent les mains il fuffit qu'au premier balancé elles effa- cent l'épaule droite, ce qui fait avancer la gauche, & forme une efpece d'opo- fition au pied i & fiffen t aufli une légère inclination de tête , & fur - tout fans affedation , cela donne une grâce in- finie à ce pas. Mais dans tout le courant du Me^ nuet, il fuffit qu'une Demoifelle ait la .tête droite & bien placée , fans être gênée, les épaules en arrière , ce qui fait paroître la poitrine large ôc don- Jo3 'f««A A DANS ER.I loj ne plus de grâce au corps , les bras étendus à côté du corps , de façon que les coudes touchent prefque fur les anches, mais tout naturellement. Et pour en donner une plus forte idée , on peut jetter la vue fur cette Figure , je lui ai donné tout Tair & la contenance qu'une Demoifelle doit avoir en danfant , elle tien fes, jupes avec le pouce ôc le doigt fui vant , les bras étendus à côté du corps, les, mains en dehors , ôc fans étaler fes ju- pes ni les tenir trop ferrées î A legard. de leur manière de figurer, c*eû la mc-^ me que celle de l'homme, tant pour, effacer Tépaule dans les pas de côté ,^ que ceux enpaflanr^n avant; ôt en^ préfentant les mains , comme auflî les, agrémens dont j*ai parlé font pouc l'un ôc pour Tàutre. ^ ; '..:"> Ciiij j xhàpitre;xxv. -•: I Les contre-tems du Menuet , (^ U manière dé tes faitt. ' j ;i'l Es contre- tems fc font à la pla^' jy ce <î*ùn pas ;de^' Menuet :i niaii de|)uis Le Maître fautant : aînfi c'eft laucer en faifantlc Mais quand vous comprenez bien ces trois tems différents , vous les fai- tes tout de fuite pour former votre contre-tems dans toute fon étenduê\ Et pour fe mettre dans l'habitude de les faire avec facilité, c'eft de les faire alternativement après un pas de ^enuet , en continuant d'en faire plu- fieurs de fuite \ outre que cela -vous facilitera , c'eft: qu*il vous donnera de la légèreté , par confequenc il faut dans les commencemens les bien marquer, d'autant que vous ferez toujours le maître, lorfque vous les exécuterez bien, de les adoucir. - A regard des Dames, c*eft la mê- me manière : à Texeception - qu'elles ne doivent pas tant marquer le faut, tant par bien-féance que parce qu'il feroit trop outré pour elles ; 6c même lorfque vous danfez un Paffe-piedou Menuet figuré avec une Demoifell^i *'*>vr ..> .1 A DANS ER. 107 il faut adoucir vos contre-tems , pour / fe conformer à fa manière tempérée, & pour ménager cet accord entre vous deux, qui fait en partie la beauté de la danfe. De plus^c*efl: que les contre-tems fautez ne conviennent qu'a de jeunes perfonnes, ou des perfonnes de moyen- ne raille: & pour ceux qui (ont d'une taille avantageufe , il les Eiut fliire en tems de Courante & demi-jetté, com-' . me je l'ai déjà marqué dans la maniè- re de donner les mains : parce qu'il ne convient point à de (grandes per- , fonnes de (aiiter , âc de fe tourmenter dans lesdanfes fJ^rurécs , où ce n'eft que des mouvemens doux oc gracieux, qui ne dérangent pas le corps de ce bon air qui eft fi fort eftimé & ufité par notre Nation : ce qui n'eft pas de même de plufieurs contre-danfes'que Ton a introduit en France depuis quelque temps, &: qui ne font pas du goût de tous ceux qui aiment la belle danfe. loS LeMaître Il efl: vrai , qu*il y en a plufieurç qui n'ont aucuns deflcins , ni aucuns goûts, puifque c'efl: toujours les mê- mes figures , {ans aucuns pas affurez, toute la plus grande perfcdion de cescontre-danfes,efl: de fe bien tour- menter le corps , de fe tirer en tour- nant , de taper des pieds comme des Sabotiers, &de'faire plufieurs attitu- des qui ne font point dans la bien-féan- ce: on me dira que cela divertit une compagnie; parce que plufieurs per- fbnnes danfent à la fois , il n'eft pas im- poffible de fiire des danfes où plu* fieurs perfonnes peuvent danferen-, femble, mais avec des pas ô: des rè- gles gracieu fes & modérées à l'imi- tation des danfes Allemandes , que j*ai veu danfer en Allemagne; quoi- qu'elles changent de mouvement , il s'y garde une certaine règle qui ne caufe point de confufion, fur- tout parmi les perfonnes de diftinc- tion, ainfi onpeutcompofer des dan- A D A N s E K. 109 fes qui foient danfécs a plufîeurs per- fonnes y de qui peuvent avoir difFe* rent mouvement, comme d'air à deux tems légers & de Menuet , mais je fou- haiterois que Meflîeurs les Maîtres qui compoferoient ces danfes les miflent en Chorégraphie, afin que Ton puifle^ les danfer régulièrement. On a vu même l'ufage des Branles où chacun mennc à fon tour , ce qui ne - caufe pas de confufion comme à nom- , bre de ces contre-danfes , que j'ai vu danfer qui n'ont nul goût j ce qui di- minue le plaifir que l'on a à voir bien danfer. IIO L Z M AI T R B CHAPITR E XXVL Z) if cours fur la Courante en gênerai LA Courante étoic autrefois fort à la mode : aufTi eft-elle une dan Te très grave , Ôc qui infpire un airde Noblefle plus que les autres dan- fes , qui ont un air enjoué , & beau- coup diverdliez dans leurs Figures; mais la Courante par ks mouveincns graves eft diftinguce , infpire un air deNoblefTe; auffi LOUIS XIV. d'heureufe mémoire, n a pas dédai- gné de la préférer , puis qu'après les Branles qui font, ou qui croient les danfes par où les Ikls de la Cour fe commençoient , comme je l'ai déjà dit , Sa Majesté' cnfuire de cts Branles danfoit la Courante: il efl: vrai, qu'il la danfoit mieux que perfonnc '\ j • ■ • . I ' A DAN S E Rr m I delà Cour, & qu'il lui donnoit une j grâce infinie. - ' ; . , I Mais ce qui prouve encore plus l'at- ■i tachemenc 6c la prédileâ:ion que Sa Majefté avoit pour la danfe > c'eft que malgré les pénibles travaux qui occu- po ent continuellement ce grand Con^ (jueranty il n*a pas laifle de s'en déro- ber quelques heures pendant plus de vingt à vingt-deux ans, queMonfieur de Beauchamp a eu l'honneur de le conduire dans ce noble exercice : en- fin cette danfe dont je viens de parler, du propre aveu des plus habiles Maî- tres*, a toujours efl;é regardée comme une danfe trcs-neceflaire, à fçavoir pour bien danfer jc 'eft ce qui m*enga- ge d'en faire une légère defcription tous ks mouvemens font fi eflentiel*, qu'il vous donnent une facilité pour bien danfer les autres danfes , ce qui fe va prouver par la manière dont elle fe danfoit. Après que l'on a fait les révérences ,11 Le m aî^t ît E qui fc font ordinairement avant' de danler; & de même que jelesay re- | f)re{entées ci -devant : en vous re- | evant de votre jfeconde révérence, | vous laiflez pofer le corps fur le pied droit j & vous portez le pied gauche à : la quatrième pofition , 6c pofez le corps dertus en prefentaric la main à la l Demoifelle & en faifant un tems de { Courante : enfuite vous commencez [ le pas de courante , par un demi-jeué I du pied gauche , &c enfuite un cou- ■ pé du pied droit , ce qui termine le \ pas de Courante ( & fait voir la diffe- h rence du pas au tems) & vous en rc^ ï commencerez une autre du pied droit, en faifant un demi-jetté de ce pied & ^ un coupé du gauche j mais cofnme | tous ces differens pas vous conduifcnt | dans une figure réglée , qui forme une efpecc d ovale longue p mais d ce | dernier coupé , vous recommencez *; défaire un pas , marchez du pie.l gau- che , ôc un tems de Courante ou pas grave A DANS E R,: . Itj grave du pied droit , ôc recontinuer les demi-jettez ôc les coupée; ce qui fc répète dans tout le courant de cette danfe, Ôc commeje n'entreprends pas de décrire les figures des danfes , je laiffe ce foin aux Maîtres de condui- re leurs Ecoliers : de plus c*efl: que cet- te danfe n'efl: plus en ufage, non plus que les autres Courantes figurées de cetemslà , comme la Dauphine , la Duchefle , & la Bocanne, quiétoient de parfaitement belles danfes, ôc que les perfonnesqui feront curieux de les fçavoir^, pourront avoir recours a la Chorégraphie. Quant aux danfes qui font en ufa- ge aujourd'hui, ôc dont les figures ôc les pas font fi fort diverfifiez , qu'elles méritent que Ton y donne quelque application , c'efl: ce qui m'engage de fournir les moyens les plus faciles , pour faire tous ces differens pas cha- cun à leur particulier : afin que les Maîtres puiffenc avoir leplaifir,que H f? 114 Le m ait r e par ces moyens aifez,- cette jeuneflefc trouve plus en état de profiter de leurs leçons/ ^^^' = ^ù: : .._ j :,u.i .•■- rr -^i Ce qui efl: un des plus grands plai- firs que nous ayons , devoir nos Eco- liers profiter ;c*efl: tout ce que je me fuis prppofé dans ce traité , ôc j ofe me flater d'y avoir réuflî.: ...;;,■;. î ^jM^^m > jcc'îiï;;.; •> '••'•'' 'l' in '"'■ , ■ * ■'.. T'i J ; .'• ■• ;• •••I- i* ■ •'• -♦-j ^'i ■•;_■• '-*^i»^ • V.. ^fj;.;j :;;:i,r :ru2.: Î-I VA A .D ANSE K, - 115 ;; CHAPITRE XXVII. ; Des Tems de Courantes , on pas ■'■ " fraves. Ci GOmmeloii 'commençoic autre- fois par la Courante à montrer àdanfer, & que d'ailleurs j'ai promis d'aller de pas en pas; pour me mettre en règle, je commencerai donc parle tems de Courante , ou pas grave, comme étant un des premiers pas ôc qui infpire le plus de grâce. Il faut d'abord fçavoir,que ce pas n'efi: nommé tems que parce qu'il n'eft ren- fermé que dans un feul pas Ôc un feul mouvement, ôc qu*il tient la même va- leur que l'on employé à faire un autrp pas compoféde plufieurs mouvemens, 5c plufieurs pas comme un pas de Cour rante , ou pas de Bourée i voilà la dif- férence que je fais du pas au tems* - inrjMais ce téms n'efl: pas feulement Hij ti(S' Le Maître dans la Courante,on le place dans tou* tes fortes de danfes , où il fait un bon effet, & même il procure beaucoup de grâce au corps par fçs mouvemens doux de tempérez, qu'il faut obferver pour le bien faire. Je fuppofe que vous deviez le faire du pied droit i ainfi ayant le pied gau- che devant, ôclc corps poféde(rus,& le pied droit derrière à la quatrième pofition , le talon levé prefi: à par- tir, de là vous pliez en ouvrant le pied droit à côté , ôc lorfquc vous ctes élevé ôc les genoux étendus, vous gliflez le pied droit devant jul- qu'À la quatrième pofition , & le corps fe porte deflus entièrement, mais à me- fure que le pied droit feglife devant, h genou gauche le détend ôc fon ta- lon ie Ijve , ce qui .renvoyé avec fa- ctice le corps fur le pied droit, & du même tems vous vous élevez fur la pointe : enfuite vous baiiTez le talon appuyant tout le pied à terre, ce qui ^ Av D A N SE R,' IT7 termine votre tems de Courante ou pas grave , le corps étant dans fon re- pos par le pied qui pofe entièrement; de la vous pouvez en faire un autre du pied gauche en obfervant les mêmes précautions, & mcme pour fe mettre dans l'habitude de les faire, il en faut repeter plufieurs de fuite tant d'un pied que de l'autre. J'ai vu plufieurs perfonnes les pren- dre de la première pofirion , ils font auflî un fort bon effet, ils m'ont pa- ru plus difficiles, d'autantquelorfque. le Corps fe pofe fur un pied , la jambe de derrière fuit, te s'approche de l'au- tre à la première pofition , & de là vous phez ôc vous vous élevez du mcme tems fans pafl'er le pied, que lorfque les jambes font bien éten- dues, vous pofez le talon du pied fur lequel vous vous eftes élevé , Ôc fon genou fe détend à mefure que vous gliffez le pied qui étoit en l'air jufqu à la quatrième pofirion,qui eft l'étendue H iij ïîg: Le m a î t R'E èt^ porpbYtîôn de vc^tre^pas^, mais com; rhe vous pnOez le pied à plein , & quç 1^ talon potte à terre-, lecprps fe pofe facilement fur ce pied ,''^ vous vous élevez fur fa pointe ^ ôc defuitc laiflez appuyer le pied ce qui termine ce pas, on en fait au (Ti en allant de côte; alors on le commdnce dans line'pofition dif- férente j parce que otdlndiremeiuil " {q fait après un pas'de Bourée déÏÏus ^derTous'j-qui finit fôn dernier pasa la troifiéme pofitiori:^''' ^ > ■ ' i:''^. Ainfi c'effc de cette' pofition que vous partez en pliant^ fok les deux jami bes , fans changer de pcficion que vous ne foyez relevé , èrtfui te vous glilfez le pied qui fe trouve devant. ; Par exemple, vous faites un pasde Bouréc deflus & defibus , du pied gau- che en allant du coté droit , le pieil droit fe trouve devant a la troifiémè pofitionj ainfide là vous pliez fur les deux jambes également , 6c de là étant relevé 6c les deux iambes bien cten- ^ I A î) A N S Z R' JJ^ ducs' vous glifTez le pied droit à coté à la deuxième pofition, &. vous portez-le corps deflus, ce qui termine votre pas j mais fi vous voulez faire ce pas delau-? trc pied , il faut poier le corps fur Je pied gauche v.ôC- votre pas de Bouréç nnijVous pliez également: fur les deux^ jambes l &c vous vous relevez fiir la droite, englidant le pied gauche à côté à la deuxième pofition, ôc le corps fe pofe deflus* en yous élevanq fur la pointe du pied qui a glifle à côré^ & le talon fe pofe dans le même tems ,'. ce qui termine. ce pas : le corp^ etanç^ dans fon à plomb , âinfi, de cette ii^^ tuation vous pouvez entreprendre de,' faire tels pas que vous fouhaitez, foie, d'une jambe, foit de l'autre. < ^ ' Il fe fait des. pas que nous appel-. Ions feulement tems , mais qui ne doi-,'" vent pas- être confondus dans la mê- me manière de ceux-ci j quoique leurS: premiers mouvemens fe prennent de, même , mais il ne fe terminent pas Hiiij .4 K fié L E M A î T R r comme les autres. Parce que ce tcms cft plié ôc levé , &: vous portez Iç {)ied à côté fans le glifler , ce qui fait a différence de l'un à l'autre: comme jls*en trouve plufieurs dans l'Aimable Vainqueur placez différemment , c'eft ce qui m'engage de vous en donner une claire intelligence; • - ;: ,, ' Par exemple, ayant le corps pofé fur le pied gauche, à la quatrième po- rtion ^ vous pliez defl'us & vous vous relevez en portant le pied droit à côté à la deuxième pofition , en ne pofant que la pointe du pied, & vous refiés ua rems pour reprendre un autre pas, ce qui fait un agrément tout des plus gra- cieux : car ce pas étant pris a propos, le corps reftant dans fon repos , dans unelîtuation avantageufe, vous don- ne beaucoup de grâce, après on fait un autre pas qui en paroît plus animé par l'oppofé d'un pas lent à un autre, qui fe fait plus vivement, ce qui fait en partie la beauté de la djirifç , lorl- -■^ '*^ A DANSER. îil que Ton fçaic faire tous ces difFcrens mouvemens ôc pas à propos , en con- fervant beaucoup de noblefle dans les pas lents ôc de vivacicé dans les viftes. .' -, - ; r ■ .'.1 1 ;»./'•. Jj! - .. . ^ii _f ii, ■ f • ■ I ' • : ^ . • 1 , » I '^■■fr' .'1 n" *• , • • ... , . . . •{îi.? "i;3r| ••■■'rir>-- ' '/ 1 . i V. .J j.i- ji rj i. • . f b'!:>ïç':'Tu^'?r/} srp :^ \ in 71/7 nu ::->o ^-^i .^>1 Ui L E M A.î T R E ) <'::)'^ ;'. ' :;"i(: i '. ■. . ' ..•:/! ':(:r h;^: F ï T ii^E X Yï I r:' Des pas de Bourée ^ des Fleurets, E pas de Bourée eftcompofédc deux mouvcmens fçavoir, un de- mi coupé, un pas marché furla pointe du pied 6c d'un demi-jetté, ce qui fait le fécond mouvement , & l'étendue de votre pas , je dis un demi-jetté; par- ce qu*il n' efl: fauté qu*a demi , ôc com- me ce pas éfl: un pas coulant , c'eft pourquoi Ion dernier pas ne doit pas être marqué fî fort , mais comme il faut avoir beaucoup '3'e cou de pied, pour faire ce pas aifément & furtout pour les Demoifelles; c'eft pourquoi on en a adouci l'ufage , en faifmt des fleurets , qui eft aprochant le mcme pas, puifqu'il ne contient non plus que 3. pas. Mais il n'a qu'un mouvement; c'eft un pas aifé ôc que Ton apprend ;ATD A.N S E R. 1x5 facilement ^iLTuffic d'en connoîrre Jà conftrudtion pour le faire tie fuite: il eft compofé' d*un demi-coupé & de deux pas ' marchez fur' la pointe des pieds. \':.iiji^\.: >. ..c; .1 r' Quoique j'àye donné la manière de» faire ces demi. r: coupez dans la con-« ûruâion du pas' du Menuet, ncana moins pour vous en donner de fuir-.- te l'intelligence , je dirai. que lorf? que. Vous voulez faire un fleuret y étant pofé a la quatrième podtioa, fi- c'eft. le pied gauche que; vous ayez devant , qu'il faut que le corps .foie entièrement defTus , envapprochanc le pied droit :à la première pofitionv fans qu'il touche à terre; puis plier lés deux genoux. également 5 ce qui s appelle plier fous foi, mais il ne faut pas: pafTer lei.pied droit devant vous a la:quatriéme' pofitioh >. que lorfque vous avez plié , & du mcme tems qu'il: eft-.pafle vous, vous élevez fiir la poin- te: puis m ai'cher dejx autres pas tout ■/" 12-4 Le Maître de fuîce fur la pointe s fçavoir , Tundu gauche , &: Tautre du droit , & à ce dernier il faut pofer le talon, en le fi^ nifîant, afin que le corps foit plus fer- me, foit pour en reprendre un autre, ou tel autre pas que la danfe que vous danfez le demande > mais pour fe met- tre dans l'habitude de faire ainfi que des autres, il efi: à propos d'en repeter plufieursde fuite > outre que cela vous donne la facilité de faire d'un pied ce que vous fiites de l'autre. Ainfi , fi l'on vous demandoit de combien de pas le fleuret eft compofé, vous pouvez répondre de trois. Sça- voir d'un demi coupé ôc de deux pas marchez fur la pointe. :.-. ;, Il fe fait en arrière de même, & de tous cotez , ce n'eft que les pofitions qui font différentes, tant par la figur» des danfes qu'il faut obferver, foit en tournant ou en allant de côté. Par exemple, fi vous voulez faire un pas de Bourée ou fleuret defTus U À DANSER. iij deflbus, en revenant du côté gauche, le droit étant à la première pofition, vous pliez fur le pied gauche en ou- vrant les genoux , èc étant pliez vous croifez le pied droit devant vousjuf- qu à la cinquième pofition , & vous élevez deflus j enfuite vous portez le pied gauche à côté à la deuxième po- fition & le droit fe croife derrière à la cinquième pofition, ce qui fait l'é- tendue de votre pas. Il y en a qui fe font deflbus Scdef- fus, ce qui eft la même chofe excepté que le demi- coupé fe croife derrière, & letroifiéme fe croife devant : voilà toute la différence de Tun à l'autre. D'autres qui fe font de côté en ef- façant l'épaule j qui fe pratique de la manière fuivante, fçavoir le corps pofé fur le pied gauche, vous pliez deffus ayant le pied droit en l'air prés du gau- che, Se vous le portez à côté en vous élevant fur la pointe & en retirant l'é- paule droite en arrière, mais ia jambe y ,îi^ L E M A i T H E gauche fuicla droite,' & fe pofedef* xiere à la troificme pofiiion , les ge- noux étendus fur ^ la pointe > oc pour Je troifiéme vous laiflez gliffer le pied droit devant à la quatrième pofitioiii en laiflant pofer le talon à terre ce qui finit ce pas h le corps étant pofé furie droit vous pouvez plier deflus , &: en faire un autre du gauche , en obfer- vant les mcmes prmcipes , on les trou- ve placés à la fin de la Bretagne , & dans plufieurs autres danfes de Ville; lorfque ces pas fonc bien pris_, ils font xl es plus gracieux. "Il s'en fait aulfi d'une autre fiçon, que l'on apelle pas de Bourée ouverts qui fe font de la manière fuivante, fça- voir fi on le prend du pied droit l'ayant enlair, à la première p'ofition : vous pliez fur le gauche &: vous portez te, droit à côtéd la deuxième pofitionôc vous élevez deflus :■ éil vous élevant fur le droit la jambe gaucjie fuit la diroite en s'approchant à la première A" DAN S E R.' . ilf pofition , dans- le mcme tems le pied droit fepofe entièrement, & de fuite vous polez le pied gauche à côté à la féconde pofition en pofant le talon premier , ôc iorfque le corps fé pofe fur ce pied, vous vous élevez fur la pointe j ce qui attire la droite dont le pied feglifTe derrière le gauche jufqu'à la troifiéme pofition , ce qui termine ce pas V mais fi vous en voulez faire un aucre du pied gauche, il faut pofer le talon droit à terre & plier deflus, & porter le pied gauche a côté en ob- fervant la même manière , d'autant que l'on doit s'habituer de faire un pas d'un pied comme de Tautrc. Ce même pas fe fait encore d*une autre manière , en ce qu'en faifant votre premier pas qui efl:,undemi-cou- pè, ayant le corps pofé for le pied gau- che vous pliez delTus , &: en prenant ce mouvement la jambe droite qui eft en l'air marche en faifant un bate- ment fur le cou du pied^, ôc du même uS Lfe Maithê tems fc porte à côté à la deuxième po- I fition en vous élevant deflus , ôccon- '■■ tinués votre pas comme cy-devanc. On en fait encore un aui;re que l'on appelle pas de Bourée embocré , en ^ ce qu'il s'arrête au fécond pas à Tem- i boecurej ce que je vais vous expliquer, l Il faut faire le demi-coupé en arrière ' en portant le pied à la quatrième po- fition , le fécond pas fc porte vite a la ^ troifiéme , ôc vous reftez un peu dans cette pofition fur la pointe des pieds | les jambes étendues ;puis vouslaiflez | gliffer le pied qui eft devant jufqu'à la quatrième pofition , ce mouvement (e ï fait en laiflant plier le genou du pied de derrière qui renvoie par fon plié le corps fur le pied de devant , ce qui fait retendue de ce pas. | On place ce pas dans toute forte d'airs , & vous en faites routes les fi- | gures des danfes avec facilité , parce | que ce pas eftaifé & coulant on le fait CD tournant de la même façon que les préccdens ,J À ï) A N s E It. 110 hrecedcns > mais c*e(l aux Maîtres dsî conduire leurs Ecoliers dans la fcgUi larité des danfes qu'ils leur enfeignenti je me contenterai feulement de don* ner une explication de la manière d^ faire tous ces difFerens pas. Il fe fait un autre pas dans le nié^ me genre à qui 1 on a donné le norii de pas de Bourée vite ou à quatre pasj mais comme j*ai confulté de très-ha-* biles gens nonfeulement fur la manie-» rc de former les pas ; mais même fur les noms propres que l'on leur â at^ ■ trJbué : & comme j'ai vu les fenti^ mens partagez, je ne veux pas non pluâ ' en décider 5 je laifle aux unj Seaux au-t très la liberté de les nommenquant a ce pas je dirai que le vrai pas deBourée eft celui que jai décrile premier , lé fe^ Gond eft un fleuret j ainfi comme \è vrai pas de Bourée a deux mouve- mens , & que. le fleuret n'en a qu'un ^ il me pardît que Ton pourroit attri* biicr à celui-ci le nom de pas de Bod^ i I30 Le Maître rée doublé , puifqu'il fe commence par un demi-coupé : enfuice deux pas mar- chez fur la pointe, 6c un demi-jetté qui termine ce pas > c*efl: pourquoi on peut dire que ce pas efl: compofé d'un fleuret &d*un demi-jetté. Mais comme je ne me fuis propofé que de donner la manière de faire tous CCS difFcrens pas , fans m*arrefterà 1 etimologie de leurs noms, parce que la plus grande partie de ces pas font tirés des différentes danfes qui font en ufagedans nos Provinces, à laquelle on leur a donné toute la propreté que Part permet , de dont il porte le nom de ces danfes. Par exemple, le pas de Rigaudon cft tiré du Rigaudon , qui efl une dan- fe fort en ufage en Provence , & que les originaires du païs danfent natu- rellement, &c mêmcchaques Cantons le danfe différemment les uns des au- tres, ce que j*ai vu dans le tems que j*étois dans ce païs. ^ vw.. > ^' ^ A t> A T^ s E Hl î^tr . La GaVote vient originaircmetlt da tyonnois & duDauphiné,& c'efl; de-là que Ton a tiré nombre de contre^tems que nous avons dans nos danfe j ca qui s'eft int. duic par les foins de plu-i fieurs grands Maîtres que nous ayon^ eu , à qui l'on eft redevable des foins qu'ils fe font donnez , d'avoir mis ce3 pas dans toute la grâce qu'ils ont au-» jourd'huijcequi a donné tout lebriU lant ôc le bon goût à cet art* La Bourée vient d'Auvergne , les Menuets du Poitou & de l'Anjou, Itî PafTepied qui eft plus léger, eft là dan-» fe la plus en ufage en Bretagne, quoi-, que lelon plufieurs Hiftoriens ils ci- tent le Paflepied comme une danfe très-ancienne. Et ainfi que plufieurs autres dan- fes , dont je n'entreprend pas de don- ner l'origine. r Il y a un autre pas que l'on appelle pofitivement fleuret, il fe fait de deux manières différentes j mais comme je / ^t Lé Maître tiC l'ai trouvé dans aucune danfe de Ville > c'eft ce qui fait que je n*en don- ncrai aucune explication. Ne l'ayant rapporté qu'à 1 occafion du pas de Bourée à un mouvement, & que Ton nomme fleuret > c*efl: pourquoi je re- ferve cette explication pour un autre volume , ce qui fe trouvera dans la ma- nière de faire tous les differens pas de Ballet. \ -»■;■ rr. ■■: n;i,^ Y il; A D A N s E r; t53 CHAPITRE XXi;x. Des Coupe^ de différentes- * •'{ manières. ' '.■•■■ .' ■ \ LE Coupé ordinaire eft compofé de deux pas jfçavoir, un demi- coupé , & un pas gliffé : comme je m*aperçois que le terme de glifler pour-» roic n'être pas connu de tout ceux qui apprennent à danfcr > fur tout cette jeunefle a qui .trés,-fouYcnt la trop grande vivacité leur ' fait oublier ce que leur Maître leur enfeigneî c'eft a cette occafion que je fais, la remar- que fuivante; Le pas gliffé efl: de paf- fer le pied doucement devant foi en touchant le parquet ou plancher très- legerement *, ce qui doit s'entendre que ce pas eft plus lent que fi l'on por- toit le pied fans qu'il touchât à terre, ainfi feglifler fignifie un pas trés.lenty ce qui fait en partie la p_erfe6i:ion du liij ^■^ #v*^ i^^ ^Le Maîtrr CQupé î il dore çcre plié à propos , éle- vé en cadence & (bûtenu gracieufe- jncnc. Je dis qu il faut le plier à pro- f)Os,c*efl: qu'il faut que vous pliez (ur a fin de la mefure pour vous lever, lorfque l'on frappe la mefure, ce qui fè nomme en terme de danfc cadence, • i 'Ainfi pour commencer ce pas fi c'eft du pied droit , il faut ayant le pied gauche devant &: le corps pofé deflus, ^procher le pied droit auprès à lapre- Jiiiere pofition i puis plier les deuxge- anoux également, & étant pliez, vous pafiçz le pied droit devant jufqu'à la xjuatriéme pofition & vous élevez def- fus la pointe, en étendant les genoux & du même tems le talon droit fepo. fe, & le genou fe plie ^'mais la jam- be gauche fe glifle devant jufqu'à Ja quatrième pofition , ôc le corps fe po- fant deflus ', il termine retendue de Votre coupé, "D'autres perfonnes le prennent diffé- remment *, c'eft qu'après votre demi- A D A N'S E ]C. T35 coupé , étant élevé fur la pointe il glifn fç le pied dans le même tems qull s'élève juf(ju*à la quatrième pofition ; en le pafTanc la pointe doit ctre bafle, la jambe bien étenduë,& à mefure que cette jambe gauche fe pafTe devant , le genou droit fe plie , ôc par ce mou* vement renvoie le corps fur le pied gauche,cc qui termine ce pas> ces deux manières font bonnes -l'une & l'au- tre j mais je trouve que la premierecfi: plus aiféè , en ce que le corps éft plus afluré par le talon droit que vousap- puyezi il fe fait auffî en arrière, & de côté, aux pofitions près qui font dif- férentes félon le chemin que vous der vez tenir;; :.! }:.>., .r. -.<: - ^ ,• ..:. \ - Comme; on en faic^de différentes façons, &:que le changement necon* fifte que dans le fécond pas, puifquè Je premier ell toujours un detni-'cou- ' :pé *, c*eft pourquoi ayant expliqué plufieurs fois la manière de faire ces demi-coupez , je ne la répéterai plus I iiij i^^ ^Le Maître j?pupé î il dort erre plié à propos , élc-.' ve en cadence & foûtenu gracieufe- ment. Je dis qu'il faut le plier a pro- f)OS,:c*efl: qu il faut que vous pliez fur a fin de la mefure pour vous lever, lorfque l'on frappe la mefure, ce qui fé nomme en terme de danfc cadence, - i 'Ainfi pour commencer ce pas fi c'eO: du pied droit , il faut ayant le pied gauche devant &z le corps pofé deflus, ^procher le pied droit auprès à lapre- înierc pofition ^ puis plier les deux ge- noux également , & étant pliez, vous paflez le pied droit devant jufqu'à la 'Quatrième pofition & vous élevez def- fus la pointe'jen étendant les genoux & du même tems le talon droit fepo. fe, & le genou fe plie /mais la jam- be gauche fe glifle devant jufqu'â la Quatrième pofition, Ôc le corps fepo- faut deflus \ il termine retendue de Votre coupé, ^ "D'autres perfonnes le prennent diffé- remment i ç efl qu'aprçs votre dcmi- "■■^^ :A DANSE iÇ. T35 coupé , étant élevé fur la pointe îl glifn fç le pied dans le même tems qu'il 5'éleve jufqu'à la quatrième pofition» en le paflant la pointe doit ctre bafle, la jambe bien étenduë>&: à mefure que cette jambe gauche fe paffe devant , le genou droit fe plie , ôc par ce mou« vement renvoie le corps fur le pied gauche,ce qui termine ce pas5 ces deux manières font bonnes Tune ôc Tau- tre > mais je trouve que la premierecft plus aifée , en ce que le corps eft plus afluré par le talon droit que vousap- puyezi il fe fait auffi en arrière, .& de côté, aux pofitions près qui font dif- férentes félonie chemin que vous der vez tenir;; r.I j:.... :ii ur.^-^ v .-.-^aj ^ Comme on en faitj'de différentes façons, & que le changement necon- fifte que dans le fécond pas, puifquè :1e premier eft toujours un deïni-cou- ^ :pc y c*eft pourquoi ■ ayant expliqué plufieurs fois la manière de faire ces demi-coupez , je ne la répéterai plus I iiij ^""J j3^ Le Maî t r'e ^an^ les pas fuivans ; je dirai feuiew irient un demi-coupé d*un tel pied. H fe I trouve dans les danfes de Ville des coupez battus : par exemple , vous fai- tes votre demi - coupé en avant du pied droit, Ô: la gauche s'approche de la droite en frapant fur le gras de la jam- t>e &: fe reporte derrière à la Qua- trième pofition. Ce battement fait l'ér quivalent du temps que l'on efl; à la foûtenir , lorfcjue vous le paflez de- vsintr '■ ■■ -^ ^l'^-' - ''■■ . - . ; -r; ..D'autres oii Pon faic le demi-cou- pé êri avant; par exemple, fi vous fai- tes Je: demi -coupé du pied droit en -avimt j lorfquèrvoiis eftes élevé deflus (ians ce même moment la jambe gau- 'çhc'faic:ùn battement derrière &c de- -^Tçrant ôc fe porte: à coté , ou reftcra er^ 4:air*: félon l'enchaînement des pas. >' -L' Da^res qui fe terminent par une Ouverture de jambe , ou un/ tour de jambe^ & la jambe refte en: l'air- pour faire i;^ autre pas , qui .fe trouve à la r. A DANS E !t.^ Ii7 fuite feldi que la danfe quevous ap- prenez le requiert. - i ■ /- ; -j IITc fait une autre efpecc'de cou^ pé que l'on nomme gliffade , mais ellâ ne fe pratique que pour aller de côté ôc fur une même ligne , foit à droiti foie à gauche : par exemple , fi vous voulez faire des gliflades en allant du côté droit , il faut plier fur le pied gauche, pour faire votre demi-coupé du pied droit en le portant à côté à la deuxième pofition, &en vous élevant dcffus vous tirez'le pied gauche du même tems derrière jufqu'à la troifié- me poficion, enlaiflantpofer le corps deffus pour.en reprendre :un^autre de fuite du droit ' :. parce qu'ordinaire- ment on en fait trois de fuite , quoi- qu'il n'en entre que deux dans une mefure, c'efl pourquoi on doit les fai- aes de fuite, afin que par cette liaifon les mouvemens fe fuccedent l'un à l'autre. Pn les fait encore d'une autre f*^- çon quoiqu elles tiennent le tacme chemin > mais à la place du demi- coupé on fait un demi - jette & on ti- re le pied derrière à la troifiéme po- fîtion , mais comme on en fait trois de fuite , ainfi qùaux précédentes; à la première on tire le pied der- rière, à la féconde on le tire devant, & à la troifiéme elle fe termine quelque- fois devant ou bien enfemble à la pre- mière pofition, & quelquefois même à la quatrième ppfition en avant fé- lon les pas qui fuivent , ces dernières font plus brillantes par leur premier mouvement qui eft a demi fauté i mais il faut s'appliquer à bien faire les premières , parce que par la fuite Jes dernières viennent d'elles- mêmeî. --• o:i:î:;i, 5:jl''L' lv^::::? :;{. io! ii(} k A DANS E'K. m Chapitre xxx. ■7 f 'Des CoupeZj du mouvement. ' . ' ' ' ^ CE pas efl: un des plus gracieux & le plus gai qui foie dans tous les differens pas que Ton a inventé , tant par la variété de fes mouvemens qui font modérez ; ce qui facilite en quelque façon d'acquérir beaucoup de grâce lorfque l'on les fçait bien faire. C'eft pourquoi je vais donner la ma- nière de les faire félon toute la pro- preté qu'ils doivent eflre faits 5 ainfi lorfque vous prenez votre demi-coupé^ foit en avant, vous le pliez très - dou- cement , ôc vous vous élevez de mê- me fur le pied qui a paffé devant , les jambes bien étendues : le corps fe por- tant fur le pied de devant attire celle de- derrière qui s*étend également-, mais dans le même moment le talon du pied de devant fe pofe, 6: fon genou r4' , ^j^o ""t^E Maître. fe plie & la jambe qui eft en Tair s'ou- vrçun pcu;à coté, 2c le genou, qui eft plié en s*étendant rejette cette jam- be en devant , en vous laiflant tom- ber deflus en ne fautant qu'à demi, ce qu'on appelle demi-jetté, ce qui ter- jnine ce pas. '• • ■ Je dis qu'il cfl: diverfifié par ces mou* vemens , parce qu'i 1 n'eft compofé que de deux pas, & ces deu x pas renferment deux mouvemens diffeiens. Le premier eft plié fur un pied , & paflcr l'autre en vous élevant deflus ', ce qui vous en- gage à le faire avec grâce : le fécond eft de plier fur ce pied , &: de vous re- lever avec plus de vivacité pour re- tomber fur l'autre en fautant à demi, ce qui donne ace pas lagayeté. Pour ceux qui fe font en allant de coté, c'eft la mcme cliofe , à l'exce- . ption que l'on porte le pied à la cin- 'quiéme pofition pourle demi-coupé, '& à la deuxième pour le demi- jette» 'D'autres qui fe prennent de lapremie- À I> AN S E R. 141 rc, 5c VOUS portés le pied à côte à la deuxième pofition , en vous élevant deflus, ôc du mcmetems pofer le talon à terre pour plier, & le demi-jetté qui pour lors fe croife à la cinquième pofi- tion î ce qui termine ce pas, on donne des exemples de ce pas dans l'Aimable Vainqueur ; qui efl: une fort belle dan- fe de Ville , ils y font placez de diffé- rentes manières & fî a propos , qu'il femble que la jambe exprime les not- tes j ce qui prouve cet accord ou plutôt cette imitation de la Mufique avec la danfe , puifque l'on doit imiter la douceur de fes fons par des pas doux & gracieux. Comme ce pas eft des plus agréables, & qu'il y a une manière de conduire les bras avec grâce en faifant ce pas, c'efl ce qui fe trouvera dans ma fé- conde partie Chapitre X. . ^^ i i',' *) 141' LE M AIT R E CH APITRE XXXL . : Des pas tombez, Çf des pas de' Gaillarde» CE pas efl: crès-fingulier dans fi manière de le faire, & je croy qu*il ne tient fon nom que de fa feu- ie conftrudion, au lieu qu aux autres la plus grande partie font compofez des autres pas ; mais celui-ci eft diffé- rent de fon premier pas , il faut d'a- bord s élever fur la pointe du pied &: plier après le pas , ce que l'on va voir par cette defcription : par exemple, vous voulez faire un* pas tombe du pied droit', ayant le corps pofé fur le f)ied gauche, ôc les jambes écartées à a deuxième pofition , en vous élevant fur le pied gauche, la jambe droite fuit > parce que le corps fe penchant fur le côté gauche, il attire la jambe droite qui le tire derrière , jufqu'à la ■■-■m,' A t> À>^ S E R^" 145 cinquième poficion, en fe pofiint entiè- rement à terre Ôc fon- genou fe plie ^ ce qui fait lever le pied gauche, mais le genou droit s étendant vous oblige à vous iaifler tomber fur le pied gauche à la deuxième pofition,cc qui efl un demi jette., qui fe fait en fautant à demi , ce pas n eft pas d'une difficile exécution, îorfque l'on fçait prendre fes mouve- mens à propos, c'eft par la force du coup de pied ôc la pente du corps qui attire les jambes ôc les genoux fe plient comme fi les forces manquoient, ce qui obhge le talon du pied droit que vous tirez derrière de fepofer à terre ôc fon genou fe pliant par le poids du corps qui fe pofe deffus^en fe relevant cela fait comme un reflbrt qui étant prefle cher- che a s'étendre, ainfi le genou en s'éten- dant rejette le corps fur le pied gau- che,ce qui termine l'étendue de ce pas. La defcription que je viens défaire de ce pas , n'eft que pour en faire re- marquer fa fingularité, ôcen donner -y^ J44 Le M A ÎT R É une intelligence facile pour parvenir à le bien faire» parce que ce pas eft prc4 venu par un autre pas que Ion faitde^ Vant, & qui pour lors le fait chanc^er de nom par l'aflemblage de cet autre pa5. Par exemple, il peut eftre devancé par un coupé, ou un tems grave, & même trcs-fouvent par un pas affem- blé, ce qui le fait changer de nom en l'appellant pas de Gaillarde jainfi le pas de Gaillarde efl: compofé d'un at femblé,un pas marche & d'un pas tom- bé) ce qui fait toute fa conftrudlion^ & même il efl: répété plufieurs fois dans la danfe qui en porte le nom, ce qui me fait croire que c'eft la feule rai:* /on qui lui a donné le nom de pas de Gaillarde* Enfin quoiqu'il en foîc , ce pas cft .trcs gracieux, & ce n*efl;pas fans raifon^ que Ion en confcrve encore l'ufàge , èc même il efl dans plufieurs danfes de Ville r ce pas fe fait en avant &c de cote f ■H À b À N S E r; 145 tôté y aprochanc de la mcmé ma- nière; ■ ^ ^ Je commencerai d'abord par celui qui fe fait en avant , ayant le pied gau- che devant a la quatrième pofition ; 6c le corps pofé defTus le talon du pied droit levé', ce qui marque que la jam- be eft prefte à partir, de-là vous pliez fur le pied gauche èc du mêrrie inf- tant la jambe droite fe levé, ôc eh vous i f relevant pour fauter j la droite fe croi- fe devant à latroifiéme pofition , en recombant de ce faut fur les deux pieds les genoux étendus , mais la jambe droite qui a croifé devant , fe porte a la quatrième pofition en avant, ôclaif- fez pofer le corps deflus en vous éle- vant du même tems, ce qui attire là jambe (gauche derrière la droite; mais à peine la rouche-t'elle que le pied fe pofeàterre, de le corps fe pofantdef- fus & fait plier le genou gauche pair le fardeau du corps , ce qui oblige là jambe droite de fe lever i mais daiis iS //' .'14^ I- E Maître tticme moment le genou gauche qui éfl: plié , en voulant s'étendre renvoyé le corps fur la jambe , qui fe pofe a ter- re en faifant un faut que l'on appelle jetté-chaffé , mais en vous laiflant tom. ber fur le pied droit la jambe gauche fe levé , & le corps étant dans fon équili- bre entièrement pofé fur le pied droit, vous pouvez de cette fituationen fai- re autant du pied gauche, on en voit l'exemple dans la Bâchante au com- mencement de fon troifiéme coupler. Je trouve ce pas fort gracieux lorfquil e(l bien fait , ôc il mérite que l'on y fafle attention , il fe fait auflîde côté en allant fur une même ligne , mais il fe fait d^ff^^^n^i"^"^^!"^^ ^^ celui en avant. Par exemple , ayant le corps pofé fur le pied gauche vous pliez, &: vous élevez en fautant ôc aflemblant le pied droit auprès du gauche à la premiè- re pofition , en tombant fur les deux pointes > mais le corps pofé fur le gau- 'C^^ A DANSER* I47 ctie, parce que du même tems vous portez le droit à côté à la deuxiè- me pofition en vous élevant defllis pour faire votre pas tombé 5 qui faic la féconde partie dont le pas de Gail- larde eft compofé ; mais comme j*ai fait une defcription affez étendue tou- chant le pas tombé, cela meparoît in- nutile de le repeter une féconde fois, ce pas fe prévient encore par un cou- pé ôc fait un fort bon effet par les mouvemens foûtenus que l'on doic obferver pour le bien faire. Kij [t^i Le Maître CHAPITRE XXXII. Des Firoiiettezj. LE Pirouetté eftun pas qui fefaic en place, ceft-a-dire, qu'il ne vâ ^as en avant ni en arrierei mais fa pro- priété eftde faire tourner le corps fur un pied ou fur les deux, comme fur un pivot , foie un quart détour, ou un demi tout félon que vous croifez le pied , ou bien la figure que la danfe que vous apprenez Te demande. Ainfi jefuppofeque vous deviez le faire du pied droit , & que vous ne deviez tourner qu'un quart de tour à la droite, il faut plier fur le gauche le droit en l'air ; & à mefure que le genou gauche fe plie, la jambe droite en l'air marche en formant un demi cercle , puis pofant la pointe de fon pied derrière la jambe gauche à la troifiéme pofuion , pour fe relever A DAN Et r; ^ . Ï45^ fur les deux pointes , ce qui vous fàic. tourner un quart de tour au lieu quefî vous voulez tourner un demi tour , il, faut pofer la pointe du pied plus croife jufqu'd la cinquième pofition -, ce qui fait qu'en vous çlevant vous tournez un demi tour. Il faut aufîî remarquer que lorfquo vous vous relevez, le pied qui a mar-^ ché, & qui s'efl: pofç derrière à la troi-, fiéme ou cinqyiéme podtion de der-| liere qu'il étoit , le corps en fc tour-f nant le fait changer de fîtuatîoii fan^ le faire changer de pofition ; parcç que le pied qui efl: derrière revienc- devant , lorfque vous vous élevez Iç corps, fe tournant-un quart, ou un demi tour, il oblif^e les jambes par fon mou-r vementde changer de fituation, poui; fç trouver dans l'équilibre y ce qui fait; que le pied qui écoit derrière chan-t ge de fituation comme je viens de le dire, :. îylais Içrfque vous ctes élevé 6?. Kjij I f^o Le m a î t r e que vous avez tourné le quart ou de- mi tour , il faut pofer le talon du pied dû le corps eft pofé : afin d'être plus ferme pour en reprendre un autre ; ce pas efl: très-agréable lorfqu'il eft fait avec foin , il doit eftre accompagné d'un contour de bras, & d'une maniè- re de porter fa tête avec grâce, ce qui fait une des plus grande perfeftion de ce pas ; ce qui fera expliqué plus au long dans ma féconde Partie, celle-ci n'étant que pour la manière de for* mer les pas , ôc l'autre pour la condui- re des bras félon les règles de l'Art. Mais comme ce pas eft très -gra- cieux, & qu'il demande quelque re- flexion pour le bien faire; c'eft cequi m*a engagé de faire les remarques fui- vantcs , afin qu'étant inftruit claire- ment on puifte le faire dans toute fa propreté. Premièrement, ace Pirouetté où le corps n'eftpofé que fur un feul pied, ie plié doit eftre pris trçs - doucement ^^ A DANSER. 151 le corps entièrement pofc fur la jam- be qui plie , parce que celle qui mar- che ce n*efl: que la pointe qui pofe à terre , ôc qui fert pour ainfi dire de guide au corps pour fe tourner autant qu'il le doit être , ôc lorfque vous vous relevez ce doit être avec la mcme dou- ceur que vous vous êtes plié: ainfi les mouvemens doux font toujours les plus gracieux 6c font plus agréables. Il s'en fait d'une autre manière qui font pliez fur les deux pieds, ôc qui font placez au commencement de la féconde partie de la Bacchante ; ce pas eft très- facile à faire, parce qu'il ne faut que plier fur les deux pieds éga- lement , &: fe relever de même : par exemple, le pied droit étant devança la quatrième pofition , le corps pofé fur les deux jambes vous pliez tous les deux genoux, ôc vous vous élevez éga- lement en tournant le corps un quart de tour du coté gauche , au contraire lorfque c'efl: le pied gauche qui eft Kiiij ^t Le M A î T R E fîevantjce doitçtre du côté droit que Ton doit fe tourner. ' Il s*en fait un autre dans un genre fîifferent des précedens , qui fe raitde cette manière : étant à la deuxième pu quatrième pofîtion , car il fe prend légalement de Tune comme de l'autre, ^ le corps pofé fur un feul pied, la f)ointe de l'autre à terre , vous pliez es deux genoux j 6c vous vous relevez en fautant fur le pied où le corps cil poféj mais en fautant le pied qui ne pofoit qu*a demi , la jambe s'étend en luiyant le corps dans le tour qu'il fait, . foit à droit ou à gauche, fi vous de- vez tourner du côté droit vous pliez,' & vous fautez fur le pied gauche, 6c la jambe droite & le bras droit s'éten(li( ^e qui vous fait tourner du côté droiç ^ de mcme du côté gauche. ^ i..r;v:...' ■ fL PANS ERV ïjj CHAPITRE XXXIU. Des Balancez,* LE Balancé efl: un pas qui fe fait en place comme le Pirouetté, mais il k fait ordinairement en prefence , quoiqu'il fe puiffe faire auffi en tour- nant j mais comme ce n'eft que le corps qui fe tourne , ôc que cela ne change aucun mouvement ; c'efl pourquoi je vais décrire la manière de le faire en prefence; je dirai d'a-r bord qu'il efl: çompofé de deux demi- coupez, dont l'un fe fait en avant de l'autre en arrière? Sçavoir, en com^ mençant vous pliez à la première po^ fition , Se vous le portez à la quatriè- me en vous élevant deffus la pointe, puis vous pofez le talon à terre, & h jambe qui efl: en l'air s'étant aprochée de celle qui efl: devant , ôc fur laquelle vous vous eftes élevé , étant en l'air "^5 154 "L E M A î T R E VOUS pliez fur celle qui a fait ce pre- mier pas , ôc l'autre étant plié fe por- te en arrière à la quatrième pofition, ôc vous vous élevez delfus ce qui finit ce pas y mais en faifant ce pas au pre- mier demi-coupé l'épaule s'efFace,& la tête fait un petit mouvement; ce qui donne l'agrément à ce pas , ôc que j'expliqueray avec la manière de con- duire le bras dans la féconde Partie. J'ai vu plufieurs perfonnes le por- ter à côté à la deuxième pofition , mais il ne m'ont pas paru avoir la même grâce j parce qu'il paroît que le corps fe dandine: outre que les mouvemens qui fe doivent faire de la tcte & des bras ne font pas fi avantageux > pour ceux qui fe font en tournant, c'eftla manière de plier & de s'élever , enfe contenant dans h proportion du pas & la pofition du pied , afin que le "corps fe conferve dans fon équilibre, '-d'autant que tous les pas qui fe font tti tournant font d'une plus difficile A DANS ER 'ï5J exécution que ceux qui fe font en avant. ' . Le Balancé efl: un pas fort gracieux & fe place dans toutes fortes d airs y quoique les deux pas dont il eft com- pofé foient relevez également l'un ôc l'autre, & c*eft par cette raifon qu'il s'accomode à toutes fortes de mefu- resj parce que ce n'eft que roreillc qui avertit de preffer les mouvemens ou de les ralentir. Il efl: fort ufité dans les Menuets figurez & Menuets ordinaires, de mê- me qu'au Paffepied, il fe fait à la pla- ce d'un pas de Menuet, & occupe la même valeur i c'efl: pourquoi il doit erre plus lent, puifque cqs deux pas fe font dans l'étendue de quatre pas que contient le pas de Menuet. \ '/■ IJif L E" M Ai T R E ^.CHAPITRE XXXIV, ' "■" Des pas de Sijfonne, -'- A ' Yant enfeigné la manière de faU *^^^re tons les différens pas ^ qui ne -font que pliez & élevez, je paffeàpre- 'lent à ceux dont ' les niouvemens doi- vent eftre plus forcez ? qui font les pas fautez, & comme-le pas de Siflbnne m a paru un des plus facdes , je com- mencerai par lui en enfeignanc la m^-? niere de le faire. - • - Sa compofition renferme, deux fa* çons de fauter; différentes l'Une de lautre i fçavoir, plier pour lauter & •retomber plier, ôc^ Tautre étant plié efl: de fe relever en fautant-: ainfi , fi vous voulez le faire du pied droit, ayant le corps pofé fur le pied gau- che, il faut plier dçffus & la jambe droite qui efl en l'air: s*ouvre de mê- me tems à côté j mais lorfque vous > A D AN s E R. M- vous "relevez en fautanc , elle fe croife, devant la gauche à la croifiémc pofi- tion en tombant fur les deux pieds, ôc, reliez plié pour vous relever en fau- tant du même tems, fur le pied droit ce qui termine ce pas. Il fe fait de même en arrière , ex-, cepté qu'au lieu de prendre le mou** vement de derrière pour venir en avant , il doit fe prendre de la jam- be de devant, pour la pafler derrière, en tombant fur les deux pieds, en vous relevant fur la jambe qui a pafTé der-; riere. D'autres qui fe font en place, mais au fécond faut vous vous relevez fur le pied de derrière , fçavoir, vous pliez fur le pied gauche en fautant , & en tombant fur les deux pieds, èc au fé- cond faut vous relevez fur le pied gau- che, & le pied droit refte en lairpour prendre un autre pas de ce pied. On les fait aufu en tournant , c'eft, la même manière de tomber fur les ->.'•'*;■* y- 158 L E M A î T R E deux pieds, ôc de vous relever furuti pied , il n'y a que le contour que le corps fait qui en fait le changement parce que les jambes étant pour fupor- ter le corps elles le fuivent dans tous ces mouvemens j de plus le Maître ca conduifanc fon Ecolier par les mains aflurece queledifcours a commencé. D'autant que les pas en tournant font plus difficiles que les pas en avant: enfin il y en a d'autres qui fefontpref- que de même , excepté qu'au pre- mier faut vous retombez fur vos deux pieds j fans que les genoux foient pliezî mais vous pliez après pour faire le fé- cond faut , ce qui fepeuc nommer pas de Siflbnne coupé j parce que l'on s'ar- refte pour plier, au fécond faut ce pas efl: placé dans difFerens couplets de l'Aimable Vainqueur. Et comme c'eft une mefure a trois tems lent , ce pas doiteftre fait de cette manière; parce qu'il remplit mieux la mefure > & ex- prime mieux la cadence. A DANSER. 159 CHAPITRE XXXV. Du pas de Rigaudon. CE pas dans fa conftrudtion eft très-fingulier , il fe fait a la mê- me place fans avancer ni reculer ; ou aller de coiq , bc fi les jambes font plufîeurs mouvemens differens,il eft fort gay dans fa manière , auflî on le place dans les airs à deux cems lé- gers , comme les Bourées , Rigaudons & autres. Il fe commence de la première pofi- tion ayant les deux pieds aflemblez , vous pliez les deux genoux également, & vous vous relevez en fautant & en levant du mcme temps la jambe droite qui s'ouvre à côté,& le genou étendu &: là repofez du même mouvement au/îî à la première pofition > mais à peine eft- elle pofée que la jambe gauche fc levé en s ouvrant a côté , fans faire icô Lé Maître aucuns mouvemens du genou jCen^cfl: que la hanche qui agite la jambe & la brife tout de fuite, &: les deux pieds étant à terre 5 vous pliez & vous re- levez en fautant ôcen tombant fur les deux pieds > ce qui termine ce pas, après on fait un pas en avant ou à côté félon le pas que vous entreprenez de faire après ; mais il eft indépendant du pas de Rigaudon , ce n'eft que pour faire une liaifon de ce pas avec un ^ autre, ôc faire le mouvement dupas fuivant avec plus de facihté. Tous ces differens mouvemens fe doivent faire de fuite , ne formant qu'un feul pas qui fe fiit dans une me- lure à deux tems , comme je viens de dire , aufli toute l'attention qu'il faut avoir en faifant ce pas > c'eftque vos jambes foient bien étendues quand vous les levez, & lorfque vous (autez de retomber fur les deux pointes 6c , les jambes tendues \ ce qui vous fait paroître plus leger^ . Commd A D A M s E R^ îtfl Comme ce pas eft fort en ufage ert Provence , je l'ai vu faire dans ce païs un peu differernment , c'eft qu'au Jieu d'ouvrir les jambes à côté, ils les paf- fent en devant en les croifant un peuj mais il n'a pas la mcmé grâce, & de plus c'efl: que lorfque vous le faites l'un devant l*autre , il femble que l'oa aille donner un cqup de pied à la per- fonne avec qui l'on danfe* i • V • rr. •»' iCt. Le m a î t 51 e CHAPITRE XXXVr. VesJeneZjy ots demies Cabrioles COmmeil eft parlé dans plufieurj pas de cts Jettez ,^ fans que j'en aye donné aucune inftrudion parti- culière y je vais ['(expliquer dans ce Chapitre , en fuivant Tordre des pas, qui efl d'aller des plus faciles aux plus" difficiles. Ce pas ne fait que la partie d'un autre pas , comme on la déjà pu re- marquer dans plufieurs pas ci-devanr, ainfi un Jettéfeulne peut remplir une mefure, il en faut faire deux de fui- te pour faire l'équivalant d'un autre pas. ''' ' '■ Mais il fe lie aifément dans la conf- tru6tion des autres pas , comme on le yoit à la fin du contenu du Menuet, dans les coupez de mouvement , P''^^ ' tombez pas, de Bouréeyîteôc autres; f A i) À N s B i(. ■ Aéj Êequl leur donnent plus d'anjotieiiîent; . Comme ce n'eftque par le plusôii je moins de forcei que vous poffedez danà le cou de pied qui vous fait éle- ver : ainfi ce pas dépend dû cbudd Î)ied poUr le faire avec légèreté î pour e faire en avant , je fupofequé woûi ayez le pied gauche devant & lecorpà pofédeflus, la. jambe droite prefte & partir dans le moment que vous plic2 fur là jambe gauche , la droite s'apro^ the auprès, ôc lorfque vous vousie-^ levez i ce qui fe fait par là forcé dû pied gauche ^ qui en s'étendant avea forcée vous en rejette fur la droite j parce qu'elle achevé de fe pàfier de-t vaut , lorfque vous vous relevez! en tombant fur la pointe du pied droic> & ne pofer fon talon qu'après, ce qui termine ce pas : ainfi vous pouvez eii faire plufieurs de fuite d'dn pied-, corrîjr me de l*autre eh obfervanc k mém^ teglej ce qui donne beaucoup de- fe-» cilité & de légèreté, , . r - . e 1^4 L E M A î^ R E . Il fe font en arrière , & de côté . cgalement, c'eft-à-dire, plier fur une Jambe & retomber fur l'autre. -• On les fait encore d'une autre ma- niere , en ce qu'il faut prendre plusde force pour les fauter j ce qui fe fait en fe relevant plus vite, & étendre fort Iqs jambes , en les battant l'une contre J autre , en retombant fur le pied con- traire à celui qui a plié , pour lors il change de nom & on l'appelle demie cabrioles ; mais comme c'efl: un pas . de Ballet » & que je n'entreprends dans ce Traité que de donner la manière de faire les pas qui font enufage dans les danfesde Ville,c'efi: ce qui m'enga- ge de ne pas embarafler l'Ecolier des pas que l'on aprend les derniers, com- ^ me étant ce qui donne la perfeûion aux danfeurs qui font nez . avec toute la bclk difpofition , & même à ceux qui en font leur principale occupation. A l'égard des Dames,elles ne doi- vent pas tant les fauter, il fuffit qu'elles- A D A N S E R» Ïir5 en prennent le tems en pliant , & qu*en fe relevant ellesTe laifient tomber fur l'autre pied que celui qui a plié : par confequent lorfque vous danfezavec une Demoifelle , & qu'il fe trouve des Jettes ou autres pas fautez, il les faut prendre modérément , afin de confer- ver cet accord d'un fexe avec l'autre> ce quieftune des parties eflentielles â laquelle ont doit le conformer. :\ 1^2'.- > ;-.. ':■ j Lii] If^ {. r M A î T RE CHAPITRE XXX Vll;^ J)es. Çctntre^.tems de Gavotte ^ ot$ Contre*! ems en avant,' . - ;• . Es GontFe-tems font de ces pas fautez ,qui animent la danfepat îçs différentes manières de les foire, p'eft ppnr^uqi je vais commencer par donner l'intelligence de les faire ea ayant, comme étant les plus faciles, pour le faire du pied droit , il fauç avoir le corps pofé fur le gauche, étant pofé à la qO^açriéme pofition , le droit» fierriere le ■çàlqn levé , piûs plier furie gauche,^'^ fq relever en fautant deflus, rnai§ dujïicpi^ tems U j^mbc droite qui écoit prefte à partir ,paffe devant en fe portante la quatrième pofition, & fur la pointe du pied, les deux jam- bes fort étendues : enfuite faites un autre pas du pied gauche en avant a la quatrième pofition ; ce qui &it k Çontre-tems complet. Il fe fait de. k même- manière _-cn arrière : par , exemple , Jç pied gau- che étant derrière à li c^âtriéhi'e po- ficipn , le corps pofé deffus ^il faut plier fur le même pied , & du pcme tems la jambe droite fe levé étant fort éten- due >& fe porte derrière à.ià quatriè- me pofition :.;Vous faites enfuite un autre pas en arrierre du pied gauche i & fur la pointe des pieds > mais à xc dernierpas^i]fa\it pofer le talon > cç qui met le* corps en foh repos & finis votre pas, ce pas fe fait dans l'éten- due, d'une mefure à deux:tçms légers^ pu dune a trois tems r. il Dccupe. lo même tems d*un pas de'Bourée.orr^ diuaire. , . rv , . mni . ,:^j J ■;/ j^Z 'Le Maître I : chapitre:: xxxvnr; jDcs C outre -tems de coté dç .plujieurs fortes. . •' E Contre - tems de coté fe fait idiflteremmentde celui en avant, :i i'ur tout celui qui eft croifé *, la difFe- | yence eft qu'il faut plier fur un pied pourcelujren av^nt, & celuy-cy on doit plier fur les deux pieds. -: Par exemple , fi vous devez faire Xïn Contre-tems en venant du côté Îjauche , il fe fait du pied droit, ayant es deux pieds à la deuxième pofitioHj le corps droit dans fpn à plomb , & vous pliez comme cette Figure le re- prefcînte , puis vous vous relevez en tautanç. ^ ; v ■'vy-,^^ 1^8 P'^^cau/jn ?t Z^*^^^ ' . :_ _ ^ i • fre/hiâr mbuv&meritdûContixt& '^ôuacièrm attiùide (Éuant Saute t .13 A N S E ÎT. l tC^ ^ ."Mais comme le mouvement, que Ton prend pour fauter», efl: plus for^ ce que celui pour s'élever au demi- coupé j cela fait qu'en vous élevant la jambe droite rejette le corps fur le pied gauche, & elle relie en l'air fore étendue à côté, comme il efl: reprefen- té par cette féconde Figure, & de fuite vous faites un pas de cette même jam- be en la croifant jufqu'à la cinquié-: me pofition, en pofant le corps def- fus, puis faites de fuite un autre pas . du pied gauche, en le portant à coté à la deuxième pofition, ce qui finie ce pas.-;. /■■■:.■■..: Plufieurs le font faire comme celui en'avant , c'efl:-à-dire,phcr ayant le corps pofé fur le pied gauche , & le pied droit en l'air , mais il m'a paru que le corps eftoit moins ferme, & de plus c'eft que la jambe droite fe pafle trop vite, jointe à ce qu'il n'a pas tant de grâce , ce que j'ai remarqué plu- fieurs fois j c'efi: pourquoi j'ai tracé cet- *r- // t<7<ï Lï M A î T R « ce attitude î '.afin que l'on comprenne ce pas îivec fwlitc. kjo: ... -vi^oi -, On faicauffi de ccsmçmcs Contre* temseti tournant, & qui fe prenent de la même manière : ainfi en fai- fant ce pas vous pouvez tourner un demi tour, ou trois quarts félon que la danfe cfl compofée. ;.: ' Il s*en fait encore d^une autre ma- nière qu'on appelle Contre-tems do Chaconne ou bien ouvert ; & qui cfl: différent ; celui-cy fe fait appro- chant comme celui en avant; fçavoir, le pied gauche^ devant , & le corps pofédeffus la jambe droite s'approcne derrière , & vous pliez Se vous vous relevez en fautant fur le pied gauche, & la jambe droite qui eil en Fair k porte à coié à la deuxième poficion, & le pied gauche fe porte foit der- rière ou devant à la: cinquième posi- tion , ce qui en fait l'étendue j caron fe fert ordinairement de ces pas pour aller de côté , ainfi ce pas eft com-. / pofç 4'^n mouYçmçnt fai;tç ', & dç deuy pas? marchez fur la pointe i mai? au dernier , ilfaucpoferle talon , afîi^ quQ le corps foie ferme pour fa,ire tej autre pas que l'on veutj mais cnfai- fanc ce pas de cette manière % c*ef^ pour aller du côté droit , de forte qu en prenant le contraire qiii efi; de commencer par fauter fur le droit, c'efl: pour revenir du côtp- giuchç. ;. î • • Vqusdcvez auffi obferver lorfqué' vous pliçz 6^ que vous fautez, de re-r tpr^iber prefqu^^ la même place, furr tpljt dans les d^nfés de Ville où le$ pas .'doivent eftre faits daps toute leur yeg\ilarité ôç proportion, . II. y a encore une aqtre efpece dç Çoç^çte-tems,, qvie l'on appelle Cou- tre-ten>s à deqx mouvçmens , d'au- •tres Iç nior^iTi^^ç Contre-tems balont- né V cette manière de Contre-tems cil des plus graçiewfes 3c des plus gaies, f^riQuç ^ux perfpnnçs qui çnt del^ îyi , t'E' Ma î T RE légèreté V ' 5i mcmé elle en procure 5 ceux qui n'en ont pas , quand ilsvéu-. lent sY appliquer , ôc pour en don- ner rincélligenee necéffaire y je vais l'expliquer dans toutes fes circonftan. ces. ■ ■^^■■'''•' -'/^y -^ ''"^ '" ;•' - -i -^ Ce pis fe Elit en avant , en arrière & de côté , les uns comme les autres^ mais je commencerai par ceux que Ton fait en avant. Pour le faire du jpied droit ayant le gauche devant, a la quatrième pofîtion le corps pofé dcflTus , il faut plier 6c vous relever en fautant fur le même pied, & la jam* be droite qui eft derrière fe paffe de* vant dans le mcme tems que vous pliez, & fe tient en l'air fort étendue pendant cô premier mouvement ; mais vous reprenez de fuite un fécond mou- vement en pliant fur le pied gauche, ce qui vous rejette fur le pied droic en formant un jette : ainfi ce pas eft corn pofé de deux mouvemens difFe- »reas , fçavoir , plier ôç fauter fur un [ffe»v / . A D A N s E R.T 173 piedi puis plier fur le mcme pied , ôc le rejecter fur l'autre. r\ J'ai déjà dit que tous cts difFerens pas font également pour les Dames, comme pour les Meflîeurs , à l'ex-^ ception qu'elles ne doivent pas tant, les fauter ; mais- quant au^^ pliez il les faut toujours bien marquer , fur-, tout dans les commencemens en ce qu'ils rendent une danfe plus agréa-, ble, au lieu que quand ils ne font pas fî fort marquez qu'à peine peut -on diftinguer les pas , ils font paroître une danfe fecne^ & qui n'a aucun agrément. J'ai dit que ces mêmes pas'fe font en arrière , on doit obferver les cir- conftancespareilles4 Sçavoir, plier &c fauter fur le pied qui eflceluy qui e(l f>ofc derrière, ôc-celuy de devant fe eve dans l'inftant du premier mou- vement en reftant en l'air , le pafler derrière lorfque l'on fait le fécond , mouvement , ce qui efl: un demi- > i-^4 t E M A î f R i jette par où fe termine ce pas. Ceux »du côté fe prenent ordinai- rement âpres un pas dé B curée def- fus de deflbus, ainfi vous pliez & fau- tez fur le pied qui vient de finir le pas de Bourée, ôc celui qui éft de- vant fe levé , & au fécond môuvc^ ment vous vous laiflez tomber fut ce pied en le jettant à la deuxième po- sition. .. ' - . r. . i r : - / ■ ' '^î^ t. h ^^i ils r A V A U S t k. i-f^ CHAPITRE kXXlX. '-^ Z)^^ Cf^ajfe^ de diprentesfaçons;> COmme il y plufieurs chafTez dif- ferens les uns des autres je com- mencerai par les plus faciles ou ceux qui m'ont paru les plus.ufitez dans les danfes de Ville , telle que dans la Ma^ liée, l'Allemande > la Babette & plu- lieurs autres, , Ce pas eft ordinairement prévenu par un coupé, ou autre pas qui vous conduit à^ la deuxième pofi-tion , eâ ce que cfe pas fe prend de cette mê- me pofition , & fe fait en allant de côté , foit à droit , .foit i gauche j mais pourivQus.l'expJiquer plusclaî- reriienti j€ vais fixer le côté: par exem- ple. , fi. vous allez du côté, gauche j U &ut plier, fur les deux jambes &5 vous relever en fautant a derni > c'eft- â-dire, razc de. tea'e i. & CQ prexiani /^J iy6 Le m ait RE ce mouvement fur les deux pieds, U jambe droite fe raproche de la gauche pour retomber à la place, parconfe- quent la chafle en l'obligeant de fe porter plus loin à la deuxiémepofition, ce qui fe doit faire frès-vîte > parce que vous retombez fur le droit pre- mier , & la jambe gauche fe pofe vite â la deuxième pofition , ce qui fait paroître que Ion retombe fur les deu:^ pieds & comme l*on en fait ordinaire- ment deux de fuite j c'eft pourquoi au premier faut vous retombez, pliez & du même temps {àutez une fécon- de fois , en portant le corps fur le droit ou fur le gauche, félon que le pas qui fuit le demande. Mais lorfque vous en avez plu- fîeurs de fuite, comme à l'Alleman- de, vous faites vos fauts de fuite, fans vous relever fur un feul pied , & fans vous relever comme il fe pratique, quand il n*y en a que deux , ainfi qu^ je vier^^ devons le dire, *-'<"*^ Ce / ' A t> A U s L k. 177 • Ce pas efl coulant , parce qu'en fau- tant vous gagnez le terrain pour fai* re la Figure que la danfe demande^ il efl: gai c'efl: lors qu'il y en a plu- ficursde fuite, il femblequc l'on foie toujours en l'air, néanmoins fans fau* ter qu'à demi. Il fe fait de même en arrière 3 eft changeant feulement les pofitions, fçavoir étant a la quatrième pofitiori la jambe droite devant, vous. plie2 & vous vous relevez en fautant 3 en reculant, &c la jambe droite s'ap- proche de la gauche en retombant a fa place, ce qui lachaffc en arrière à la quatrième pofition > mais comme vous tombez plié au fécond faut qui fe fait de fuite vous vous relevez , foie fur le droit 5 ou le gauche félon le pas qui fuit : en obfervanc toujours au premier faut , que c'efl; la jambe qui efl: devant qui chafTe l'autre, ^quife pofe aulli la première en retombant i ainfi que j'ai die dans ceux qui fefonç de côté. M 178 L E M A î T R E Il s'en fait encore un autre en allant décote, de même que ceux qui (ont placez dans TAimable Vainqueur au cinquième couplet , dont il y en a trois de fuite pour remplir une mefure, ce Î[ui marque les trois tems d'où la me- ure de cet air eft compofé) mais ce genre de paseft à proprement parler des jettezen chafTez , ce qui fc va voir par la manière de le faire. Ce pas fc fait ayant le corps pofc fur le pied gauche, vous pliez fur le mcme, ôc la jambe droite quieften l'air fe pafl'e devant ens'étcndant, & lorfque vous vous relevez elle fe croi- fe,en fe jettant deffus à la troificmc pofition5cequi forme ce jette chaffé; ce pied droit tombant devant le gau- che en prend la place , 6c par confe- quent l'oblige de fe lever derrière, & de fuite plier le genou droit, & en vous relevant jettez-vous fur le gau- che , qui tombe derrière à la troiiic- me pofition > en chafîanc le droit ^ A D A N s E R. 17^. çn le faifanç lever , puis plier fur le pied gauche^ fe rejetcer furie droit, comme vous avez fait au premier pas: ces trois mouvemens fe doivent luc- cederl'un à l'autre, fans aucune inter- ruption, de même que fait le Balan- cier d'une Pendule dont les mouve- mens s'entrefuivent: car dans le mo- ment que vous pliez fur une jambe fon mouvement fait lever l'autre 5 ôc en vous relevant vous retombez le corps deffus le .pied droit en devant , ôc au fécond que vous vous rejencez deffus le gauche, le corps tombe en même tems fur ce pieds par -là vous voyez 1 équilibre qu'il faut obferver dans ce pas , ce qui en fait la perfedion. Il y en a un auflî d'une autre façon qui apnroche de ce dernier*, mais qui cft diilerent , en ce qu'il a deux pas dans fa conftrudlion , le premier cft un jette & le fécond eft marché j ce pas fe fait de cette manière : par exem- ple, fi- vous revenez du côté gauch.e> Mij iSo Lt Maître ayant le corps pofc fur le pied gau* che, le droit en Pair, comme reprc* fente cette première Figure* ■.■^ i8i JCAar/nmU^n.erj^£/t " Fremier attitude dit Chasse Danslabahet r ^ A D A N s E R. iSl Et de cette fituation vous pliez lé- gèrement, & en vous relevant la jambe droite quieilen l'air le raproche de la gauche enfaifant u n jette chafTé en laif- fant tomber le pied droit derrière le . gauche à latroifiéme^ou cinquième po-- fition, ce mouvement jette par le poid du corps qui tombe avec le pied , fait lever le gauche qui fe porte de fuite a cote, enrailant un pas tur la pomtc du pied*, mais à peine eft-il poféque le corps fe porte deffus , ce qui fait lever le pied droit, 6c le talon gauche : fe pofe , afin d'eftre ferme pouren^ reprendre un autre, parce que ces pas-: fefont très-legeremenc , n'eftant que des demi mouvemens tant du coude- pied que des genoux ôc de la hanche*, ce pas a deux temps difFerens , la jam- be droite levée en commençant , com- me il eft démontré parla première Fi- Et en fe laifTant tomber le pied droit, la jambe gauche fe levé de la jambe ' Miij. iîz Le m Ait r e. ctenduç , comme vous le voyez par cette féconde Figure, ôc de la vous portez le pied gauche à la féconde po- îîtion, ce qui termine ce pas. Ils fe doivent faire de fuite & très- légèrement , parce qu*il en entre deux 4ans une mefure à deux tems leeers, ces fortes dechaflez font trcs gais, 6c donnent beaucoup d'enjouement à une danfe. . - . . ' Il y ena encore de difFèrenres ma- nieries,mais comme je ne les ai point trouvé dans aucune danfe de Ville, c'eft ce qui m*oblige de n*en point parler. -'. ^^.^oi^;^^^..r.'i^^.:"^^- i \^f^meaur;ti vfidt DeziccÛTTiô attitiidùduOJuLssé d&Txzbabùt V ^ ■ A DANS ER iSj, CH A PI T RE XL. Des Saillies OH Pas échapezj deT deux fie ds. CE Pas m*ayant paru fingulier dansfon genre, & comme il efl placé dans une danfe de Ville intitu-. lée la Babette ; je me trouve indifpen^ fablement obligé d'en faire ladefcri-, ption , en fourniflant les moyens de le faire félon les règles. Il m*a femblé tenir du pas tombes dans fa manière; car il faut eftreéJfi- Vé fur les deux pointes des pieds pour le commencer. ; Etant élevez fur la pointe des pieds ainfi qu^ je viens de le dire , les pieds à la quatrième pofition , le corps éga^ lement pofé ; je fuppofe que le pied droit foit devant , de-là vous laiffez. échaper vos deux jambes, comme fi les^ forces vous manquoient , en laiflant: Miiij 184 L E M A 1 T R E gliirer le pied droit dernière, & le pied gauchç revient devant en partant tous deux à la fois , & en tombant les deux genoux pliez, ^ du même inftanc vous relever en remettant le pied droit devant, & le pied gauche re^ vient derrière , ce qui vous remet â la même pofition que vous eftie?: en • commençant ; mais vous eftes encore plié, &C vous vous relevez du mcmc lems en rejettant le corps fur le pied gauche , ôc aflemblant par ce mou- vement fauté, le pied droit auprès du gauche en fe pofant à la première po- fition, puis vous faites un pas du pied gauche > ce qui s'appelle dégager le pied , & c*efl: aufli ce qui vous met dans la liberté dç faire les pas qui fui- vent , mais cet enchaînement de pas fe fait dans l'étendue de deux mefu-- res a deux rems légers, j'ay taché de le circonflancier dans toutes ces par- ties , afin d*en rendrç Pexecution plus fiçilç, -^ A D A N s E R. I 8^ Ce pas fe fait encore en tournant^ on fait encore de ces cchapez de cet- te manière , fçavoir ayant les deux pieds à la première poficicn, & étant élevé fur la pointe vous pliez enlaif- fant échapet les deux pieds à la fois I à la diftance de la féconde pôfition en. tombant pliez , &c en vous relevant raprochet les deux pieds proche l*un de l'autre à la première pofition , ôc en fuite dégager l'un ou l'autre des deux pieds , pour faire tels autres pas que l'on fouhaite de Elire. Mais pour donner une intelligen- ce plus facije de comprendre ce pas dans tous ces differens mouvemens; j'ay mis ces trois figures de fuite qui en démontrent tous les tems 5 Savoir, ' la première lorfque vous ctes élevéfur la pointe des pieds , comme je viens de le dire, le pied droit devant en bif- fant échaper les deux jambes à la fois, le pied droit qui étoit devant fe trouve derrière, & les genoux pliez de même tt^ Le m a î t it e que. le reprefente cette première Fi- ; , gure > la féconde fait voir Jechan-, gemenc au fécond mouvement , puis que le pied droit revient devant & les genoux- font pliez, comme au premier j ôc la troifiéme reprefente le dernier mouvement qui fe termine parunaf- femblé , ce qui finit Tétenduë de ce 'i :^p.-OTU.rl ■.■.,•••. . . ■ - ■ I '.iw>l> ; .yt .. ^sc -, -■ •■ -- \,/ / • .i-i.A \:.J -.it-, : .■ ■> M- y >■•••'•■' ■»->'»- - Jt C'.."' Il> I ' Ilt^^ ■ fremi&rôFi^wr&d&s sdMiôs oïLVCKXôùhap&ô J/ r 126 J^MVfom On. et fiât jy&ywiôTïiùatùMdùJ^ sailUôs I / é ^ '^f^ \26 ^^f^çcUjTt etfidt Trûùùme Fùurô de^ SaMiôS .-"^ A D A N s E R. IS7 GH API TRE XLI. Des ouvertures de Jambes. L*0\iyçnurc de jambe , efl: une adion^queja jambe fait pour, montrer l'agilité qu'il faut avoir en. confervant le corps . dans fon équili* bre , pendant qu'on fe tient fur lau- tre, ôc iiullî pour faire voir que l'on fçait la mouvoir avec grâce & liberté, fans que le corps fc dérange ; ce qui . efl: encore une des. perfedlions de la danfej:(jefçavoir agiter les jambes en faifant diffçrens pas, & çonferver.lc.' liautdu corps. dans unefituationagréa^' ble; de plus ce temsfe faifant trcs-len-' tement > lorfque Ton fait un autre pas qui fç fait avec vitefTe, cela fait une. variété qui donne a connoître le bon goût que l'on a pour la danfe^ en gar- dant beaucoup de gravité dans les'pas lents & de légèreté dans les vîtes. ; A D A N s E R. I87 CHAPITRE XLL ; Des ouvertures de Jambes. L'Ouverture de jambe , efl: une adiion , queja jambe fait pour, montrer J'agilité qu'il faut avoir eii; confervant le corps . dans fon équili- bre, pendant qu'on fe tient fur l'au- tre, ôc ^ •. itZ Lî: *M A î T R E . Ainfi , fi vous devez faire Touvcn ture de jambe du pied gauche, il faut avoir le corps pofé fur le droit à la quatrième pofition, pour que la jam- be qui efl: derrière fc levé de fa pofi- tion , & marche lentement en partant près de la droite, ^& fe croifant de- vant en forme de demi cercle qui fo | finit à côte y 6c cette jambe refte en Tair pour faire tel pas que votre dan- fe le demande > mais afin de vous en donner la démonftration dans toutes fcs circonflances , je dis que lorfquc la jambe gauche vient pour fe croifer j devant qu'elle s'étende en s'aprochant, & lorfqu elle fe croife , fon genou fc plie, ôc qu'il s'étend en terminant le demi cercle : ainfi qu'il eft exprimé par cette Figure où font écrits ces mots y demi cercle que la jamhe fdit* ' • J'ai déjà dit dans plufieurs endroits que lorfquelon fait un pas d'un pied, , on doit s'exercer à faire d'une jam- > bc , ce que l'on fait de l'autre , ce qui Demos tratiô de.loimtrtur&dùjœnL A P A t^ SE R. 185 fait ic rend le Danfeur parfait, & lui donne la facilité d aprendre plus vite 5 5c de plus c cft que par cet exercice égal, le corps fe porte avec liberté fany paroître gêné aans tous les divers mouvemens que la danfe 'demande, fur-tout avec cette grâce , & juftefTc que cet Art feul cft capable de pro- curer. ^T ^§m i^Q L E Ma ît k ê : CH APlf kE XUL: Des Battemens de diprentes * façons. , i LEs Battemens font encore des mouvemens en l'ait que l'on fait d'une jambe pendant que le corps efl: pofé fur l'autre , ôc qui rendent la danfe très-brillante, fur-tout lorfqû'ils font faits avec liberté, & comme ont en fait de plufieurs manières , ôc qu'ils font mêlez dans quelques danfes de Ville , je vais donner la manière de les faire avec facilité. Il faut fçavoir d'abord que c'eft la hanche , & le genou qui forme ôc dif. pofe ce mouvement , la hanche con-- duit !a cuife pour s'écarter ou s'ap- procher , & le genou par fa fledion forme le battement en fe croifant , foit devant , foit derrière l'autre jam- be qui porte. / A D A N î 15 K. T^i Je fuppofe donc que vous foyez fur le pied gauche, la jambe droite en 1 air 6: bien étendue, il faut la croifer de- vant la gauche en* aprochanc la cui- fe & en pliant le genou , & l'étendre en l'ouvrant à cote du mcme tems fon genou fe plie, en la croifant der- rière, puis l'étendre à côté & conti- nuer d'en faire plufîeurs de fuite, tant d'une jambe que de l'aiitre i ce qui les délie & les met dans l'habitude de les faire vite, en obfervant à chacun de ces battemens d étendre le genou après cd qui m'engageroit dans une trop lori^ gue defcription : c'efl: pourquoi je finii cette première Partie pour pafler a la deuxième^ qui enfeigne la manière dcf conduire fes bras à chaque différent î>as. /^ .. ,;J,i^ -• ■ N ii>4 1^ Le m à 1 t il k ifflL^^t cJPiw» c^ LE MAÎTRE A DANSER. ; SECONDE PJKTîE. CHAPITRE h ■ Difcours fur les Bras (^ fur tuti^ ^ lité deles fçavoir conduire '■'-■' a%}ec grâce* : • ;if, ï E N n*e(l: plus avantageux â ceux qui ont de rinclination pour la danfe , ôc de la difpofition pout l'ëxecuter ^ que de s'attacher à bieil conduire leurs bras i c'eft pour- quoi ils doivent lire avec beaucoup d'attention les règles que je vais leur prefcrire , d autant qu*ils comprcn- A danser: Hrorit plus facilement les leçoni de leurs Maîtres & avanceront davan- tage. Il eft vrai, que le bon Maître fçait les placer à propos félon laconftriic- tion de l'Ecolier, comme de les faire porter plus haut, fi le fujet a la taille courte , & s'il a la taille loncriie ils doivent eftre à la hauteur de^ hanches ; mais s'il efl: proportionné^ il les tiendra à la hauteur du creu;^ de l'eflomac î Renbarque que j*ai Içu d'un des plus habiles de nos jours. . Et de plus chacun fçait que Mon- fîeur de Beauchampà été un des pré- iniers qui les a mis au jour 5 & qu'il en donnoit les règles , & c'eft-là te qui a fait naître le defir à tant de per- sonnes del*un & de l'autre (txtàts'f exercer , pour y augmenter tous les agrémens qu'ils ont aujourd'hui; ôc qu'ils n'auroient pas fi tous cts excel-i lensfujetsn'y euflent donné leurs foirï^ &c leurs atteûtions. Nij iffS L E M A î t R E Pour moi , je dirai feulement cjlie je regarde les bras qui accompagnent bien le corps en danfant comme la bordure fait à un Tableau : car fi ellcn'eft faite de façon qu'elle puifle convenir au Tableau , quelque beau qu*il foit, il neft pas fi parent: ainfi quelque bien qu un Danfeur fafTe les pas , s'il n'a point les bras doux & gra- cieux, fa danfc ne paroîtra pas ani- mée, 8>c par confequent fera le même effet que le Tableau hors de fabordu- re:quelque-uns m'allégueront que c'eft un don particulier , je l'avoue î mais néanmoins j'efpere que je ne laifTeraî pas de donner des moyens pour les acquérir par une ample ôc diftindlc démonftration que j'en ferai dans cet- te Partie , & qui ne doit pas moins contribuer à l'avancement de la jeu- neffe, qu'au foulagement des Maîtres ce qui eft tout ce que je me fuis pro- pofé dans monLivre. / , .*^ -E hxiatLon des hrasmwrlio^ A DANSER, i^y * • I i I, CHAPITRE II. De Upopion des Bras ^ de l* éle^ nation qtiih doivent avoir, COmme l'ornement du corps ea danfanc, ainfi que je viens delQ dire, dépend de bien faire les bras ^ on ne peut donc prendre trop dç pré- caution de les fçavoir bien pofer d'a- bord, afin qu*ils puiflent fe mouvoir dans toute !a liberté neceflàire; ç'efl; pourquoi je fuppofe dans l'clevatioa que je reprefente par cette Figure ^ qu'une perfonne foit bien proportion- née: ainfi il m'a paru fuivant les rè- gles, qu'il faut les élever a la hauteur du creux de l'eftomac , comme je le démontre par cette Figure : elle ePû reprefentéedeface pour que l'onpuiC. fc diflinguer toutes les parties A:^ni., leur jufte égalité, elle a la tctc droite,, le corps polc fur les deux jambes <^ ' Niij -^''^ y 7^^ Le Maître |es pieJs à la deuxijéme pofition ; ce gui' eft relatif avec les bras , en ce cjqe les jambes étant ouvertes 5Ôcles deux pieds fur une même ligne , les |)ras doivent eftre ouverts ôc élever; égalernent ; car s'ils étoient plus hauts, ils tiendrpient du crucifix, outre qu'ils feroient plus portera la roideur,&: n'auroient pas la même douceurinean- pioins comme nulle règle n'eft pas fans exception , & que l'on eft obligé d'ai- der ou de cacher les défauts de la na- ture , c'eft dans cette occafion que les Maître: doivent gouverner leurs Eco- licrs : par exemple, fi une perfonne a la taille courte il faut de neceffité lui faire lever les bras un peu plus haut, afin de lui dégager la taille , cequi par çonfequent lui donne plus d'agrément; de même que fi la taille efl longue, il faut ne les faire lever qu'à la hauteur des hanches, ce qui diminue enquel- - que façon cette difproportion ,&: don- \\Q tout l'agrément que l'on n'auroic Nsv>v, A D A N S E II, i^^ pas fans ces cortes d*atccncions>Ie lui ai aufli réprefenté les mains ni ouvertes ni fermées , pour que les mouvemens du poignet & d u cou defefaflent avec toute la douceur 6c la liberté qu'if faut obferver dans leurs mouvemens; au lieu que fi le pouce fe joignoîç à un des doigts, cela cauferoit un re-r tardement dans les autres jointure^ qui leur ôteroiç cette facilité. Je ne me fuis pas entêté fur Tattî- tude que j*ai donné à mes Figures dan^ l'élévation de leurs bras i j'ai voulu çonfulter ce qu'il y a de plus habile, non - feulement dans la danfe > mais même dans le deffein , Se qui ont trou- vé que je les avois deflînées félon les règles , pour pouvoir accompagner le corps , & fe mouvoir avec facilité dans les differens pas où il faut obferver la contrafte ,ce qui fait l'ornement dela^ danfe. N ijij; ^PQ ]L E Maît ri CHAPITRE III. Z)cs differens moHvemens des, hras^ N compte dansles bras trois mouvemens de même que dans les jambes , ôc qui font relatifs l'un à Tautre : Sçavoir , celui du poignet, ce{ui du coude, & celui de l'épaule; inais il faut qu'ils s^accordent avec ceux des jambes , en ce que , fi vous faites des demi-coupez en des tems & ouvertures d^ jambes, & autres pas qui fo prennent plus du cou-de-pied que du genou, ce font les poignets qui agif- fent , au lieu que (\ ce font des pas fort pliez, comme pas de Boutée, tems de Courante , pas de Siflbnne , Contre- çems & autres pas qui demandent du CPntrafte ou de 1 oppofition , pour lors ç'eft le coude qui agit, ou du moins qui efl: le plus apparçnt > parce que Vç>t^ ne doit pas plier le coude, fan^ • ; k ï) À WS E r/ toi que fon mouvement foit accompa- gné de celui du poignée : ainfi du çou-de-pied & dugenou,quinepeuc finir fon mouvement fans que l'on, foie élevé fur la pointe du pied , qui parconfequent çflle cou -de-pied qui l'achevé. Quant au mouvement de l'épaule, il n'eft apparent que dans les pas tom- bez où il lemble par la pente que le corps fait , que les forces vous man- quent : auffi l'épaule par fon mouve* ment fait comme fi les bras tomboient; ce qui fera ci-aprcs expliqué dans la manière de faire les bras à chaque pas. Ces mouvemens d'épaule fe mani- feflent encore dans les oppofitions,en ce que les bras étant étendus, l'épaule s'efface en arrière ; par exemple , fi vous pafFez à co^é de quelqu'un vous efiicez l'épaule. Mais pour en donner une facile intelligence, je vais expliquer dans Yôii Le m a î t r e les Chapitres fuivans , la manière de prendre les mouvemens des poignet$ leparément de ceux des coudes , afi^ que l'on en connoiflTe la différence, éc que Ton puifle parvenir à cette précifion de grâce aue la danfe de- ;nanc}e, ">■/ -■*>». -'■••■/.•'^ de haut 4- haut m lamain irihau^ £Afvn « A >jr S E R; iG| CHAPITRE I y, De la manière de prendre des prouve mens du poignet. QUoi que les mouvemens deç poignets ne femblenc pas diffi- ciles , ils méritent pourtant que l'oa y faffe attention : en ce qu*ils le pren- nent dans les extremitez des bras ; &: c'eft de çts mcmcs extremitez qu'il fort des grâces infinies , quand les bras font conduits avec douceur , &: en fuivant les règles que je vais dé- crire; c'eft pourquoi je donnerai des Figures dans tous les endroits necef- fiires : afin que l'on puiffe s'inftruirc plus facilement. . Ce qui (e voit par cette première démonftrative i. qui reprefente la iiiain en haut , ôc par z. la main en t04 ï ï M AIT RB deflbus , c*eft ce qui fait le contraire de l'un à Tautrc. Mais comme le mouvement du poignet fe prend de deux manières j Sçavoir, de haut en bas ôc de bas en haut , ainfi lorfque vous le voule? prendre de haut en bas , il faut laiffer plier le poignet çn dedans faifanc ua rond de la main , qui de ce même niouvement fe remet dans la premiè- re fituation qu'elle étoit , comme il eft démontré 3. par ces mots rond in -poignet y qui en expriment la forme; ce qui efl: conforme à la première re- prefentatipn des bras , i.mais il faut {)rcndre garde de ne point trop plier e poignet, car il paroîtroit cafle. Quant au fécond mouvement qui fe prend de bas en haut, la main étant en deffbus , comme il efl réprefenté par %, il faut laiffer plier le poignet, 4. puis laiffer retourner la main en haut fai- fànt un demi - tour , comme vous le ^•v '\ jjf A D A t* S E R/ XOf tracent ces mots rond dn foignet , & par ce mouvement la main fe trouve à la première reprefentation des bras de même qu'à cette dernière, i. I f .>^ f.d$ Le. Màîtke -■ — ■ — ' C H AI^ITRE V. Di^ mouvement dti Coude (f . de l* Epaule. LE coudé , conime le poîgnéc i fon mouvement de haut en bas te de bas en haut ; avec cette difFeren- te , que lorfque vous pHez le5 cou- | des, les poignets les accompagnent; j ce qui empêche que les bras ne foient | roides ^ & leur donnent beaucoup de grâce j néanmoins il ne faut pas tant plier lé poignet, parce qu'il paroîcroit outré,' ôcibeacd de fnêrhe des jam- bes , quand vous pliez le genou , c*e(l: le cou- de-pied qui achevé le mouve- ment eh relevant le pas , ôc ainfi dii toude avec le poignet. Mais conime cts mouvemeris de- mandent un éclairciflement net , & que lés Figùifes démonftratives dont je me fuis fcrvi dans tout 1« À DAN Se Rr ±oy cours de ce Livre m'ont parti auflînc- ceflaires que le difcours j c*eft ce qui m oblige de répéter cette féconde ré- prefentation des bras, afin de ne rien omettre pour de faire tous ces mou- vements à propos. Ainfi pour les mouvoir de haut en bas , les bras étant placez comme ils font reprefentez 5. il faut plier le cou- . de & le poignet jj de mêqie que ces mots rond du Coude , rond du Poignet f vous le marquent î & lorfque les bras, font pliez c, vous achevez de l'éten- dre j* de les bras fe remettent dan^ la même fituation qu'ils croient , j. Comme auiîi lovfque vous prene:^ im mouvement des poignets ils doi- vent fe plier & s*étendrc de même que lorfqu'ils fe plient avec les cou^ des. Quant àii fécond mouvement qùî fe prend de bas en haut, les mains fc trouvîint en deflbus : de même que lé reprcfeme 8.. il faut plier les poignets f i.68 L Ë'M A î t R È & les coudes , en- faifanc feulemcnc un cercle, tel que vous le tracent ces mots de bas en haut y à chacun en par- ticulier : afin de faire comprendre que les deux bras fe doivent pliçr égaler ment l'un comme l'autre , & qu'ils deviennent dans la même attitude ■que le reprefente ,■ 5* ' Ce derniet mouvemeht de bas eii haut, n'efl pas moins neceflaire que 'le premier h parce qu'il y a des pas -àulquels il faut les prendre debaserl haut ) de plus pour ks oppofitionsj t)rdiriairement le bras qui cft étendu fe tourne en deflbus, & il fe plie en s'oppofant au pied contraire ,* ce qui efl: expliqué plus au long dans le Chapitre fuivant. ' ' ' \ ' ' ^ A regard du rtioiivenrient de Té* paule, comme ils ne font gueres dis- tinguez que dans les pas tombezi lort que vos bras font étendus 9. il faut les laiffer baifl'er un peu plus bas que les hanches, fans plier les coudes , ni les poignets ■*-?! dehaut ùihas t \ -p-lit des Iras CcTTvmc Us arneau 7n ex fiot P^epresentutiorid&s rrwuvanm dcspoignds Coudùsetdô lepcadô V . À D A N S E K.' , io^, jpoignets de mcme qu'il eft exprime par ces mots tomhé CP relégué y ce qui efl: à chacun des bras , ôc lorfqu'ils tontbaifleils fe remettent a la hauteur d'où ils font baiflez, ce qui nefe fait 'que par le mouvement de l'épaule; 'f '-',. • • ' i" .". ■:r.h r i.ïd.' V fe Ma i t r e i'/GH APIT RE VI. ! : Z)^ l'p^po[ition des bras aux • :, .pieds. ./.^ ij E tous les mouvemens qui Te fonc en danfant , c'efl loppo- fîtionou contraftedu bras au pied qui nous ell la plus naturelle, & à laquelle on fait le moins d'attention. Par extiTiple , regarder marcher différentes perfonnes > vous verrez que Torfqu'ils portent le pied droit en avant , ce fera le bras gauche qui s'op- pofera naturellement \ ce qui me pa- roît eftre une règle certaine. Ceft: fur cette mcme règle que les habiles Danfeurs ont conduit leurs bras , roppofition du bras au pied , qui efl: , que lorfque vous avez le pied droit devant , c'eft le bras gauche qui doit ctre oppofé pendant l'étendue ^ de ce pas , je dis l'étendue du pas, par- 5; À DANS ÈR. Mi te que pour le tems de Courante eii avant, qui n*a quun pas, fi c*eil: du pied droit ^ le bras gauche s'oppore de même que le pas de Bourceou Fleu- ret en avant, quoiqu'il foit cômpofé de trois pas , il n'oblige pas à faire trois changemeris de braà , il fuffic de l'oppofer au premier pas. Mais comme cette oppofition de- .mande une démonftration , pour li rendre plus fenfible j c'eft pourquoi . j*ai tracé cette figure à qui j'ai don- né l'attitude convenable. • Elle a le corps droit,. la têtetour^ hée du côte du bras oppofé , qui eft le droit, & qui eft plié devant vous, mais la main à la hauteur de l'épau- le ôc même devant h le bras gauche étendu a côté & même un peu en arrière , mais élevé à la hauteur du Creux de l'cftomac-, elle eft pofée fur Je pied gauche , le talon du pied droie levéôc prêt à partir. . Mais lorfque vous voulez changée O ij y ifi Le Maître. d oppofitioh y remarquez que VôS deux bras âgiffent enfemblé , & font chacun un mouvement contraire en ce que le bras qui cft étendu, fe tour- ne en deffous 3. & celui qui eft op- |)ofé 1. fait un demi cercle comme ces tîiots Kpnddu coude de haut en bas^zç, qui fe doit faire dans le même tems de l'un avec l'autre , pour fe trouver égale- ment en deflTous ^ comme il eft démon- tré pat 4. • Etant donc tous les deux en dcflbus le bras gauche , retourné de Ls m haut 5. de la même manière que le tracent ces mors I{onddu coude de ki en haut y & le droit du même tems ne fait que^ retourner Ja main en deiTus; ce qui fe fait par un petit rond du poignet de las m haut y ce qui termine le changement d'oppofition, comme ■ vous le reprefcnte c* ôc 7. quoique j*ai fait remarquer que ces mouve- mens fe doivent faire enfemble, je ïepete une féconde fois , que ces mou* '^^\ l^fif^^^'^^. ^emonstratzonduclian^errierit a& Hoposition ïfL Lé Maître. d^oppofitioh y remarquez que VôS deux bras àgiflent enfemblé , & forte chacun un mouvement contraire en ce que le bras qui cft étendu, fe tour- ' •' ne en deffous 3. Ôc celui qui efl: op- pofé 1. fait un demi cercle comme ces Riots I{on4 au coude de haut en has^Q^ qui fe doit faire dans le même tems de lun avec l'autre , pour fe trouver égale- ment en deflbus , comme il efl: démon- tré pat 4. Etant donc tous les deux en deflTous le bras gauche , retourné de bas en haut 5. de la même manière que le tracent ces mors I{onddu coude de hds en haut, & le droit du même tems ne fait que^ retourner Ja main en deflusj ce qui fe fait par un petit rond du fioignet de bas en haut y ce qui cerniine e changement d*oppofition, comme vous le reprefente 6» 6c 7. quoique j*ai fait remarquer que ces mouve- mens fe doivent faire enfemble , Je l'epete une féconde fois , que ces mou- ^^^^^mjn.ftj^dt ^emonstraâonducJiaTi^emerit a& loposition ^,-..^. ,icr-' '^ A N S E It. lî vemcns fe doivent prendre avec beau- coup de douceur & de fuite, pour en rendre l'éxecution plus facile , 6c je Cjnfeillerois de vous prefenter devant^ un miroir, ôc là d'y conduire vos bras de la manière que je viens de vous le montrer , pour le peu de difcerne- ment ôç de goût que vous ayez , la glace vous fera d'abord appercevoir dts fautes que vous y ferés , & par- confequent vous vous en corrigerez. Ce font tous les moyens les plus, faciles &:les plus courts, que je puifîc vous fournir pour faire les m^ouvc- mens des bras avec la grâce 6c la pré-, cifion que cet Art lé demande. Oiij- j^'t 4 L E M A î T R E C HA PI T RE VII. Pe la manière défaire les hras aveàf les îems de Courante , ^ les demi çoiipeZj en arrière. Près que l'on s'eft mis dans l'ha- bitude de fe mouvoir les bras ^vec tous les agrémens qu'ils doivent avoir; (î Ion veut acquérir la facilité de les fjire avec les pas , on n'en peut point choifîr de plus aifezque lestems de Courante, ouj^as-grave qui çfl très- lent dans la manière de le faire : ou- ^re que l'on s'accoutumera au ffi d'ac- corder les mouvemens des bras avec les jambes i c'eft pourquoi j'ai misces quatre Figures de fuitequi exprimenç les diiFcrentes attitudes dani lefquel- ]es les bras &: les jambes doivent fe ^lettre. Premièrement, vous devez vous ref- fouyeuir de la manière dont fe fait le / \jjK(imfQit jn, erjfcit Figure -preste ajairc Lô uM dô CourantL % . A D A N s E R. , 2TJ tcnis de Courante , qui efi: de plier èc de vons relever avant de paflg: le pied devant. Cette première Figure a le corps pofé fur le pied droit à la 4^pofiEipa I. le talon du pied gauche levé 3. n'y ayant que la pointe du pied qui tou* che à terre, &c par confequent prête à marcher ,.le bras gauche 4. oppofé au pied droit, 6c le bras droit 5. éten- du à côte , la main en dehors c. Se l'écriture qui Elit le demi cercle 7, efl pour vous marquer le chemin que le bras doit faire. Pour commencer ce tems y il faut approcher le pied gauche du droit > & en l'approchant , laiflez tourner vo- tre coude ainfi qu'il eft reprefentc par ces mots : I{ond du coude du haut en hasy, qui forment le demi cercle; & vous tra- cent le tour que le bras doit faire de haut en bas , comme ces autres mots: Rond du poignet , vous marquent le. mouvement du poignet droit. \ÎS tt Maître Gette 2.^ Figure marcjue jufqu^i quel point vous devez plier. Élleeft pofée fur le pied droit i.Ie piedgaui^ che en Pair 3. les deux talons l'un près de l*autre,les t>ras eu deffous 4.à la mê- me hauteur : afin que vous faffiez tous CCS mouvemens avec facilité, il faut faire attention à toutes ces différentes Figures en pbfervant leurs fituations; ce qui vous conduira i la vraye intel- ligence de fçavoir le pas avec les bras» ^i <■ ors^ ^%tmf«u;7ft, etfictt Deiiœzemô SiaurediiUms M, Courante Il y 4 4- \ xJ^mfauJ n> çtj^dt ' i^urç du mouvcTTient' mcouâjif A DANSER. La 5^. Figura reprefentc comme vous devez vous relever après quo vous avez plié , ( ce que Ton peut dire être dans l'équilibre) le corps eft: fur- la pointe du pied droit 3. la jambe gauche étendue comme la droite, mais fon pied en l'air 4. les mains tour-» nées en dehors 5, *I5^ L E M A î T R E * La 4^ enfin efl pour Toppcfition contraire, au pied gauche qui paffe de- vant , ^ à mcfureque vous le gli(re2; a la quatrième pofition , votre bras droit doit former fon contrafle -, ce qui termine le pas de la conduite des bras dans 1 étendue de ce pas. Mais comme on ne peut trop avoir d^attention , pour bien conduire fes bras en danfant, & que tout dépend du commencement , je vous prie de faire attention à cette Figure , elle a le bras droit 6. oppofc au pied gau- che y. qui (e trouve devant, & le bras gauche 8. étendu ^ retiré en arrière de même que Tcpaule fe rend l'op- pofition jufte dans toute la régulari- té de r Art. '> . •; Quoique je vous aye donné une démonftration particulière de ces qua- tre Figures différentes, c'efl: pour vous en donner une claire intelligence, & vous en faire connoître tous les diffe- rens tems : afin que vous puiiUvZ les, 'Nd/uss ancô(k loposÉiori --f'^,. ) A D A N S E ]^. zr^ ^ettre en pratique avec facilité, mais comme toutes ces quatre Figures ne font que pour l'intelligence d'unfeul as, elles le doivent faire de fuite dans étendue de ce pas > mais comme on doit fçavoir faire un pas d'un pied comme de l'autre , je vous confeillc- rois de vous mettre au bas de la fallc. f (tl^ L E M A î T R. E Afin qu'ccant explique fi dillin^^^, sncnt vous puiffiez les faire de fuite; ce qui fe doit entendre aufTi d'un pied comme de l'autre , & en continuer I^lufieurs jufqu*à ce que vous foyezaa lauc j puis il faut revenir en arrière, obfervanc qu*après avoir fini votre dernier tems , vous pofiez le pied qai cfl: derrière a terre & le corps deffiis: afin de faire des demi-coupez en ar- rière qui fe prenenc de la manière fui- vante, Suppofé que votre dernier tems jfoic du pied droit h c'efl: le bras gau- che qui fe trouve oppofé devant: ainfi vous pliez fur votre pied gauche, ( comme il eft dit dans la manière de dire les demi coupez,) & à mefure que vous prenez votre plié , le bras qui ctoit oppofé fait fon demi-cercle de haut en bas, ôc celui qui ctoit éten- du retourne de bas en haut : ce qui raie votre oppofition. Vous devez auflTi remarquer cp^. îôrfquc vous allez en arrière, c'eft le même bras , & le mcme pied qui iagiflent > parce que cela forme toû»- jours roppoficion : par exemple , (i c eft le pied droit qui fait le demi- coupe, c*eft auflî le bras droit qui vient devant de bas en haut» Il fe forme plufieurs tems differens des tems de courantes ; vous avezmê-^ me des pas graves qui fe forment en allant de côté; mais comme ces tems font ouverts, en ce qu'ils fe prennent ordinairement de la 5^ pofîtion a la z^ qui cfl: une pofîtion ouverte , &: qui par confequent ne demande pas d oppofition ', les bras étant ouverts dans ce pas il faut faite un mouve- ment léger des deux, 6c auffi des poi- gnets de bas en haut : par exemple, vos deux bras ouverts, &c les mains tour- nées de même qu'ils font reprefentez dans la première Figure cy-devant , il faut en pliant que vous laiffiez tourner vos bras en deffous, ôc en vous relevant îtii Le MAÎTKfe & finîflant votre pas , faire nn petit iîiouvement des coudes & des poi- gnecs de bas en haut ; ce qui remet vos bras dans leur première fituation* TliLÎ-riJC A 1> A K S E H. ii^ CH APIT RE VIII. ; Delà manière de faire les Irai avec les ^as de Bourrée ^ on . . Fleurets. A Près avoir fait mes efforts pour vous donner une intelligence claire fur les difFerens mouvemens des bras ^ &: fur la manière de les conduire fuivanc les règles tant du poignet, du coude que de'I'epaule, vous ayant fait fentir en mêmetems Ibppoiition ou le contrafte du pied au bras , il ne me refte plus que de vous conduire dans la manière de les conformer a chaque pas, en vous inf ^ruifant feulement des oppofitionscu icontralle que vous y devez obferver^ fans néanmoins vous repeter de quel- ^le manière ils fe doivent faire , vous en ayant ce me femble affez parléj c'eft pourquoi je vais commencer par u %2,j^ t E M A î T ià E les pas de Bourrée en avant. Je dirai donc, que fi vous faites ùïi jpas de Bourrée en avant du pied droite votre changement de bras le doit fai- re de cette forte *, c*efl: que le^bras droit qui eft oppôfé au pied gauche^ doit s*ctendre dans le tems que vous prenez vôtre plié ^ &: le bras gauche fe tourne endeflbus du même tems pour fe plier devant vous> lorfque le pied ^roit.fe parte devant pour s*élever le corps defllis : ce qui fait roppofitioa du bras gauche au pied droit. Quant aux deux pas qui fontdefuice,&qu! font la conflrudion de votre pas de Bourrée, il ne faut pas changer vos bras, en ce -qu'il n'y a qu'une oppo- .fition dans ce pas. Pour ceux qui fe font en arrière i ,c'eft la mcmeiregle qu*àux dertii-cou-î' - pez , c^eft - à - dire , fi vous faites vo- tre pas de Bourrée du pied droit, en prenant votre demi coupé du mcme pied en arrière, ceft le bras droit qui fe À D'A k s E-R.^^ ii-^' JTe doit plier/ en ce que Tonne regât-i de l'oppofirion que de devant : ainfi ; règle générale , lorfque l'on fait un pas • en arrière d'un pied \ c'efl auflilebras du mcmecôrc qui s'oppofe. A l'égard des pas de Bourrée det^. foi^, fi vous le prenez du droit en al- lant à la gauche, en croifant votive, pied droit j c*efl: le bris gauche qui s'oppofe^ & le droit qui s'ccend > mais au fécond pas de votre pas de Bourrée qui efl du pied droit , & que vous por- tez, à côté i la i^ pofitioh j dans lé mcme tems le bras droit s'ouvre ; ôé lorfque vous tirez le pied.gauche der- rière à, la 3*. ôc qui fait le trpifiémé pas de votre pas de Bourrée, le bras droit fe plie en formant roppoficioti au pied gauche qui fe trouve devant? ce qui produit deux poiitionsdansce pas , mais quelquefois on ne le faitp^? à'caufe de rehchaîneml^nt d'unautièf pas qui fuit i&: qui en change la rè- gle -, parce qu'il peut arriver que vo i ti^ Le m a î t r e "foyez obligé de plier les deux bras , pour faire ce pas fuivanc , alors c*e(l î'aiïaire du Maître de vous conduire. Il s'en fait en tournant où Ton doit obferver les mêmes règles cy^devanc prefcrites.' . Quant au pas de Bourrée- emboëté, il faut deux oppofitions de neccllîté, fçavoir , une en commençant à faire Votre demi-coupé , ôc Tautre au der- nier pas que vous faites : par exemple, vous commencez votre pas du pied droit , Sz vous le portez comme il eft dit , dans la manière de le faire à la 4*^. pofition derrière: ce qui vous obli- ge ae plier le bras droit pour faire Top- pofition au gauche qui eft devant. Mais à peine eftes vous élevé fur le pied droit, que la jambe gauche fe porte derrière la droite à la 5<^. pofi- tion , en reftant un peu de tems (ur les deux pointes des pieds, les jambes ten- dues emboetées , fans changer \os bras , 6c lorfque vous gliflez le pied ^'a danse iCr Ti7 droit devant > qui eft le dernier pai de vôtre pas de Bourrée y le bras droiè s'écend en arrière en effaçant i épaule ^ '& le bras gauche fe plie devante eii faifant fon contrafte au pied droit* - Il y a une autre efpece de pas dé Bourrée , qui fe fait en place & eii prefence; mais comme ce pas eft ou* vert d'abord , les bras imitent les pasî par exemple , vous prenez votre demi-» coupé du pied droit à côté a la t^, pô-* fition , èc comme vos deux bras foric ouverts, vous pliez les deux poignets en faifant un rond entier de haut en has^ je dis un rond entier 3 parce que les mains retournent en haut comme elles étoient > mais au fécond pas que vous > fîortez à côté, -comme il efl dit dans a manière de le faire > en tirant l'au- tre pied derrière qui fait le troifiémé pas , vous pliez le même bras du pied que vous tirez derrière > ce qui fait le contrafte au pied qui fe trouve de- vant. ./-■' 'iiï Le* Maître • *"' > ta manière de faire- les btas à ce ^•pas eft différente des autres j parce que , ^voiis oppofez^ le bras au pied en com- •mençant , & à celui ci vous ne Von^ pofez qu'a fon dernier paSi , •- - Il s'en fait encore d'une autre for- te de coté , en effaçant l'épaule , dont ily-en à deux dans le premier couplet . "d'e l'Aimable Vainqueur , dans la Bre- •tagne, dans la Nouvelle Forlanne, •^ dans plufieurs autres , 6v dont l'op^! 'pofition ne fe fait qu'à la fin du pasi 'par exemple , vous aVez le pied gau- che devant, & le bras droit oppofé» • -vous faites votre demi-coupé en pliant fur le pied gauche , ôc vous vous éle- vez fur le droit qui dans le même tems le bras s'étcndant , vous donne la faci- lite d'effacer le corps , ou de vous tour- ner un peu de côté , ôc le pied gauche s'étant porté derrière , vous reftez fur la pointe des deux', enfuite vouslaif- fez glifferle droit devant à la 4^. po- rtion, le bras gauche fe plie du me- A DANSE R. it> rrie tems , & s*avance auflî devant qui. fait loppcfitionau bras droit. '.i II y en a d'autres auflî quel onjap-; pelle pas de Bourrée vîtes ^ ou à deux mouvcmens *, ce pas fe fait" en avant & de côte ; quant aux bras y il n y a qu'une oppofition; en ce que fi vous le prenez du pied droit, c'eil: le bras gauche qui fe plie en devant, & lorf- que vous faites le dernier pas de ce même pas qui efl: un demi -jette, le bras gauche s'étend : ainfi les deux bras font ouverts. Mais quand vous le faites de coté,, il eft un peu différent , en ce que Ci vous faites vôtre demi- coupé du pied droicen lecroifant devant le gauche, c'efl: le bras gauche qui vient s'oppo- fer, & s'étend tout auflî-tôt à ce fe-^ cond pas ôc au troifiéme , lorfque vous tirez le pied droit derrière , en vous. jetcant fur le gauche pour fon quatriè- me pas ( ce qui fait une efpece de pas tombé: ) dans ce tems , les deux bras P iij 1.^0 L Ê M A î T R E ûui font étendus fe baiflent un peu 8c le relèvent \ ce qui finit Taftion que les bras doivent obfcr ver dans tout le cours du pas, • J-^vi • ^. -Sv^*** A D A N s E R% 1.51^ CHAPITRE IX. J^e la manière de faire les bras avec les Coupez^ de différentes façons. COmme il fe fait des Coupez de plufieurs façons félon Tenchaî- nement des pas donc la danfe eft corn- pofée , je vais vous en décrire de plu- fieurs forces, afin que vous foyez in- ftruit des uns oc des autres, & je com- menceraiparceuxquife font en avant. Lorfque vous voulez faire un Cou- Co' pé , fuppofé que vous le preniez du cnava pied droic en avant , par confequent vous devez avoir le pied gauche de-- vant 6: le bras droit oppofé» c'efl: pour- quoi en pliant votre demi-coupé , vous écendez ce bras en lui faifant prendre- fon contourne bas en haut y ôc fans plier le gauche *, mais lorfque vous gliiïez Iç pied gauche devant qui fait la fe- î?iiij ^'•^t 'Le m a î t r e tconde partie de votre coupé , ce bra^ droit fe plie en devant i ce qui fait la jufte oppofition du bras au pied. Goupê II y en a d'autres où Ton ne fait que , 5 po^- porter la pointe du pied à côte lans pç^ pofer le corps deiïus : pour lors ayant étendu un bras à votre demi-coupé^ vous laiflez les deux ouverts com- me ils font reprefentez par la prcmie*^ re Figure ci-devant , qui démontre la hauteur où les bras doivent être > d'autant que lorfque vous êtes placé à la ic. poficion , il n'y a pas d oppofi- tion , a moins que vous n'ayez un pas en tournant à faire après *> ce qui eft vtrès-rare , en ce que c'efl: de la pre- mière ou 4^. pofition que l'on doit tourner. utre D'autres fe terminent par une ou- 3,c en verture de jambe où vous devez ob- un^ferver la mcmc cliofe au demi-cou- crtu- pé, qui efl: d'étendre le même bras du -'' pied que yous fiires le demi-coupé, fans néanmoins que ni l'un ni l'aytre ' ;. • : - . A DANS E R. rijjî , bras fafle aucun mouvement pendant l'ouverture de jambe, D'aucres que vous prenez en avant; Autn ç'eft qu'ayant étendu le bras en pre-^o^P^ ^^ ^ 1 . / 1 r avant nant votre dc^mi-coupe, vous le pal- pourvu fez avec le même pied , fi vous devez difpoferà tourner , parce que ce doit être ce bras ^°^^"'^'^- qui vous fervc de guide ou debalan- pier pour vous faire ^tourner : c'eft pourquoi , règle générale , fi vous avez a tourner du côté droit, il faut que le bras droit fe plie , parce qu a- prcs il S'étend de donne par fon mou- vement la facilité au corps de fe tour- ner: ainfide même quand vous tour- .nez du côté çauche. • "; Le coupe en arrière efl: différent Coup£ y] r r • vj r • en arric* en ce qu il faut raire deux oppolitions; ^^^ Sçavoir,uneen pliant votre demi-cou- pé, fuppofé que vous le fafliez du pied droit, c'eft le bras droit au (fi qui sop- pofe , ôc fc remet dans le même tems: l'autre oppoficioneft que le piedgau-' çhe, fepaiiànt derrière le bras gauche ^^i^ *J4 Le M Ait R E revient auffi devant ; ce qui fait 1 op. . pofé au pied qui eft devante Pour ceux qui fe font de côté, fi vous les commencez du pied droit vous pouvez faire une oppofition du bras gauche, en faifanf votre demi- coupé , & l'étendre . dans le même rems au fécond pas ; parce qu'il eft ouvert : c*e(l pourquoi il ne faut pas de contrafte. Pour moi je trouve que Ton peut faire un mouvement des deux poi- gnets , en faifant ce coupé , cela me- ' me m'a paru moins embarraflant. Coupe II y ^^ ^ ^^^i f^ fo^t devant ôc fe fi- battudci- niflent derrière , dont la manière eft finguliere en ce que , fi vous faites un demi-coupé en avant du pieddroir> en vous relevant la jambe gauche s'ap- proche de la droite ^ faifant un bac* tement derrière ; & fe r©met à la mê- me place qu'elle ctoit avalit à la qua- trième pofition derrière , ce qui fait le coupé entier dans ce pas en pre." rterc A D A N S'E R. X35 nant votre demi-5:oupé en avant du pied droit , c'eft le bras gauche qui s'oppofe 3. la jambe droite, ôc pour le mieux diûinguer , l'épaule droite s'efface, fon bras fort étendu en ar- rière j ce qui dégage le corp , & lui donne de l'agrément > pour ceux qui fe font en avant & qui font battus au fécond pas , on ne doit faire aucun mouvement de bras dans le tems que vous formez vos battemehsjparce que ce pas n'eft: que pour faire voir la li- berté de jambe que vous poflèdez, fans tourmenter le haut du corps h ce qui le dérangeroit de la^^grace qu'il ^oit toujours conferver, : ^ ly ^' %j^ Le Maître '■^'«—^^■■ j 'iii i I CHAPITRE X. Delà manière de faire les bras avec les Coupez^ de mouvemens. -• J'Aifeparé le coupé de mouvement des autres coupez, pour ne le pas confondre, & pour faire fentir toute la grace ôc de laifler venir un peu auflfî la gauche en devant qui par confequent fait cette forte d'oppofé au pied droit, fans ileaftmoins vous diftraire de faire cqs mouvemens de brasse bas en haut; mais les laifler uh peu baifles en prenant votre fécond mouvement , & les relever en le fi- niflant, comme aufïî défaire une de- mie inclination du corps, &c un petit baiflement detcte, en obfervant pour- tant que fi c'eft du côté droit que vous alliez, la tête doit aufli s y tourner à demi. Toutes CCS o'bfervatiôns mifent eii ufage, fontun efFet merveilleux dans la danfe, & lui donnent la vivacité ôc le bon goût qu'elle n'auroit pas fans ces agremens. [a danser. 23^ CHAPITRE XL De la manière défaire les bras a^uec les pas Tombez^ (^ les pas de Gaillarde. COmme dans ma première Par- tie j'ai fait une dcmonftration du pas tombé ôcdu pas de Gaillarde qui étant un pascompofé, en ce qu'il renferme dans fon étendue plufieurs autres pas , & plufieurs mouvemens me donnent lieu aullique je vous ex- plique la manière- de faire les bras 'convenables aces differens pas. Par exemple, fi c'efl; un pas tom- bé fimple , tel que je l'ai déjà die dans la manière de le faire , il faut que vous le commenciez par vous élever fur la pointe des pieds, les bras étant à la hauteur que le reprefentela Figure qui eft au commencement de cette deuxième Partie : ainfi loifquc i^ô LèMaîtrê votre pied fe tire derrière en tombanf^ les bras cjuoique étendus fe baiflentr ce qui fe fait parle mouvement de l'é- paule qui fe d étend , en laiffant baif- îer les bras Se les relever dans le mo- ment : vous voyez par là , la confor- mité des jambes avec hs bras i puif- que dans le tems que vous tirez vo- tre pied derrière, de que les genoux fe plient , comme Ci les forces vous manquoient ( ce qui fait votre pas tom- ' bé ) les bras fé baiiïent aufll & fe relè- vent ^lorfque vous faites votre fécond pas qui termine votre pas tombe, qui efl: un demi jette : ainfi pour' ce pas, les bras ne font quefe bai(rer&; fe re- lever, ce qui eft Je mouvement de l'é- paule, puifque ce n'eft que par cette jointure que les bras s'émouvent. A l'égard des pas de Gaillarde, il faut les prendre difFetenlment , en ce qu'ils fe commencent par un afleniblé? c'eft pourquoi les bras fe tournent en * deflous avant que vous pliezy lorfquc vous .-_ --v A D A N s E R. 2^1 VOUS aflcmblé les bras & les poignées fe plient cl demi en les prenanc de bas en haut ; mais lorfque vous faites votre fécond pas que vous portez dcôté à la deuxième pofition , vos bras en re- tournant de haut en bas , s étendent dans leur première fîtuation : aulîi lorfque vous vous élevez fur le pied que vous avez porte à côté pour cirer enfuite l'autre derrière , les bras font le même mouvement que je viens de dire au pas tombé , qui eft de fe baifler &de fe relever. Il fe fait encore un autre pas en avant qui approche du pas de Gail- larde, & que j'ai oiii nommer pas de Siflbnne de-Chaconne : pour celui-ci, comme il fe fait en avant, vouspofez un bras au pied contraire. Mais com- me j'ai deja dit, que ce pas ce com- mençoitpar un aflemblé ainfi fi vous le faites du pied droit en avant , c'eft le bras j^auche qui doit s oppofer en avant de bas en haut ; par exemple , en i^ô LéMaîtrê votre pied fe tire derrière en tombant^ les bras (juoique étendus fe baiflentr ce qui fe fait par le mouvement de Té- paule qui fe d étend , en laiffant baif- îer les bras & les relever dans le mo- ment : vous voyez par là , la confor- mité des jambes avec les bras *, puif. que dans le tems que vous tirez vo- tre pied derrière, &: que les genoux fe plient , comme Ci les forces vous manquoient ( ce qui fait votre pas tom- ' hé } les bras fe baiiïent auflî d^ fe relè- vent jlorfque vous faites votre fécond pas qui termine votre pas tombe, qui eft un demi jette ; ainfî pour' ce pas, les bras ne font quefe baifrer& fere- lever, ce qui eft le mouvement de l'é- paule, puifque ce n'efl: que par cette jointure que les bras s'émouvent. A l'égard des pas de Gaillarde, il faut les prendre diffeirenlmènt , en ce qu'ils fe commencent par un aflemble? c efl: pourquoi les bras fe tournent en dellous avant que vous pliezylorfquc vous A D A N s E R. 24X VOUS afl'cmbléles bras & les poignets fe plient cl demi en les prenant de tas en haut : mais lorfque vous faites votre fécond pas que vous portez d côté à la deuxième pofition , vos bras en re- tournant de haut en bas , s étendent dans leur première fituation : aullî lorfque vous vous élevez fur le pied que vous avez porté à côté pour tireç enfuite l'autre derrière , les bras font le même mouvement que je viens de dire au pas tombé y qui efl; de fe bai/Ter &de fe relever. Il fe fait encore un autre pas en avant qui approche du pas de Gail- larde, & que j'ai oui nommer pas de Siflbnne de-Chaconne : pour celui-ci, comme il fe fait en avant, vouspofez un bras au pied contraire. Mais com- me j'ai déjà dit, que ce pas ce com- mençoitpar un aflemblé ainfi fi vous le faites du pied droit en avant , c'efl le bras gauche qui doit s'oppofer en avant de bas en haut : par exemple , en .^ 2j^2 Le Maître prenant votre mouvement pour af- îembler , le bras droit qui étoit de- vant, s*étend en deflbus 5 & dans le mêmetcms le gauche fe tourne aufTi en deflbus , & vient s^oppofer au pied droit cjui s'aflemble devant le gauche: mais à peine cet aflemblé eft-il fait que le pied droit fe glife à la 4^ po- fition î 6c en gliffant le corps & la tcce font un petit mouvement ; puis , ils fe redreflent en vous élevant fur ce pied droit, &c le bras gauche s*écend, pour lors vos deux bras reftent dans leur fituation , fans faire aucun mou- vement pendant les deux jetcez-chaf- fez qui terminent 1 étendue de ce pas. X A DANSER. ^43 CHAPITRE XII. De la manière défaire les bras aveC les Pirouettez». Quoique le Pirouetté foit cîe ce5 pas qui fe faflent en place , ôi qu'il (enible que l'on ne doit pas y faire beaucoup de façon ; néanmoins il demande autant d'application que les autres pas , &: c'eft en cela que \t trouve rérendue de la danfe j puifque de ces pas mêmes qui nousparoiffenë les moins difficiles, naiilent des grâ- ces infinies , quand on veut s'adon* ner à bien danfer ; & c'efl: à quoi j ex^ horte tous ceux qui voudront s'y per- fetlionner. Mais comme ce pas efl ordinairement prévenu par un autre pas qui vous pré- pare a faire le fuivant , comme un cou-^ pé : par exemple, en pofant la poin-^ te du pied', ou une ouverture de jam- 144 ^ ^ Maître bequi fe termine la jambe en l*air , cw difFerens pas vous conduifant à faire le Pirouetté, je vais donc vous don- ner la manière d'en faire les bras : auflfi pour que vous foyez inftruit plus in- telligiblement , j'ai mis cette Figure qui en exprime les parties les plus ef- fentielles &c par laquelle vous devez comprendre plus facilement lés mou- vemens, que les bras doivent fai- re. Cette Figure efi; pofée fur le pied droit, I. la jambe gauche en l'air , i. le bras droit étendu, 3. le bras gauche plié, 4. la tête tournée du côté gau- che 5. Mais lorfque vous pliez fur le pied droit & quele gauche du même tems fe croife(ainfi que je l'ai déjà dit dans la 'manière de le faire) en vous rele- vant fur la pointe des pieds , le bras s'étend en faifant un rond du coude & du poignet ; de même que cgs mots, rond du hras fuit entier , l'expriment, r'-'^Ki Fiçiire prefteafaire lôpiroete A D A N s E R. 2.45 ce qui accompagne le corps dans le tour qu'il fait, ôc le bras le tournant doucement de bas en haut un tour en- tier , revient dans la même attitude qu'il efl dans cette figure. Vous devez auflî obferver que vo- tre tcte foit fort droite, pourconfer- ver le corps dans fon équilibre j par- ce qu'il doit tourner fur un (eul pied comme fur un pivot, & c'eft ce que j'ai tâché d'exprimer dans ma Figure, en la faifant porter à plomb fur un feul pied, & regarder le bras gauche pour le conduire avec la juftefle &c la douceur que demande cette action, Ilfe fait auflî des Pirouettez qui font fiutez , où les bras feconduifentâpcu. prés de mcme : excepté que le mou- vement du bras imite celui de la jam- be, en ce que lorfque vous fautez le mouvement fe relevé plus vite: auffi le bras s'étend vivement; ce qui faci- lite le corps de fe tourner du même coté que le bras s'étend. ?.4^ L E M A î T R E Ces 'mouvemens cependant cjuoû que fautez, doivent être modérez: car ce pas étant fait en tournant, & pour ainfi dire en place , fi vous le ; fautez trop haut il dérangeroir le corps de (on, équilibre, par les efforts que vous feriez obligé de frire pour vous élever. De plus , c'eft que les danfes de Ville^qui ne font que gracieufes par clles-mcmes, ne demandent que des mouvemens doux & remplis do beaucoup de noblefle. A D A N-S E R. Z^j CHAPITRE XIII. De la manière défaire les ùraiavec les Balancez^, LE Balancé efl: un des pas les plus faciles qui fe faflenc en danfant, ôc auquel on peut ajouter plus d'agré- mens. Il fe place dans quelque air * que l'on veut où il fait toujours un fort bon effet , mais comme j'ai dit que l'on le fait différemment je don- nerai aufli deux manières d y faire les Dras. C*e(l pourquoi, lorfque vous por- tez votre premier pas à la i^pofition ( ce pas fe faifant après un autre pas, qui vous engage à avoir un bras op- poféj le bras qui eft oppofé devant, s'étend de haut en bas y & l'autre bras qui eft étendu fait un petit mouve- ment du poignet de haut en bas , aufli parce qu*il faut que vous tâchiez Qjiij ,/i^ X48 . Le Maître quand vous faites un mouvement d'un bras , que celui qui eft étendu fafTe une petite adion qui accompagne : • ainfi c'eft jufques dans ces moindres parties que nairtent cette grâce &: cet- te delicateffe dont j'ai parlé ci-devant. Quant aux autres Balancez que l'on porte en devant à la quatrième pofi- tion : par exemple, fi vous le com- mencez du pied droit, le bras droit qui eft devant, s'étend en prenant Ton mouvement de haut en has , &c le bras gauche fe tournant endeflous, fe plie & s'oppofe au pied droit en reve- nant de has en haut j ce qui eft le mouvement contraire de l'un a Tau- • tre ; mais au fécond demi coupé la tcte fe tourne un peu du coiè, droit, puis fe baidl* doucement, & fe relevé de me me \ ce qui accompagne ce pas, puifqcie dans le tems que vous vous re- levez fur le pied gauche , la tcte fe re- levé auflî 6c fait voir un accord par- fait de l'un avec l'autre. >»? A D A N s E ^. Z45> CHAPITRE XIV. De la manière défaire les bras a'vec les pas de SiJJonrie. VOus ayant donne l'explication la plus facile pour bien faire ce pas i il vous reftc celle de fçavoir y mouvoir les bras avec cette douceur qui doit accompagner les pas ; d'au- tant que ce pas fuccede a un autre, & que chaque pas a fon oppofition. Suppofé que vous ayez le pied gau- che devant , par confequent le droit fe trouve oppofé : alors en prenant votre premier mouvement , votre bras droit fait auffi du mcme tems fon mou- vement en le prenant de haut en las y & le gauche dans le moment fe tour- . ne en dcOous , ôc fe plie en faifant 1 op- pofition au pied droit qui fe croifc devant le gauche, & fur lequel vous faites un fécond faut, fans que le bras Xp L E M A î T R t gauche change fon oppoficion, puif- -que ce fécond faut (e relevé dcflus ce pied droit qui efl: devant i ce qui fait le contrafte du pied au bras. J*ai dit qu*il fe fait d'une autre fa- çon en place, de voici comment; c'cfl au premier faut de tomber fur les deux pieds \ au fécond , vous relever fur le pied de derrière , ce qui ne change point pour cela cette manière de bras, en ce que le pied droit fe trouve de- vant : ainfi loppofition y ell confor- me. Pour ceux qui fe font en tournant, fe doit être le bras oppofé qui vous fafle tourner , dont vous en trouvez , plufieurs dans les danfes de Ville : par exemple , dans la Mariée à la fin du premier couplet où il fe trouve deux contre-tems, de côté fur le pied droit, le bras gauche opofé qui en s'étendant vous fait faire par fon mouvement le demi tour à gauche ; mais comme le pied droit fe croife derrière , c'efl: le A D A N S E K. z^l bras droit aufli qui fe plie , en ce qu'il fe trouve oppofé au pied gauche (jui eft devant. Une règle générale eft a*i. N:- A D A N S I RV i ce qui le rend vif &: brillant. Si vous le prenez en avant & que vous ayez le corps poIé fur le pied gauche, vous pliez dclFus en levant le droit, & le bras droit dans l'inftant fe contourne de haut en bas , 6c le gau- che vient (\eh.^s en haut 'y ce qui fait le Contrafte à la jambe qui fe palTe de- vant, mais en vous jettant fur le droit pour ce fécond mouvement , il ne faut pas changer vos bras. Vous devez aufli obferver en fai- fant ce pas en avant , d'avoir le corps fort en arrière , ôc la tête un peu tournée du coté que le bras efl oppo- le. Mais lorfque vous le faites en ar- rière , il faut fuîvre la même règle qu'aux autres pas , c'efi- à-dire qu'en fartant du pied droit en arrière , com- ¥ ^U'^^^, "X D A N s Ê It: ii^ puis vous Elites un petit mouvement de la tcte en la baifant, & vous la rele- vez de même que les brasjorfque vous faites un autre pas comnie de Bour- rée, ou tels que la Danfe le demande; cette petite aé^ion , quand elle eft faite à propos donne beaucoupd'agré- mens, mais fur tout point d'affeéla- tion. Je n'ai pas parlé de la manière de faire les bras avec les tours de jambe, ôc avec les ouvertures de jambe \ par- ce que ce font de ces avions , où les bras comme le corps doivent obferver de la tranquillité. Il y a même d'autres pas de danfes dont je n'ai point fait de mention, ne m'étant engagé dans ce Livre que de traiter de la manière de faire tous les • principaux pas des danfes de Ville, ôc ïjo Le Maître de fournir en même têms les moïenî les plus faciles de les exécuter avec les bras , pour que Ton puifle apprendre a danler avec tout le bon goût , & k i delicatefle que cet exercice demande, à quoi je me flatte d'avoir réuflî. Mais fi par là fuite mes efperances ne font point trompées , je donnerai inceflamment un autre Traité qui en- fcignera la manière de faire tous les differens pas dé Balets , tant ferieux que comiques, aulli tous les difFerens caradleres avec Icrqucls ils doivent être exécutez, & ornez de Figures eni Taille- douce , qui reprefenteront non- feulement lesdiverfes attitudes; mdis auffi les habillemens comiques. Yf joindrai encore un petit Traité de la; compofition du Balet, afin que cette Noble Jeunefle ne fe trouve pas em- baraffce , lorfqu'ellc fera obligée de paroître dans les Balets du Roi , & au- tres femblables où i'efpere qu'elle fq dillinguera , pourvu qu elle veuille .■-^, À D A N S E H. 171 indépendamment des bonnes leçons que lui en auront dû donner les Maî- tres, s'appliquer à bien comprendre les moïens clairs ôc faciles que je lui ien donnerai» 3F IN. ERRATA. PA^e 40. lïgre 8. déporter fa tête feja juger j 'i/^^> fera juger. Page ^y, /. 9. ce (e foit un manque , lîfez.^ cd feroit un manque. Page. 45. dernière /. l'autra , lifez^ l'autre. Page 82. /. 7. vous le croifé devant, ///f;c, vouff croifez le droit devant. Page loj» /. 4. fur les anches , tifcz. , fur les han* ches. ■* Page 154. /. 10. de condiureles bras , llfez. , it conduire les bras. Page \6q. L 1, qui agîte la jambe & la brife > 7/- fez. > & la bailTe tout de fuite. Page i6t.l. 18. du contenu du Menuet ,///f-?:, du contre - tems du menuet. Page 181. avant pénultième /. en laifTant tomber le pied droit,//yir;;,en le lailfant tomber fur le pied droit. Page 199./. première > fans ces certes , li[cx,i fans ces fortes. Page 107. 7.5. pour de faire lifez , pour faire. Page 225. /. C, a l'égard des pas de Bourrée dcl- fouSylife'^i du pas de Bourrée delfus & delfous. lùid. /. 14. au fécond pas de votre pas de Bour- rée qui eft du pied droit. , Ufez , qui eft du pied gauche. Jbi(i, /. i^.Ie bras droit s'ouvre , lifeTi, le bras gauche s'ouvre. Ibld' L 19. ce qui produit deux portions, ///^^ deuxoppofitions. Ihid. 20. oanc le fait pas,/;yf^, on ne lafaitpaSi it 1 5 1 8 1* 4490 .01. I l