TRAITE PRATIQUE ET THEORIQUE DE LA DANSE par Edmond Bourgeois GARNIER Freres, Editeurs TRAITE PRATIQUE ET THEORIQUE DE LA DANSE TRAITE PRATIQUE ET THEORIQUE DE LA DANSE PAR EDMOND BOURGEOIS PARIS GARNIER FRERES, LIBRAIRES-EDITEURS 6, RUE DES SAINTS-PERES, 6 A mon excellent ami V. COURTES Hommage affectueux EDMOND BOURGEOIS AVANT-PROPOS APERCU GENERAL SUR LA DANSE Si la Danse n'a rien perdu de sa grace et de sa jeunesse, c'est que sans doute, comme Calypso, elle est immortelle; mais, probablement aussi, et encore pareille en cela a l'amie d'Ulysse, ne s'en console-t-elle pas, qu'elle faillit a plusieurs reprises disparaitre de cette pauvre humanite - par pitie de nous, evidemment - perir enfin comme si elle n'avait ete creee tout simplement que de chair et d'os. Quoi qu'il en soit, la charmeresse est vieille comme le monde et elle ferait un joli couple, bras dessus, bras dessous, avec le temps et sa faux. Les hommes, en effet, ont danse de tout temps, parce que la Danse, meme en sa forme la plus primitive, constitue un des besoins de l'homme, qu'elle lui vient d'une inspiration naturelle, d'un imperieux sentiment tout physiologique, comme le boire et le manger, ou besoin imperatif, instinctif, animal, d'epuiser par des mouvements agites le surcroit d'excitation nerveuse que nous procure toute emotion vive. L'enfant qui saute de 1 joie n'esquisse-t-il pas sa premiere danse ? Ne dansent-ils pas aussi les oiseaux qui se pavanent devant leurs femelles? Mais, d'impulsive, inconsciente et desordonnee qu'elle etait, la Danse ne tarda pas a s'elever au rang de pantomime, au fur et a mesure que les hommes devenaient de vrais hommes en quittant l'etat de nature, et elle devint rapidement un moyen commun de provoquer chez autrui les sensations et les sentiments dont elle ne fut d'abord qu'une expression tres vague, tres indefinie, tres indecise. Elle a pris partout, suivant la marche ascendante du progres, une importance sociale considerable sur les moeurs et l'education des peuples. Elle est la marque indelebile de la civilisation. La Danse, aujourd'hui, vue sous son aspect general, se presente sous quatre genres principaux: comme exercice d'entrainement pour la guerre et la chasse, comme pantomime amoureuse et comme ceremonie sacree. Chez beaucoup de peuples, meme de race blanche, meme au coeur de l'Europe, elle est la ceremonie, essentielle sinon unique, qui sert a rehausser toutes les phases joyeuses de notre existence, a donner plus d'eclat encore a tous les evenements heureux que nous voulons celebrer. D'autre part, les danses guerrieres des Peaux-Rouges sont bien connues par les sentiments d'atrocite et de barbarie qu'elles nous rappellent. Les Neo-Zeandais dansaient aussi des danses guerrieres qui, par l'agitation des armes et des membres dans les combats simules, les invectives et les cris contre les ennemis, devenaient effrayantes. Dans les danses de chasse que pratiquent meme les Australiens, c'est la grossiere pantomime, l'imitation grotesque des animaux que l'on va chasser, qui sert de theme principal et presque exclusif a la danse. La Danse de guerre survit chez des peuples ou, cependant, elle a perdu toute signification d'exercice d'entrainement, chez les Arabes, notamment, au Caucase, etc. La Danse de chasse est devenue de meme un simple amusement choregraphique, voire chez des negres ou les rois provoquent la joie admirative de leurs sujets en imitant l'allure de certains animaux. La Danse d'amour est assurement la plus repandue. Toute danse ou la femme se mele prend d'ailleurs generalement ce caractere. Or, chez tous les peuples, meme les plus civilises, la danse faite ainsi pour charmer, captiver et exciter lessens devient facilement indecente. Il yen a meme qui sont un spectacle des-plus provocants. Il y a, notamment, une danse polynesienne, la Timodoree , a laquelle les rilles sont dressees des leur enfance, et que l'on cite comme la plus caracterisee sous ce rapport. Il v a, en Nouvelle-Caledonie, une danse qui, dit-on, fait le regal des anciens forcats rendus une liberte relative et qui n'est qu'un grossier assemblage de mouvements plus obscenes les uns autres. La plupart des danses des negres pas moins d'une lubricite repugnante. Et que blamons-nous chez les autres? Qu'est notre Chahut, l'ancien Cancan que notre generation a trouve moyen de ravaler jusqu'aux derniers bas-fonds, de leger, mais non indecent, qu'il etait. Alfred Delveau avait raison: Ce Cancan ou le Chahut , est a la Danse proprement dite ce que l'argot est a la langue francaise; c'est la langue verte de la choreegraphie. Il ne faut pas croire, cependant, que le Cancan ait toujours eu le caractee immonde et degrade que nous lui voyons aujourd'hui sous le nom de Chahut . Le Cancan, de 1830 a 1850 environ, loin d'etre une danse grossiere et licencieuse, etait au contraire plein d'originalite et d'esprit. Il n'etait danse au Prado, a Mabille, a la Grande Chaumiere, chez le fameux Lahire, que par la jeunesse honnete et studieuse, et non pas, comme a present, par la voyoucratie de nos boulevards exterieurs. Peu de nos magistrats, de nos hauts fonctionnaires, de nos hommes politiques les plus en vue, de nos docteurs reputes d'aujourd'hui, n'ont pas connu les quadrilles echeveles de la Tulipe orageuse ou de Polichinelle aux enfers , n'ont pas admire le fameux Chicard, n'ont pas applaudi aux entrechats risques, mais encore decents de la leste Mogador, devenue comtesse de Chabrillan, de la reine Pomare, de Rigolboche et de tant d'autres danseuses pour lesquelles le summum du talent ne consistait pas uniquement alors a montrer leur derriere a un public de cretins, de jeunes rates, d'artistes de, tabagies et de lupanars et de souteneurs du plus bas etage, ebahis d'un si beau spectacle. Oui, que reprochons-nous a nos voisins, auxautres peuples, aux sauvages memes? N'avonsnous pas la Danse du ventre qui peut etre a volonte un tour de force singulier ou risible, que tout le monde peut voir, ou un spectacle aussi obscene que la danse des Neo-Caledoniennes? Ne voyons-nous pas tousles jours - toutes les nuits, plutot - des "deshabilles" ne gardant que des voiles qui en disent plus que le nu? L'art de la Danse, chez les Grecs et chez les Romains, comprenait tout ce que nous entendons par les mots choregraphie et pantomime , c'est-a-dire, d'une part, l'application du rythme musical aux mouvements du corps, et, de l'autre, la representation dramatique reduite a la gesticulation, a la mimique. Mille et mille fables ont ete forgees par d'innombrables ecrivains, plus fantaisistes les uns que les autres, a propos de l'origine de la Danse. Lucien en a fait justice en ces quelques mots: "Ceux qui ont parle avec verite de son origine affirment qu'elle prit naissance au temps meme de la creation de toutes choses et qu'elle est aussi ancienne que l'Amour, le plus ancien des dieux." Certains peuples eurent une sorte de renommee choregraphique parmi lesquels il convient de citer particulierement les Cretois, les Phrygiens et les Arcadiens. D'autre part, chaque pays avait sa danse privilegiee. Chez les Atheniens, c'etaient les choeurs et les tondes dyonisiaques; a Syracuse, les choeurs iambistes; a Lacedemone, les danses guerriees executees au son de la flute. Les Grecs et les Romains avaient une facon toute differente de considerer la Danse, principalement la Danse profane. Dans les cites grecques, elle etait cultivee par les citoyens les plus honorables et du rang le plus eleve. Un danseur de profession, Aristodeme, est envoye en ambassade par les Atheniens aupres du roi Philippe. Le meme roi epouse une danseuse: Larissea. Socrate aimait la Danse et ne s'en defendait pas. Epaminondas etait un bon danseur. Quant a Rome, on y tint longtemps la Danse en mepris. Vers I60 avant Jesus-Christ, Scipion Emilien proreste vigoureusement contre l'invasion de la Danse profane au sein des ecoles de gymnastique. Ciceron disait: "Nul ne peut danser etant a jeun, a moins d'avoir perdu la raison." Salluste, apres avoir rappele les talents choregraphiques et musicaux de Sempronia, ajoute qu'elle y mettait beaucoup plus de grace qu'il ne convient a une honnete femme. D'autre part, a Rome comme en Grece, la Danse figurait dans les fetes religieuses. Le nom de la septieme Muse, Terpsichore, qui preside a la Danse, vient de deux mots grecs qui signifient l'un "charmer" et le second "danse". En laissant de cote ce qui appartient a la legende, il faut bien reconnaitre que la Danse parait avoir ete creee pour les climats places sous l'influence d'un ciel clement, aux habitants favorises des bienfaits du rayonnant soleil. En effet, dans ces lieux benis, c'est plaisir partout, une passion qu'entretient sans cesse, qu'anime continuellement une chaleur sans fin. L'ardente constitution des gens du Midi contient le germe de toutes les joies physiques, de tous les desirs charnels et surtout celui de t'Amour. Comment pourrait-il en etre autrement, et quel est le plaisir le plus vif, le plus entraiant a l'appetit des sens et a la satisfaction de cet appetit que le plaisir de la Danse? L'homme du Nord, force par la nature de soutenir un combat continuel contre les rigueurs des saisons, aspire rarement au plaisir, tous ses soins consistant a se defendre des neiges et du froid. La rudesse de ses moeurs eteint presque, et forcement, chez lui, toute sensibilite; consequemment, les sentiments deicats de la volupte lui sont entierement inconnus. Comment la Danse, cette source aimable et brulante du plaisir, pourtraitelle etaler ses graces parmi des glaces perpetuelles et des neiges qui ne fondent jamais? C'est pourquoi le theatre ou cet Art exerca ses plus brillants exploits des son aurore, fut-il tout d'abord fixe dans un rayon que le soleil inondait de ses flots: l'Italie et la Grece. En effet, les Romains de l'Antiquite, depuis les temps les plus recules, ne negligerent rien pour encourager, pour favoriser les progres de la Danse, chaque jour grandissant pendant des siecles, pour en arriver, il est vrai, a la decadence; mais, en attendant, que de triomphes! que de merveilles! Certainement, dans les temps primitifs, la Danse n'etait encore qu'un compose irregulier, barbare, de courses, de sauts, de postures, qui exprimaient tres grossierement la passion; mais on ne tarda guee a assujettir ces mouvements aux lois d'une mesure et d'une cadence reglee, qui a sa source dans la nature meme, c'est-a-dire dans une disposition machinale de nos organes, d'ou depend cette inclination a repeter avec une sorte d'egalite les memes sons et les memes gestes, comme on peut l'observer chez les enfants et dans les animaux eux-memes, ainsi que nous le faisions remarquer tout a l'heure. On marqua d'abord cette cadence ou par le son de la voix ou parla percussion de quelque corps, et cette espece de cadence n'est pas encore ignoree aujourd'hui de peuples restes presque a l'etat sauvage. Cette origine de la Danse nous parait etre la seule vraisemblable, et, a notre sens, on peut fort bien s'en tenir a ces conjectures, sans avoir recours aux explications, cette fois un peu trop nainous parait avoir tort malgre tout son reel taient, c'est-a-dire au "mouvement cadence des astres, aux diverses conjonctions des planetes et des etoiles fixes et a l'harmonie de ces corps celestes". Ce fut par des danses que les Israelites, les premiers hommes de notre ere, rendaient grace a Dieu apres le passage de la mer Rouge. A cette occasion, on vit la prophetesse Maria, soeur d'Aaron, prendre un tambourin et toutes les femmes sortir apres elle, au milieu des danses les les plus variees. Ce fut, bientot apres, le tour d'Aaron lui-meme; mais la danse du frere n'eut pas, il s'en faut, un aussi heureux succes que celle de la soeur: trois mille personnes furent victimes de ce funeste plaisir. Il est vrai d'ajouter que ce n'etait plus le vrai Dieu, mais bien le Veau d'or que les Juifs honoraient ainsi. Ils imitaient les danses sacrees de l'Egypte qu'ils venaient de quitter. Ils avaient vu les Egyptiens gambader autour d'un boeuf: ils sautaient autour d'un veau. Au reste, la plus fameuse danse dont parle l'Ecriture est celle de David devant l'arche; elle etait accompagnee par toutes les especes d'instruments en bois de sapin, et aussi avec des harpes, des psalterions, des tambourins, des cornets et des cymbales. Le roi David dansait lui-meme, et de toutes ses forces, devant le Seigneur, simplement vetu d'une chemise de lin. Un jour que la fille de Saul le vit dans cette attitude, elle ne lui en cacha pas son mepris, et, quand elle fut avec lui seul, elle lui cria: "N'est-il pas bien glorieux, pour un roi d'Israel, de se decouvrir devant les servantes de ses servantes, avec la meme impudence qu'aurait pu le faire un miserable?" David repondit qu'il voulair danser devant le Seigneur et que si les servantes y trouvaient a redire, il se faisait gloire de sa honte. Les Juifs avaient une veritable passion pour la Danse sacree. Les evenements politiques etaient aussi celebres par ces danses. Il y en avait une fameuse, institute par les Macchabees pour celebrer la restauration du temple. Quand la belle Judith eut coupe le cou a Holopherne, general de 1. l'armee assyrienne, les Juifs firent une fete consistait surtout en danses. Les magistrats menerent la belle Judith en pompe au bal, et, malgre les fatigues de la nuit precedente, elle y dansa comme reine du bal. Anterieurement a la sortie d'Egypte, la Danse se trouve mentionnee implicitement dans la Genese lorsque Laban reproche a Jacob de l'avoir quitte furtivement. Nous voyons la fille de Jephte accourir au-devant de son pere victorieux en dansant avec ses compagnes, belles et joyeuses comme elle. Helas! jamais elle ne pressera dans ses bras un amant cheri; jamais elle ne recevra les doux noms d'epouse et de mere. Un pere fanatique et barbare lui permettra seulement de pleurer pendant deux mois la honte de sa virginite, puis elle livrera au couteau sa tete immaculee, innocente victime que Dieu ne desirait pas et qu'aucune loi ne recommandait de sacrifler. Plus tard, lorsque les Israelites se furent imposes un roi, les femmes celebrerent le triomphe des guerriers en dansant et en battant des cymbales. Des danses eurent lieu aussi lors de la dedicace du second temple; elles faisaient aussi partie de la fete annuelle instituee par Judas Macchabee et qui dura jusqu'a la destruction de Jerusalem. Cette fete, ainsi que la plupart de celles des Israelites, etait a la fois civile et religieuse et la Danse y etait l'expression de l'allegresse publique. Il se pourtait, d'ailleurs, que ces danses auxquelles participaient secondairement les levites et le peuple fussent tout simplement des sauts de joie, une espece de tripudiation, ou bien des tondes destinees plus particulierement a rappeler le souvenir de David dansant devant l'arche. L'usage d'une sorte de danse nee uniquement de l'exaltation religieuse se rencontre encore dans certaines synagogues des pays ou les Israelites sont, plus encore que le reste de la population, victimes de l'oppression de la tyrannie, en Pologne par exemple. Les danses particulieres etaient assez communes chez les Israelites des temps anciens, puisque l'on formait des choeurs chantants et dansants devant les portes des maisons, et meme des assemblees plus nombreuses aux entrees des rilles, de meme que, dans toute la France et ailleurs, on se reunit encore aujourd'hui, pour ces sortes de divertissements, sur laplace, aux barrieres ou en d'autres lieux. Lorsque le gout du luxe se repandit, il y eut, en Palestine et en Egypte, des almehs et meme des gawhasy , danseuses de profession que nous retrouverons un peu plus loin et qui furent communes a Jerusalem, sous le regne de Salomon. Les Juifs etaient alors - et le sont encore - fort sensibles aux charmes des danseuses. Un fait singullet le prouve, rigoureusement historique, affirme l'auteur des Antiquites judaiques . Le voici: Longtemps apres le retour de la captivite, lorsque la Judee etait tributaire du roi d'Egypte, Joseph, neveu du grand sacrificateur Onias et adjudicataire ou "fermier general" pour les contributions, s'etant rendu, avec son frere Solim, a la cour de Ptolemee dans Alexandrie, vit au souper du roi une danseuse si belle et si habile dans son art, qu'il en devint amoureux. Il aurait bien voulu en faire son epouse, mais la loi ne le permettant pas, il pensa du moins a jouit de ses faveurs et pria son frere de l'aider dans cette occurrence. Celui-ci, voyant Joseph dans un etat volsin de l'ivresse, feignit de l'approuver et introduisit aupres de lui sa propre fille. Joseph y fut trompe, et, comme le lendemain il contait ses peines a Solim, ne pouvant vaincre sa passion pour la jeune danseuse et craignant que le roi ne consentir pas a la lui donner, son frere le tranquillisa en lui disant qu'il pouvait en bonne conscience epouser celle qui lui avait renu compagnie pendant une partie de la nuit, puisqu'elle etait juive et fille de son frere. Elle devint par la suite mere de Jean Hircan, l'un des personnages les plus importants qui aient paru en Judee depuis la captivite. L'usage d'augmenter l'agrement des grands repas au moyen des danses existait a Jerusalem comme en Egypte. Tout le monde connait a ce propos l'aventure du roi Herode Antipas, ills de l'Ascalonite, tellement subjugue par la maniere dont sa niece et belle-fille avait danse en sa presence qu'il promit par serment ce qu'elle demanderait, fut-ce meme la moitie de son royaume, ou, pour mieux dire, de sa tetrarchie. Alors, a l'instigation de sa mere Herodiade, qui croyait avoir a se plaindre de saint Jean, elle demanda que la tete du precurseur de Jesus lui fut apportee dans un bassin. Herode y consentit a regret parce qu'il aimait Jean et se plaisait a l'entendre; il le tenair toutefois en prison depuis quelque temps. Les serments faits aux courtisans etant toujours ceux que les souverains accomplissent avec le plus d'exactitude, Herode, se croyant lie par le sien, aima mieux commettre un meurtre qu'un pariure et il aiouta la mort de Jean a ses autres crimes. D'autre part, la belle-fille d'Herode a danse a un festin donne par le tetrarque de Galilee le jour de sa naissance aux grands de sa cour, aux chiliarques ou tribuns et aux principaux du pays. Elle dansa donc, non dans une simple reunion de famille, mais au milieu de tout ce monde, d'ou l'on peut conclure: 1 Qu'a l'egard de la Danse, les idees des Juifs differaient beaucoup de celles des Egyptiens, aucun mepris ne s'attachant chez les premiers a la culture de cet art; 2 Que jusqu'aux derniers temps de la nation, les jeunes filles s'adonnerent a l'exercice de la Danse par forme d'amusement, de meme qu'elles le pratiquaient dans les beaux temps du royaume d'Israel; 3 Que les filles de familles faisaient une certaine etude de cet art, dans lequel la fille d'Heodiade, placee par sa naissance sur les degres du trone, se faisait gloire d'exceller; 4 Enfin, l'on pourrait supposer qu'en Judee les danseuses de profession n'etaient point appelees pour egayer la fin des grands repas ou meme ne s'y rencontraient point. On ne saurait trop dire d'ou les Grecs ont renu les premieres lecons de Danse. Athenee pretend qu'un certain joueur de flute, natif de Catane, en Sicile, et nomme Audron, se soit avise d'accompagner les sons de sa flute des divers mouvements de son corps qui marquaient une espece de cadence, et que c'est pour cette raison que les Grecs estimaient que la Danse leur yenair de Sicile. Homere, lui, parle de la Danse chez les anciens Grecs dans deux endroits tres remarquables: d'abord, a la fin de la longue description du Bouclier d'Achille ou il dit que Vulcain, non content d'avoir orne ce bouclier de quantites d'autres figures "y represente aussi une Danse semblable a celle qu'autrefois Dedale avait inventee dans la ville de Cuosse pour la belle Ariane. On y voyait des jeunes garcons et des jeunes filles qui dansaient en se tenant par la main. Les filles portaient des robes fort minces, avec des couronnes sur la tete, et les garcons etaient vetus de tuniques d'une etoffe lustree, ayant a leur cote des epees d'or soutenues par des baudriers d'argent. Tantot, d'un pied savant et leger, ils dansaient en fond et se donnaient le meme mouvement que donne un potier a sa roue iorsqu'etant assis il essaye de la main si elle tourne aisement. Tantot, ils se partageaient en plusieurs files qui se melaient les unes avec les autres. Ces danseurs etaient environnes d'une foule de peuple qui prenait grand plaisir a ce spectacle, et, au milieu du cercle qu'ils formaient" etc etc L'autre passage de l'oeuvre d'Homere que nous tenons a citer aussi est celui ou il parle des danses dont les Pheaciens - nom que donne le grand poete, dans son Odyssee , aux habitants de l'ile de Corcyre - regalaient Ulysse nouvellement arrive a la cour d'Antinous. Apres avoir detaille le luxe du gala, Homere dit: "Ensuite, un heraut, ayant apporte une lyre harmonieuse a Demodoque, celui-ci se placa au milieu d'une troupe de jeunes hommes, excellents danseurs , qui se mirent a danser avec tant de legebrete qu'Ulysse ne pouvait regarder sans etonnement la mobilite brillante et eblouissante de leurs pieds". Quel etait le caractere de ces Danses primitives? Avaient-elles meme un caractere proprement dit? Evidemment non. Ces danseurs, ces sauteurs plutot, obeissaient a l'instinct musical que leur avait donne la nature et rendaient simplement, par leur expression mimique, par leurs sauts, leurs gambades, les sentiments de joie qu'ils ressentaient. Pour ce, d'ailleurs, les animaux n'ont pas d'autre facon de se manifester. Un vieil ecrivain du xv e siecle, Tuccaro, nous a laisse quelques specimens de ces sauteurs qu'il a du prendre lui-meme dans l'Antiquite - en les habillant, malheureusement, avec les costumes de son temps. Mais, si nous ne pouvons exactement definir les gestes, les pas d'une Danse, dans le strict sens du mot, chez les peuples de ces temps recules, Homere, puits de renseignements precieux a ce sujet mais difficile a traduire, meme pour les plus lettres, Hombre nous apprend encore que ces memes Pheaciens dont il vient de parler avaient encore une autre Danse dans laquelle un de Ces danseurs, se courbant en arriere, jetait une balle en l'air; qu'un autre, en sautant, tachait de la recevoir dans la main avant qu'elle ne retombat a terre et avant que lui-meme ne se retrouvat sur ses pieds. Voila donc la preuve incontestable que ces sauteurs ou ces danseurs avaient encore et surtout une qualite maitresse, absolument disparue aujourd'hui, meme chez nos plus grands artistes, avec les Debureau, les Paul Legrand et les Alexandre Guyon, la qualite primordiale, indispensable au vrai danseur: celle de la mimique. Nous voici donc bien pres des Pylade et des Bathylle, les deux plus fameux pantomimes de l'Antiquite grecque et romaine, les deux celebres ancetres de tout ce qui a touche ou touche a la Danse. Depuis le siecle de Platon jusqu'a celui de Socrate, l'art de la Danse se perfectionna beaucoup. Il n'etait plus regarde, alors, comme un simple amusement, mais comme faisant une partie considerable des ceremonies de la religion et des exercices militaires, et, pour cette raison, interessant en quelque sorte le gouvernement. Aussi, Platon, dans son fameux Livre des Lois , a cote des reglements sur la Poesie, en fait-il aussi sur la Danse. Il donne ensuite pour exemples des Danses d'imitation, entre autres celle des Curetes, ou l'on dansair tout arme. Il divise ces danses d'imitation en deux classes principales: les danses de la premiere classe, qui se font en l'honneur des dieux et des heros; celles de la seconde, qui sont consacrees aux Danses guerrieres. Outre ces deux genres de Danse, que Platon juge d'une tres grande utilite dans la Republique, il y en a une troisieme, qu'il appelle danse douteuse ou suspecte , c'est celle des Bacchantes et de leur cortege de nymphes, de Silenes et de Satyres, qui, tous ensemble, imitaient les ivrognes, sous pretexte d'accomplir certaines expiations ou purifications religieuses. Aristote ne considerait la Danse que comme une simple imitation. Il s'agirait cependant de savoir au juste en quoiconsistait cette sorte d'imitation, et comment les danseurs pouvaient, par leurs gestes et les autres mouvements de leur corps, representer naturellement tant de passions et d'actions differentes que comporte la vie. Si le lecteur veut bien nous suivre attentivement dans cet instructif recit, que nous rendrons peu a peu plus anecdotique, plus episodique, plus "amusant" pour les "superficiels" - sauf votre respect, vous etes legion, messieurs - aussi pour los dames, pour les jeunes filles, pour les adolescents - partie du public qui ne manque pas d'interet, tant s'en faut - nous mettrons en pratique l'axiome: utile dulci; mais ce que nous tenons a faire remarquer tout de suite et ce que le lecteur verra aisement, s'il veut bien nous ecouter comme nous venons de le lui demander, c'est que, des les temps les plus recules, depuis l'antiquite la plus vieille, l'art naturel , si nous pouvons employer ce qualificatif, fut la mimique. L'homme ne parlait pas, a sa creation; il ne prononcait que des sons gutturaux, tout comme les anitaaux, nous le repetons h dessein. Il ne manifestait donc, forcement, ses sentiments, ses impressions, ses sensations, que par des gestes ou des signes: d'ou mimique; consequence: la Danse. Pour combler la lacune dans l'opinion d'Aristote que nous avons interrompue par notre courte digression, Plutarque, a notre avis, va nous fournir quelque eclaircissement par un detail qu'il nous donne des diverses parties de la Danse a son epoque. Il dit qu'elle est cornposee de trois parties: 1 celle des pas ou de la marche; 2 celle de la figure; 3 celle de la demonstration. Il ptetend que la Danse n'est autre chose qu'un assemblage, ou un enchainement de divers mouvements et diverses pauses. La marche n'est, selon lui, qu'un mouvement capable de representer quelque action ou quelque passion. La figure est la disposition du corps qui termine la marche; par exemple, quand les danseurs s'arretaient et demeuraient immobiles en prenant l'attitude ou la figure d'Apollon, de Pan ou d'une bacchante. Enfin, la demonstration n'est pas proprement une imitation, mais c'est bien une veritable designation des choses memes: le ciel, la terre, les assistants, etc., designation qui s'execute par divers mouvements regles et cadences. Allez donc demander ces tours de force de l'Art pousse jusque dans sa plus sublime expression a nos corps de ballet d'aujourd'hui! Du commun accord de toutes ces explications des plus grands ecrivains de l'Antiquite, il resulte incontestablement que la Danse, selon Platon, Aristote et meme Plutarque n'etait qu'une veritable imitation accomplie par les seuls mouvements du corps, et que les danseurs n'y avaient pour objectif - non pas comme beaucoup le font de nos jours - de montrer de jolies jambes ou des torses irreprochables, mais l'intention, le but plus noble de representer les actions et les passions humaines, soit en les imitant par des marches et des figures, soit en les indiquant par des signes, beaucoup plus grands, beaucoup plus beaux par leur art, que le vulgaire langage parle, le tout en s'assujettissant a une cadence reglee, melodique, gracieuse, enchanteresse, poetique enfin, qui n'etait autre chose que la DANSE. Et cela est si vrai, les Grecs avaient tellement perfectionne cet ideal exercice, par rapport a l'imitation des passions humaines; leurs danseurs-mimes avaient avec tant de genie incarne en leur chair, en leur ame, en leur cerveau, en leur etre tout entier, la Colere, l'Amour, la Generosite, la Gloire, la Bravoure, le Crime, la Honte, enfin tous les vices et toutes les vertus de notre pauvre humanite, que - c'est un temoin contemporain, un ecrivain de haut talent que personne n'oserait refuter, Athenee lui-meme, qui le dit: - " Les sculpteurs les plus habiles ne croyaient pas perdre leur temps en allant etudier et merne dessiner - se melant a ces artistes, en faisant leurs camarades, les comblant d'estime, d'amitie meme et de cadeaux - les differentes et grandioses attitudes que prenaient les danseurs dans les spectacles publics. Ils s'efforcaient ensuite d'exprimer, avec leur talent personnel, ces attitudes dans leurs figures dont la posterite a conserve quelques modeles". C'est donc a la Danse des Anciens, c'est hors de doute, que nous devons les geniales productions de nos plus grands maitres, les chefsd'oeuvre inimitables que nous avons pu ou su garder de ces temps recules. Malheureusement, les hommes seront toujours - et ont toujours ete - de grands enfants, corrompant les plus belles choses, brisant comme des jouets les ors les plus precieux, ne serait-ce que pour voir "ce qu'il y a dedans." Si les Grecs avaient eu soin de n'appliquer la Danse qu'a des sujets propres a inspirer les passions les plus louables et a regler les moeurs, on ne peut pas douter que leur art n'eut atteint la plus grande perfection. Mais la licence, le libertinage, l'obscenite meme de la scene grecque, a l'epoque ou la Danse triomphait et ou elle etait prostituee aux baladins et aux gens les plus meprisables; cette decadence, disons-nous, ne tarda guere a avilir un exercice si utile, un art aussi beau, dont on aurait pu et du recueillir de si grands avantages, aussi bien pour le corps que pour l'esprit, pour le physique comme pour le moral. Mais le Theatre devint une ecole de tous les vices, d'autant plus qu'en perfectionnant l'Art on s'etait mis en etat d'y peindre ces memes vices des couleurs les plus rives et les plus capables de porter la contagion dans les ames et dans les cerveaux. Les Danses de theatre s'emparement tellement du gout public qu'elles firent dans la suite l'occupation de presque tout le monde. Des Danses anciennes, les unes etaient graves, serieuses et modestes; les autres gales, quelque peu folatres, meme deshonnetes. Il y en avait de communes aux deux sexes et de particulieres tant aux hommes qu'aux femmes. Telle Danse ne foulair que sur un seul acteur, telle autre en demandait plusieurs. Dans les unes, les danseurs agissaient plus des pieds que des mains; dans les autres, au contraire, le mouvement des bras et des mains y avaient la meilleure part. Quant a la pantomime, la reine des Danses, elle n'a pas pris naissance sous Auguste, comme l'ont dit certains auteurs qui se sont bornes dans leurs etudes a copier Suidas, qui lui-meme avait plagie Zozime. La seule chose vraie dans cette allegation erronee c'est que, sous Auguste, la pantomime fut portee a un nouveau degre de perfection grace au merveilleux genie de ces deux artistes si grands: Pylade et Bathylle, secondes, il est vrai, en leur art, par un prince d'une grande intelligence, bon et genereux, tres epris du beau et qui ne dedaignait pas d'appeler Bathyile "mon ami." Ces deux grands comediens formerent, de l'union des trois Danses qui, jusqu'alors, avaient ete en possession du Theatre, c'est-a-dire des Danses tragique, comique et satirique, une Danse toute nouvelle, imagee, vivante, vibrante, issue tout entiee deleur colossale imagination scenique. Mais il nous faudrait un livre special, unique, consacre exclusivement a ce couple de pantomimes illustres pour dire le progres que leur doivent tous leurs descendants, la marche gigantesque en avant qu'ils firent faire au Theatre. Le cadre du livre que nous ecrivons aujourd'hui ne nous le permet pas. Cette Danse nouvelle, dont nous venons de parler, fut baptisee par Pylade et Bathylle du qualificatif du nom de leur pays: Danse Italique . Ces fameux danseurs eurent des disciples qui leur succederent, mais qui ne les remplacerent jamais, quoique quelques-uns se soient aussi signales dans cet art; un Paris, entre autres, un Hylas, un Mnester. Celui-ci etait si cheri de Caligula que, parmi les plus grandes folies que tous les historiens reprochent a ce prince, ils placent les caresses qu'il faisait publiquement a ce pantomime et le soin qu'il prenait de chatier lui-meme ceux qui osaient interrompre par le moindre bruit l'attention qu'il donnait a le voir danser. Ah! c'est qu'il n'etait pas aise de reussir dans cette Danse! Pour y exceller, il fallait, outre d'heureux talents naturels, posseder quantite de connaissances dont l'acquisition presentair de nombreuses et longues difficultes, dont lapremiere et la moindre etait le temps. Pas un de nos meilleurs artistes d'aujourd'hui ne peut se faire une idle de ce qu'etait cette Danse Italique d'ou sont venues toutes nos Danses, francaises et etrangeres, celles du Moyen Age, de la Renaissance, de Louis XV, de Louis XVI, du Directoire, de l'Empire, de la Revolution, de la Republique. Les rondes, les sarabandes, la pavane, la gavotte, le menuet, le cotillon, le quadrille, la polka, la valse, le chahut, toute la Danse est dans la Danse Italique . Et savez-vous ce qu'il fallait a un danseur de cette espece? Ecoutez: " Qu'il sat parfaitement la poesie et la musique; qu'il eut quelque teinture de la geometrie et meme de la philosophie; qu'il empruntat de la rhetorique le secret d'exprimer les passions et les divers mouvements de l'ame, et qu'il prit de la peinture et de la sculpture les gestes et les attitudes, pour qu'a ce point de rue il ne le cedat ni a Phidias ni a Apelle. Mais, surtout, il avait besoin d'un grand fonds de memoire qui devait lui rapporter fidelement les principaux evenements de la Fable et de l'Histoire ancienne, lorsqu'il etait question de les representer, car c'etaient ordinairement ces deux sources qui lui fournissaient son sujet. Il devait savoir exposer aux yeux, par les gestes et le mouvement du corps, les conceptions de l'ame et ses sentiments les plus caches; garder partout les bienseances, etre subtil, inventif, judicieux et avoir l'oreille tres fine pour bien juger de la cadence, soit des vers, soit de la musique. La perfection de son art consistait donc a imiter si bien ce qu'il voulait representer qu'il ne fit jamais ni geste ni posture qui n'y eut du rapport, sans jamais quitter le role du personnage qu'il jouait. En un mot, le pantomime faisait profession d'exprimer les moeurs et'les passions des hommes et de contrefaire tantot le furieux, tantot l'afflige, tantot l'amoureux, tantot la colere, et les deux contraires presque en meme temps." Qui est-ce qui parle ainsi? Lucien, le celebre rheteur et philosophe grec. Et, pour justifier la haute estime et les eloges qu'il donne a la pantomime, a la Danse, il nous raconte ce qui arriva du temps de Neron a un philosophe incredule et cynique nomme Demetrius, qui condamnait cet art. Un excellent pantomime, qui, au contraire, y excellait et l'aimait, pria un jour ce philosophe de ne point le condamner sans l'avoir vu, et, apres avoir impose silence aux assistants, il representa devant lui les amours de Mars et de Venus, exprimant le soleil qui les decouvrait, Vulcain qui leur dressait des embuches et qui les prenait dans ses filets l'un et l'autre; les dieux qui accouraient au spectacle, Venus toute confuse, Mars etonne et suppliant, et le reste de la fable; en sorte que le philosophe s'ecria qu'il lui semblait voir la chose meme et non pas une simple representation, et que "cet homme avait les mains parlantes ." Et, enfin, Lucien ajoute encore cet episode auquel il faut bien accorder quelque creance, quelque sceptique que l'on puisse etre, quand on le trouve sous la plume de l'ecrivain auquel nous devons De la maniere d'ecrire l'Histoire , expose lumineux des qualites requises d'un historien digne de ce nom, le fameux traite Des litterateurs a la solde des grands: Un prince de Pont etant venu a la cour de Neron pour quelques affaires et ayant vu ce fameux pantomime danser avec tant d'art qu'il comprenait toute la signification de son jeu avec la plus grande facilite, quoiqu'il n'entendet rien de la musique, pria l'Empereur, en partant, de vouloir bien lui faire present de cet extraordinaire danseur. Neron lui ayant demande a quel usage il le destinait, le prince etranger lui repondit: "J'ai pour voisins des Barbares dont personne n'entend la langue, et cet homme, par ses gestes, me servira de truchement." 2 La plupart de ces danses pantomimes portaient le nom de la divinite ou du heros dont elles representaient les aventures. Quant aux Danses destinees aux rejouissances, telles que les noces, les festins, la moisson, les vendanges, etc., elles avaient toutes leurs differents caracteres. Parmi celles qui convenaient aux vendanges, il y en avait une dont Longus, dans ses Pastorales , nous fait une agreable description. Longus, on le sait, est l'auteur du delicieux roman de Daphnis et Chloe . On ne peut donc pas s'etonner de trouver sous sa plume ce tout petit, mais si coquettableau de vendanges a propos de la Danse: "Dryas s'etant leve et ayant commande qu'on lui jouat un air bachique, se mit a danser la Danse du pressoir , imitant successivement les vendangeurs, ceux qui portent la hotte, ceux qui foulent les raisins, ceux qui emplissent les tonneaux et ceux qui boivent le vin doux. En dansant, il exprima si naturellement toutes ces choses, qu'il semblait que l'on vit effectivement des vignes, un pressoir, des tonneaux et que Dry as but veritablement. " Nous avons a dessein souligne ces dernieres lignes de Longus pour les incredules qui se demanderaient comment un danseur mime peut avoir le talent de figurer des "vendanges, ceux qui portent la hotte, ceux qui foulent les raisins", etc., etc. D'autre part, Philostrate, dans ses Tableaux , decrivant celui qui representait Pyrrhus et les Mysiens, parle d'une autre Danse de vendangeurs, et Tacite, racontant les debauches de Messaline, fait aussi mention d'une Danse de cette espece; mais le langage qu'il emploie est latin, et, en cette qualite, a toutes les libertes de lascivete, voire de lubricite, que nous ne pouvons traduire dans le notre. Le latin dans ses mots brave l'honnetete, Mais le lecteur francais veut etre respecte. Dans la Grece de l'Antiquite les danses etaient aussi bien en usage dans les noces proprement dites que dans les festins donnes a propos de n'importe quelle ceremonie publique ou privee. On louait pour cela des danseurs et des joueurs d'instruments qui rejouissaient tous ensemble la compagnie et parmi lesquels il arrivait parfois aux convives de se meler lorsque les vapeurs du vin commencaient a leur echauffer l'imagination. Xenophon, que nous avons deja cite a propos de son Expedition de Cyrus , nous donne encore, dans son Festin , le tableau d'une de ces Danses, moitie pyrrhiques, moitie pantomimes, qui portent le cachet indelebile du temps et qu'il est utile de mettre sous les yeux du lecteur, afin qu'il puisse se former une idee juste - contrairement a ce qu'ont fait beaucoup d'ecrivains jusqu'ici - de ce qui concernait ces sortes de divertissements. L'auteur s'exprime en ces termes. commencant a peu pres, on le remarquera, comme dans son Expedition de Cyrus: "Apres qu'on eut desservi, qu'on eut fait les libations et chante l'hymne, on vit entrer un Syracusain accompagne d'une joueuse de flute fort bien faite, d'une danseuse du nombre de celles qui font des sauts perilleux et d'un beau petit garcon qui dansait et jouait de la lyre parfaitement. La danseuse s'etant presentee au bout de la salle, l'autre fille commenca a jouer de la flute, et quelqu'un s'etant approche de la danseuse lui donna douze cerceaux. Elle les prit et en meme temps elle dansa, les jetant en l'air avec tant de justesse que lorsqu'ils retombaient dans sa main leur chute marquait la cadence. Ensuite, on apporta un grand cercle garni d'epees la pointe en dedans, au travers desquels cette danseuse fit plusieurs culbutes, ce qui ne fut pas sans effrayer les spectateurs qui craignaient qu'elle ne se blessat. Mais elle s'en tira avec toute la hardiesse possible et ne se fit aucun mal. "Apres cela, le petit garcon se mit a, danser, et, par ses gestes et ses mouvements, parut encore plus aimable a toute la compagnie. Cela inspira l'envie de danser a, une espece de bouffon - peutetre un parasite - qui etait du banquet, et qui, s'etant leve de sa place, fit quelques tours a travers la salle, imitant la danse du petit garcon et celle de la jeune fille. D'abord, il s'y prit de telle maniere qu'en tous ses mouvements il paraissait extraordinairement ridicule. Et, comme la jeune fille s'etait renversee, touchant les talons de sa tete pour faire la roue, le bouffon, qui voulut essayer la meme chose, se plia en devant en essayant de faire aussi la roue, mais dans cette posture d'un nouveau genre. Enfin, comme on avait beaucoup loue le petit garcon sur ce qu'en dansant il donnait de l'action a tout son corps, le bouffon demanda un air plus gai a la joueuse de flute et il se mit a remuer les bras, les jambes et la tete en meme temps jusqu'a ce que, n'en pouvant plus, il se coucha sur un lit." Ce bouffon, qui vit un demi-siecle avant Jesus-Christ, n'est-il pas le precurseur, l'illustre ancetre - quoique inconnu - des Tabarin et des Mondot, les pitres fameux qui divertissaient nos peres du haut de leurs treteaux du Pont-Neuf; des Gaulthier-Garguille, Gros-Guillaume et Turlupin, comediens hilarants, qui faisaient la joie du grave et taciturne cardinal de Richelieu, au Louvre, et celle de la foule a l' Hotel de Bourgogne; des Bobeche et des Galimafre, paillasses homeriques, qui, a leurs parades, faisaient pleurer de fire en entrant et fire d'avoir pleure en sortant? Mais revenons a Xenophon et a notre Festin: "Enfin, on apporta un fauteuil au milieu de la salle, et le Syracusain ayant paru, il dit: "Messieurs, voici Ariane qui va entrer dans sa chambre "nuptiale, et Bacchus, qui a fait un peu la "debauche avec les dieux,la viendra trouver incessamment; "apres quoi ils se divertiront tous deux "le plus agreablement du monde." Alors, Ariane, paree de tous les ornements qu'ont d'ordinaire les nouvelles mariees, entra dans la salle et se tait dans le fauteuil. Un moment apres parut Bacchus, et, en meme temps, on joua sur la flute un des 2 airs consacres aux fetes de ce dieu. Ce fut alors qu'on admira le Syracusain dans son art, car Ariane, ayant entendu cet air, ne manqua pas de faire connaitre par ses gestes combien elle en etait charmee. Mais elle se garda bien d'aller au-devant de son epoux et ne se leva pas meme de son fauteuil, quoiqu'elle fit assez paraitre qu'elle ne se retenait qu'avec peine. Bacchus, l'ayant apercue, s'avanca vers elle en dansant d'un air passionne", etc. Ce Syracusain, qui fait le "boniment" a l'lentree du spectacle et annonce au public l'artiste en vedette, ne vous semble-t-il pas le maitre, le prototype de nos fameux "queues-rouges" du siecle qui vient de s'ecouler? Quand je vous affirme que nos comediens, que nos danseurs les plus en vue n'ont absolument rien invente - pas plus que nos auteurs dramatiques, d'ailleurs - pouvez-vous m'en croire a present, et ne pensezvous pas qu'un simple Bathylle ou qu'un humble Xenophon n'etaient pas a eux deux beaucoup plus forts qu'eux tous a la fois? Si le je est toujours haissable, comme l'a dit Jules Janin, qu'on veuille bien cependant me le pardonner pour cette fois en faveur des immortels artistes defunts que je viens de citer. Mais, entre les deux danseurs-mimes si fameux qui avaient porte a un si haut degre de perfection l'art de la Danse a Athenes et a Rome, Batylle et Pylade, l'accord ne devait pas durer toujours, helas! Leurs compatriotes, leurs spectateurs, hier encore engoues de leur taient, ne tarderent pas a les decrier. On en vint a peindre Bathylle avec les couleurs les plus tranchantes. On assurait que les dames grecques et romaines etaient toutes eprises de cet "histrion" - ce qui n'etait pas a l'avantage de ces dames, entre nous soit dit - et on affirmait meme que les plus jolies patriciennes ne pouvaient, au milieu des spectacles publics, moderer la ridicule et brulante expression des desirs que leur inspirait la danse des deux artistes adores. Pylade, parait-il, etait plus reserve que Bathylle, mais aussi plus dangereux que son camarade, puisqu'il voulut, dit-on, faire servir les succes de son art et l'enthousiasme qu'il provoquait a la destruction de la liberte romaine. Enfin, sa brouille avec Bathylle, et aussi ses insolences forcerent l'Empereur a le bannir. "Cesar, lui dit le danseur, tu es un ingrat! Que ne les laisses-tu s'amuser de nos querelies." Auguste etait trop fin politique pour ne pas sentir la profondeur et la verite de l'apologue. Aussi ne tarda-t-il pas a rappeler son danseur favori. Bathylle mourut avant Pylade. Doue de moeurs faciles - trop, dit - on et d'un genie souple, il excellait a peindre, par la Danse, les graces et la volupte. Il devait etre superieur dans ce qu'on nomme aujourd'hui en langage technique: demi-caractere . Dans le role de Leda, la foule se jetait au milieu du theatre pour le couvrir de fleurs et de couronnes. Le grave et austere Juvenal constate ce fait avec tristesse. Pylade, reste seul, tier, arrogant - disaient maintenant les imbeciles qui l'avaient abreuve de platitudes, de bravos et de faveurs - Pylade resta tout simplement tragique apres la mort de son ami, qu'il n'avait jamais cesse d'aimer malgre leurs desaccords, et il se consacra tout entier a l'etude de son art, qu'il declarait lui-meme - ce colossal genie! - ne pas connaitre encore. Il developpa sa theorie sur la Danse dans differents ecrits dont on retrouve des traces et laissa surtout des renseignements precieux sur la Pyrrhique , de laquelle, nous le savons, il etait un des deux createurs. Fort de la conscience de son talent, meprisant profondement la foule lache et bete qui crache au visage aujourd'hui a qui elle embrassait bier, il dedaignait egalement les faveurs, les prodigalites du prince ou les suffrages comme les affronts du peuple. Deux fois banni de Rome, Pylade y fut toujours rappele. Ceux qui le jalousaient ou le craignaient essayerent un jour de lui opposer un danseur nomme Hylas. Cet Hylas devait tout a Pylade; non seulement le talent qu'il avait, mais encore sa situation, puisque son maitre l'avait sorti de la misere pour lui donner une partie de lui-meme, essayet de lui apprendre un peu de son art. Il faut remarquer que c'est presque toujours ainsi que se prouve la reconnaissance-s - il est vrai que sans cela l'ingratitude n'existerait pas. Un jour, il fut conrenu que les deux danseurs - le maitre et l'eleve - a l'occasion d'une representation de gala donnee devant l'Empereur et tout ce que comptait Rome de celerites, sans compter le flor du populaire, representeraient tous les deux le meme personnage: Agamemnon. Hylas mit dans son role une affectation a la fois gigantesque et puerile, et Pylade la noblesse vraie, native, la grace naturelle et fiere du roi des fois. Hylas, rouge de honte, faillit tomber de confusion et de rage quand les applaudissements du public proclamerent Pylade vainqueur et que Cesar lui-meme, se levant, lui jeta une couronne de lauriers. Le grand artiste, toujours calme au milieu du triomphe comme sous la tempete, voulut donner une derniere lecon a son eleve ingrat et haineux. Il lui dit: "Jeune homme, nous avions a peindre un roi qui commandait a vingt autres: tu l'as fait long-s je l'ai fait grand." Pylade fut, a la suite de cette representation, comble d'honneurs plus que jamais et decore par Auguste du titre de decurion que l'on n'accordait qu'aux senateurs. Hylas, au contraire, que sa defaite avait rendu encore plus arrogant, fut, par ordre de l'Empereur, fouette dans tous les lieux publics de Rome. La Danse, hommage rendu par les hommes, credules de leur nature, a une divinite quelconque, avait passe des Israelites, qui la tenaient des paiens - lesquels l'avaient recue des Indous, qui, eux-memes l'avaient prise aux barbares et aux sauvages auxquels l'avaient donnee la nature ellememe - la Danse, disons-nous, avait passe des Juifs aux premiers Chretiens. Les fondateurs du Catholicisme le prouvent surabondamment en ce qu'ilsnous ont laisse de leurs travaux, ou en ce que n'apas brule Omar dans l'incendie de la bibliotheque d'Alexandrie. Il nous est parvenu, entre autres documents, un mot preieux a propos du sujet que nous traitons et qui emane d'un eveque parlant a Julien, l'empereur mondain, sceptique et philosophe, qui fut un des defenseurs les plus ardents de la Danse, et encore plus de la Danse profane, voire lascive, que de celle dite sainte ou sacree. Le pretre disait a son souverain qu'il s'efforcait en vain d'exhorter a plus de retenue et a une meilleure conduite: "Si vous vous livrez a la Danse, si votre penchant vous entraene dans ces fetes que vous paraissez aimer avec fureur, dansez, j'y consens; mais pourquoi renouveler les danses licencieuses de la barbare Herodiade? Que n'executez-vous plutot ces danses respectables du roi David devant l'arche? Ces exercices de piete et de paix sont dignes d'un empereur et d'un chretien." A cette epoque reculee, on dansait partout, meme et surtout dans les eglises; on ne voyait que des danseurs dans le paradis, on faisait danser jusqu'aux Saints Innocents. Les martyrs dansent, les anges dansent, les vierges dansent. On massacre les premiers chretiens, ils se rassemblent tout de meme - au moins les survivants, bien entendu - pour danser devant les portes des eglises et des cimetieres. Il n'y a pas de procession sans danseurs, les moines sortent masques et dansent dans le temple; les enfants sautent en rond avec les chanoines, en pleines cathedrales. Enfin, en 744, cet age d'or(!)etait aboli parle pape Zacharie, dans toute l'etenduede la chretiente, pendantqu'a Paris l'eveque Oddon interdisait egalement les danses nocturnes dans les cimetieres, et que le Parlement de Paris, par arret du 3 septembte 1667, a la requete de M e Jean Nau, conseiller a la Cour, commissaire depute es province du Lyonnais, Forets, Beaujolais, Maconnais, interdit toutes les danses pretendues sacees. Cette piece authentique est signee "Robert". A dater de l'a et pendant longtemps le pouvoir seculier fut contre la Danse d'une rigoureuse severite. On chatiait sans pitie tous les delinquants surpris en train de se livrer a une manifestation de joie qui pouvait les pousser a des gestes de bras ou de jambes. Les papes et les conciles se montrerent encore plus feroces que leurs subalternes, et les princes, soit de la religion de Jesus, soit de celle de Luther, augmenetrent encore les rigueurs. Les lois les plus repressives, ordonnances sur decrets, decrets sur anathemes et maledictions tombaient comme la grele sur ces pauvres danseurs qui etaient tout simplement pendus haut et court pour quelques pirouettes. Il faut bien avouer que l'abus de cet art si gracieux qu'est la Danse alors qu'elle est interpretee decemment, avait pris des proportions veritablement excessives. Sous le pretexte de danses saintes ou sacrees, on en etait arrive aux danses les plus lascives, les plus lubriques, que, par un doux euphemisme, on qualifiait tout uniment de "profanes" etque l'on particularisait par "brandons" ou danses baladoires , lesquelles, nees du paganisme, avait gagne l'Europe avec la rapidite et l'empoisonnement de la peste. On faisait des feux avec des torches de paille tortillee, d'ou le nom de "brandons" - nous leur consacrons quelques lignes speciales plus loin - et femmes et hommes, dans un accouplement de betes, se livraient pendant la nuit, a la lueur blafarde des flammes et au milieu de la fumee, a tout ce que les sexes melanges peuvent imaginer de plus degradant, tout ce que la licence poussee jusqu'a la lubricite la plus ehontee, sous le couvert de la religion, peut trouver de plus ordurier, de plus grossier. Eh bien, croirait-on que l'extreme rigueur de ceux qui combattirent les odieux abus de cette danse avec un courroux legitime et une persistance acharnee resta absolument nulle et sans effet aucun pendant plusieurs siecles consecutifs. En voici un exemple frappant: Un pretre qui possedait des biens importants sur les bords de la Baltique, les passa a une troupe de danseurs qui etaient venus s'egarer dans ces parages; il leur donna autant de terrain qu'ils pourraient en entourer en se tenant par la main et en dansant en fond. C'est sur l'emplacement ou eut lieu cette epreuve si bizarre que fut bati la ville qu'aujourd'hui on appelle Dantzig . Ce nom ne vient-il pas de danser? Le Saint-Siege avait depuis longtemps interdit les danses dites sacrees quand ce fut un pretre meme, le cardinal Ximenes, qui les retablit en Espagne, ou de la elles gagnerent la France. Nous les retrouvetons bientot, a nouveau profanees, dans la Fete des Fous, celle des Anes ou de la Mere Sotte. Mais enfin, malgre le cardinal Ximenes, la reine Elisabeth et les Jesuites, l'ordre, le bien public, la decence et la marche en avant de l'Art proprement dit, ces danses-s de lupanars plutot que d'eglises, furent releguees avec les vieilles lunes rousses, sans que cependant celase fit sans peine. En effet, n'avait-on pas vu, peu avant les nouvelles lois de proscription de la Danse, que les habitants d'une ville grecque, sortant de voir une representation de la piece d'Euripide: Andromede , etaient tout a coup devenus fous, fous de tragedie, mais fous a lier, absolument fous. Une fievre intense s'etait emparee d'eux; ils traversaient les rues en courant au hasard, decharnes, pales, depourvus de tout vetement, et, criant a voix deployee, avec des contorsions diaboliques et des repetitions hebetees de l'oeuvre qu'ils avaient entendue. Il parait que le froid glacial qu'il faisait alors, aide d'une abortdante hemorragie par le nez, eut raison de ces hallucines. On ne pourrait croire, vraiment, a de pareilles calembredaines si elles n'etaient ecrites et assurees de la facon la plus 3 formelle par un historien au-dessus de tout soupcon, comme nous l'avons dit: Lucien, dans sa Maniere d'ecrire l'Histoire . Et d'ailleurs, bien depuis Lucien, Mezeray, l'historien, le traducteur de l' Histoire des Turcs apres Chalcondyle, ne rapporte-t-il pas que, sous le regnede Charles V, en I373, la meme chose arriva aux Parisiens auxquels la Danse fit absolument perdre la tete. D'ailleurs, lisez: "Le peuple, dit Mezeray, fut attaque d'une passion maniaque ou frenesie inconnue jusqu'aux siecles precedents " Nous avons vu qu'ici Me zeray se trompait; mais continuons: "Ceux qui en etaient atteints se depouillaient tout nus, se mettaient une couronne de fleurs sur la tete, et, se tenant par les mains, ils allaient par bandes, dansant dans les rues et les eglises, chantant et tournoyant avec tant de roideur qu'ils en tombaient par terre, hors d'haleine. Ils s'enflaient si fort par cette agitation qu'ils eussent creve sur place si on n'eut pris le soin de leur setter le ventre avec de bonnes bandes. Ce qui etait surprenant, c'est que ceux qui les regardaient avec attention etaient bien souvent pris de la meme frenesie que le vulgaire nomma la Danse de Saint-Jean ." Le peuple crut aussi qu'il y avait la quelque operation demoniaque, quelque mauvais tour du nomree Satan, parce que ces malades pretendaient que les exorcismes les soulageaient. La verite etait que la plupart de ces gens-la n'etaient que l'ecume, ou la lie de la population, femmes et hommes, et que les maladies, les plaies les plus honteuses les rongeaient. Il y eut des danseurs mimes, a Rome, fils de familles patriciennes, et cela n'avait rien de surprenant si l'on veut comprendre quelle passion les Romains avaient pour un genre de talent que les Empereurs ne dedaignaient pas de cultiver eux-memes, voire en public. Un jour, Plancus, un des chefs les plus importants de Marc-Antoine et qui, lui aussi, se livrait souvent aux plaisirs de la Danse, dans un festin qu'avait donne l'amant de Cleopatre se montra devant cette haute societe le front ceint de roseaux, le corps entierement nu, trainant avec art une longue queue de poisson. Et la, aux applaudissements enthousiastes de l'assemblee, il representa en des danses gracieuses, avec un deploiement de saltation denoncant la science qu'il avait de son art, la fable de Glaucus, se glissant sur les genoux pour imiter la demarche du dieu marin. Appius Claudius, qui avait merite les honneurs du triomphe, se faisait une gloire de ses talents de danseur. Gabinius, un des ennemis acharnes de Ciceron, Coelius, pour qui le grand orateur plaida, et Licinius Crassus etaient, entre beaucoup d'autres grands personnages romains, tres habiles danseurs, saltateurs, mimes. Si nous en croyons une chronique du temps, les comediens n'avaient pas alors a se plaindre de la fortune. L'histrion Esope laissa, parait-il, en mourant, a son fils Clodius, une succession s'elevant a environ cinq millions de francs d'aujourd'hui. Ce Clodiusdut en faire un deplorable usage car il etait un dissipateur effrene et il poussait au plus haut degre le luxe de la table. Un jour, il mangea un plat de petits oiseaux extremement rares et auxquels on avait appris a parler. Chacun de cesoiseauxlui coutait 1,500,000 livres. Une autre fois, dans un festin qu'il offrait, il voulut, comme Cleopatre connaitre le gouut des perles fondues; mais il l'emporta en magnificence sur cette reine, car non seulement il se fit servir une perle fondue dans du vinaigre, mais il en fit presenter de meme une a chacun des convives, et il est bon de remarquer encore que, pour cette experience, il faut que les perles soient d'une grosseur considerable Si non e vero En tout cas, le menteur n'est pas celui qui ecrit ces lignes; celui-la se nommait tout simplement Pline, et il a ete assez connu. D'autre part, le danseur Roscius, l'ami de Ciceron, avait par an 125,000 livres, et cette somme fut considerablement augmentee, puisqu'au dire d'un autre chroniqueur un peu plus tard vertu, Roscius touchait par j our de representation 1,000 livres des deniers publics, ce qui lui faisait bon an mal an 365,000 livres. Lorsqu'un danseur jouait plusieurs roles, ce qui arrivait souvent, il changeait d'habits pour chacun d'eux. La toge fut constamment interdite aux danseurs, en Grece comme a Rome. Ils se servaient de la tunique et de la palla . Ce dernier vetement, dont les femmes aussi faisaient usage, etait un long manteau qui descendait jusqu'aux talons. Les autres vetements etaient la stole , la talaris , la syrma , longue draperie particuliere aux courtisanes; le coquus , gros habit double; la mythre , la tiare , le redimiculum , ornement de tete des femmes, et quelques autres. La plupart des theatres de l'Antiquitee etaient a decouvert et l'usage voulait que les spectateurs y assistassent nu-tete. Quant aux spectatrices, elles avaient l'intelligence et la coquetterie d'avoir toujours les cheveux sans gene: une fleur ou un bijou, et c'etait tout, la beaute de la nature valant mieux que tous les panaches, que toutes les coiffures. L'habit d'habitude pour le spectacle etait une robe blanche, de l'espece de celle que l'on nommait lacerne . Les Romains, pas plus que les Grecs, ne negligerent la Danse. Romulus inventa la premiere danse guerriere et Numa ronda le collage des pretres saliens, dont la mission etait de former des danses armees autour de l'autel de Mars. Vers l'an 360, des histrions nommes ludions executeent une Danse qui devait conjurer la peste qui ravageait Rome. Les citoyens romains n'executaient que des danses sacrees, toutes les autres etaient considerees comme avilissantes. Mais il vint un temps ou le peuple romain se departit de cette severite et ou les danseurs furent adores a l'egal des souverains, ainsi qu'ils l'etaient en Grece, comme nous l'avons vu pour Pylade et Bathylle. Cependant, le Christianisme se repandait et les adeptes de la foi nouvelle introduisaient la danse dans le rite. Il se forma des reunions d'hommes et de femmes qui se retiraient dans les deserts pour y danser et faire leur salut. On eleva dans les temples une espece de theatre separe de l'autel, ou les jeunes gens des deux sexes, meles aux pretres, ballaient devotement. Souvent les eveques menaient eux-memes le branle, et, comme nous l'avons vu, la licence s'etant glissee dans ces moeurs choregraphiques, ayant corrompu les moeurs, l'Eglise les interdit. La Danse languit ainsi jusqu'au XVI e siecle, et, phenomene etrange, ce furent ceux-la memes qui croyaient l'avoir detruite a jamais qui firent tous leurs efforts pour la retablir et y reussirent: ce fut le clerge. Cela commenca par le grand bal donne par les prelats e la suite du concile de Trente, bal ou les eveques, les cardinaux firent leur partie mieux que quiconque de leurs paroissiens, avec les grandes dames et les seigneurs galants. Puis, vinrent les grands ballets et les bals, mis a la mode, en France, par Catherine de Medicis; Henri IV raffolait de la Danse, et, selon Cahuzac, ce fut sous ce roi que le peuple francais dansa le plus. Mentionnons au passage les grands ballets allegoriques donnes sous Louis XIII par le cardinal de Richelieu, et nous voici a Louis XIV, ce roi des danseurs. C'est a lui que l'on doit l'Academie de Danse, fondee en 1661 et composee des treize plus habiles danseurs du royaume. Ce fut Lulli qui fit paraitre pour la premiere fois des danseuses sur la scene, dans un ballet intitule le Triomphe de l'Amour . On n'en avait pu trouver que quatre. Jusqu'en 1772, les danseurs avaient paru masques sur la scene; on enleva les masques, d'abord provisoirement, puis definitivementl, l'annee suivante. Vers la fin du XVIII e siecle, les danses se divisaient en danses basses, danses terre a terre, danses nobles et danses par en haut . Les danses basses s'appelaient ainsi parce qu'elles etaient executees d'une maniere calme, posee; les danses terre a terre parce que les pieds, pour ainsi dire, ne quittaient pas le sol; les danses nobles parce qu'elles demandaient des allures qui, dans le ton comme dans les gestes, distinguent les gens de bonne compagnie. Les danses par en haut etaient accompagnees de sauts, de rebondissements, de cabrioles. On les designait aussi sous le nom de baladinage . Le ballet d'acteur recut une impulsion plus grande encore et arriva a la perfection par les Petipa, les Vestris, les Saint-Leon, les Cerrito, les Taglioni, les Elssler, les Ferraris, les Livry, etc., etc. La Danse est le plus vif des divertissements honnetes, a dit un ecrivain. Il aurait pu ajouter qu'elle est aussi l'un des plus utiles exercices gymnastiques. Tout en donnant du plaisir elle fortifie la sante, elle entretient dans les membres la force et la souplesse, elle repand sur tous les mouvements du corps un agrement qui ne se perd plus quand on l'a acquis, elle prete de la grace au repos comme au mouvement, elle donne un air degage qui parait fort bien dans la demarche, elle inspire surtout aux jeunes gens une heureuse confiance en eux-memes qui leur va a ravir. "La Danse doit faire partie de l'education physique des enfants, a dit un savant celebre: le docteur Lunel, non seulement sous le rapport de l'hygiene, mais encore comme un moyen de remedier aux attitudes vicieuses que le corps ne prend que trop souvent. La Danse convient specialement aux femmes dont la constitution a besoin d'etre renforcee par cet exercice qui rompt leur inaction. Un marin fameux, le capitaine Cook, allait plus loin. Il jugeait la Danse indispensable aux matelots, et ce grand navigateur, double d'un philanthrope delicat, qui, sur ses vaisseaux, reduisit la mortalite devenue tres grande aux chances ordinaires, avait grand soin, dans les temps de calme, de faire danser au son d'un violon ses matelots et ses soldats, moyen auquel il attribua en grande partie la bonne sante qui regnait parmi ses equipages: l'influence heureuse de la Danse sur les matins se traduisait par une transpiration salutaire. D'ailleurs, l'exemple du capitaine Cook fut suivi puisqu'une ordonnance de 1788 autorisa des ecoles de Danse dans nos casernes francaises. Pour finir ce rapide Apercu de la Danse en general que nous avons cru devoir placer en tete de notre livre, n'ajoutons plus que quelques mots. Au milieu de ses triomphes entremeles de loin en loin de desastres et de disparitions de la scene de l'humanite, l'evolution de la Danse francaise a ete, comme dans les autres pays, intimement liee a celle de la Chanson et de la Poesie populaire , et les danses populaires n'ont cesse d'y fleurir a cote des danses plus savantes ou artistiques des theatres et des classes superieures. Mais ce qui donne a la Danse francaise une importance exceptionnelle, c'est que c'est elle qui elabora les principales danses de societe, en fixa les regles et les transmit aux autres pays. Oui, la Danse est un art, un art bien francais, et, pour le prouver, point n'est besoin, en ce qui le concerne particulierement, de remonter au dela du XVI e siecle, ni de se perdre dans les calendes grecques. comme pour les Danses de l'Antiquite, nos Danses populaires ayant soigneusement conserve, dans chacune de nos provinces, leur propre originalite. TRAITE PRATIQUE ET THEORIQUE DE LA DANSE PRINCIPES GENERAUX La Danse, vraiment, purement artistique, c'est-a-dire la Danse de theatre, a evidemment besoin, pour ceux qui embrassent cette carriere, de beaucoup de dispositions particulieres, d'application, de travail, de soin et de perseverance. Il faut, en un mot, que ceux ou celles qui se consacrent, qui se vouent a la profession de danseur ou de danseuse se sentent le feu sacre de cet art. Mais ce ne sont pas de tels adeptes que nous pretendons faire. Notre but est beaucoup plus modeste. Il se borne tout simplement a donner a nos lecteurs le spectacle - les lecons, si l'on veut - de la Danse, dans son organisme le plus ordinaire; a montrer son application, son execution theorique, pratique, mecanique pour ainsi dire. C'est pourquoi nous avons tenu a commencer notre laborieux ouvrage par un aper[cu general rapide de la Danse, et, cette question, plus litteraire, plus scientifique que technique, une fois videe, en arriver tout de suite aux principes generaux, qui comprennent les pas, les temps, les mouvements, les gestes, les attitudes, etc., etc., et cela strictement au point de rue de ceux qui ne caressent pas l'espoir de devenir des maitres de ballets emerites, mais qui desirent savoir comment on danse, et surtout comment ils pourraient danser eux-memes, sans faire trop mauvaise figure, dans une soiree dansante de societe, dans un salon ou dans un hal public; etre, en un mot, cavalier aussi elegant dans le Menuet, la Pavane, le Passepied ou la Gavotte, ces danses si reputees de nos peres, que dans la Valse, la Polka, le Quadrille, la Mazurka, nos Danses contemporaines. Cela dit, il est bien evident que la Danse de societe ou de bal public n'exige de celui qui s'y livre ni une bien grande habilete, ni une application bien persistante, bien fatigante, pour arriver une tenue passable, a une attitude en dansant qui ne fasse pas sourire ceux qui vous regardent, sans vouloir atteindre - meme pretendre - a la perfection. Cependant il est indispensable de posseder certaines qualitas physiques et quelque aptitude naturelle, instinctive. Sans cela, on serait toujours gauche, embarrasse, et il vaut mieux rester, dans un bal ou dans un salon spectateur passif de ceux qui font bien que d'etre acteur maladroit soi-meme. Il faut d'ailleurs aussi observer que si la connaissance de la Danse ajoute aux avantages de quelqu'un bien fait, agile, gracieux, qui a tout pour se rendre plus seduisant encore par la Danse, elle ne peut servir aux gens mal faits, lourds et impropres a tout mouvement elegant, qu'a les rendre plus ridicules encore qu'ils ne le sont naturellement. Point n'est besoin d'expliquer plus longuement l'utilite et les avantages que peuvent retirer de la Danse ceux memes qui ne pratiquent cet art seduisant que comme une simple distraction ou comme un complement de bonne education. Qu'il nous suffise de traiter plus particulierement de la theorie et de l'execution de la Danse pour que chacun puisse s'en rendre un compte exact et danset lui-meme, sans aucun embarras et sans gaucherie. Parlons d'abord des positions. A la premiere les jambes sont tres etendues, les deux talons rapproches l'un contre l'autre, les pieds completement en dehors et sur la meme ligne. A la deuxieme position les jambes sont plus ecartees, mais seulement de la longueur du pied. A la troisieme position les pieds sont a demi-croises, le pied droit recouvrant le pied gauche jusqu'a la cheville. A la quatrieme position les pieds sont places comme en troisieme position, avec cette seule difference qu'ils se croisent sans se toucher. A la cinquieme position les pieds sont rapproches et se croisent entierement de la pointe au talon. Dans toutes ces positions les genoux doivent etre tendus; il faut plier les jarrets et s'elever sur les pointes. L'art de s'arreter avec grace, de saluer, de se presenter et de se tenir en compagnie sont des choses essentielles et qu'il faut rendre aussi naturelies que possible. Pour saluer convenablement, il faut observer les regles suivantes: quand on marche, s'arreter de maniere que le poids du corps puisse rester sur la jambe qui est en avant; faire alors mouvoir la jambe restee en arriere, de maniere a prendre la quatrieme position en avant, la troisieme, puis la seconde. Etant a cette derniere position, porter le poids du corps sur la jambe qui vient de la former et ramener l'autre jambe a la premiere position, les talons l'un contre l'autre et les pointes tournees en dehors; apres avoir plie convenablement les genoux, incliner naturellement le corps. Que les bras tombent aisement et que la tete s'incline sans affectation, car tout mouvement doit se faire d'un air aise. Apres avoir salue, redresser lentement le corps jusqu'a son aplomb perpendiculaire, reprendre son maintien ordinaire, degager la jambe qui a ete placee a la premiere position en arriere, en la changeant en quatrieme position en avant et porter le poids du corps sur cette jambe. Soit que l'on veuille recommencer a saluer ou a marcher, finir toujours sur la jambe en avant. Ordinairement, dans le monde ou une etiquette severe n'est pas exigee, le salut se fait generalement a la troisieme position, mais les pieds doivent toujours etre tournes en dehors. Les dames, pour executer gracieusement la revefence, s'inclinent apres que le pied a pris la premiere position, afin de s'arreter a la quatrieme position en arriere quand les genoux se plient et que la tete s'incline avec le corps pour achever le salut. Nous allons en venir aux Reverences tout a l'heure. Il faut avoir un soin continuel de ne pas oublier la ligne de demarcation qui existe entre la Danse de theatre et la Danse de societe. On verra, dans la longue nomenclature de nos Danses, toutes definies avec le plus grand soin, dont les explications theoriques et pratiques sont a chacune bien expliquees, combien il serait inconvenant, dans un bal de societe, d'executer des pas savants et des entrechats excessifs que tout le monde ne connaitrait pas, ou beaucoup de danseurs ne se trouveraient pas a leur place et ou l'effet serait fort ridicule. Il faut egalement apprendre avec beaucoup d'attention ce qu'on appelle les pas de la Danse. Les principaux sont: les grands et petits battements , les battements sur le cou-de-pied , l 'assemble , le jete , l 'echappe , la glissade , le coupe-dessus et le coupe-dessous . La Danse de societe exige des pas terre a terre et les attitudes les plus simples et les plus naturelles possibles. Les dames doivent danser avec une tenue aimable et gracieuse. Les cavaliers doivent s'occuper constamment de leurs danseuses et tous doivent se mouvoir dans l'ensemble le plus parfait de pas et d'attitude. Il faut preter egalement la plus grande attention a la musique et montrer que l'on en comprend toute l'expression, toute l'harmonie. On doit tenir les bras legerement arques et les laisser tomber naturellement le long du corps. Quant a la position des jointures et aux inflexions du corps, il sera necessaire que l'on se soumette aux memes exercices que le danseur de theatre, afin de donner a sa danse propre un effet agreable. Au moment de commencer la Danse, soit a la fin des pas ou des enchainements, le danseur doit toujours etre a la cinquieme et non pas a la troisieme position. Plus les pieds sont croises, plus le depart est vif et la Danse mesuree. C'eSt une consequence naturelle que l'on ne peut plus obtenir quand on s'est habitue a se croiser en troisieme position. En outre, cette methode, posee en principe, aide le danseur a pirouetter et lui donne le moyen d'acquerir cette excellente qualite qui consiste a tourner avec aisance; or, celui qui n'a pas les pieds tournes en dehors perd toute la beaute de ses pas. Quant aux mouvements du corps, ils sont presque les memes que ceux des danseurs de theatre, avec cette seule difference qu'ils doivent leur donner moins d'ampleur, d'elevation, d'elan, en un mot, les adapter a la danse d'un salon. Les jambes doivent s'elever au-dessus de terre, mais tres peu, suivant la seconde position; les danseurs, cependant, peuvent les elever un peu plus; le style particulier de leur danse, etant plus nerveux et moins restreint, admettra des pas plus eleves. Il n'est pas necessaire que les aras et le buste soient en mouvement; ils doivent plutot, au contraire, demeurer dans un repos gracieux. Maintenir la tete droite, le menton un peu eleve, incliner la tete gracieusement, suivant le mouvement du corps et des bras. Que la contenance exprime l'enjouement et la gaite, qu'un sourire agreable erre souvent sur les levres. Tenir les epaules effacees, la poitrine en avant, la ceinture rentree et les reins fermes, bien soutenus; que le haut du corps soit un peu penche en avant: cela donne de la grace aux attitudes; que les epaules se meuvent avec elegance et naturel; que les coudes s'arrondissent sans jamais se placer a angles droits; que les doigts se groupent de maniere a repondre au contour des bras. Ceux-ci servent d'ornement au corps et doivent en suivre les mouvements avec une elegance aisee. Que le corps se penche, pour ainsi dire, sur les hanches et que ces dernieres se balancent elles-memes pour faciliter le mouvement des jambes. Tourner les genoux en dehors; que le pli en soit liant et les bien plier, ce qui aidera ainsi tous les mouvements de la mesure et des pas. Que les pieds soient constamment maintenus en dehors et que le cou-de-pied acquiere en meme temps un certain degre de force et de souplesse. De cette facon on a plus de facilite pour courber les pieds en s'elevant sur les pointes et pour les changements de jambe. Les pointes doivent s'appuyer sur le parquet et alder a marquer les pas et la mesure. Enfin, que les pas s'enchainent bien l'un a l'autre et soient tous executes avec une elegance facile et une grace assuree. C'est chez un des maitres de la Danse, le fameux Blasis, que nous avons puise la plupart des preecieuses indications que l'on vient de lire. C'etait la meilleure ecole que nous puissions indiquer a nos lecteurs qui desirent s'instruire de la Danse. C'etait le meilleur cours de theorique et de pratique qu'il nous fut possible de leur faire. Voici maintenant quelques conseils dus a la plume autorisee de M. Giraudet et se rapportant a la Danse dans le monde, aux usages a observer, aux attitudes a prendre, toutes choses utiles a savoir pour ceux qui veulent danser. Un cavalier ne doit pas inviter plus de trois fois la meme danseuse dans une soiree, a moins qu'il ne soit son fiance. Il devra, avant d'engager qui que ce soit, faire cette politesse a la maetresse de la maison et a ses filles. Une danseuse n'est plus embarrassee, de nos jours, d'une foule de choses qu'elle trainait apres elle il y a quelques annees; le bouquet de bal a disparu: il est avantageusement remplace par des guirlandes de fleurs fraiches au corsage et dans la coiffure. De meme on ne porte plus, a la main le flacon de nos aieules. L'eventail, seul, demeure, parce qu'il est non seulement un objet tres utile, mais flatteur entre les mains d'une personne qui sait s'en servir habilement. Le mouchoir se porte encore dans la main, mais il doit y etre dissimule ou mis dans une poche. Une dame ne peut, sans un pretexte serieux, refuser une danse a un cavalier. Elle ne pourra la danser avec un autre; faire le contraire serait inconvenant. Un couple qui desire se reposer pendant quelques mesures ne doit pas se tenir au milieu des danseurs qu'il generait; il doit se placer devant le siege de la danseuse. Un cavalier y depose le plus souvent son chapeau qu'il reprend en reconduisant cette derniere. Dans les casinos et dans les bals officiels, les dames ne dansent generalement qu'avec des messieurs qui se sont fait presenter; dans un salon particulier, ce serait faire injure a la maitresse de la maison d'agir ainsi, car ce serait suspecter l'honorabilite de ses invites. Le maitre et la maitresse de la maison se tiennent aupres de la porte du salon principal, avant le commencement de la danse, pour saluer les personnes qui doivent venir leur presenter leurs hommages. Une maitresse de maison ne danse qu'apres s'etre assuree qu'aucune danseuse ne reste assise, ou celles seulement qui sont fatiguees. Le danseur fait toujours son invitation avant que l'orchestre ne commence a jouer une danse, et il offre son bras droit a sa danseuse des les premieres mesures. Des que sa danseuse est fatiguee, le cavalier lui abandonne la taille pour lui offfrir son bras et la reconduire a sa place. Oublier d'aller chercher une danseuse invitee est une grossierete blessante. Une femme ne doit pas oublier non plus qu'elle a promis une contredanse a un homme pour l'accorder a un autre. Cela pourrait etre desagreable au premier danseur, s'il y voyait une intention mechante. Voici les cinq positions choregraphiques des pieds pour les danses des salons.- 1 re position: Les deux pieds etant en ligne, les deux talons se touchent.- 2 e position: Les deux pieds etant en ligne les deux talons sont eloignes l'un de l'autre par une glisse du pied droit ou du pied gauche sur le cote.- 3 e position: Les deux pieds sont rapproches l'un devant l'autre, en glissant le talon gauche ou droit en arriere.- 4 e position: Les deux pieds sont l'un devant l'autre, mais eloignes, en glissant le pied droit en avant.- 5 e position: Les deux pieds sont croises l'un devant et contre l'autre. Plus la pointe des pieds sera ouverte, plus le danseur aura de facilite pour l'execution de ses pas. Voici maintenant les cinq pas choregraphiques des danses de salons, toujours dus a M. Giraudet. 1 er pas. Glisse: Les pieds etant places entroisiame position, le pied gauche souleve derriere le droit, la pointe basse, glisser le pied gauche sur le cote gauche en seconde position. Ou bien, les pieds etant places en troisieme position, le pied droit souleve derriere le gauche la pointe basse, glisser le pied droit sur le cote droit en seconde position.- 2 e pas. Chasse: Les pieds etant en seconde position, rapprocher le pied droit du pied gauche et glisser aussitot le pied gauche en seconde position. Ou bien, les pieds etant en seconde position, rapprocher le pied gauche du pied droit et glisser aussitot le pied droit en seconde position.- 3 e pas. Assemble: Les pieds etant en seconde position, flechir les deux jambes, s'enlever sur les deux pieds et retomber en troisieme position. Le pied gauche ou droit devant. - 4 e pas. Jete: Les pieds etant en troiseme position, le pied gauche derriere, flechir sur la jambe droite, s'enlever sur le pied droit et retomber sur le pied gauche, le pied droit souleve derriere, la pointe basse. Ou bien, les pieds etant en troisieme position, le pied droit derriere le gauche, flechir sur la jambe gauche, s'enlever sur le pied gauche et retomber sur le pied droit, le pied gauche souleve derriere, la pointe basse.- 5 e pas. Coupe dessous: Les pieds etant places en deuxieme position, rapprocher le pied droit devant le pied gauche en soulevant aussitot le pied gauche, la pointe basse. Ou bien, les pieds etant places en deuxleme position, rapprocher le pied gauche devant le pied droit en soulevant aussitot le pied droit, la pointe basse." Dans les danses tournantes, la valse, par example, le cavalier doit enlacer sa danseuse de son bras droit un peu au-dessus de la taille et soutenir de sa main gauche la main droite de la dame, le pouce en dessus et les bras peu arrondis. La dame place sa main gauche sur l'epaule droite du cavalier. La dame et le cavalier se regardent mutuellement l'epaule droite, ou dans la direction de cette epaule; les epaules du danseur et de la danseuse ne doivent en aucune facon etre effacees l'une par l'autre, c'est-a-dire que la distance qui separe l'epaule gauche du cavalier de l'epaule droite de sa dame doit etre egale a la distance qui separe l'epaule droite du cavalier de l'epaule gauche de sa dame, sans pour cela etre en face l'un de l'autre; le cavalier et la dame doivent, au contraire, appuyer legerement a gauche. Sous n'importe quel pretexte, le cavalier ne doit etre en face de sa danseuse. La dame ayant un eventail pour danser le tient de la main gauche et le met a l'abri derriere le bras droit du cavalier, de facon qu'il ne puisse gener les autres couples. Le cavalier doit tenir son claque de la main droite et derriere le dos de sa danseuse. Donnons a present quelques explications rapides sur les diverses poses, attitudes et arabesques.- Les grands battements: Les pieds etant en cinquieme position, detacher une jambe de l'autre en l'elevant horizontalement au sol et laisser retomber la jambe en cinquieme position. Les grands battements se font en avant, en arriere et sur le cote. - Petits battements: Les pieds etant en seconde position, le pied gauche reposant completement a terre et la pointe du pied droit ne faisant qu'effteurer le sol, rapprocher ce pied devant ou derriere le pied gauche, le talon souleve et la pointe basse. - Ronds de jambes en dehors: Les pieds etant en seconde position, la pointe du pied droit doit, en effteurant la terre, decrire un demi-cercle en arriere, de maniere a revenir en premiere position; puis decrire un demi-cercle en avant afin de revenir en seconde position comme avant de commencer. Pendant l'exacution de ce rond de jambe, le pied gauche n'a pas du bouger de place. - Ronds de jambes en dedans: Le cercle se decrit en sens inverse de celui des ronds de jambes en dehors. - Ronds de jambes en l'air: Its s'executent comme les precedents, en decrivant des cercles en dehors ou en dedans; mais il faut etre place sur la pointe du pied qui porte a terre et avoir l'autre jambe en l'air. L'entrechat est un des plus beaux pas de la Danse, lorsqu'on y apporte toute l'agilite qu'il faut avoir pour l'executer. Il consiste en ce que les jambes du danseur se croisent rapidement une ou plusieurs fois et retombent en cinquieme position ou dans une autre attitude. L'entrechat se fait sur place, par un assemble, un coupe ou un jete. Les plus beaux sont ceux a six et a six ouvert et ceux qui se font en ouvrant le troisieme temps. On a vu faire des entrechats jusqu'a quatorze; mais, au-dessus de six, ils sont d'un effet disgracieux et ne sont etonnants que par la force musculaire qu'il y faut deployer. La pirouette demande un long travail et beaucoup d'exercices. Elle consiste a tournet sur place, en equilibre et sur la pointe d'un pied. Il faut etre bien d'aplomb et bien place avant de commencer la pirouette. Avoir soin de placer les bras de maniere a donner une nouvelle force a l'impulsion pour tourner, et, a la fin de la pirouette, s'arreter avec aplomb et assurance. Les pirouettes se font en dedans et en dehors. Elles se font dans toutes les poses, etudes ou arabesques que l'on desire. Le plus generalement elles se font en seconde position et sur le cou-de-pied. On les termine aussi en attitudes ou arabesques. En voici quelques genres: pirouettes a petits battements sur le cou-de-pied, pirouettes a rond de jambe, pirouette a la seconde position avec grand fond de jambe, pirouettes avec fouette, pirouettes en attitude et en arabesque, pirouettes en attitude sur le coude-pied, pirouettes renversees, composees etc. Le salut parait a tout le monde d'une tres grande simplicite, mais il n'en est pas ainsi, car la plupart des hommes saluent real, surtout parmi les danseurs. Pour saluer, le cavalier doit incliner lentement et un peu ta tete devant la personne qu'il salue. Puis il se releve lentement et glisse legerement en meme temps le pied gauche en arriere; lentement encore il rapproche le pied droit du pied gauche. Il est indispensable de glisser le pied gauche et non le droit en arriere, car, si la dame vous offre la main, votre main droite, en s'avancant, doit etre sur la ligne perpendiculaire du pied droit reste; devant. Apres s'etre releve, le cavalier fait deux ou trois pas marches en arriere, restant 4 face a la personne qu'il salue; il ne doit tournet le dos qu'a une certaine distance. Dans le salut avec le chapeau, le cavalier, en inclinant le haut du corps et la tete en avant, tient son chapeau de la main droite, le bras abaisse naturellement le long de la jambe droite. La coiffe du chapeau doit etre tournee du cete de la jambe droite et jamais en dehors. Le soin des jambes doit etre, evidemment, pour qui veut danser, le premier des soucis; si l'on desire bien les gouverner, il faut faire tous ses efforts pour acquerir de la facilite a les tourner. Pour atteindre ce resultat il faut beaucoup d'aisance a partir des hanches, que les cuisses se meuvent librement et que les genoux soient bien tournes en dehors. Avec de l'exercice et de l'attention, sans pretendre cependant devenirun danseur repute ou de profession, on en vient a bout, sans de trop grands efforts, et suffisamment pour faire assez bonne figure dans un bal. On ne peut estimer un danseur dont les hanches sont trop contractees, dont les jambes ne peuvent se tourner entierement en dehors, car ces defauts privent forcement sa danse de son plus grand charme. Au contraire, l'homme dont les mouvements sont libres et souples, dont le cou-de-pied bien detache permet a la pointe vigoureuse et elastique de se maintenir basse, a vraiment bonne allure. Ceux qui veulent se livrer aux plaisirs de la Danse, soit pour son art proprement dit, ou pour les autres agrements plus materiels qu'elle procure, sont bien favorises de la nature si elle les a doues de jambes legerement tournees en dehors; ils ont ainsi un grand avantage, une superiorite incontestable sur ceux dont les jambes sont en dedans, d'abord parce que la vue de celles-ci n'est pas bien agreable a l'oeil, meme des indifferents, et qu'ensuite, pour eux-memes, ceux qui en sont affliges ne peuvent pas raisonnablement esperer qu'ils deviendront jamais de bons danseurs, malgre tout leur travail, tous leurs soins. L'exercice le plus meticuleux ne fera a ceux-la que leur tournet un peu mieux les pieds, en tendre la plante un peu en bas, mais leurs cuisses et leurs genoux resteront toujours dans l'etat naturel. Il est donc necessaire, avant de prendre des lecons de danse comme un simple amateur, ou plus encore, evidemment, si l'on se voue a cet art, d'examiner avec la plus severe attention les formes et les moyens de son corps, avant de commencer une entreprise ou l'on ne peut reussir sans plusieurs dons de la nature, meme s'il ne s'agit que de danser une simple valse correctement. Il faut s'exercer souvent aux mouvements et aux positions du cou-de-pied; qu'ils soient constants dans leur force et dans leur elasticite; que jamais l'une des chevilles ne soit plus haute que l'autre. Rendez le cou-de-pied aussi haut et aussi gracieux que possible et donnez-lui assez de force pour l'execution de mouvements rapides, vigoureux et le plus eleves possible. L'action de cette partie du pied consiste surtout a eever et a abaisser le talon; il faut s'exercer a la rendre aisee et forte, car c'est d'elle que depend l'equilibre de tout le corps. Quand quelqu'un s'elance c'est le cou-de-pied qui porte tout le poids du corps a sa chute et qui, par un mouvement rapide et bien compris, fait tomber le danseur sur les pointes. Le mouvement du genou est inseparable de celui du cou-de-pied; il n'en differe quire qu'en etant parfaitement tendu et la pointe du pied basse. Le mouvement de la hanche est le point de direction du genou et du cou-de-pied; il serait impossible a ces derniers de se mouvoir si la hanche ne leur en fournissait les moyens, et, dans quelques pas, les hanches sont encore plus indispensables, puisque, seules, elles sont en mouvement, dans les entrechats et les battements tendus par exemple. Les danseurs qui ont peu de ressort naturel, ou dont les mollets sont pauvres de muscles, sont bien forces d'avoir recours a leurs cous-de-pieds, qui peuvent a peu pres suppleer a la faiblesse des autres parties des jambes, mais non sans beaucoup d'efforts, de fatigue et de travail. Il faut que les plies soient aises et precis pour etre elegants; quand on plie trop bas, on est oblige de se donner ensuite un effort subit ou meme une secousse, pour rattraper la mesure que l'on a perdue, et cette transaction rapide du plie au tendu est extremement rude et produit un effet aussi desagreable que celui de la roideur. Le moelleux que l'on recherche depend beaucoup d'une flexibilite proportionnee des genoux; mais le cou-de-pied, par son elasticite, doit contribuer a la grace du mouvement, et les reins doivent servir d'une espece de contre-poids au plie que le cou-de-pied enleve ou abaisse avec grece et delicatesse, tout en restant dans une harmonie parfaite et entiere. Il faut que l'ouverture, l'angle qui resulte du plie soit etabli sur ces regles et que son dessin soit en tous points pareil a la position du corps et des bras. Si l'on a le buste un peu long, il faut s'efforcer d'elever les jambes plus que ne le demandent les formules ordinaires; si, au contraire, il est trop court, maintenez-les plus bas que la hauteur habituelle; par ce moyen on pourra cacher l'un et l'autre de ces deux defauts de conformation. Dans les temps et les pas de vigueur, il faut etre aussi fort qu'energique, mais il faut aussi bien faire attention que ces qualites ne se changent pas en defauts par de la raideur et une tension exageree des nerfs qui, d'ailleurs, serait penible. Il y a des personnes qui ont les jambes tres rapprochees l'une de l'autre; chez le plus grand hombre d'hommes, au contraire, les jambes sont arquees 4. naturellement, S'il est impossible de corriger tout fait, c'est-a-dire de faire disparaitre entierement ces defauts, on peut au moins y remediet, mais il faut d'abord placer le sujet les deux pieds en dedans, l'un contre l'autre. Un homme a les jambes "closes" quand les hanches et les cuisses sont fortement contractees, les genoux epais et paraissant se joindre; lorsque la partie inferieure des jambes, depuis le derriere du mollet jusqu'a la cheville, forment un triangle dont le sol est la base, le dedans du cou-de-pied tres fort, le cou-de-pied lui-meme haut et le tendon d'Achille mince, long et bien detache. Les jambes "arquees" ont le defaut oppose: les cuisses etant trop ecartees, les genoux trop eloignes l'un de l'autre, les mollets ne se touchent pas, l'espace qu'on ne devrait voir qu'entre certaines parties existant entre toute la longueur des deux membres, ces jambes sont disgracieuses et il est bien difficile de les redresser jamais; elles ont l'aspect de deux arcs de cercle dont les extremites sont tournees l'une vers l'autre, la courbure en dedans. C'est ce que le populaire appelle des "jambes en tonneau" ou en "manches de reste". Les personnes ainsi faites de cette partie du corps ont generalement le pied long et plat, le dehors du cou-de-pied ressortant et le tendon d'Achille epais, trop pres des jointures. On comprend aisement que ces deux vices naturels de conformation, si opposes l'un a l'autre, demontrent egalement, chacun en ce qui le concerne, combien les regles de l'instruction mettre en pratique, les exercices a cultiver avec la plus grande application sont forces de varier suivant cette conformation meme, et combien, surtout, il serait nuisible a tout apprenti danseur de ne suivre, pour tous les cas en general, qu'une seule conduite, uniforme toujours, car il est evident que les etudes qu'auront a faire deux danseurs aux jambes si differemment conformees ne pourfont etre pareilles en aucune facon. Donc, le danseur qui a les jambes closes doit apporter tous ses efforts a en separer les muscles qui ne sont pas assez eloignes les uns des autres. Il pourra y arriver en s'exercant avec perseverance a tourner les cuisses en dehors et a marcher beaucoup dans cette position; cela donnera certainement plus de liberte, en meme temps que plus de force et plus de "galbe" a la jambe, le femur ayant plus d'aise dans la cavite cotyloide de l'os de la hanche. Les genoux, favorises aussi par ce mouvement, par cet exercice repete a leur avantage, suivront une direction semblable et, peu a peu, viendront se mettre a leur place. Les rotules, qui genaient les genoux pour se courber en arriere, s'assoupliront davantage et tomberont perpendiculairement dans la ligne des pointes des pieds; les cuisses et les jambes en arriveront a devenir regulierement droites et soutiendront vigoureusement le centre de gravite de tout le corps. Puis, il faut avoir bien soin de garder une flexibilite incessante dans les articulations des genoux, apporter les soins les plus assidus a ce que les jambes semblent avoir plus d'extension qu'eltes n'en ont reellement. Sans doute, c'est du travail, c'est de la perseverance, c'est du temps et de la fatigue; mais, quand on s'y est fait, si on n'en perd plus la coutume, il est presque impossible que ces jambes reprennent leur premiere et defectueuse conformation. Le danseur a jambes arquees doit faire tout son possible pour diminuer le degre de l'arc que forment ses jambes en les maintenant le plus longtemps et le plus fortement rapprochees que possible. Il lui faut, comme celui dont les jambes sont closes, pousser vigoureusement et avec persistance le mouvement des cuisses en dehors; il faut aussi ne pas negliger de maintenir constamment les genoux dans une extension forcee, afin qu'ils acquierent les qualites du liant et du moelleux qui leur sont indispensables pour se mettre a l'abri de ce vice de la raideur dont nous parlions tout a l'heure. Cependant, il sera toujours difficile a un danseur de profession ainsi conforme d'avoir du succes dans la Danse dite "serieuse" ou "heroique". Il devra plutot s'appliquer au "demi-caractere", ou a la Danse pastorale et aux pas caracteristiques dits "de genre". Le danseur a jambes closes est generalement agreable a voir dans la danse serieuse et de demi-caractere, et, presque toujours, il fait un artiste bien plus appreciable que le danseur a jambes arquees; sa danse a beaucoup plus de grace et d'elegance, de ressort et d'easticite; ses mouvements sont plus delicats, ses pas plus legers, plus ondoyants, plus glissants; il a aussi beaucoup plus de naturel. Mais comme il est rare de le voir posseder la force musculaire de l'autre, il est bien souvent oblige d'avoir recours aux regrettables moyens que sont les aides du cou-de-pied. On ne le verra jamais brillant cavalier dans les entrechats, par exemple, mais on l'y trouvera toujours tres correct, irreprochable dans l'elegance de son attitude. On a vu de ces danseurs arriver au parfait dans chaque genre, mais c'etaient des travailleurs et des hommes epris de leur art. Le danseur a jambes closes doit profiter des avantages que la nature lui a donnes pour corriger energiquement les defauts qu'il en a aussi recus en partage. Il doit notamment s'efforcer de garder constamment une legere flexibilite dans l'exercice de ses pas et de ses gestes, et surtout bien se garder de ne jamais tendre les genoux, excepte toutefois pour terminer les pas. Par ces sages attitudes, il cachera sans peine, sans meme s'en apercevoir lui-meme, son defaut de naissance. Le danseur aux jambes arqueaes doit, au contraire, se donner de la tension autant qu'il en pourra prendre, en evitant toujours avec le plus grand soin la rudesse, la brusquetie facheuse laquelle porte ce genre d'execution, et en croisant soigneusement les jambes, de maniere a faire disparaitre - en partie sinon tout a fait - l'arc de cercle disgracieux qui existe entre elles. Mais il faut bien avouer que, malgre toutes ses peines, tous ses efforts, il n'aura jamais la meme assurance du triomphe que le danseur a jambes closes, parce qu'il a trop de force, trop de vigueur, pas assez de moelleux dans les muscles, donc, ses articulations ne pouvant se mouvoir, agir, ni avec aisance ni avec gracieusete. Le corps doit etre, en general, droit, d'aplomb sur les jambes, sauf, cependant, dans quelques attitudes et particulierement dans les arabesques , ou le danseur doit s'incliner en avant et en arriere, suivant la position choisie. Il faut toujours avoir bien soin qu'il pese egalement sur les cuisses, que la poitrine soit saillante et la ceinture rentree autant que possible. Ii faut egalement garder dans la pratique une legere courbure et beaucoup de fermete dans les reins; laisser tombet les epaules sans embarras et sans ostentation, porter la tete haute sans fierte, avoir lacontenance de l'ensemble aisee, expressive, animee meme, mais sans affectation. Le danseur qui veut plaire a ceux qui le regardent doit evidemment s'appliquer a faire preuve de toute l'elegance que toutes les ressources de son esprit peuvent lui fournir, que tout son taient peut mettre a sa portee dans l'ensemble de son individu, dans le developpement gracieux et sans recherche de ses membres et dans la delecatesse, le bon gout de chacune de ses attitudes. Mais, dans la Danse, ce qu'il faut eviter surtout, ce dont'on doit se garder comme du pire des vices, c'est de l'affectation, qui rend detestable la figure la mieux interpretee, insupportable le pas le mieux dessine, ou ridicule le bras aux ronds trop pretentieux ou trop galants. C'est par une attention soutenue a une sage reserve, une simplicite sans fausse modestie, qu'un danseur fait ressortir a son avantage le brillant de sa danse. C'est avec cela que jamais, quel que soit le but qui le guide, il ne perdra le fruit de ses efforts et de son intelligence. La partie superieure du corps doit etre encore plus particulierement recherchee en son elegance que les jambes, car c'est en elle - il ne faut pas se le dissimuler - que se trouve un des premiers talents - sinon le premier - du danseur. Il faut porter le buste naturellement, bien cambre sur les hanches, ce qui laisse imprimer a ses mouvements opposes un abandon plein de charme, et ne jamais rien laisser perdre, en aucune occasion ou maniee, la grace de la pose ou la purete de son caractere de conformation, de la finesse du dessin de ses lignes. La tete, les epaules et le buste doivent etre maintenus et encadres par les bras, qui en suivent alors les mouvements avec une precision et une harmonie telles que le tout offre a la vue du spectateur ravi un ensemble irreprochable dans lequel les jambes ont aussi leur role, naturellement, et non le moindre nous - l'avons montre. Le corps n'a aucune action dans l'execution des pas; il ne doit que rester ferme, inebranlable, mais cependant souple, docile, suivant fidelement le jeu des jambes et des bras. L'essentiel, pour lui, est de se garder de la raideur et surtout de la "pose". Celui qui se secoue le corps de mille saccades en dansant, qui courbe ou relache les reins pour donner plus de facilite a l'execution de ses temps, montrant de cette facon, par ses contorsions grotesques, tout le mal qu'il a pour mener a bien leur execution a peu pres juste, devient immediatement un objet de ridicule pour ceux qui l'observent. "La position, l'opposition et le port des bras sont peut-etre les trois plus grandes difficultes de la Danse," a dit le maitre Blasis. Noverre, un autre savant emerite, en parlant de l'opposition, dit que "de tous les mouvements executes en dansant, l'opposition, ou le contraste des bras avec les pieds, est le plus naturel et cependant le moins observe. "Regardez., par exemple, ajoutet-il, plusieurs personnes se promener; vous verrez qu'en placant le pied droit en avant, le bras gauche tombe aussi naturellement en avant et forme ainsi opposition. Cela me parait une regle generale, et c'est en s'yconformant que les danseurs habiles ont acquis la vraie maniere de porter leurs bras, en les maintenant en opposition avec les pieds, c'est-a-dire que, lorsque le bras gauche est en arriere, le pied gauche doit etre en avant." Cette obscurite qui regne sur un des points les plus importants de la Danse, celui de l'opposition, a ete un sujet de controverse continuelle entre les danseurs de profession. Qui l'eclaircira? L'opposition d'une partie d'un solide qui se meut a une autre partie est une loi d'equilibre a l'aide de laquelle les forces de gravitation sont divisees. C'est precisement ce que Noverre desire montrer dans cet exemple de la marche d'un homme; et, lorsqu'il dit plus loin que l'opposition a lieu chaque fois que l'homme ou le danseur porte une jambe en avant, il pense indiquer que si le pied place en avant est le pied droit, le bras gauche doit naturellement se porter en avant au meme instant, tandis que les membres opposes restent en arriere; le tout formant un contrepoids a la deviation du corps de sa ligne de gravite. Cette opposition donne au danseur un aspect tres agreable parce qu'elle rompt, dans cette personne favorisee de Terpsichore, l'uniformite de ses lignes. Il y a deux manieres de remuer les poignets: en haut et en bas. Lorsque le mouvement doit etre fait en bas, le poignet doit etre tourne en dedans, la main se mouvant en demi-cercle et 5 retournant ainsi a sa premiere position; mais il faut avoir soin de ne pas tourner le poignet avec trop de raideur, car il paraitrait casse. Quant au second mouvement, en haut, le poignet doit etre arrondi, permettant a la main de se tourner en haut, en faisant un demi-tour, et par ce mouvement la main se trouvera dans la premiere position pour les bras. Le coude, aussi bien que le poignet, a son mouvement en bas et en haut, avec cette difference que, lorsque vous pliez le coude, les poignets sont plies aussi, ce qui les empeche de paraitre raides, en leur donnant beaucoup de grace. Il ne faut pas, d'ailleurs, plier le poignet de maniere a produire un effet ridicule. On doit observer la meme chose pour les jambes quand on plie le genou; c'est alors le cou-de-pied qui complete le mouvement en elevant le pied de la meme maniereque lepoignet et le coude. Ainsi, pour les mouvoir en bas, les bras etant places, le coude et le poignetdoivent etre plies, et, quand les bras sont plies aussi, etendez-les pour completer le mouvement, ils retournent a la premiere position ov ils etaient d'abord. Quand vous faites un mouvement des poignets, ils doivent etre plies et ensuite tendus comme lorsqu'ils sont accompagnes du mouvement des coudes. Quant au second mouvement, en haut, les mains etant en bas, les poignets et les coudes doivent etre plies, formant un cercle, en observant que les deux bras forment en meme temps un mouvement exactement semblable a leur premiere position. Un danseur qui porte bien ses bras et qui les meut d'une maniere gracieuse, suivant les vraies regles de l'art, prouve qu'il a etudie a une bonne ecole et que son execution est invariablement correcte. Peu d'artistes se distinguent par un beau style d'execution des bras, et ce defaut provient generalement, soit de la mediocrite des principes qu'ils recoivent dans une mauvaise direction, soit meme de leur propre negligence, S'imaginant que s'ils possedent une execution brillante des jambes, ils n'ont pas besoin d'y ajouter une belle position des bras, s'exemptant ainsi du travail qui demande une etude si importante. Quand les bras accompagnent exactement chaque mouvement du corps, on peut les comparer au cadre qui donne du relief a la peinture. Si le cadre ne s'accorde pas avec la peinture, quelque bien qu'elle soit, elle perd enormement de son effet. Il en est de meme pour un danseur; quelque grace qu'il deploie dans l'execution de ses pas, si les bras ne sont pas souples et en parfaite harmonie avec les jambes, jamais sa danse n'aura ni grace ni agrement, et il fera toujours l'effet d'un tableau sans cadre ou mal ajuste dans la bordure. Ceux que la nature n'a pas favorises de bras arrondis ne sauraient y faire trop d'attention afin de suppleer par l'art a ce que la nature leur a refuse; c'est une des perfections necessaires auxquelles l'esprit de tout homme qui desire devenir danseur, dans la vraie acception du mot, doit tendre constamment. Il faut faire en sorte d'arrondir assez les bras pour que les pointes des coudes soient imperceptibles. Le manque d'attention a cet egard mene directement au manque de souplesse et d'elegance, et, au lieu de representer a l'oeeil du spectateur des contours arrondis et gracieux, on ne lui laisse voir qu'une serie de lignes anguleuses privees de gout et de grace, desagreables a la vue, et l'on communique a toutes ses attitudes une apparence grotesque et caricaturale qui ne peut etre qu'un objet ridicule pour le connaisseur. Il faut que la saignee soit au niveau de la paume des mains, les epaules basses et toujours sans mouvement, les coudes arrondis et bien supportes et les doigts gracieusement groupes. La position et le port des bras doivent etre souples et tres aises. Il faut ne leur laisser faire aucun mouvement extravagant et surtout ne pas leurpermettre la moindre raideur. Il ne faut point les saccader par l'action et la reaction des jambes: c'est une lourde faute qui suffit a rabaisser un danseur de quelque talent, quelque perfection qu'il ait dans les jambes. Il faut toujours maintenir le corps droit et la tete haute, meme dans les positions les moins difficiles; sans quoi la danse manquera toujours d'expression et la position deviendra insipide ainsi que l'attitude du danseur. Dans quelques-unes des premieres positions de la Danse, la tete est de face: ce sont des poses d'attitude. II ne faut jamais laisser la tete clouee perpendiculairement sur les epaules, mais l'incliner legerement, soit a droite, soit a gauche, soit que les yeux s'abaissent ou s'elevent ou se dirigent en avant, parce qu'il est essentiel que la tete ait un mouvement naturel de vivacite et qu'elle ne paraisse pas inactive et pesante. Il faut s'efforcer de se maintenir le corps dans un equilibre parfait; que les extremites ne se departissent jamais de la ligne perpendiculaire qui tombe du centre des clavicules entre les chevilles des deux pieds. Le creux du cou doit correspondre perpendiculairement avec les pieds. Si l'on meut une jambe en avant, il se trouve en arriere de la perpendicularite du pied. Si l'on meut la jambe en arriere, il se trouve en avant, changeant ainsi de place suivant chaque variation de position. Le danseur doit acquerir, en outre d'un port gracieux, un aplomb exact en formant le contrepoids avec chaque partie. C'est ainsi qu'il deviendra capable de faire porter le corps sur une seule jambe ou d'obtenir un style d'attitude elegante sur les deux jambes. Le poids d'un homme qui repose sur une seule jambe est divise en deux parties egales au point qui supporte le tout, et, des qu'il se meut, la ligne centrale de grayite passe exactement par l'axe de la jambe qui reste fixee a la terre. Celui qui porte un fardeau en dehors de l'axe du corps doit necessairement ajouter, de son propre poids, une quantite suffisante pour former un contrepoids de l'autre cote et determiner ainsi un equilibre parfait autour du centre de gravite; mais, dans certaines attitudes que le danseur forme en s'elevant de terre et dans les arabesques inclinees, le centre de gravite ne doit pas etre place de la meme maniere. Un danseur qui va contre le vent, quelle que soit sa direction, doit maintenir avec soin le centre de gravite sur la ligne qui le supporte. Cette position particuliere, que l'on nomme attitude , est la plus elegante, mais en meme temps la plus difficile que la Danse comprenne. Un danseur qui etudie cette attitude et qui l'execute bien, ne peut manquer d'etre remarque comme un homme qui a acquis les meilleures notions de son art. Rien de plus agreable a l'oeeil que ces charmantes positions que nous nommons academiques et qui derivent de quelques basreliefs antiques, de plusieurs fragments de peinture grecque et des peintures a fresque du Vatican executees d'apres les beaux cartons de Michel Ange et de Raphael. Les professeurs de Danse ont introduit le terme d' arabesques dans leur art, comme il existait en peinture et en architecture, pour exprimer des groupes pittoresques formes de danseurs et de danseuses entrelaces de mille manieres differentes par le moyen de guirlandes, d'anneaux, de cerceaux entoures de fleurs, et quelquefois d'anciens instruments champetres qu'ils tiennent dans leurs mains. Les attitudes enchanteresses et ainsi diversifiees rappellent ces bacchanales delicieuses que t'on voit sur d'antiques bas-reliefs, et, par leur legerete aerienne, leur variete, leurs agrements et les nombreux contrastes qu'elles presentent successivement, elles ont en quelque sorte le nom arabesque naturel et propre a l'art de la Danse. Les danseurs doivent apprendre dans ces peintures et ces sculptures pudiques la vraie maniere de se deployer avec gout et gracieusement. C'est une source de beautes ou devraient pulser tous ceux qui desirent se distinguer par la purete et la correction du dessin de leur danse. Les attitudes, les poses et les arabesques peuvent varier a l'infini; le moindre changement dans la pose du corps, dans les oppositions des bras ou les mouvements des jambes peuvent, en se combinant heureusement, produire une immense diversite. C'est au bon gout du danseur a decider de la meilleure maniere de les combiner ou de les changer, en les appropriant au style et au caractere de sa danse. Il faut que les grands temps soient hardis, libres et degages, les executer avec la plus minutieuse precision, et, en les commencant, etre droit et ferme sur ses jambes. Dans tous les pas terre a terre, on ne saurait etre trop actif du cou-de-pied, ni trop baisser les pointes, l'un donnera beaucoup de brillant a l'execution, l'autre la rendra legere et gracieuse. Un bon danseur doit donner a ses pas de l'ombre et de la lumiere - si nous pouvons nous exprimer ainsi - et en marquer distinctement chaque variation par une grande exactitude d'execution. Dans toutes les elevations il faut developper une vigueur nerveuse et que les pas d'elevation contrastent agreablement avec la rapidite des terre a terre, sans jamais oublier, d'ailleurs, de regler le choix des pas d'apres le genre de Danse que l'on a adopte et aussi d'apres sa constitution physique. Dans les enchainements , il faut que la variete et la nouveaute soient le but constant du danseur, qu'il en etudie soigneusement la composition, qu'il fasse tout ce que son gout lui incliquera pour etre agreable ou a celles avec lesquelles il dansera ou a ceux qui les regarderont, a moins que ce ne soit a tous en meme temps. A ces enchainements ne melez jamais de pas eleves ou difficiles, qui exigent de la force pour les executer. Gardez-vous egalement d'y mettre de la froideur par des poses trop larges; l'une ou l'autre de ces fautes rendrait nul tout l'effet favorable produit par l'ensemble d'un enchainement harmonieusement rendu cependant par une musique vive, gaie et entrainante. L'entrechat est un des plusjolis pas de la Danse; il est brillant, alerte et piein de grace. En voici la definition:Les jambes du danseur se croisent rapidement et retombent soit a la cinquieme position ou en attitude sur une jambe, comme dans l'entrechat a cinq, a neuf, la cabriole, les brises et les ronds de jambes en l'air. Tous ces pas, finissant sur une jambe, doivent egalement etre termines en quelques-unes des attitudes ou arabesques dont nous avons parle tout a l'heure. Les entrechats commencent ordinairement par un assemble, un coupe ou un jete; le corps, s'elancant alors en l'air, les jambes passent a la cinquieme position pour se croiser et se couper. Dans les entrechats, on peut couper quatre, six, huit, dix et meme douze fois si on a assez de vigueur pour en battre ce nombre; quelques danseurs arrivent meme a passer des entrechats a quatorze, mais il faut, pour atteindre ce resultat, negatif en somme puisqu'il ne prouve rien comme art proprement dit, des efforts d'un effet peu agreable a la rue, amenant forcement des contorsions penibles pour celui qui les subit et pour ceux qui les voient et qui ne donnent rien que cette mauvaise impression au spectateur: la surprise de la force extraordinaire des muscles d'un sauteur. Ces demonstrations peuvent etre excellentes faites par des danseurs de cordes ou par des artistes (?) de places publiques; elles ne valent rien au theatre et encore moins dans un bal de societe ou une bonne compagnie est assemblee et ou la force n'a jamais rien prouve 5 que de la part des animaux. Puis, il arrive aussi que le danseur qui se livre a ces exercices, perilleux pour lui et si peu rejouissants pour ceux qui le regardent, se trouve un jour pris a son propre jeu. S'efforcant de passer des entrechats a un trop grand nombre de coupes, soudain il ne peut plus les achever a temps, et son corps, battu de secousses nerveuses, saccade par des mouvements beaucoup trop precipites, presente, dans cette rapidite vertigineuse et dangereuse, le triste spectacle des contorsions que nous venons d'indiquer. A vouloir trop forcer a dit le doux philosophe: Nous ne ferions rien avec grace. Les entrechats les plus elegants sont a six, l'entrechat a six ourert fait par une ouverture au troisieme coupe et l'entrechat a huit. Les entrechats suivants: entrechat a cinq dessus, entrechat a cinq dessous, en arriere et en avant, entrechat a cinq de cote et en arriere, sissonne batrue en avant et sissonne batrue derriere, entrechat a gauche sur une jambe, entrechat a sept et en arriere, la cabriole a un et a deux temps, la cabriole italienne en avant et en arriere, les deux fonds de jambes en dehors et en dedans, etc., peuvent etre faits en tournant, exceptes: l'entrechat a cinq de cote et en arriere, l'entrechat a sept en avant et la cabriole. L'entrechat a six se fait en tournant. Chez les danseurs "clos" la contraction des muscles occasionnee par les efforts de l'elan raidit chaque articulation et force chaque partie a revenir a sa place naturelle; les genoux, ramenes alors en dedans, reprennent leur force primitive qui s'oppose tout a fait aux battements de l'entrechat. Plus les jambes se reunissent a l'extremite superieure et se separent a l'extremite inferieure, plus elles sont incapables de battre ou de croiser. Elles restent donc sans mouvement pendant l'action des genoux, qui paraissent en consequence se frotter etrangement l'un contre l'autre, et l'entrechat, alors, n'etant ni jete, ni battu, ni croise aux pieds, ne peut avoir ni la rapidite ni le brillant qui en font le principal merite. Quant aux danseurs "arques", ils sont nerveux, rapides et tres beaux dans tous les pas qui exigent plus de force que d'agilite: nerveux et legers par rapport a la direction de leurs faisceaux musculaires et a l'epaisseur ainsi qu'a la resistance de leurs ligaments articulaires; rapides, parce qu'ils croisent plus du bas que du haut, leurs jambes n'ayant que tres peu de distance pour le battement, et tres beaux, enfin, tres brillants, a raison du jour que l'on apercoit a travers les jambes, croisees ou non. Ce jour est justement ce que l'on peut appeler le clair-obscur de la Danse, car, si le temps de t'entrechat n'est ni croise ni battu, mais, au contraire, cache ou frotte l'un contre l'autre, il n'y a pas de jour pour faire valoir l'ombre, et alors les jambes, trop rapprochees, presentent une masse peu distincte, sans brillant, sans grace et sans effet consequemment. Ces danseurs, generalement, sont peu delies, parce qu'ils comptent principalement sur la force de leur corps-et c'est cette force, precisement, qui les empeche le plus d'acquerir du liant, du moelleux, de l'aisance, donc de la grace. Dans les entrechats et les pas d'elevation, un danseur peut deployer a son gre chaque attitude et arabesque. Les positions les plus belles sont, a notre avis: entrechat et pas d'elevation le corps incline en avant, entrechat et pas d'elevation le corps penche en arriete. L'elevation ordinaire d'un bon danseur doit etre d'environ 66 centimetres. En premiere position, les jambes sont tres etendues, les deux talons rapproches l'un contre l'autre, les pieds completement en dehors, en ligne droite. En seconde position, les jambes sont plus ecartees, mais seulement de la longueur du pied. En troisieme position, les pieds sont demi-croises et rapproches l'un de l'autre. En quatrieme position, les pieds sont places comme en troisieme, avec cette seule difference qu'ils se croisent sans se toucher. En cinquieme position, les pieds se croisent entierement l'un l'autre, de la pointe au talon. Dans toutes ces positions les genoux doivent etre tendus, sans elever les talons de terre; mais, pour donner de la flexibilite et de la force aux cous-depieds, il faut souvent executer les positions sur les pointes. Le battement consiste dans le mouvement de la jambe qui est en l'air pendant que l'autre jambe supporte le corps. Il y a trois especes de battements, savoir: les grands battements , les petits battements , les battements sur le cou-de-pied . Les premiers se font en detachant une jambe de l'autre et en l'elevant a la hauteur de la hanche dans toute son etendue. Apres l'execution du battement, les jambes se placent de nouveau en cinquieme position. On les croise derriere ou devant. Les grands battements forcent le danseur a tourner completement ses jambes en dehors et lui donnent beaucoup de facilite sur les mouvements des cuisses, pour les hauts developpements et l'execution des grands temps. Les grands battements se font en avant et en arriere. Les petits battements se font de la meme maniere; mais, au lieu d'elever la jambe en l'air on la detache seulement un peu de l'autre jambe sans que les pointes quittent la terre. Les petits battements sur le cou-de-pied sont des mouvements prepares par la hanche et le genou. La hanche guide la cuisse dans son ouverture, et le genou, par sa flexion, acheve le battement en forcant la partie la plus basse de la jambe de croiser soit en avant, soit en arriere de la jambe qui reste a terre. Supposons que vous posiez sur le pied gauche, la jambe droite en seconde position et le pied droit touchant la terre du talon. Croisez devant la gauche en pliant le genou et l'ouvrant de cote, pliez le genou de nouveau en croisant le pied en arriere, ouvrant aussi de cote, et ainsi de suite pour executer plusieurs de ces battements l'un apres l'autre. Augmentez graduellement la rapidite des mouvements jusqu'a ce qu'elle soit telle que l'oeil ne puisse la suivre. Ces battements sont d'un tres joli effet et donnent beaucoup de brillant au mouvement des jambes. On doit aussi en executer beaucoup en laissant les deux jambes sur les pointes. Les ronds de jambes sont aussi un des plus captivants attraits de la Danse. Pour les commencer en dehors, il faut prendre la position que nous venons d'indiquer pour les petits battements. Supposons que ce soit la jambe gauche qui pose a terre pendant que la droite, en seconde position, est preparee pour le mouvement, et faites-lui decrire un demi-cercle en arriere, ce qui porte les jambes a la premiere position, et continuez alors sur ce mouvement jusqu'a ce que le cercle soit complet, finissant a la place d'ou le pied est parti: c'est ce que l'on appelle techniquement un rond de jambe . Les ronds de jambes en dedans se commencent a la meme position; mais la jambe droite, au lieu de commencer le cercle en arriere, le commence en avant. Quand on commence a apprendre la Danse et que l'on a execute les ronds de jambes sur terre, il faut s'exercer a les faire en l'air, en elevant la jambe de support sur la pointe du pied. Dans les premiers exercices, le debutant doit poser ses mains sur un appui, de maniere a se tenir droit et a employer alternativement l'une et l'autre jambe. Quand on a acquis un peu de facilite, point n'est plus besoin de la main pour se soutenir et l'on doit s'exercer alors a acquerir de l'aplomb et de l'equilibre, qualites essentielles a un bon danseur. C'est par ce moyen que l'on acquiert la force et la facilite d'executer toute espece de pas. Il faut journellement repeter cet exercice pour s'y fortifier, y acquerir de l'experience et du savoir, car le plus grand talent lui-meme, pour conserver sa perfection, a besoin d'une application continue, d'une etude constante. Le temps est un mouvement de jambe, la partie d'un pas; il est simple ou compose, selon qu'il comporte des mouvements. Les pas sont les divers arrangements des jambes qui se meuvent ou qui sautent en ligne ou en cercle. On appelle genealement pas une combinaison de ces mouvements. Anciennement, la theorie du pas etait toute differente de celle d'aujourd'hui; elle impliquait l'idee d'un seul mouvement de pied, et, par consequent, elle se confondait avec le mot temps , qui doit etre employe cependant, car un pas n'est qu'un compose de temps . Voici la theorie des cinq pas pris dans son ancienne acception: 1 Le pas droit qui se fait en ligne droite; 2 le pas grave ou ouvert, qui est fait en ecartant, pendant que l'on marche, un pied de l'autre et en decrivant un demi-cercle; 3 le pas battu, ainsi appele lorsqu'on passe une des jambes par-dessus ou par-dessous l'autre; 4 le pas tourne, quand, par un tour des jambes, on decrit un cercle entier avec le pied en avant ou en arriere. Il s'appelle aussi tour de jambes; 5 le pas tortille, lorsqu'on fait mouvoir un pied sur une ligne parallele a celui qui est pose a terre et qu'en le posant a terre on le remet a angle droit. Le pas, en un mot, est tortille quand, en partant, on tourne la pointe du pied en dedans et qu'en le posant on le retourne en dehors. La hanche prend alors part au mouvement et en facilite l'execution par le dehors qu'elle possede. Au moyen age, la Danse comprenait plusieurs autres pas, usites dans ce qu'on appelait alors des contredanses, lesquelles n'avaient aucun rapport avec les notres d'aujourd'hui, ainsi que nous l'avons vu dans un autre passage de notre livre. Nos aieux avaient le pas neuf ou pas releve, qui se faisait en se relevant apres avoir plie au milieu d'un pas; le pas balance, ou balancement, lorsqu'on se jetait a droite ou a gauche sur la pointe du pied pour faire ensuite un coupe; le pas coupe, qui s'entendait quand, apres avoir fait un pas alerte, ou seulement mouvemente, on en faisait un autre plus lent; le pas derobe, lorsque les deux pieds se mouvaient en meme temps dans un sens oppose; le pas glisse, quand on faisait un pas plus grand qu'il ne devait l'etre naturellement - car sa grandeur etait determinee par la largeur des epaules; le pas chasse, ou simplement chasse , quand on pliait avant de mouvoir les pieds, pour en chasser un en avant ou en arriere; le pas tombe, lorsqu'on ne tombait qu'apres avoir pose le pied qui s'etait mis en mouvement; enfin, les pas mignardes , qui etaient ainsi appeles quand le mouvement des pieds suivait les dimensions portees sur les notes de la musique. LES REVERENCES La Reverence , qui etait jadis d'un ceremonial tres apprecie de nos aieux et que l'on placait au commencement de tous les ballets et de la plupart des danses, se composait de deux parties de quatre mesures chacune: la reverence proprement dite et la contenance. La revefence grave avait quatre temps; le premier temps etait la position d'attente. On se tenait droit, tourne vers la dame, le pied gauche depassant de moitie le pied droit distant de quatre pouces environ. Au second temps, on retirait le pied en arriere, les deux pointes en ligne, les pieds poses a plat sur le sol. On inclinait egerement la tete et le corps en tendant les jarrets. Au troisieme temps, on separait les pieds et on flechissait les genoux gracieusement. Au quatrieme temps, on se redressait, ramenantles deux pieds cote a cote et relevant la taille et la tete. La reverence etait faite avec le pied gauche, celui du cote du coeur, qu'on offre a sa dame, tandis qu'on s'appuie sur le cote droit, le plus fort et leplus ferme du corps. Tout mouvement de danse commencait du pied gauche, le droit etant immobile dans la reverence, et toujours on le ramenait le moins possible. La petite reverence etait en quatre demi-temps: position d'attente, retrait du pied en arriere et salut, flexion legere des genoux, reunion des deux pieds; l'ordre suivi etait le meme que pour la reverence grave. Il y en avait une troisieme, dite des cascardes ou de demimesure. Dans celle-ci on laissait passer les deux premieres mesures en restant les pieds reunis. A la troisieme on avancait un peu le pied gauche, puis on le ramenait; enfin on sautait legerement des deux pieds et on retombait au quatrieme temps. Ce mouvement de saut devait etre accompli en une demi-mesure de musique. On pouvait encore combiner cette reverence avec la premiere. La reverence achevee, le mouvement se continuait par la contenance correspondante. La contenance grave occupait quatre mesures. On y glissait le pied gauche a quatre pouces vers la gauche et on placait parallelement le pied droit, ou bien encore on placait le talon droit a la hauteur du milieu du pied gauche. Simultanement on s'inclinait avec grace et on se relevait comme dans la reverence, puis on se rengorgeait. La contenance simple n'etait autre chose que la precedente abregee en deux mesures. Au premier temps on avancait le pied gauche, placant son talon visa-vis la pointe du pied droit, a quatre ou cinq pouces de distance, et on se dressair de son air le plus digne. Apres une pause au milieu du deuxieme temps, on ramenait le pied droit a cote du gauche et on inclinait legerement le corps. Voici aussi la theorie de l'ancienne Reverence , decrite par Rameau, le celebre maitre en l'art de l'enseigner, ainsi que le menuet: "Pour ta reverence en avant, le corps droit, glissez le pied devant vous, soit le droit, soit le gauche, pour le porter a la quatrieme position; le corps ne doit incliner ou plier qu'apres que vous avez commence de passer le pied, parce que le corps suit la jambe et qu'elle doit se faire de suite. Le genou est alors oblige de se plier par le poids du corps. L'inclination du corps se fait selon la personne que l'on salue. En pliant la ceinture n'etendez pas le genou de la jambe qui reste derriere, car elle ferait lever la hanche. En vous redressant, laissez poser le corps sur le pied de devant, ce quidonne a celui de derriere la liberte de se porter d'un autre cote pour faire une autre reverence. Quant a la reverence en passant, elle se fait comme celle en avant, excepte qu'il faut eftacer le corps en passant devant les perso nnes que vous saluez. Effacer signifie que vous vous tournerez a demi du cote des personnes, mais en glissant devant soi le pied qui se trouve de leur cote, soit a droite, soit a gauche, en se pliant de la ceinture et en inclinant la tete." De nos jours ces courbettes d'abaissement, indignes d'hommes fiers de ce titre, n'existent plus heureusement. Le corps entier doit rester droit et noblement porte; seuls les genoux plient un peu. La reverence est a present pour la dame ce que le salut est devenu pour le cavalier; mais il faut reconnaitre que, si elte s'est depouillee de son caractere de servitude de jadis, elle a perdu aussi, depuis quelques annees, la plus grande partie de sa grace et de son elegance autrefois si recherchees, maintenant si dedaignees. Ce sont les modes anglaises et americaines qui ont remplace, par leur ridicule, trivial, grossier et irreverencieux shake-hand , la si coquette, la si seduisante reverence de nos aieules, comme ce sont encore les laiderons d'outre-Manche qui, parce qu'elles ont les jambes comme leurs fourreaux de parapluie ou nos tuyaux de poele , ont impose le bas noir a nos jolies femmes - telles des seminaristes de l'autre sexe - nous privant, a jamais peut-etre, de la douce poesie du bas blanc qui a tant fait rever nos peres, qui allait si bien a une jambe bien faite, a un pied bien chausse, et particulierement a nos danseuses. Quand donc les si belles filles du pays des lys et du ciel bleu ne singeront-elles plus - au moins par leurs jambes et par leurs horribles pieds surtout - ces si laides ladys nees du brouillard et de la suie des cheminees? Grace a la facon dont sont faites nos reverences actuelles, c'est-adire sans que le haut du corps ni la tete penchenten avant - ainsi que nous venons de l'indiquer - la dame, en cette position, reste placee avec toute la dignite, toute la noblesse, toute la fierte que comportent son sexe et ses qualites. La reverence, dans nos bals de societe et dans les grandes ceremonies, s'execute en trois temps. 1 er temps: plier egalement les deux genoux, mais insensiblement, sans la moindre. exageration, sans, surtout, de ce qu'on nous pardonnera de definir, pour bien rendre notre pensee: "reculade du train de derriere avec les deux pieds fiches au parquet." 2 e temps: glisser lepied gauche en arriere; 3 e temps: tamener le pied droit devant, a la troisieme position, en se retirant un peu de la personne saluee. Le plie des genoux est en rapport, pourle cavalier,avec le degre reverencieux que lui indique la qualite de la dame qu'il salue. L'usage de se serrer la main est entre depuis longtemps dans nos moeurs et le baise-main n'existe plus guere. Aujourd'hui, soit dansle salut, soit dans la reverence, on s'offre reciproquement la main droite; toutefois, un monsieur saluant une dame doit attendre qu'elle en prenne elle-meme l'initiative en elevant la main. La saluer sans cette precaution, et alors meme qu'elle regarderait le cavalier, serait de la part de celui-ci une grosse maladresse qui risquerait de gener la dame et de la mettre dans l'embarras. Cette mode de se setter la main force la dame, dans sa reverence, a tirer toujours son pied gauche en arriere, afin que le haut du corps reste droit devant la personne saluee et que le pied droit ne se trouve pas en arriere, en opposition avecla main droite avancee et offerte. Si Rameau nous a fixes sur les Reverences et leur theorieau temps de la vieille aristocratie francaise, Cornpan va nous rapprocher un peu de celles de notre epoque, puisque son dictionnaire est de 1787, donc a deux pas de la Revolution. Or, de son temps on distingue trois sortes de reverences: la Reverence en avant , la Reverence en passant et la Reverence en arriere , qui est celle qui marque plus de respect en ce qu'elle est arretee et pliee plus profondement. Pour la reverence en avant, le corps droit, il faut passer le pied doucement devant vous, en laissant le corps pose sur le pied de derriere dont le genou est oblige de se plier par le poids du corps, au lieu que la jambe gauche qui est devant doit etre fort etendue; l'inclination du corps se fait de suite, plus ou moins profonde, selon la qualite des personnes que vous saluez; la tete meme s'incline, ce qui est encore une des parties essentielles de la reverence. En pliant la ceinture, n'etendez pas le genou de la jambe qui reste derriere, parce que cela ferait paraitre la hanche et le corps de travers, au lieu qu'etant comme nous l'indiquons toutes les parties se soutiennent par leur oppose. Mais, lorsque vous vous redressez, que ce soit avec la meme douceur que vous vous etes plie, et, en vous redressant, laissez poser le corps sur le pied de devant, ce qui donne la liberte a celui de derriere d'agir, soit pour aller en avant ou se porter a cote pour faire une seconde reverence qui s'execute ordinairement en arriere. Quant a la Reverence en passant , elle se fait comme celle en avant, excepte qu'il faut eftacer le corps en passant devant les personnes que vous saluez. Effacer signifie que vous vous tournez a demi du cote qu'elles sont, mais en glissant devant soi le pied qui se trouve de leur cote, soit a droite, soit a gauche, en se pliant de la ceinture et en inclinant la tete en meme temps. Cette reverence se pratique differemment selon les differents lieux ou l'on se trouve; par exemple lorsque vous passez dans la rue il ne le faut faire que tres legerement: c'est, a proprement parler, une reverence en marchant. Mais celles qui se font dans les promenades ou se trouve assemble ce qu'on appelle le beau monde, il ne faut pas les faire avec la meme legerete; elles doivent etre executees plus moderement, elles ont aussi beaucoup plus de grace. Il faut observer, lorsque vous pliez le corps, de ne pas incliner si fort la tete que l'on ne puisse point vous envisager, faute qui serait d'autant plus grossiere que vous jetteriez la personne dans le doute de savoir si c'est elle que vous saluez. De meme, avant de commencer votre reverence, il faut regarder modestement la personne; c'est ce qu'on appelle adresser la reverence. Les Reverences en arriere se font differemment de celles en avant, aussi sont-elles plus respectueuses. Le corps pose sur le pied droit et le gauche pret a partir, vous le tirez doucement 6 derriere le droit, a la troisieme position, en vous relevant a mesure que vous tirez le pied derriere, ce qui remet le corps dans son aplomb et fait l'etendue de votre reverence. Pour prendre l'habitude de les bien faire, c'est d'en faire plusieurs de suite, ce qui est d'autant plus facile que le pied tire derriere ayant fini l'etendue de son pas, vous laissez porter le corps dessus, et de la vous portez le pied de devant a cote pour en refaire une autre et continuer d'en faire des deux pieds, afin que vous les fassiez egalement d'un pied comme de l'autre. Les demoiselles n'ont pas les memes embarras que les messieurs pour faire leurs reverences. Il suffit qu'elles se presentent bien, qu'elles portent les pieds en dehors, les glissent a propos, plient les genoux egalement et qu'elles tiennent la tete droite, le corps ferme et les bras bien places. La Reverence en avant , pour les demoiselles, consiste a glisser doucement le pied devant jusqu'a la quatrieme position et laisser poser le corps sur les deux jambes, puis plier doucement les genoux, sans plier de la ceinture; au contraire, le corps doit etre droit, sans chanceler, ce qui arrive tres souvent lorsque les pieds sont real places; mais lorsque vous etes pliee assez, vous vous relevez avec la meme douceur, ce qui termine cette reverence. Enfin, la Reverence en arriere , pour les demoiselles selles, se fait en portant le pied a cote, soit le droit, soit le gauche; on fait un pas a cote a la deuxieme position. Le corps se pose sur ce pied et l'on tire l'autre tout aupres, les deux talons a cote l'un de l'autre, a la premiere position; puis il faut plier les genoux egalement, et tres bas, et vous telever avec la meme douceur que vous vous etes pliee; mais si vous devez en faire une seconde, il faut laisser poser le corps sur le pied que vous avez tire. Vous portez l'autre pied a cote et vous faites la meme chose de l'autre pied. Il faut prendre garde de tirer le pied et de plier en meme temps, ce qui derange le corps de son aplomb et fait chanceler. Disons maintenantquelques mots des reverences en entrant dans une compagnie, dans une assemblee, dans un salon du monde elegant. Il faut avancer dans la place de deux ou trois pas tout de suite, pour vous donner le temps d'adresser vos reverences; ensuite faire la premiere en avant, et, en vous relevant, poser le corps sur le pied qui a passe devant et porter celui de derriere a cote sur une meme ligne, a la deuxieme position, pour faire votre reverence en arriere. Ces deux reverence faites, s'il se trouve du mondeplace a droite ou a gauche, vous faites des reverences en passant de cote et d'autre en marchant au milieu de la compagnie. Si vous avez a parler a quelqu'un, vous allez l'aborder en faisant des reverences pareilles a celles que vous avez faites en entrant, et, en quittant, vous faites deux reverences en arriere et d'autres en passant, autant que la civilite le permet, ce qui n'a point de limites, l'usage du monde etant le maitre. LA PAVANE On a beaucoup discute pour savoir quelle etait la veritable etymologie du mot "Pavane". Les uns ont preendu que pavana etait l'abreviation de padavana , padouane, danse de Padoue. Brantome la nomme pavana d'Espagne et un auteur qui ecrivait en 1783 s'exprime en ces termes: "Les chevaliers menoient la Pavane sans quitter le harnois ni la cotte d'armes; les hommes a pied, approchant des femmes. tendoient les bras et les mantes en faisant la roue comme les coqs d'Inde ou les paons." Selon d'autres, la Pavane aurait ete inventee par Fernand Cortez, au Mexique. C'etait surtout une danse de cour, s'il faut en croire l'auteur de l' Art poetique , Vauquelin: 6. Car depuis que Ronsard eut amene les modes Du tour et du retour et du repos des odes, Imitant la pavane ou du roi le grand bal, Le Francois n'eut depuis en Europe d'egal. Il est vrai que la Pavane pottait aussi quelquefois le nom de grand bal , et voici l'avis que Compan en donne dans son Dictionnaire: "C'est une danse grave, venue d'Espagne, ou les danseurs font la roue l'un devant l'autre, comme les paons font avec leur queue, d'ou lui est renu le nom. Les gentilshommes la dansaient avec la cape et l'epee, les gens de justice avec leurs longues robes, les princes avec leurs grands manteaux, et les dames avec les queues de leurs robes abaissees et trainantes. On l'appelait le grand bal parce que c'etait une danse majestueuse et modeste." Il nous semble que toutes ces controverses sont mises d'accord par Thoinot-Arbeau, qui, dans son precieux livre sur l' Orcedsographie , explique la confusion de tous les ecrivains qui, jusqu'a lui, ont disserte sur la Pavane par ce seul fait qu'il y aurait eu deux Danses de ce nom: la Pavane ordinaire et la Pavane d'Espagne. Ii dit a propos de celle-ci qu'elle "se danse par mesure binaire, mediocre, soubz l'air et avec les mouvements, dont s'ensuyt la tabulature, et, quand on l'a dansee en marchant, en avant pour le premier passage, il la fault retrograder en desmarchant; puis, continuant le meme air, on fait avec aultres nouveaulz mouvements le second passage, puis les aultres, consequemment, lesquels pourrez apprendre tout loisir". Catherine de Medicis, parait-il, dansait a merveille la Pavane et y apporta beaucoup de perfections, la rendit plus vive et plus gracieuse. Sous le regne de Henri III, elle etait particulierement du gout des gentilshommes de la cour et les successeurs de ce mortarque la priserent egalement beaucoup. La Pavane arriva ainsi jusqu'a nos jours et elle avait encore une place brillante au premier rang de nos danses desalon il n'y aencore que trois ou quatre ans. D'apres Thoinot-Arbeau, elle se dansalt avant la basse danse, et il ajoute: Nos joueurs d'instruments la sonnent quand on meyne espouser en face de la Sainte Eglise une fille de bonne maison et les dites pavanes jouees par haut bois et sacquebutes qui les appellent le grand bal et les font durer jusques a ce que ceux qui dancent aient circuit deux ou trois tours dans la salle, si mieulx ils n'aiment la dancer par marches et desmarches. Le gentilhomme la peut dancer ayant la cappe et l'espee et vous aultres, vestus de vos longues robes, marchant honnestement avec une grayite posee, et les damoiselles avec une contenance humble, les yeulx baisses, regardant quelquefois les assistants avec une pudeur virginale. Elle servait aux rois, princes, seigneurs graves pour se montrer, se pavaner en quelque jour de festin solennel, avec leurs robes et leurs manteaux de parade; les reines, les princesses, les dames de la cour les accompagnaient, les longues queues de leurs robes portees par des demoiselles. On pouvait jouer l'air des pavanes avec des epinettes, des hautbois ou d'autres instruments, mais le tambourin se pretait plus particulierement a cette danse. La Pavane subissait parfois quelques modifications, desquelles elle ne souffrait pas si le danseur avait du talent; quelques-uns decoupaient le double qui etait entre les deux simples, en le remplacant par des pas et des sauts, lesquels retombaient sur la meme cadence et etaient de la meme duree de temps. De tels decoupements et mouvements de pieds legerement faits moderaient la gravite de la Pavane. Les danseurs agiles et elegants y pouvaient faire autant de decoupements ou de hachures qu'il leur plaisait pourvu qu'ils retombassent a leur cadence, le pied pret a la marche. La Pavane etait dansee au cours des corteges et des processions galantes se rendant au bal, mais les grands seigneurs et les dames dites "matrones de bon et pudique jugement", a l'encontre des danses plus que voluptueuses que l'on avait introduites a la cour, regretterent bientot, et vivement, la Pavane sage et digne d'attitude. La Pavane d'Espagne vint essayet de donner un autre cours aux idees, mais sans grand succes. Elle comportait les mouvements que voici: pied gauche avance, pieds joints pour un simple a gauche; pied droit avance, pieds joints pour un simple droite; pied gauche avance, pied droit approche pour pied en l'air; sauts et autres gesticulations tant en marchant qu'en retrogradant; pieds joints, pied en l'air droit; pied en l'air gauche, pied en l'air droit, pieds joints. Voici comment on danse aujourd'hui la Pavane, ainsi que l'a transcrite M. Desrat: Sur une mesure lente , en deux temps, avec le pas suivant fait tantot en avant, en arriere, de cote et en tournant. Pas: pied droit: 1 er temps, plier les genoux en glissant le pied droit; 2 e temps, etendre la jambe gauche devant la droite, la pointe du pied tres tendue et touchant seule la terre. Pour le pied gauche, prendre le mouvement en sens inverse, et pour tourner s'elever sur la pointe du pied tombant a terre en rapprochant l'autre pied devant. Pavane . - 1 re reprise: Deux couplesseplacent vis-a-vis l'un de l'autre, le cavalier a gauche de sa dame; ils decrivent un grand demi-cercle sur leur droite pour changer de places. Le pas de Pavane se fait a droite. Les cavaliers soutiennent tres elevees les mains de leurs dames, et, apres les changements de places, les couples se saluent; ils repetent le meme mouvement pour revenir a leurs places primitives. 2 e reprise: Les deux couples font quatre pas de pavane en avancant sur leur droite et s'arretent en face l'un de l'autre au milieu du salon. Ils se saluent, ils s'avancent ensuite l'un vers l'autre par deux pas de Pavane et font une pirouette sur la pointe, chaque cavalier executant ce tour avec la dame de son vis-a-vis. Les cavaliers se retournent pour faire face a leurs dames, et par quatre pas de pavane reprennent leurs premieres places. Dans ce retour, les cavaliers conduisent leurs dames par la main droite de chacune, mais soutenue, elevee dans leur main gauche. Cavaliers et dames se saluent lentement en faisant un temps sur les pointes prealablement. 3 e reprise: Un cavalier seul decrit un grand demi-cercle a gauche par quatre pas de Pavane, et, arrive devant la dame de vis-a-vis, salut et reverence avec elle; il revient a sa place par le meme demi-cercle, et, avec sa dame, salut et reverence. Le second cavalier recommence le meme mouvement. Coda: Les deux couples s'avancent, sans se donner les mains, par quatre pas de Pavane ouverts a droite et a gauche; ils se saluent, les cavaliers tournent vis-a-vis de leurs dames, les saluent et les reconduisent a la place ou ils les ont invitees. Souvent on termine par une promenade et saluts, comme on l'a fait en commencant la danse. Donnons encore, pour la meilleure education de nos lecteurs, la d escription d'une Pavane due l'art consomme d'un professeur de haute distinction, M. de Soria, qui l'avait intitulee Pavane Medicis et qui eut en son temps un enorme succes. Elle donne a peu pres l'idee des pas et des mouvements, sinon des gestes et des attitudes de l'ancienne pavane de Thoinot-Arbeau: Elle devait etre executee par deux couples en pas marches sur une mesure a quatre temps tres lente. Elle demandait beaucoup de tenue, de grace, de majeste. Le pas qui etait fait pendant toute la danse s'appelait pas marche et s'executait ainsi: On marchait en glissanf sur la pointe du pied, un pas par temps de musique; si c'etait du pied droit que l'on commencait: pied droit, pied gauche, pied droit, pied gauche. Pour executer la deuxiexeme mesure, on recommencait du pied gauche. Le quatrieme pas etait un pas allonge et eleve legerement, la jambe en avant. Les cavaliers se plecaient en face de leurs dames, faisaient un salut en executant un quart de cercle a droite et les dames une reverence en faisant un quart de cercle a gauche; puis ils se donnaient la main, le cavalier soutenant la main gauche de sa dame dans sa main droite, les bras allonges de part et d'autre, legerement arrondis, et ils s'avancaient en face de leurs vis-a-vis. Le cavalier conduisait ensuite sa dame au centre en changeant de place; il terminait ce trajet en frappant legerement le sol de ta pointe du pied droit quatre fois (une mesure), faisait un pas a gauche et frappait egalement quatre fois du pied gauche; puis il executait un pas coupe a droite, un autre a gauche. Les dames changeaient de place avec leurs danseurs en faisant le pas marche. Puis il y avait un nouveau pas coupe et ensuite un balance par changement de main et de place en executant une pirouette. A leur tour les dames s'avancaient l'une vers l'autre, faisaient quatre pas a droite, reverences a gauche et a droite et changeaient de cavalier a l'aller et au retour. Enfin, les cavaliers et les dames, apres deux saluts et reverences, formaient un moulinet et chaque cavalier allongeait le pied gauche en avant, la jambe tendue, la pointe du pied a terre, et, avec sa main droite prenait la main gauche de sa dame, en l'elevant un peu au-dessus des epaules et en arriere; la dame allongcait le pied droit en ayant la jambe tendue dans cette position; puis on faisait un balance en reprenant sa place primitive: les cavaliers tournaient a gauche et les dames a droite, et tous terminaient par un salut et une reverence a droite et a gauche. Pendant qu'en France la Pavane se dansait par couples, elle etait le ballet prefere en Espagne, et, cependant, en ces temps d'Inquisition, le palais de l'Escurial ne devait inspirer ni gaite ni plaisirs. Une cour triste et morose, un peuple courbe sous un joug de fer et en butte au cruel orgueil castilian ne pouvaient evidemment pas se livrer a une joie bien exuberante. Le Fandango n'avait pas encore apporte la, pousse par la civilisation armee de son flambeau, les clairs rayons de son fire eclatant, le son de ses airs entrainants, le pas de sa grace et de sa volupte. L'Espagne devait se rattraper, ainsi que nous le verrons. En attendant, disons que la Pavane espagnole devait son nom peu pres aux memes raisons qu'en France, c'est-a-dire parce que le danseur, arrondissant les bras sous la cape, appuyait la main sur la garde de son epee, mouvement qui, en soulevant le manteau par derriere donnait evidemment l'image d'un paon qui ferait la roue. Tout le monde connait, au musec du Louvre, le tableau qui represente tres exactement la Pavane dansee a la cour de France a l'occasion du mariage du duc d'Alencon. Cette oeuvre d'art est l'expression la plus nette, la plus vraie de notre fameuse Danse. 7 Donnons maintenant cette theorie toute moderne de la Pavane, due au celebre professeur Giraudet. On verra qu'elle ne differe pas sensiblement des principes que cette Danse a eus des sa creation. La Pavane est dansee par deux couples se faisant vis-a-vis, chaque cavalier ayant sa dame a sa droite. DeComposition du pas de Pavane . - Du pied droit. 1 er temps: Les pieds etant places en troisieme position, le pied droit devant, flechir sur les deux jambes en glissant le pied droit en avant. - 2 e temps: Glisser le pied gauche en quatrieme position devant, la jambe gauche et la pointe du pied gauche bien tendues. - Du pied gauche. - 1 er temps: Les pieds etant places en troisieme position, le pied gauche devant, fiechir sur les deux jambes en glissant le pied gauche en avant. - 2 e temps: Glisser le pied droit en quatrieme position devant, la jambe droite et la pointe du pied droit bien tendues. - En tournant: S'enlever sur la pointe du pied qui est tendue en rapprochant l'autre pied devant. Le pas de Pavane se fait en avant, en arriere, a droite, a gauche et en tournant. - Theorie de la Pavane .-1 Chaque cavalier prend de sa main droite la main gauche de sa dame, et les deux couples, en partant sur leur droite, changent de place en decrivant un demi-cercle par des pas de Pavane du pied droit et du pied gauche. Les deux couples se saluent et reviennent a leurs places en decrivant un second demi-cercle de la meme facon que le premier; 2 Chaque couple va au milieu du salon, en executant quatre pas de Pavane et en obliquant a droite. Les deux couples se font face, se saluent et vont a la rencontre l'un de l'autre par deux pas de Pavane; chaque cavalier fait unepirouette avec la dame vis-a-vis, en pivotant sur la pointe des pieds et fait face a sa dame. Chaque couple revient a sa place par quatre pas de Pavane, le cavalier tenant dans sa main gauche la main droite de sa dame. Le cavalier et la dame de chaque couple exhcutent un pas de Pavane en tournant et se saluent; 3 Le premier cavalier, en partant sur sa gauche, va se placer en face de la dame vis-a-vis en decrivant un demi-cercle par quatre pas de Pavane, la salue, et, decrivant le meme demcercle, recule a sa place par quatre autres pas de Pavane. Le second cavalier execute absolument, son tour, les memes mouvements que son partenaire; 4 Chaque couple, sans se donner les mains, marche par quatre pas de Pavane sur le cote droit et par quatre autres pas de Pavane sur le cote gauche; il salue le couple vis-a-vis, et chaque cavalier, faisant face a sa dame, la salue et la reconduit a sa place. Tabourot, dans son Orchesographie , nous donne une Pavane tres aimee du public de son epoque et dont le motif est ravissant avec l'accompagnement de tambourin qui est ecrit audessus. Donc, non seulement cette Pavane se dansait, mais encore elle se jouait et meme elle se chantait. Ecoutons-en quelques couplets pour en finir avec cette Danse qui a si longtemps charme nos peres et nous a encore enchantes nous-memes en ces dernieres annees: Belle qui tiens ma vie Captive dans res yeux, Qui m'as l'ame ravie D'un sourire gracieux. Viens tot me secourir Ou me faudra mourir Tes beautes et ta grace Et tes divins propos, Ont echauffe la glace Qui me gelait les os, Et ont rempli mon coeur D'une amoureuse ardeur. Approche donc. ma belle, Approche-toi, mon bien, Ne me sols pas rebelle, Puisque mon coeur est tien, Pour mon mal apaiser, Donne-moi un baiser. Il est evident qu'au dernier couplet le souhait du danseur amoureux devait tetre exauce. Quant h la Pavane du grand monde, noble et majestueuse, donc respectable, elle n'eut pas moins de succes que celle qui se donnait si librement cours, ajoutant une volupte facile aux graces naturelles qu'elle possedait et qui, peut-etre, en deparait un peu le caractere. Brantome nous raconte, dans son langage si image et si bien frappc au bon coin de la veite, la facon merveilteuse dont Henri II et sa soeur Marguerite dansaient la Pavane: "Le roy la menoit ordinairement' danser le grand bal; si l'un avoit belle majeste, l'autre ne l'avoit pas moindre; je l'ai vu assez souvent la mener danset la pavane d'Espagne, danse ou la belle grace et majeste font une belle representation, meme les yeux de toute la salle ne se pouvoient souler, ni assez se ravir par une si agreable rue; car les passages y etoient si bien danses, les pas si sagement conduits et les arrets faits de si belle sorte, qu'on ne sauroit que plus admirer, ou la belle facon de danser, ou la majeste de s'arreter, representer maintenant une gaite et maintenant un beau et grand dedain; car il n'y a nul qui les ait vus en cette danse qui ne die ne l'avoir rue danset jamais si bien, et desi belle grace et majeste, qu'a ce roi frere et qu'a cette reine soeur, et quant a moi je suis de telle opinion, et si l'ai vue danser aux reines d'Espagne et d'Ecosse, et tres bien." LE MENUET Le Menuet est une danse originaire du Poitou; elle tire son nom des petits pas - menus - dont elle est composee. C'est une Danse grave, figuree, dont la celebrite etait considerable des le commencement du XVII e siecle et qui tint le premier rang de la Danse franeaise pendant tout le XVII e siecle. Un peu oubliee pendant les troubles de la Revolution qui portaient l'esprit public a d'autres exercices, a des danses d'un tout autre genre, le Menuet reprit bientot sa place dans nos salons, sur nos theatres. En 1653, Louis XIV dansaun Menuet dont Lulli avait compose la musique pour le Roi-Soleil luimeme; puis le Menuet fut introduit dans les operas-ballets. Cette danse etait noble, simple, posee et gracieuse. La vue d'une belle femme dansant le menuet suffisait, disent les contemporains de sa gloire, a mettre a l'envers toutes les tetes masculines de l'epoque-tetes un peu foiles, d'ailleurs, naturellement. Le Menuet etait la Danse favorite, celle que l'on dansait habituellement, de preference a toute autre et avec le plus de plaisir a la cour de France et dans les salons de l'aristocratie, ainsi que dans la bourgeoisie de bonne compagnie. S'il faut en croire une chronique du temps, don Juan d'Autriche, vice-roi des Pays-Bas, s'empressa, un jour, de prendre la poste et d'accourir a Paris, rien que pour voir danser un Menuet a Marguerite de Bourgogne, qui, parait-il, y excellait. Au point de vue musical, le Menuet eut autant de succes que comme Danse proprement dite. Les airs dus au taient d'Exaudet et de Fischer, notamment, sont restes a la posterite. Mozart, dans Don Juan , Gretry, Gardel, dans le ballet de la Dansomanie , Beethoven, Boccherini et beaucoup d'autres 7. compositeurs fameux en ont fait d'exquis, de ravissants et pleins de grace. Un, notamment, est regarde comme le chef-d'oeuvre du genre. Il etait d'Exaudet, qui l'avait adapte sur des paroles de Favart. Il a fait danser tant de generations, ce morceau a fait pendant tant d'annees les delices de nos aieux et l'air en est reste si populaire quoique devenu un peu vieillot, que nous n'hesitons pas a en donner un apercu a nos lecteurs: Un desir, Un soupir. O ma fille, Peut aussi troubler un coeur Ou se peint la coedeur, Ou la sagesse brille. Le repos, Sur ces eaux, Peut renaitre; Mais il se perd sans retour Dans un coeur dont l'amour Est maitre. Mais tandis que l'on admire Cette onde ou le ciel se mire Un zephyr Vient ternir Sa surface. D'un souffle it confond les traits, L'eclat de tant d'objets S'efface. Grace a un artiste de talent, Pecourt, danseur fameux de l'Opera, le Menuet perdit le caractere un peu difficile de son interpretation pour les gens inexperimentes. Ce fut alors surtout que cette Danse devint de plus en plus a la mode et qu'il n'v eut plus un homme du monde, une coquette, ne sachant la danser. En 1710, le Menuet fut introduit dans les operas-ballets et ce fut dans les Fetes venitiennes , que l'on repetait alors, que se celebra a tout jamais, par une sottise. Marcel, maitre a danser de valeur et fort a la mode l'epoque. C'etait un etre fort bizarre que ce Marcel. D'une outrecuidance, d'un orgueil sans bornes, il pretendait que la Danse contenait a elle seule toutes les qualites et tous les defauts, toutes les perfections ou les imperfections morales ou physiques. Il pretendait juger un homme, son caractere et son intelligence, sur sa demarche et dans ses mouvements. Un jour, a cette repetition dont nous venons de parler, donnant desconseils a une jeune danseuse, tout a coup il tomba en extase, silencieux et semblant profondement reflechir, le front incline, le regard perdu dans une reverie dont tous les assistants cherchaient le motif, lorsqu'il s'ecria: "Que de choses dans un Menuet!" Ces mots ont contribue beaucoup a la reputation de Marcel, mais pour le tourner en ridicule. Une autre fois, comme il recevait la visite d'un celbre Anglais, Marcel se met a le tarabuster, a le rabrouer, facon etrange, on l'avouera, de reconnaitre les felicitations, les eloges dont l'etranger le comblait: "Monsieur, fit-il soudain, pris d'une colere furieuse et subire, poussant dehors l'autre, abasourdi d'une pareille attitude, monsieur, ne me parlez jamais de vos danses sauvages et barbares! On peut sauter dans les autres pays!. On ne danse qu'a Paris! " Profitant de l'engouement que son charlatanisme avait fait naitre, Marcel ne disait-il pas a une duchesse: "Madame, vous venez de faire la reverence comme une servante." Et a une autre: "Madame, vousvenez devous presenter en poissarde de la halle; recommencez votre reverence et que vos titres de noblesses vous accompagnent dans vos moindres actions." Nous avons dit que Pecourt a donne au Menuet toute la grace qu'il eut depuis lui en changeant la forme S de la principale figure en celle d'un Z, ou les pas comptes pour le figurer contiennent les danseurs dans la meme regularite. Le pas du Menuet est compose de quatre pas, qui, cependant, par leurs liaisons, ne sont qu'un seul pas. Ce pas de Menuet a trois mouvements et un pas marche sur la pointe du pied; savoir: le premier est un demi-coupe du pied droit et un du gauche, un pas marche du pied droit, sur la pointe et les jambes etendues. A la fin de ce pas, laisser doucement poser le talon droit a terre, pour laisser plier le genou, qui, par ce mouvement, fait lever la jambe gauche, qui passe en avant en faisant un demicoupe echappe, ce qui est le troisieme mouvement de ce pas de Menuet, ainsi que son quatrieme pas. On a adouci l'ancien usage de celui-ci en ne faisant faire que deux mouvements, ce qui est beaucoup plus facile. Mais ce pas, de meme que l'autre, est composa de quatre pas. Ils commencent par deux demi-coupes, le premier du pied droit et le second du pied gauche; ensuite, deux pas marches sur la pointe des pieds; savoir: l'un du droit et l'autre du gauche, ce qui s'exacute dans le cours de deux mesures a trois temps, dont l'une s'appelle cadence et l'autre contre-cadence. Pour le bien comprendre, on peut le diviser en trois parties egales: la premiere est pour le demi-coupe, la seconde est pour le deuxieme, et les deux autres pas marches pour la troisieme, ce qui ne doit pas etre plus long a faire qu'un demi-coupe. On doit aussi observer qu'en faisant ce dernier pas, il faut laisser poser le talon, afin que le pied posant entierement a terre on soit plus ferme a plier. D'ailleurs, pouren donnerune intelligence encore plus claire, nous allons decrire la maniere de faire ce pas. Ayant le pied gauche devant, faire porter tout le poids du corps dessus; en approchant le pied droit du gauche, a la premiere position, le plier sans poser le droit a terre, et, lorsqu'il est assez plie, passer le pied droit devant, a la quatrieme position, en s'elevant en meme temps sur la pointe du pied, en etendant les deux jambes l'une pres de l'autre et en posant immediatement le talon droit a terre pour avoir le corps plus ferme et plier en meme temps sur le pied droit sans poser le gauche; puis, passer celui-ci devant, de meme que l'on a fait du pied droit, jusqu'a quatrieme position; en meme temps se lever dessus et marcher les deux autres pas sur la pointe des pieds, l'un du droit, l,autre du gauche; mais au dernier il faut poser le talon, afin de prendre le pas de menuet avec plus de fermete. On ne doit point faire de pas de Menuet, soit en arriere, soit de cote, que l'on ne soit bien sur de celui en avant. Le pas en arriere se fait a peu pres de meme que celui en avant, excepte qu'au premier demi-coupe du pied droit, il faut laisser la jambe gauche etendue et plier sur le pied droit. Pour le second, le talon gauche s'approche du pied droit; ou il s'arrete lorsqu'on le plie jusqu'a la derniere extremite, ou on le passe derriere pour se relever, ce qui donne au danseur plus de facilite a le bien faire, tandis que si on le passe en pliant, on ne peut jamais se relever si bien et les genoux paraissent toujours plies. Ces observations sont essentielles pour bien danser le menuet. Quant au pas de Menuet de cote, allant a droite et que I'on peut appeler pas de Menuet ouvert, parce que son premier pas est porte a la seconde position, c'est la meme maniere que celle en arriere: il n'y a que te chemin qui differe; celui en arriere se fait en reculant sur une meme ligne droite, et de cote il se fait sur une ligne horizontale, allant a droite. Il se fait aussi un autre pas de Menuet en revenant, du cote gauche, qui est different parce qu'il est croise, quoiqu'il se fasse sur une meme ligne, mais en revenant de la droite a la gauche. Voici la faccedil;on de l'executer correctement: le corps etant sur le pied gauche, plier dessus, et ensuite croiser le pied droit devant jusqu'a la cinquieme position; de la s'elever dessus: la jambe suit et s'etend a cote de la droite, les deux talons pres l'un de l'autre; puis, plier sur le pied droit, les pointes tournees en dehors, glisser le pied gauche jusqu'a la deuxieme position et s'elever sur la pointe, les jambes bien etendues, sans poser le talon. On fait apres deux pas sur la pointe, l'un du pied droit en le croisant derriere a la cinquieme position, et l'autre du pied gauche en le portant a la deuxieme position et en laissant poser doucement le talon, ce qui fait un troisieme mouvement qui donne plus de vivacite encore au Menuet. Il est bien evident que ce n'est que lorsqu'on est bien exerce aux differents pas que nous venons d'indiquer que l'on peut songer a en former une figure reglee. En cecas, les choses doivent se passer ainsi: apres que l'on a fait les reverences qui se pratiquent ordinairement avant de danser, la seconde etant terminee il faut faire un pas de Menuet en retrogradant, a la place ou l'on a commence la premiere reverence, en formant un quart de cercle, ce qui rapproche danseur et danseuse et permet au cavalier de presenter la main en dessous a sa dame pour qu'elle s'appuie dessus. Puis, le cavalier fait un pas de Menuet en arriere, afin de laisser passer la dame devant lui; mais, a la fin de son pas de Menuet de cote, il quitte la main de la dame et fait un pas de Menuet en avant, pendant que la dame en fait un en descendant. Ensuite, le cavalier et la dame font l'un et l'autre un pas de Menuet du cote droit, en arriere, qui les remet en presence par le quart de tour qu'ils font a leur premier pas. En faisant ce pas, le danseur et la danseuse doivent effacer tous les deux l'epaule droite, ayant la tete un peu tournee du cote gauche et en se regardant, ce que l'on doit observer dans tout le courant du Menuet, mais sans affectation, bien entendu. Le danseur et la danseuse font ensuite deux pas du cote gauche, ayant le corps droit, et, en passant a leurs deux pas en avant, ils doivent effacer l'epaule droite l'un et l'autre, le cavalier donnant toujours la main droite a la dame et se regardant en passant, continuant toujours de faire leurs pas en avant. Lorsqu'ils ont fait cinq ou six tours de suite, le danseur et la danseuse, d'un coin de la salle a l'autre, en se regardant, doivent se presenter la main gauche et aller en avant l'un vers l'autre. Lorsque vous allez en avant, a la fin de votre dernier pas, en revenant du cote gauche, levez le bras droit a la hauteur de la poitrine, la main en dessus. La tete etant tournee du cote droit, en vous regardant, faire un petit mouvement du poignet et du coude de bas en haut, ce qui est accompagne d'une legere inclination en presentant ta main et toujours en se regardant en faisant un tour entier. Quand on s'est quitte la main droite, il faut aller en avant et faire un demi-tour pour presenter la main gauche, en observant le meme ceremonial. Quand vous quittez la main gauche, il faut faire un pas de Menuet du cote droit, en arriere, cequi vous remet dans votre figure principale, que vous continuez trois ou quatre tours. Ensuite, vous vous presentez les deux mains, en levant les bras a la hauteur de la poitrine et le corps meme doit se plier. Lorsque les danseurs se tiennent les deux mains, ils font un tour ou deux ensemble; puis le cavalier fait un pas de Menuet en arriere, en amenant a lui la dame dont il quitte la main gauche seulement, pour oter le chapeau. Le pas de Menuet fini, le cavalier porte le pied droit a cote, a la deuxieme position, puis le couple fait les memes reverences que celles qui sont d'usage au commencement de la Danse. Quoique la duree du Menuet soit facultative, quelque bien que l'on danse, c'est toujours la meme figure que l'on repete; aussi le plus court est-il le mieux. Lorsqu'on est arrive a le bien danser, on peut l'agrementer de quelques autres divertissements pour lui donner plus de grace encore. La maniare de conduire ses bras dans le Menuet est aussi necessaire que celle des pas. parce que ce sont ceux qui accompagnent le corps et en font tout l'ornement. Ainsi, les bras doivent etre places a cote du corps, les mains ni ouvertes ni fermees, car si le pouce se joignait a un des doigts, cela marquerait un mouvement arrete qui ferait raidir les jointures superieures et empecheraient que les bras ne se remuassent avec la meme douceur que l'on doit observer en cette carconstance. Les bras ainsi poses, on les laisse tomber naturellement, en prenant le premier demi-coupe du pied droit et les mains en dedans. Pour les dames, il suffit qu'elles effacent l'epaule droite, ce qui fait avancer la gauche et forme une espece d'opposition au pied, et qu'elles fassent une legere inclination de tete, surtout sans affectation. Dans tout le courant du Menuer, il faut qu'une dame ait la tete droite et bien placee, les epaulesen arriere, les bras etendus a cote du corps, de facon a ce que les coudes touchent presque sur les hanches, mais tout naturellement. Elle doit tenir sa robe avec le pouce et l'index, sans l'etaler ni la tenir trop serree. LA GAILLARDE La Gaillarde est une de nos plus vieilles Danses; elle nous fut importee d'ltalie. Aussi gaie que la musique qui l'accompagnait et composees toutes deux sur une mesure ternaire, les pas en etaient tantot glisses a terre, tantot un peu sautes. Les danseurs se promenaient d'abord autour de la salle, allant et yenant, la traversant, laparcourant dans tous lessens. Le pas principal de cette Danse etait un pas marche un pas tombeet un assemble; l'air en etait a trois temps gais. Elle se dansait a deux personnages places d'abord chacun a un bout de la salle; puis tous deux s'avancaient l'un vers l'autre, courant, se rejoignant, "gigottant" rapidement. Les pas dela Gaillarde etaient tres varies, tres compliques; elle etait tres difficile quand on voulait la danser exactement. La Gaillarde se fondit avec la Volte dont la musique se dansait sur celle de ta Gaillarde; elle devint en quelque sorte le developpement de la Volte dont nous allons parler tout a l'heure. Thoinot-Arbeau, dans son Orchesographie , dit de la Gaillarde: Ceux qui dancent la Gaillarde aujourd'hui par les viiles la dancent tumultueusement et se contentent de faire les cinq pas. Au commencement. on la dancoit avec plus grande discretion, car apres que le danceur avait prins une damoiselle et qu'ils s'estoient plantes au bout de la salle, ils faisoient. apres la reverence, un tour ou deux simplement. Puis, le danceur laschoit la dicte damoiselle en dancant a part jusques au bout dela dicte salle. Au rebours de la Pavane et de la Basse Dance, qui sont pesants et lents, ceux de la Gaillarde et du Tourdion sont legers et gaillards, tellement que les jeunes gens de vostre aage sont plus aptes a les danser que des vieillards comme moi. La Gaillarde comportait "six assiettes de pied (ou pas) en six minimes blanches sonnees en deux mesures"; mais la cinquieme remplacee par un soupir et figuree par un mouvement appele grue , ou ruade ou ru de vache , execute rapidement. En voici la description donnee par ce bon Thoinot-Arbeau, de son vrai nom Jehan Tabourot, chanoine de Langres, a qui nous devons tous ces excellents renseignements: Il fault presupposer que le danceur tenant la damoiselle par la main faict la reverence lorsque les joueurs d'instruments commencent a sonner, laquelle reverence faicte, se range en une contenance belle et decente. Pour faire la reverence, vous tiendres le pied gaulche a terre, et pliant le jarret de la jambe droicte porteres la pointe de l' artoil (orteil) de la semelle droicte derriere ledict pied gaulche, ostant vostre bonnet ou chappeau et saluant vostre damoiselle et la compagnie. Apres que la reverence est ainsi faicte, redresseres le corps, et, recouvrant vostre teste, retireres vostre dict pied droict et vous mettres et poseres les deux pieds joincts, que nous entendons estre contenance decente. Et tout ainsi qu'il estmalseant a une damoiselle d'abvoirunecontenance "hommace", aussi doit i'homme eviter des "gestes muliebres" (feminins): ce que vous pouves apercevoir aux reverences, car a les faire les hommes portent brusquement le pied croise en derriere et les damoiselles plient les deux genoulx doulcement et se relevent de mesme. Et Thoinot ajoute qu'il y a plusieurs manieres d'assiettes, c'est-a-dire les cinq pas, "par les meslanges desquelles on bastit les diversitez des passaiges". Il est vrai que les pas de la Gaillarde etaient tres nombreux, ainsi que les airs des chansons que l'on distinguait par leurs titres ou les premieres paroles, car nous savons qu'on les chantait en dansant. Thoinot en dessine plusieurs. Il nous donne, par exemple, la silhouette d'une Gaillarde milanaise: L'assiette se decomposait ainsi: pied en l'air droit, puis le gauche, et grue droite; pied en l'air gauche, puis le droit, grue gauche; unsaut majeur et une posture font les cinq pas; puis le danseur fait le revers, c'est-a-dire qu'il repete ces mouvements en sens contraire et le tout en deux mesures ternaires. La Gaillarde Si je t'aime ou non comportait pour mouvements: 1 pieds joints et grue droite; 2 pieds joints et grue gauche; 3 saut majeur avec cabriole; 4 et 5 posture gauche, le revers, etc. La grue, ou coup de pied, quand l'un des danceurs gette l'un des pieds pour soustenir le corps etil esleve l'aultre en l'air en devant comme s'il vouloit donner un coup de pied a quelcun. Quelquefois ceste eslevation de pied ne se faict que peu hors de terre et ne s'avance que peu ou point en devant; au contraire, dans le Tourdion , ce mouvement se fera esleve et hardiment. Le ru de vache , mouvement contraire a la grue, se faict quand le danceur, pour soutenir son corps, se gette sur un pied et esleve l'aultre pied en derrier, et tel mouvement est nomme ruade . Si l'un des pieds est esleve a coustiere de l'aultre et non en devant comme la grue, ni en derrier comme la ruade, ce mouvement s'appelle ru de vache . parce que les vaches ruent de ceste mode a couste et non derrier comme les chevaux. Ce mouvement assez bizarre du ru de vache avait ses partisans et ses adeptes enflammes. Tel danseur repute etait cite pour son ru de vache aussi bien que, comme seigneur et cavalier, pour sa superbe prestance a cheval ou sous les armes. Thoinot ecrit encore - et c'est une preuve du succes de la GailIarde au temps de Henri III: Il est tant de Gaillardes par escript que il ne say laquelle choisir pour commencer et y prendre pie. Du commencement que il appris a daser, notre maistre a Poitiers en sonnait une qu'il nommait la Traditore my fa morire . Il cite ensuite les gaillardes nommees la Anthoinette , la Si iayme ou non , la Milanaise , la Fatigue , la Iaymerais mieux mourir seulette , l' Ennui qui me tourmente . Quant a la theorie de la Gaillarde appliquee notre a epoque, la voici: Le pas de la Gaillarde se fait en avant, en arriere et de cote. Le pas en avant se fait ayant le pied gauche devant a la quatrieme position et le corps pose sur le talon du pied droit leve; de la on plie surle pied gauche, la jambe droite s'eleve et on se releve pour sauter. La jambe gauche ensuite se croise devant a la troisieme position, en retombant de ce saut sur les deux pieds, les genoux etant tendus. Cette jambe qui a croise devant se porte devant a la quatrieme position. On laisse poser le corps dessus en s'elevant en meme temps; par ce moyen on attire la jambe gauche derriere la droite. et, a peine la touche-t-elle, que le pied se pose a terre et que le corps, se portant dessus, fait plier le genou gauche par son poids, ce qui force la jambe gauche a se lever. Dans ce meme moment. le genou gauche qui est plie, en voulant s'etendre. renvoie le corps sur la gauche qui se pose a terre en faisant un saut que l'on appelle chasse-jete. Mais, en se laissant tomber sur le pied droit, la jambe gauche se leve et le corps etant dans son equilibre, entieremnt pose sur le pied droit, l'on peut en faire autant du pied gauche. Ce pas serait aussi de cote en allant sur une meme ligne. Ayant le corps pose sur le pied gauche, vous pliez et vous vous elevez en sautant et en assemblant le pied droit aupres du gauche, en meme temps que vous portez le pied droit a la seconde position en vous devant dessus pour faire votre pas tombe. Cela constitue la seconde partie dont la Gaillarde est composee. LA VOLTE La Volte est une danse du moyen age qui, parait-il, nous vient d'Italie, puisque les Italiens en disent encore: La traditore mi fa morire , titre d'une Gaillarde que vient de nous citer Thoinot-Arbeau. C'est, en effet, une sorte de Gaillarde, avec laquelle, d'ailleurs, elle s'est fondue, ainsi que nous l'avons dit, et il est incontestable que c'est de cette Dansetournante que nous vient notre Valse, qui est donc d'origine itatienne et provencale, ce quidonne absolument tort aux ecrivains qui ont pretendu jusqu'ici que la Volte etait de source allemande. D'ailleurs, le Dictionnaire de Trevoux , document irrefutable, le dit expressement en ces termes: "La Volte, danse dans laquelle l'homme fait tourner plusieurs fois sa dame et lui aide a faire un saut ou une cabriole en l'air. Duorum in gyrum saltalio . C'est une espece de Gaillarde qui se dansait commele Tourdion , par une mesure ternaire et en tournant le corps." Donc la Volte est tout simplemeut notre premiere Valse a trois temps, et si quelquefois les danseurs la detournent en la dansant de droite a gauche au lieu de gauche a droite, ce changement de direction n'a d'autre raison que le danger que les valseurs, et surtout les valseuses, ont de s'etourdir et de tomber, souvent de la facon la plus malheureuse pour ces dernieres, en tournant longtemps sur le meme cote. La Volte fut, en son temps, la Danse preferee des jeunes seigneurs, et les dames que la nature avaient favorisees du cote des jambes, a une epoque ou aucune d'elles ne "portait la culotte," la cherissaient et la pratiquaient tout particulierement, pouvant montrer tout a leur aise leurs tibias ornes de jolis mollets. De leur cote, les bons volteurs, ou valseurs puisque c'est tout comme, prouvaient que non seulement ils avaient du talent dans leur art, mais qu'encore il leur fallait etre de taille a enlever une femme comme une plume, a la force du biceps, et la tenir a bras tendus. La mesure de la Volte etait ternaire et lerythme par temps etait binaire. La designation technique du pas etait un saut majeur, pieds joints, pause. Mais cette partie serait peu accessible aux profanes et, d'ailleurs, ce n'est pas de technique , mais bien de theorie et de pratique que nous avons a parler. Voici donc, en langage clair, la theorie de la Volte: la mettre en pratique est affaire au danseur et nous aurons d'ailleurs encore a insister sur ce passage de notre livre quand nous en serons a la Valse. D'abord, le danseur fait face aux assistants; puis, 1 er mouvement: saut sur le pied gauche, en tournant, de maniere a presenter l'epaule gauche; 2 e mouvement: saut sur le pied droit, tournant le dos; 3 e mouvement: saut majeur a pieds joints et montrant l'epaule droite. En recommencant cette manoeuvre, a partir de la derniere position, le danseur arrive a presenter le dos. En repetant une troisieme fois les mouvements, il se retrouve a la premiere position, presentant l'epaule gauche, soit un temps en avance sur la position du depart; s'il execute une quatrieme fois la serie des pas, il se trouvera en avance d'un temps sur la fin de la premiere serie, alors qu'il presentait l'epaule droite; il se retrouvera donc faisant face aux assistants et a pieds joints. Dans ces quatre series de mouvements, le danseur aura tourne completement deux fois sur lui-meme; cela presente une tache assez difficile, surtout si la cadence de la musique est precipitee; mais pour la danseuse, plus encore que pour le danseur, le role etait penible. En effet, n'occupant pas le point central de l'action ou etait le cavalier, elle avait a faire beaucoup plus de chemin que lui. Voici maintenant comment s'operait le depart: Le couple faisait cinq pas a droite, puis autant a gauche pour saluer, la danseuse occupant le cote droit du cavalier. Le danseur mettait alors la dame a gauche en passant a sa droite et celle-ci n'avait consequemment qu'a se laisser conduire. Le danseur lui jetair alors le bras gauche autour de la taille, la serrait un peu haut, de facon a faire porter son poids sur sa cuisse. Il placait sa main droite au bas du torse de la dame, sous le corset, enlevait son fardeau, poussant en avant avec la cuisse sur laquelle la danseuse etait assise, et il faisait les mouvements de la volte, pendant que la dame, pour alder son cavalier, lui jetait le bras droit autour du cou, retenant ses jupes de la main gauche. On faisait ainsi plusieurs tours de volte apres lesquels les danseurs etaient tout naturellement fort etourdis, ce a quoi on remediait, ainsi que nous l'avons dit, en voltant tantot a droite et tantot a gauche. La serie des mouvements s'accomplissait en quatre mesures: 1 tourner devant la danseuse; 2 la saisir, la serrer, passer la main sous le busc du corset; 3 et 4 tourner selon l'indication, en faisant un tour et demi sur soi-meme et en poussant - comme le dit Thoinot-Arbeau, avec le langage tres libre de son temps:-" la damoiselle sous la f " Il faut inevitablement, pour ces Danses de nos ancetres, surtout quand elles ont l'importance de la Volte , qui est devenue la Valse , il faut, disonsnous, forcement, que l'ecrivain emprunte aux temoins du temps les documents dont il a besoin pour l'edification de ses lecteurs qui n'ont pas pu s'instruire a ces sources. Voila pourquoi Thoinot-Arbeau nous est encore ici d'un precieux secours. Nous tenons, d'ailleurs, a lui laisser sa verve si gauloise, que diminuerait toute traduction et qui est, cette fois, assez comprehensible a l'original. Voici comment s'exprime l'erudit chanoine de Langres: 8. La Volte est une espece de Gaillarde familiere aux Provencaux, laquelle se danse comme le Tourdion, par mesure ternaire. Les mouvements et pas de ceste dace se font en tornat le corps, et consistant en deux pas, un soupit pour le sault maieur et une assiette de pies ioncts (joints), et enfin deux soupirs et une pause. Pour entedre ce que debsuz, soiez par ypothese de front devant moy a pies ioncts; faictes pour le premier pas un plie en l'air assez court en saultat sur vostre pie gaulche, et, en ce faisat, me monstrerez vostre doz. Puis, faites le sault maieur en tornat vostre corps, et tombez a pies ioncts; quoi faisat me monstrerez vostre epaule droicte. Ainsi aurez accompli le premier tour. Apres ce premier tour qui est de trois quartiers de corps, vous feres au second tour un plie en l'air pour le premier pas assez court comme auparavant en saultat sur vostre pie gaulche, et en ce faisat me monstrerez vostre estomac; puis feres le deuxieme pas assez long sur vostre pie droict sans saulter, et ce faisat me monstrerez vostre espaule gaulche; puis feres le sault maieur en tornat vostre corps et tomberes en pies ioncts, quoy faisat me monstrerez le doz. Pour le troisieme tour et cadance feres plie en l'air pour le premier pas assez court en saultat sur vostre pie gaulche et en ce faisat me monstrerez le coste droict. Puis feres le deuxieme pas assez long sur vostre pie droict, sans saulter, en ce faisat me monstrerez l'estomac. Puis feres le sault maieur en tornat vostre corps et tomberes les pies ioncts, quoy faisat me monstrerez vostre espaule gaulche. Pour le quatrieme tour et cadance, feres pie en l'air pour le premier pas assez court en saultant sur vostre pie gaulche, et ce faisat me monstrerez vostre doz; puis feres le deuxieme pas assez long sur le pie droict sans saulter, ce faisat me monstrerez l'espaule droicte. Puis feres le sault maieur en tornat vostre corps et tomberes les pies ioncts, quoy faisat me monstrerez l'estomac, comme vous estiez plante au commencement. Quad voldrez torner, laisses libre la main gaulche de la demoiselle et gettes vostre bras gaulche sur son doz en la prenat et serrat de vostre main gaulche par le faulx du corps au debsuz de la hanche droicte, et en mesme instant getteres vostre main droicte au debsoubz de son busc pour l'aider a saulter quad la pousserez devant vous avec vostre cuisse gaulche. Elle, de sa part, mestra sa main droicte sur vostre doz ou sur vostre collet, et mestra la main gaulche sur sa cuisse pour tenir ferme sa cotte ou sa robe, afin que, cueillant le vent, elle ne monstre sa chemise ou sa cuisse nue. Ce faict, vous feres par ensemble les tours de la volte comme ci-debsuz a ete dict, et, apres avoir tournoye par tant de cadances qu'il vous plaira, restiruefez la damoiselle en sa place ou elle sentira (quelque bonne contenance qu'elle face) son cerveau esbranle, plain de vertiges, de tournoyements de teste, et vous n'en aulrez peult-etre pas moins. le vous laisse a penset si c'est chose bien seante a une ieune fille de faire grads pas et ouverture de iambes, et si en ceste volte l'honneur et la sante n'y sont point hasardez et interessez, ie vous en dis mon opinion. Il est indeniable que de cette theorie de la Volte si minutieusement detaillee il y a plus de trois cents ans, il resulte que la Volte du moyen age et la Valse sont absolument identiques dans les plus petits details de la theorie. La Volte reservait souvent a ceux qui la dansaient, ainsi qu'aux assistants, des spectacles assez inattendus sur lesquels les chroniques du temps fourmillent, mais ou nous ne pouvons insister ici. Un tableau du musee de Rennes represente un gentilhomme et une demoiselle en grand costume dansant une Volte. Ceux qui ne connaissent pas les details que nous venons de discretement donner sur cette danse sont tres surpris, assurement, en regardant cette toile, de la maniere bien risquee dont le danseur place sa main droite pour enlever sa danseuse. La fameuse Margot, premieres amours legitimes de Henri IV, dansait admirablement la Volte. Ronsard en parle a propos du bal de ses noces, et, la personnifiant dans la Charite, il dit d'elle: Comme une femme elle ne marchait pas, Mais en roulant divinement le pas, D'un pied glissant coulait a la cadence. Le Roy dancant la volte provencalle, Faisoit sauter la Charite, sa soeur: Elle, suivant d'une grande douceur, A bonds legers volait parmy la salle. Ici se place une anecdote qui prouve a quel point, dans la Volte, danseurs et danseuses devaient developper une somme de force si considerable qu'ils suaient de telle facon qu'il leur fallait changer de linge plusieurs fois dans la soiree. Le fait est un peu scabreux, mais il touche de si pres a notre sujet que nous allons essayet d'en distraire nos lecteurs. Au bal donnee le 14 aout 1572, dix jours avant la Saint-Barthelemy, a l'occasion du double mariage du roi de Navarre avec Marguerite de Valois et du prince de Conde avec Marie de Cleves, celle-ci dansa tant et si bien la Volte que, toute en sueur, Catherine de Medicis l'emmena dans un cabinet de toilette pour la faire changer de chemise. Quelques instants apres, Henri III, alors duc d'Anjou, entra dans le cabinet pour reparer sa coiffure. Il suait aussi a grosses gouttes, et, trouvant par hasard un linge sur une chaise, il le prit et s'essuya le front avec Sans trop regarder ce que c'etait. Mais on etait au temps des sortileges, des superstitions et autres stupidites magiques. De l'attouchement de la chemise de Marie de Cleves, il parait que naquit spontanement une passion violente dans le coeeur du duc d'Anjou et qu'il l'aurait certainement epousee si Marie n'etait morte subitement, empoisonnee, a-t-on dit. LA BASSE DANSE On donnait anciennement le nom de Basse Danse a toutes celles qui etaient executees terre a terre et sans sauter, tandis qu'on appelait "Danse par en haut" la Danse faite en sautant. Les Basses Danses etaient divisees en regulieres et en irregulieres. Chacune etait appropriee aux chansons ainsi denommees. Les musiciens d'alors composaient leurs chansons en seize mesures; ils en mettaient trente-deux pour le commencement et, pour la mediation, ils en mettaient seize. Dans la Basse Danse commune et reguliere il y avait quatre-vingts mesures, mais si la chanson passait ce chiffre, la Basse Danse jouee par celle-ci etait appelee irreguliere. La mesure et le rythme des Basses Danses etaient ternaires; la flute et le tambourin formsient l'orchestre, et enfin la Basse Danse se divisait en: la Reverence , le Branle , les Passes et le Tourdion . Celui-ci etait independant. La Basse Danse etait executee sur une mesure en trois temps composee d'une minime blanche et de quatre noires. Quant a la theorie, la voici, toujours d'apres Thoinot-Arbeau; mais, en nous efforcant de mettre son texte en francais, incomprehensible qu'il est ici. En premier lieu, quand vous serez entre au lieu ou la compagnie est preparee pour la danse, vous choisirez quelque honnete demoiselle, telle que bon vous semblera, et, otant votre chapeau ou votre bonnet de votre main gauche, vous lui tendrez la main droite pour la mener danset et alors vous la conduirez au bout de la salle, a la vue de chacun, et vous avertirez les joueurs d'instruments a sonner une basse danse. Le premier mouvement est la reverence, le deuxieme est le branle et la troisieme est le double; le cinquieme est la reprise. Les Basses Danses se composaient aussi de trois parties: la premiere, Basse Danse proprement dite; la seconde, le retour a la Basse Danse, et la la troisieme le Tourdion , que nous allons voir. Toutes portaient, comme nous l'avons dit, des noms en rapport avec les chansons, telles que la Confortez-moi , la Patience , la Toute Frelore . La Reverence se decomposait ainsi: 1 Le premier geste et mouvement tenait quatre battements de tambourin qui accompagnaient quatre mesures de la chanson que sonnait ta flute. Elle commencait du pied droit, ayant ainsi pour le danseur le moyen de tournet le corps et la face vers la dame et de lui jeter un gracieux regard; 2 le branle se faisait en quatre battements de tambourin, en tenant les pieds joints, remuant le corps doucement du cote gauche pour la premiere mesure; puis du cote droit, en regardant les assistants modestement pour la deuxieme mesure; puis encore du cote gauche pour la troisieme et du cote droit pour la quatrieme, en regardant sa danseuse; 3 deux simples suivaient le branle: marcher en avant du pied gauche pour la premiere mesure; puis mettre le pied droit a cote du pied gauche pour la deuxieme; avancer le pied droit pour la troisieme, et a la quatrieme mesure joindre le pied gauche au droit pour que le mouvement des deux simples soit parfait. Il faut bien se garder, a cette figure, de faire des avances de pied trop grandes; 4 le double se fait ensuite en quatre mesures et battements de tambourin. Sur la premiere il faut avancer le pied gauche; sur la deuxieme, il faut avancer le pied droit; sur la troisieme encore avancer le pied gauche et sur la quatrieme il faut joindre le pied droit avec le gauche. 5 Ordinairement, la reprise precede le branle et quelquefois le double et tient quatre mesures aussi bien que les autres mouvements. Apres le retour de la Basse Danse, on peut commencer celle du Tourdion qui est aussi en mesure ternaire, mais plus legere et plus pressee. Peu a peu, les Basses Danses devinrent communes, le bon ton les negligeant tous les jours davantage, leur preferant les Branles , la Pavane , la Gaillarde , la Courante et surtout la Volte . LE TOURDION Le Tourdion etait une sorte de Gaillarde, meme assez semblable a elle, sinon qu'il se dansair par bas et terre a terre, tres legerement, et que la Gaillarde consistait a s'elever de terre. Il se dansait ordinairement apres la Basse Danse , y faisant diversion par une allure plus vive, un rythme plus cadence. C'etait, en un mot, une sorte d'autre mouvement qui consistait en pas differents et en une autre cadence. En voici la theorie: Les assiettes de pieds, c'est-a-dire les pas, sont les cinq indiques dans la Basse Danse , savoir: avancer le pied gauche, le pied droit joindre le gauche; avancer le pied droit, puis joindre le pied gauche au droit; ensuite, saut moyen et posture gauche en cadence pour la premiere mesure; pour la deuxieme, on fait le revers; c'est repeter les memes mouvements en sens contraire. Et Thoinot Arbeau donne ici ce conseil: Et ainsi continuez tant que le joueur d'instrument continuera de jouer, de permuter et tombet reciproquement en cadence. En dancant, on tient toujours la damoiselle par la main, et qui danceroit ledict tourdion trop rudement en donneroit trop de peines et de sargots a ladicte damoiselle. Apres que le joueur d'instrument a fini le tourdion, il fault faire une reverence salutatoire pour prendre conge de la damoiselle et la faut doulcement restituer en la place ou l'aves prinse, en la remerciant de l'honneur qu'elle vous a faict. 9 LA COURANTE La Courante est ainsi nommee a cause des allees et venues dont elle est remplie. En voici la theorie: Elle se fait d'un temps, d'un pas, d'un balancement et d'un coupe. On la danse aussi avec plusieurs autres pas. Autrefois, ces pas on les sautait; c'etait en quoi elledifferait des Basses Danses et de la pavane. Il y a des courantes simples et des courantes figurees qui se dansent a deux. Cette Danse est grave, inspiree d'un air de noblesse. Louis XIV la preferait a toutes les autres et la dansait mieux que personne. Son pas est nomme temps parce qu'il est renferme dans un seul mouvement et qu'il tient la meme valeur que l'on emploie a faire un autre pas compose de plusieurs mouvements. On le fait du pied droit, ayant le pied gauche devant, le corps pose dessus et le pied droit derriere, a la qutrieme position, le talon leve, pret a partir; puis on plie en ouvrant le pied droit a cote, et, lorsqu'on est eleve et les genoux etendus, on glisse le pied droit jusqu'a la quatrieme position et le corps se porte dessus entierement; mais a mesure que le pied droit se glisse devant, le genou gauche se detend et le talon se leve, ce qui renvoie avec facilite le corps sur le pied droit, et, en meme temps, on s'eleve sur la pointe, ensuite on baisse le talon, appuyant tout le pied a terre, ce qui termine le pas de courante . It s'y fait aussi des pas qui s'appellent seulement temps , mais qui ne doivent pas etre confondus avec ceux-ci, quoique leurs premiers mouvements se prennent de meme, mais ils ne se finissent pas comme les autres. Ce temps est plie et leve, et l'on porte le pied a cote sans le glisser, ce qui constitue la difference de l'un avec l'autre. La Courante etait connue des le moyen age; elle faisait partie des Danses basses, elle etait donc lente et glissee terre a terre. Elle etait ordinairement executee par un couple seul sur une mesure binaire et lente. C'etait la Danse preferee des grands seigneurs, qui y trouvaient l'occasion de faire valoir, dans des glissades marchees lentement, une tenue fiere mais trop gourmee, une facon de porter le buste et de dresser la tete qui devenait ridicule a force d'etre trop prononcee. Si, au XVI e siecle, la Courante etait une danse grave, c'etait aussi une des plus anciennes Danses dites figurees , et Thoinot-Arbeau nous en decrit une action de ballet qui lui servait d'ouverture: Ils dressoient sur la Courante une forme de jeu et ballet; car trois jeunes hommes choisissaient trois jeunes filles, et, s'estant unis en renc (rang), le premier danseur avec sa damoiselle la menoit enfin sister (se placer) a l'aultre bout de la salle et retournoit seul avec ses compaignons. Le deuxieme en faisoit de meme, puis le troisieme, et quand le troisieme estoit de retour, le premier alloit en gambadant et faisant plusieurs mimes et contenances d'amoureux, requerir sa damoiselle, laquelle lui faisoit reffus de la main, ou luy tournoit le dos, quoi voyant le jeune homme s'en retornoit en sa place faisant contenance d'etre desespere; les deux aultres en faisoient autant. Enfin, ils alloient tous trois ensemble requerir lesdites damoiselles, chacun la sienne en mettant le genoil (genou) en terre et demandant merci les mains joinctes; lors, les dictes damoiselles se rendoient entre leurs bras et dancoient la dicte Courante pesle mesle. La Courante se dancoit par mesure binaire legiere consistant de deux simples et un double couste gaulche et aultant couste droict, en marchant toujours en avant ou de couste, et quelquefois en retrogradant, selon qu'il plaist au danceur; et notteres qu'il fault saulter le pas de la Courante. Pour faire donc un simple a gaulche, vous saulteres sur le pied droict en tombant a pieds oincts pour le deuxieme pas, ainsi sera accomply le simple a gaulche; autant en feres a revers pour le simple a droicte. Pour le double a gaulche, saulteres sur le pied droict en asseant le pied gaulche comme ci-dessus; aultant en feres a fevers pour les deux simples et double a droicte. La Courante, simple et figuree, malgre son allure tres vive, avait un caractere de distinction qui la fit de plus en plus reserver pour les grands festins, les receptions de la cour et les fetes du monde elegant. Elle eut la vogue sous les regnes de Henri II, Charles IX et Henri III. Louis XIII, ce roi pourtant taciturne, la dansalt souvent avec les dames du Louvre et nous avons vu que Louis XIV y excellait. Pecourt, le celebre danseur, tous les matins lui donnait des lecons de Courante. M me de Sevigne la dansait aux fetes des Etats de Bretagne et Moliere se plaignait que Lulli, le tres chef, n'eut point vusa Courante . Elle commencait par des reverences; apres quoi le danseur et la danseuse decrivaient un pas de Courante, une figure reglee qui formait une sorte d'ellipse allongee. Ce pas se composait de deux parties: la premiere consistait a faire un plie releve en meme temps qu'on ramenait le pied de derriere a la quatrieme position en avant par un pas glisse, qui est passer doucement le pied devant soi en touchant legerement le parquet; le deuxieme consistait en un demi-jete d'un pied et un coupe de l'autre pied. La Courante etait donc plutot une marche pleine de grace et de belles attitudes qu'une Danse proprement dite, puisqu'on ne s'enlevait pas de terre. LES BRANLES Le Branle est une Danse par laquelle commencent tous les bals. Plusieurs personnes dansent en rond en se tenant par la main et en se dormant un branle continuel et concerte avec des pas convenables selon la difference des airs que l'on joue. Les Branles consistent en trois pas et un pied-joint qui se font en quatre mesures, ou coup d'archet, qu'on appelair autrefois battements de tambourin . Quand ils sont repetes deux fois, ce sont des Branles doubles , que l'on doit danser le plus pesamment possible. On les appelle aussi Communs . Au commencement, on danse des Branles simpes , danses comme les premiers, mais par des personnes d'un age et d'un rang respectables, puis le Branle gai , par deux mesures ternaires, pour les jeunes maries, et ainsi appele parce qu'on a toujours un pied en l'air. Il y a les Branles du Haut-Barrois, laisses aux femmes de chambre, aux laquais et aux masques; du Monflier-en-Der, du Hainaut, d'Avignon; ceux du Poitou, cites dans les contes de Chalieres, qui se dansent par mesure ternaire, en allant toujours a gauche, et dans lesquels on multipile les decoupements pour simuler les Branles d'Ecosse et de Bretagne; le Branle des Lavandieres , ou les danseurs cadencent leurs pas en frappant dans leurs mains, pour imiter le bruit des battoirs "de celles qui lavent les buees sur la riviere de Seyne , a Paris". Il y a aussi les Branles des pois , de l' official , de la haie , des ermites , ou l'on se salue a la facon des religieux, le Branle des Sabots , ou une mere Folie precede trois Fous par lesquels tous ses gestes, sauts et pas sont fidelement reproduits; le Branle du Flambeau , ou du Chandelier , ou de la Torche , ou le cavalier offre un chandelier a la dame qu'il desire inviter; celle-ci remet, apres la Danse, le flambeau a une autre dame et ainsi de suite. C'est ce Branle que Marguerite de Valois dansair avec le duc d'Alencon, comme elle parlait de celui de Bourgogne et de Gascogne dans sa vingt-hui-tieme nouvelle. Toutes ces Danses s'executent avec des chansons connues de tous les danseurs. Le nombre de ceux-ci est indefini et l'on appelle Branle de Sortie la reunion de tous les danseurs et de toutes les danseuses qui se tiennent par la main et tournent ensemble. Le Branle est probablement la Danse qui a laisse dans nos airs populaires les traces les plus marquantes. Elle se composait de pas tres nombreux et tres divers, mais tous se distinguaient par ce que l'on avait appele le ru de vache , expression assez triviale, mais qui rendait bien ce qu'elle voulait dire puisque ce mouvement n'etait autre que celui que les vaches donnent a leurs jambes de derriere en les jetant en arriere. D'ailleurs, lancer galamment et adroitement le ru de vache etait, comme nous l'avons dit, pour un danseur honneur si grand que pour un grand seigneur avoir belle attitude a cheval. Les Branles etaient, en general, composes de plusieurs danses; mais il y avait un Branle proprement dit: le Branle double . Celui-ci consistait en un petit mouvement du corps a droite et a gauche, sans bouger de place; il etait danse de cote, d'abord a droite, puis a gauche. On faisait un pas pour prendre du champ et l'on recommencait. Dans les fetes, sur les places publiques comme dans les salons, les musiciens ouvraient toujours la danse par un Branle, double ou commun. Tout le monde y prenait part, les vieillards aussi bien que les jeunes gens; reunissant ainsi tous les ages. Cette Danse etait evidemment des plus animees. Les danseurs se placaient soit a la file, soit en rond et se tenant par la main. Le double, a droite, etait plus serre que celui de gauche; de facon que l'on gagnait a chaque fois de ce cote en tournant peu a peu. A la septieme mesure, on faisait un pied en l'air droit et un pied en l'air gauche pour le double et pour avancer: c'etait le ru de vache . Les plus adroits danseurs multipliaient les pas, les rendaient plus difficiles a leur volonte; ceux qui avaient moins souci de faire bien ou les danseurs d'un certain age se contentaient de les marquer legerement. Bref, chacun agissait au gre de son gout. LA GAVOTTE Dans les Gavottes du moyen age, ou "recueil et ramassis de plusieurs Branles doubles", dit un vieil auteur, il etait d'usage, quand les danseurs avaient execute les passages tires des Gaillardes , qu'un de leurs couples s'ecartat, puis fit seul quelques nouveaux passages, apres lesquels le jeune homme venait embrasser toutes les demoiselles et sa danseuse tous les jeunes hommes. II reprenait ensuite son rang. Tous les autres couples l'imitaient successivement. Quelquefois, seul, le chef de la fete embrassait; alors, sa danseuse offrait, pour terminer, un chapelet ou un bouquet au danseur qui devait payer les musiciens et avoir la royaute de la danse dans la prochaine reunion. A son origine, la Gavotte etait donc une sorte de Branle auquel "il ne fault point enlever en l'air la damoiselle, comme dans d'aultres branles, seullement il fault la baiser, en faisant soubz mesure binaire plusieurs petits saults". Le pas de la Gavotte differe du pas naturel en ce qu'on sautille sur le pied qui est a terre et qu'en meme temps l'autre pied tend sa pointe vers le sol, ce qui est signe que l'on danse et que l'on ne marche pas seulement. Cette Danse a pris naissance, dit-on, chez les Gavots, nom donne a des paysans des 9. environs de Gap. Elle est dansee par deux couples se faisant vis-a-vis; elle peut aussi etre dansee par quatre couples places comme pour le quadrille. Chaque cavalier, prenant la main gauche de sa dame dans sa main droite, avance avec sa dame par un jete du pied gauche, un assemble le pied droit et un changement de pied, et un assemble le pied droit devant. Il recule a sa place avec elle, par un jete du pied droit en arriere, un jete du pied gauche, un jete du pied droit et un assemble, le pied droit devant. Chaque cavalier, par deux chasses ouverts et trois changements de pied, passe derriere sa danseuse et se place a sa droite; en meme temps, la dame, par deux chasses ouverts et trois changements de pieds, passe devant son cavalier et se place a sa gauche. Double chasse ouvert et trois changements de pieds en sens inverse pour revenir chacun a sa place. A la deuxieme reprise, chaque cavalier partant sur sa gauche et decrivant un demi-cercle, vient se placer en face de sa dame par huit jetes en avant; ensuite il recule par sept jetes en arriere et un assemble, puis, le cavalier et la dame de chaque couple s'avancent l'un vers l'autre par quatre pas marches, et, se donnant la main droite, executent deux pas; se donnant la main gauche ils executent encore deux pas de zephyr: ils se redonnent la main droite en faisant deux pas de zephyr, et la main gauche en faisant deux pas de zephyr; puis ils font un tour de main droite en executant huit pas de zephyr, afin de regagner leurs places respectives. A la troisieme reprise, chaque cavalier tenant la main gauche de sa dame dans sa main droite, avance par un jete, un assemble, un changement de pieds et marque un temps d'arret. Il recule a sa place avec la dame vis-a-vis par trois jetes en arriere et un assemble. A la quatrieme reprise, les deux couples partant sur leur droite decrivent un grand cercle par des pas de zephyr et viennent se placer l'un en face de l'autre au centre. Pendant ce mouvement, les deux cavaliers ont du changer deux fois de dames. Chaque couple recule a sa place par trois jetes en arriere et un assemble. Voici encore deux Gavottes selon la theorie du dernier genre de cette danse. Nous les devons a la plume autorisee de M. Giraudet. L'une est dansee par un ou plusieurs danseurs, l'autre par un seul. La premiere est ainsi decrite: I re figure : Jete en avant et en arriere, entrechat et jete en avant et en arriere. Jete en avant, brise du pied gauche devant le pied droit, ecart, entrechat, jete en arriere; brise du pied gauche devant le pied droit, assemble, ecart, entrechat et jete en avant et en arriere. - Balance : Jete en tournant quatre fois, pique, changement de talons; ouvrir l'equerre, assemble et entrechat. Repeter encore une fois les jetes en tournant et les piques. - 2 e figure : Jete du pied droit et du pied gauche en avant, trois changements de talons; jete en arriere du pied gauche et du pied droit, trois changements de pieds (repeter encore les pas ci-dessus). Chasse ouvert en avant, glissade a droite, brise a droite, glissade a gauche, brise a gauche, entrechat.- Balance : Contretemps simple quatre fois, ailes de pigeon, entrechat et balance.- 3 e figure : Quatre pas russes en avant, quatre pirouettes volantes; deux pas russes en avant, quatre fois bourre en arriere, assemble pas russe et bourre.- Balance : Mouchete du pied droit devant le pied gauche, un rond de jambe, glisser le pied droit sur le cote, trois changements de pieds, puis du pied gauche. Repeter une fois les ailes de pigeon, entrechat, promenade en sept ballonnes, jete, ecart, entrechat et attitude pour finir. La seconde de ces Gavottes, a un seul danseur, tient dans cette theorie: I er pas : Deux jetes en avant, entrechat, deux jetes en arriere, entrechat; jete, brise, ecart, entrechat; deux emboites en arriere, assemble et entrechat. - I er balance : Sauter sur la jambe droite, trois emouchetes et balancer lentement quatre fois. - 2 e balance : Emoucheter sur les quatre faces. - 2 e pas : Deux jetes, changements de pieds, deux coups d'ailes de pigeon coupees, pas francais trompe, brise, emouchete, entrechat, deux sissonnes a droite et a gauche et entrechat. - I er balance : Demi-terre a terre et sissonnes deux fois. - 2 e balance : Bourre a droite et a gauche. - 3 e pas : Pas russe en avant, pas bourre en arriere, brise (refaire une deuxieme fois); pas russe et deux pirouettes volantes (repeter une seconde fois). - Balance : Echappe, deux coups d'ailes de pigeon de chaque jambe, un demi-tour en emouchetant sur le cote (lentement). Trois emouchetes et promenade en ballonnes. Au temps de sa splendeur, la Gavotte etait precedee d'un Menuet d'introduction fait avec la premiere reprise de celui de la cour et que deux danseurs interpretaient. C'etait la reine Marie Antoinette qui avait remis cette Danse a la mode des salons du grand monde alors qu'elle n'etait plus guere executee qu'au theatre par des danseurs professionnels. La jeune fille de Marie-Therese avait un gout privilegie pour le Menuet et elle avait pris en faveur celui que Gretry, dans son Cephise et Procris , avait compose et accompagne d'une Gavotte. A cette epoque, dit M. Desrat, elle etait dansee sur un mode leger a 2/4 et sur un air special dont la musique notait chaque pas, representant ainsi un libretto tel qu'un petit ballet a deux personnages. Commencant ensemble, le danseur et la danseuse avancaient en se donnant la main et reculaient, puis se separaient sur les cotes, l'un a droite et l'autre a gauche; tous deux se rappprochaient. Le cavalier quittait ensuite sa dame en decrivant un grand demi-cercle sur sa gauche et venait se placer en face de sa dame. L'un et l'autre s'avancaient et faisaient un balance en se donnant quatre fois les mains droites et gauches et reculaient ensuite en s'eloignant l'un de l'autre. Le cavalier s'avancait alors seul et faisait un solo auquel sa danseuse repondait par un autre. Dans cette partie, le danseur et sa dame cherchaient a faire les pas les plus elegants, les plus gracieux. Le cavalier finissait le plus souvent par une attitude pliee devant la dame, attitude qu'il avait commencee par une pirouette. Le danseur, allant apres se placer a l'angle droit du salon, avancait seul jusqu'a l'autre extremite et en ligne droite devant lui, puis il revenait en diagonale se placer a l'angle gauche. La figure de cette ligne devait etre faite d'autant plus vivement qu'elle signifiait une fuite. La dame, allant se placer a l'angle gauche, executait les memes mouvements et revenait par consequent se placer a l'angle droit. Tous les deux recommencaient ensemble la meme figure avec un chasse-croise intercale, de deux en deux mesures, a droite et a gauche, puis a gauche et a droite, et faisaient la fugue ensemble en passant l'un devant l'autre. Etant places l'un devant l'autre ils avancaient et tournaient en se poursuivant. Au moment ou le danseur etait assez rapproche de sa danseuse, il lui donnait la main et tous deux reculaient a leurs places primitives. Dans toutes ces figures le cavalier et la dame rivalisaient de zele et d'ardeur, cherchant tous deux a developper le plus de talent, executant a qui mieux mieux les pas les plus recherches, les plus a la mode; les pas de basque, par exemple, de bourre, de zephyr, brises et glissades, etc., etc. Quant aux pas traditionnels de la Gavotte que composa Vestris, le fils du fameux Diou de la Danse , M. Desrat les a trouves dans les manuscrits de son pere et il nous les donne dans les termes suivants: Le cavalier et la dame, se donnant la main, s'avancent en faisant un grand jete devant, assemble, entrechat 5; ils reculent avec trois brises en arriere et un assemble. Par le chasse-croise a droite et a gauche: glissade, fouette, glissade, assemble, trois jetes battus en arriere et assemble. Les pas sont les memes pour le cavalier et pour la dame. Avant le solo, pour changer de place, le cavalier fait seize pas de zephyr, sept brises en arriere et un assemble en reculant pour faire, en finissant, face a sa dame; elle reste immobile pendant ce traverse de son cavalier. - Solo du cavalier : Deux pas de basque en avant, quatre pas de bourre en arriere, trois jetes en arriere en tournant, entrechat 4 et pirouette. Solo de la dame : Memes pas que pour le cavalier, mais la pirouette est remplacee par un entrechat 4. Balance: huit pas de zephyr, pour le cavalier et la dame, faits alternativement pied droit, pied gauche et en se touchant la main droite, la main gauche; ils terminent en s'eloignant l'un de l'autre par sept jetes battus en arriere et un assemble. Traverse en ligne droite: jete, assemble, entrechat 5 fait quatre fois en avant, suivis pour la diagonale de sept jetes en tournant et un assemble. Dans le second traverse, la dame fait les memes pas que le cavalier; souvent elle remplacait les sept jetes par huit pas de bourre courus sur les pointes. Pour le second traverse avec chasse-croise, cavalier et dame font ensemble, l'un et l'autre devant soi et en avancant: jete, assemble, entrechat 5 quatre fois; sur les cotes a droite pour l'un et a gauche pour l'autre, en passant devant et derriere, glissade, fouette, assemble, trois jetes en arriere, assemble; les memes, par un sens inverse. Pour le grand cercle et la pirouette finale, cavalier et dame font: grand jete devant, rond de jambe en l'air, saute, developpe, assemble. Au moment ou les danseurs se rencontrent et se donnent la main, ils reculent par huit grands jetes battus en arriere et assemble. Nous avons vu qu'au XVI e siecle, les pas de la Gavotte differaient totalement de ce qu'ils furent plus tard et que cette Danse avait commence d'abord a s'unir aux Branles que l'on delaissa dans la suite. Dans le principe, la cadence des pas suivait exactement la musique. Au temps de Louis XIV, c'etait le contraire; la Gavotte se dansait a contretemps et on la divisait en trois rythmes: le rythme tendre, le leger et l'ordinaire qui avait l'allure de la Contredanse que l'on dansait beaucoup a cette epoque. Le rythme leger etait le plus souvent employe dans ce que l'on appelait la Gavotte tendre , apres le premier motif et avant sa reprise. La cadence des pas n'etait pas facile a regler, car elle exigeait une grande virtuosite, beaucoup d'art, a cause de l'extreme variete des pas. Sous Louis XV, la Gavotte fut plutot employee au theatre, comme Danse d'action, elle etait donc, en ce temps, beaucoup moins utilisee dans les bals prives et dans les salons. Nous savons qu'elle eut sous Louis XVI une grande vogue. Sous le Directoire elle devint une Danse presque moderne, apres avoir prime presque toutes les Danses sous la Terreur; aujourd'hui, on n'en parle pour ainsi dire plus. LES RIGAUDONS Le Rigaudon fut invente, assure-t-on, par un maitre a denser provencal qui s'appelait Rigaud; quelques ecrivains assurent qu'il etait maitre des ballets d'Anne d'Autriche, Cette dense etait ecrite sur un mouvement gai et a deux temps legers. Elle etait ordinairement divisee en deux parties, le second rigaudon, mineur, servant de trio. Comme pas, il se faisait e la meme place, sans avancer ni reculer; on pliait les genoux et on se relevait en sautant. On voit quece n'etait pas bien difficile, meme en ajoutant qu'il ne fallait pas aller de cote quoique les jambes fissent des mouvements differents. L'air, tres vif et tres entrainant, divisait ses deux reprises de quatre en quatre mesures. Les Rigaudons ont beaucoup de ressemblance entre eux, surtout au point de vue de la musique. On en rencontre beaucoup dans les compositions de la premiere moitie du dernier siecle. Philidor en a fait un dans Ernelinde , qui est une piece de valeur, developpee de main de maitre, morceau avant-coureur des Gluck, Haydn et Mozart. Le Rigaudon se commence de la premiere position, ayant les deux pieds assembles; vous pliez les genoux egalement et vous vous relevez en sautant; en levant en meme temps la jambe droite qui s'ouvre a cote, et le genou etendu, vous la reposez du meme mouvement, aussi a la premiere position; mais, a peine posee, que la jambe gauche se leve, en s'ouvrant a cote, sans faire aucun mouvement du genou; ce n'est que la hanche qui agite la jambe et la brise tout de suite. Les deux pieds etant a terre, vous pliez et vous vous relevez en sautant et en tombant sur les deux pieds, ce qui termine ce pas. Il faut avoir grande attention, en faisant ce pas, que vos jambes soient bien etendues lorsque vous les levez, et, lorsque vous sautez, de retomber sur les deux pointes, les jambes tendues, ce qui fait paraitre plus leger. Ce pas se fait differemment en Provence et en Languedoc. Au lieu d'ouvrir les jambes a cote, les Provencaux les passent en devant en les croisant un peu. Ce pas n'a pas la meme grace, et, quand on le fait l'un devant l'autre il semble que l'on veuille donner un coup de pied a la personne avec qui l'on danse. LA PASSACAILLE La Passacaille est un mot qui vient de l'italien Passacaglia et qui signifie "vaudeville". Cet air commence en frappant trois temps lents et quatre mesures redoublees. C'est proprement une Chaconne ; toute la difference est que le mouvement en est ordinairement plus grave que celui de la Chaconne, le chant plus tendre et les expressions moins vives. Les Passacailles d' Armide et d' Isse sont encore celebres dans l'opera francais. Sous Louis XIV, c'eait une Danse a un seul personnage; trois vers de Boileau le demontrent surabondamment: De meme que Beauchamps, d'un brodequin chausse. Sous les habits d'un dieu dansait seul . a Versailles, En pas majestueux, la grave passacaille. Le mouvement de cette Danse etait de troisquatre: adagio maestoso . Cet encens, cette tenue empesee et compassee de ce danseur solitaire pouvait aller a la jalousie despotique et acariatre de la veuve du bossu Scarron, ainsi qu'aux seigneurs et aux jesuites de cette cour de puritains, cachant leur hypocrisie sous le manteau du courtisan ou la robe du pretre; mais ces benedictions d'occasion, ces airs de marcher sur des oeufs sous pretexte de "pas majestueux", toute cette ferblanterie de pacotille, cet etalage d'effronterie sous le masque, tout cela ne pouvait convenir aux jeunes roues de la Regence, aux delicats du Palais-Royal, aux amis de la si piquante duchesse de Berry, surtout au Regent et surtout a Dubois, ce cardinal d'alcoves et de coulisses, a qui il ne fallait promettre ni petits soupers, ni parties fines, ni entrevues discretes. Cela explique pourquoi, depuis la mort de Louis XIV, on ne trouve plus guere de veritables Passacailles . Hypermnestre est une des dernieres. Si, vers le milieu du XVIII e siecle, on rencontre encore quelques airs affubles de ce nom, ils ne le meritent plus, toute l'allure en etant metamorphosee. Tous les musiciens du temps, Devergne, Rebel, Garnier, ont fait de vains efforts pour essayer de ranimer un peu ces pauvres Passacailles: rien n'y fit. Brossard dit que la Passacaille etait une Chaconne dont les pas consistaient en temps largement glisses et en etendant les bras de cote; les genoux flechissaient lentement sur le premier temps, et, en meme temps, les bras etaient ouverts a droite et a gauche, c'est-a-dire eloignes des hanches, et sur les deux derniers temps on se relevait apres avoir degage un pied a droite ou a gauche; les bras reprenaient alors leur position naturelle le long du corps. Ce pas etait le precurseur du pas de Menuet . LE PASSEPIED Le Passepied est une espece de Danse figuree qui nous vient de Bretagne. La mesure de l'air est triple et se marque a 3/2 a un temps. Le Passepied admet la syncope et le Menuet la repousse. Les mesures de chaque reprise y doivent entrer de meme en nombre pair; mais l'air, au lieu de commencer sur le frappe de la mesure, doit, dans chaque reprise, commencer sur la croche qui le precede. Brossard met le Passepied au nombre des Menuets et le definit: un Menuet dont le mouvement est plus rite et plus gai. Quant au Dictionnaire de Trevoux , il classe le Passepied parmi les Branles et decrit le mouvement des pieds par ces mots: pedum decussatus . La musique est marquee en trois temps et le Passepied est une danse vive, legere, toute faite de gaite; les pieds se croisent, s'entrecroisent en les glissant, d'ou son nom de Passepied , que, d'ailleurs, le vers de Boileau laisse assez bien comprendre: Le leger passepied doit voler terre a terre. Parmi les Danses anciennes du genre "gay" le Passepied est sans doute la figure la plus habituelle, mais c'est toujours le meme rythme. On en comptait plusieurs sortes, parmi lesquelles le Vieux Passepied , le Dragon, le Passepied de Trompas, de Male, de Pascalin, de los Escamorados (des amoureux) etc., etc. Le vieux Passepied etait celui que l'on dansait le plus; le Dragon etait le plus nouveau et d'origne italienne, mais c'etait quand meme le Menuet: quatre temps de danse sur trois temps musicaux. Le premier temps etait un demi-coupe, les autres etaient "en fleuret", c'est-a-dire que le danseur faisait un demi-coupe et deux pas marches sur la pointe. Le Passepied fut longtemps en faveur tres marquee a la cour et dans les plus nobles societes. Il etait renu derider les partisans de la Danse une epoque ou l'on n'avait rien que de lourd et de pesant a se mettre sous les talons pour offrir la svelte et si leste Terpsichore. L'erudite et semillante M me de Sevigne, une des femmes les plus exquises de son temps-temps cependant si riche en femmes d'esprit, d'intelligence et de coeur - M me de Sevigne, dans des recits charmants, dont elle seule a le secret, nous donne la liste d'un grand nombre de fiers seigneurs, d'altiers gentilshommes qui excellaient dans le Passepied , s'y montrant cavaliers emerites, danseurs chevaleresques. On y distinguait surtout MM. de Lomaria et de Coetlogon; M me de Grignan, la propre fille de M me de Sevigne, avait elle-meme acquis une reputation meritee d'excellente danseuse. Aussi, en parlant a sa fille d'un Passepied qu'elle avait vu danser a un bal chez des amis, lui ecrivait-elle: "Je pensais toujours a vous et j'avais un souvenir si tendre de votre Danse que ce plaisir me devient une douleur. Je suis persuadee que vous auriez ete ravie de voir danser somaria. Les Passepieds et les violons de la Cour font mal au coeur au prix de celui-la; c'est quelque chose d'extraordinaire que cette quantite de pas differents et cette cadence courte et juste; je n'ai point vu d'hommes danser comme Lomaria cette sorte de Danse." Et la grande dame ne perd pas l'occasion, peu apres, de revenir sur ce sujet: "Le soir on soupa et puis le bal. Je voudrais que vous eussiez vu l'air de M. de Lomaria, et de quelle facon il ote et remet son chapeau. Quelle legerete! Quelle justesse! Il 10 peut defier tous les courtisans et les confondre, sur ma parole. Le Passepied pouvait me faire pleurer, car cela me faisait des souvenirs si doux que je n'y puis resister." Cela nous donne l'assurance que le Passepied etait danse avec le chapeau. Voici un Passepied tout recent que nous devons a M. de Soria. Il date de 1890 seulement et il est intitule le Passepied de la Reine . La theorie en est tout simplement adorable et d'une clarte limpide. Le Passepied est divise en huit figures; le cavalier et ta dame croisent, le premier la jambe gauche devant la droite pour executer les pas marches en avant, et la dame la jambe droite devant la gauche. Le couple de vis-a-vis fait de meme. La deuxieme figure nous montre chaque cavalier au moment ou il fait tourner, pirouetter pour dire le vrai mot, la danseuse. Bientot les couples se croisent les mains pour executer les glissades derriere. Chaque cavalier decrit un arc de cercle a droite et la dame un semblable droite. Cette derniere se place a la gauche de son cavalier afin d'executer ses glissades. Un moulinet est ensuite execute par tous les danseurs, comme dans la quatrieme figure. Les quatre dames sont placees au centre et les cavaliers pour un balance qui est repete deux fois. Dans la cinquieme figure, c'est une reverence faite par un couple. Chose grave que la reverence! C'est tout un art, comme on l'a vu, que de la savoir bien faire. Un pas a gauche ou a droite suivant indication, pas de cote a droite, se placer en deuxieme position, tout le poids du corps reposant sur le pied droit. On amene le pied gauche tout pres, afin que les deux talons puissent se rejoindre. Prendre bien soin, a la premiere position, de plier les genoux tres bas en glissant en arriere la pointe du pied gauche, et de se relever lentement, aussi lentement que possible et qu'on s'est plie. Nous voyons alors dans la sixieme figure, les couples executer le pas de basque en avant, puis, dans la septieme figure, former un rond et executer des balances en avant et en arriere. Enfin, huitieme et derniere figure, les quatre cavaliers forment un rond en allongeant les bras pendant que chaque danseuse tourne autour du cavalier en commencant par la droite. Chaque cavalier prend la main gauche de sa dame et la reconduit a sa place. Terminons le Passepied par le mot d'esprit, si plein de verite, qu'en dit M me Laure Fonta, l'erudite artiste de l'Opera, dans son livre si precieux de Thoinot-Arbeau: " C'est bien reellement une danse gaie et charmante: la tenacite du mouvement de passade en avant du pied gauche, toujours le meme, qui s'avance en glissant et s'allongeant a terre, comme une patte de jeune chat, la rend coquettement enjouee." C'est absolument ca. LA CONTREDANSE La Contredanse s'executait autrefois a quatre et a huit personnes; on la dansait ordinairement dans les bals, apres les Menuets, comme etant plus gaie et occupant plus de monde. Les airs de Gontredanse etaient le plus souvent a deux temps; ils devaient etre bien cadences, brillants et gais, et avoir beaucoup de simplicite, car, comme on les reprenait tres souvent, ils seraient devenus insupportables s'ils avaient ete charges. Les Contredanses etaient presque toutes des Gavottes qui se dansaient d'un air familier et badin, mais dont les figures s'executaient avec tant de rapidite qu'elles echauffaient ordinairement. La Contredanse ne doit pas etre confondue avec ce qu'on appelle aujourd'hui le Quadrille, dont la place est marquee dans notre livre et que l'on trouvera plus loin. Quelques ecrivains assurent que la Contredanse est originaire de Normandie, d'ou elle aurait ensuite eu la vogue en Angleterre, en Italie, puis en Hollande ou on en trouve quelques recueils. Elle se dansait parfois a deux personnes, voire a deux couples, comme nous l'avons dit, qui repetaient en vis-a-vis les memes pas l'un apres l'autre. de la le nom de cette danse qui signifie quechacun y fait en sens inverse ce qu'a fait son vis-a-vis. En France, ou tout s'oublie si vite, la Contredanse disparut pendant longtemps de nos bals, mais elle v reapparut tout a coup, et avec un succes marque, a propos d'un opera-ballet de Rameau, en 1745, intitule les Fetes de Polymnie . Cette piece avait, a son cinquieme acte, une Contredanse qui plut tant aux spectateurs que, bientot, tout ballet dut avoir sa Contredanse, "afin, dit un ecrivain contemporain, de renvoyer le public sur un morceau de gaite". Il est bon de faire remarquer a ce sujet que, vers cette epoque, c'est-a-dire pendant la Regence, on avait fait penetrer chez nous une Contredanse anglaise, country danse , espece de Danse campagnarde qui, alors, avait la faveur des gentlemen de Londres et des grands seigneurs de la cour d'Angleterre. Dans ces Contredanses villageoises, les dames se placaient d'un cote sur une seule ligne; les cavaliers egalement de l'autre cote, en tel nombre que l'on voulait. Le cavalier qui etait a la tete de la ligne avec sa dame commencait et continuait la Contredanse jusqu'au bout en avancant toujours, les autres suivaient aussitot que l'on avait gagne deux places, et, quand les premiers danseurs etaient revenus a leurs places, la Contredanse etait terminee. La ressemblance du nom de cette Danse avec celui de la Contredanse francaise, qui, cependant. avait un caractere absolument different, quoique son mouvement fut egalement anime, les a confondues longtemps, mais il n'en est pas moins certain que la Contredanse francaise eut un vif succes sur nos scenes theatrales pendant de longues annees, apres qu'elle s'etait deja repandue depuis longtemps dans les cours royales et les salons de la haute societe, de meme qu'il est hors de doute qu'elle egalait tout au moins, comme Danse nationale, les Danses plus ou moins fameuses, plus ou moins entrainantes, plus ou moins gracieuses de nos aieux. Les Contredanses du vieux temps n'avaient pourtant rien de pareil a celles d'aujourd'hui. Elles n'avaient qu'une seule figure et les notres en ont cinq. Elles etaient composees de danseurs et de danseuses autant que d'amateurs se presentaient, ainsi que nous l'avons deja remarque, et, de plus, ces couples ne se faisaient pas toujours vis-a-vis. En prenant la place du severe Menuet qui avait si longtemps regne en maitre, les Contredanses apportaient avec elles une allure plus gaie, plus alerte, plus jeune, plus sautee, ce qui amena Boileau a dire: La musique changea; pour la suivre, la Danse, Laissant le menuet orna la contredanse. Les principaux caracteres de la Contredanse etaient les chaines, les ronds et les balances; le nombre en fut tres grand, mais on peut citer, parmi celles qui furent le plus en vogue: les Chasses , la Jalousie , la Mariee , etc., etc. Il y en avait aussi ajoutees aux ballets; c'etait l'occasion que cherchaient les danseurs reputes pour leur talent et leur grace, s'efforcant de se signaler a l'attention des spectateurs par des pas d'une variete sans cesse renouvelee et toujours de plus en plus brillants. Quant a l'etymologie du mot Contredanse sur laquelle on s'est tant chamaille, M. Desrat nous semble avoir raison: elle viendrait tout simplement de contra saltare . Dans presque tous les pays d'Europe les premieres Contredanses firent la joie de tous les danseurs et l'on pourrait presque en nier l'origine paysanne en constatant le triomphe, l'accueil enthousiaste que leur firent les salons. Rameau se hata de les intercaler dans ses oeuvres les meilleures, et, sur ses traces, pas un compositeur qui n'en ecrivit aussi. La production en devint meme a un moment si abondante et si significative que M. Fertiault put s'erier avec beaucoup de verite: "Les recentes contredanses suffiraient a faire l'histoire des evenements, des sympathies, des modes, des caracteres, du ridicule du moment." Parmi les Contredanses qui sont restees les plus celebres, bornons-nous a citer les noms de trente et une: l' Aurore , la Folatre , les Bacchantes , le Calife , la Creole , la Changez-moi ces tetes , la Coquette , le Bon Menage , le Petit Maitre , la Jalouse , l' Inconnu a la Redoute , la Virginie , la Gigue du seigneur bienfaisant , la Jolie Meuniere , le Tambourin de Chatenay , la Julie , la Fillette , la Belle Esclave , la Veillee villageoise , l' Air inflammable , les Plaisirs d'Epernay , la Prussienne , la Montgolfier , la Suedoise , la Saint-Leu , le Doliva , la Dugazon , la Financiere , la Gibraltar , la Martinique , la Moscovite . Et, parmi ces trente et une Contredanses, donnons la theorie de huit: 1 L' Aurore: Un cavalier et sa dame; chasse sur les cotes, demi-balance avec le cavalier et la dame vis-a-vis. Tour de deux mains et a vos places. La dame seule pendant huit mesures. La meme dame: traverse avec le cavalier vis-a-vis, traverse de nouveau et balance en presentant la main droite et la main gauche, puis le tour de deux mains. Le grand rond. - 2 La Folatre: Demi-chaine anglaise. Balance. Demi-chaine anglaise. Balance. Quatre cavaliers en avant. Quatre dames en avant. Chasse-croise tous les huit. Chaine des dames. Chasse sur les quatre cotes, balance, tour de deux mains. Les deux couples se retournent; chasse en avant quatre; retournez a vos places en repeant le chasse. Balance tous les huit; tour de deux mains. - 3 Le Calife: Un cavalier en avant et en arriere. La dame vis-a-vis en avant et en arriere. Meme figure pour les trois autres dames. Elles doivent finir le chasse en avant, vis-a-vis le cavalier, et retourner a leurs places. Le meme cavalier et les trois dames en avant, tour de deux mains, a vos places. Le cavalier, balance avec sa dame, tour de main. Le cavalier, chasse de cote, balance et tour de main a sa dame; la meme figure avec les trois autres dames. Le meme cavalier, balance a sa dame, les deux mains pour le grand rond. - 4 Les Bacchantes: Chasse huit, balance, a vos places. Cavaliers et dames, les mains en croix et grand rond. En avant quatre. Chaine anglaise. Balance. Tour de deux mains. Quatre dames, solo chacune a son tour; quatre mesures chaque. Meme figure pour les cavaliers. Chasse huit en avant et en arriere. Chasse croise tous les huit. - 5 Le Petit Maitre: Un cavalier seul; grand rond. Le meme cavalier seul pendant huit mesures. En avant deux avec la dame vis-a-vis et dos a dos. Meme figure pour le cavalier avec les trois autres dames. Tous, chasse-croise. Le meme cavalier en avant et en arriere, avec deux dames de son cote; balance, a vos places. Tour de deux mains, tout le monde. -6 La Coquette: Chasse en avant, tout le monde. Demi-balance. Tour de deux mains, a vos places. Une seule dame, chasse de cote; un cavalier et sa dame, demi-balance; tour de deux mains avec le cavalier. La dame repete cette figure avec l'autre couple et retourne a sa place. La meme dame, seule, pendant huit mesures. Elle donne les deux mains a son cavalier, grand rond, balance, tour de main. Chasse, repete par les autres couples. -7 La Jalouse: Un cavalier et sa dame, en avant et en arriere. Meme figure pour les autres. Deux dames et deux cavaliers, vis-a-vis, en avant. Moulinet. La meme dame en avant et demi-balance, tour de deux mains, a, vos places. Un cavalier chasse de cote, balance a sa dame, tour de deux mains, et la dame, le rejoignant par un chasse en avant, qu'elle complete quand elle a fini sa figure, presente les deux mains a son cavalier, et l'enleve a l'autre dame; a vos places. Le meme cavalier repete la meme figure. avec les trois autres dames. La dame du dernier cavalier, s'unissant a lui, prend ses mains et forme le grand rond; a vos places, balance, tour de main. Chaine anglaise. La meme figure les quatre autres. Moulinet tout le monde. -8 La Virginie: Balance tout le monde. Tour de main. Un cavalier seul deux fois. Une dame seule deux fois. Demi-queue du chat. Grand rond apres s'etre donne les mains. Tout le monde en avant et en arriere. Chasse, dechasse, tout le monde. Il est necessaire, pour que le lecteur comprenne bien toute l'importance qu'a le Quadrille dans la Danse d'aujourd'hui, lorsque nous arriverons cette partie de notre livre, qu'il ait d'abord eu sous les yeux la theorie vivante - si nous pouvons nous exprimer ainsi - de ce que furent nos vieilles Contredanses francaises, desquelles sont issus ces Quadrilles pimpants, alertes et tapageurs dont le tableau colore se deroulera un peu plus loin sous nos yeux. Nous allons donc en donner quelques-unes. L'Assemblee des Graces . - Le grand rond a l'ordinaire. - Figures: 1 un cavalier avec la dame de vis-a-vis chassent a droite et rigaudon; 2 ils traversent aux places vis-a-vis; 3 de suite its chassent a gauche et rigaudon; 4 ils repassent leurs places en faisant la contre-partie du tout pour chaque cavalier avec les dames de vis-a-vis; 5 balance de chaque cavalier avec sa dame et rigaudon; 6 les cavaliers mettent les quatre dames dos a dos et rigaudon; 7 les cavaliers se prennent en rond et les dames posent les mains sur celles de leurs cavaliers. Ils font un demi-tour de rond; 8 balance et rigaudon; 9 les cavaliers et leurs dames retournent a leurs places. Rigaudon; 10 gagner une place a droite et rigaudon; 11 promenade jusqu'a ses places. La main. La Petite Jeannot . - Le grand rond a l'ordinaire. - Figures: 1 un cavalier avec la dame de vis-a-vis, en avant et en arriere; 2 chasse a droite et a gauche, sans rigaudon; 3 traverse et rigaudon; 4 une passe, balance et rigaudon; 5 les deux mains en tournant; rentrer a ses places et rigaudon. La contre-partie du tout. La Victoire du Destin . - Pour la main. - Figures: 1 en avant quatre et en arriere; 2 demi-chasse, croise et rigaudon; 3 traverse aux places vis-a-vis; les deux cavaliers passent entre ceux de la droite et les dames entre ceux de la gauche; rigaudon; 4 l'Allemande un tour entier; les cavaliers avec leurs dames et une passe; 5 balance et rigaudon; 6 la demi-chaine anglaise pour regagner ses places. - Contre-partie du tout pour les six autres. Le Gout du Jour . - Le grand rond a l'ordinaire. - Figures: 1 un cavalier et une dame de vis-a-vis traversent aux places vis-a-vis en se presentant la main droite et rigaudon; 2 le cavalier figure sur sa droite, en tenant la dame comme a la piemontaise et rigaudant en se retournant; 3 ils vont ensuite faire face a la gauche, en revenant 11 sur leurs pas, et le cavalier fait un rigaudon en face, de sa dame; 4 balance a deux et rigaudon; 5 traverse aux places en se presentant la main gauche et rigaudon; 6 l'Allemande aux quatre coins, un tour entier et rigaudon; 7 contre-partie du tout pour les deux autres. La main. Le petit mot pour rire . - Le grand rond a l'ordinaire. - Figures: 1 un cavalier avec la dame de vis-a-vis chassent a droite et traversent aux places vis-a-vis; 2 en avant, pour faire une passe, pour le point d'orgue; 3 chasse a droite et a gauche; 4 un tour des deux mains pour rentrer a ses places et rigaudon. Contre-partie du tout pour les autres. La Nouvelle Victorine . - Figure: en avant quatre et en arriere, la demi-queue du chat et rigaudon; l'Allemande aux quatre coins, un tour et rigaudon; de meme a sa dame, un tour et regaudon. Les quatre premiers balance et rigaudon; la demi-chaine anglaise pour rentrer a leurs places et rigaudon. Contre-partie du tout pour les quatre autres. La Genlis , Contredanse francaise. - 1 le grand rond a l'ordinaire; 2 en avant quatre par un contre-temps, pendant que les autres font le regaudon sur place; 3 les deux cavaliers entrent sur les cotes avec les dames de vis-a-vis par un contre-temps, les cavaliers du pied gauche et les dames du pied droit, en tournant pendant que les autres chassent ouvert; 4 les quatre du milieu font un demi-tour en moulinet pendant que les autres balancent et rigaudon; 5 l'Allemande aux quatre coins tous les huit; les deux cavaliers du moulinet la font du bras gauche et les autres du bras droit; un tour; 6 les quatre premiers font la demi-chaine anglaise et l'on retourne tous a ses places; 7 un cavalier et la dame de vis-a-vis traversent aux places vis-a-vis par un contre-temps, du pied droit; 8 de suite en avant par un contretemps; 9 en se presentant la main droite, ils font un petit chasse a droite, en tournant le dos ceux des cotes; 10 le cavalier et la dame rentrent a leur place par un contre-temps du pied droit en tournant. Contre-partie du tout. LA MUSETTE La Musette est une Danse d'un caractere convenable a l'instrument de ce nom. L'air en est deux ou a trois temps. La basse est le plus souvent en point d'orgue, ou "en pedale", pour faire l'effet du bourdon de la vielle. C'est la Danse preferee des montagnards de l'Auvergne, et, Paris, tout le monde a vu ces joyeux et robustes paysans frapper le parquet de marchands de vin, leurs pays, a vigoureux coups de pied, pour marquer la mesure avec plus de force et en criant a tue-tete: Pour bien la dancha, Vive la Limougine! Pour bien la dancha, Vivent les Auvergnats! LA LOURE La Loure est une sorte de Danse a l'air assez lent puisqu'il est en 3/4. Elle se marque ordinairement par la mesure a 6/4, rappelant beaucoup la Bourree d'Auvergne. C'est aussi le nom d'un ancien instrument a peu pres semblable a la musette. Quand chaque temps porte trois notes, on pointe la premiere et l'on fait breve celle du milieu. LE TAMBOURIN Le Tambourin est une Danse qui fut tres en faveur sur tous les theatres du siecle dernier. L'air en est tres gai, tres entrainant, et se bat a deux temps vifs. Il doit etre tres cadence, etant specialement affecte a la Danse, c'est-a-dire imiter les anciens flutets provencaux et la basse marquer tres fortement la note du tambourin; en un mot etre presque la reproduction du rythme des tambourinaires provencaux, avec la flute et le galoube . DANSE DES BOUFFONS De la Danse des Saliens et de la Pyrrhique des Grecs, on avait compose en France, au moyen age, une Danse appelee Danse des Bouffons , ou Matassins , ou Matachins . Il faut avouer que les principes avaient d'abord passe par les mains des Espagnols et des Italiens, qui en avaient fait la parodie bouffonne avant de nous la servir. Quoi qu'il en soit, cette Danse etait pratiquee par des bouffons qui se livraient a des gestes, a des sauteries, a des pirouettes aussi variees que desordonnees et peu d'accord avec n'importe quelle Danse digne de ce nom. Vetus de petits corselets, ayant des morions de papier dore, les bras nus, des sonnettes aux jambes, l'epee au poing droit, le bouclier au poing gauche, ils dansaient avec un air approprie a leur tenue et par mesure binaire, avec battements de leurs epees et de leurs boucliers. En voici la theorie bizarre, mais que nous ne pouvions eviter de donner dans ce livre, ou rien de ce qui touche a la Danse pratique, theorique ne doit etre neglige. L'un des gestes est appele feinte quand le danseur saute sur ses pieds joints, tenant son epee sans en toucher aucunement; l'autre geste est appele estocade , quand le danseur frappe son compagnon; le troisieme est appele taille haute , quand le danseur frappe son compagnon en descendant et fauchant de la main droite de laquelle il tient son epee a la main senestre; le quatrieme est appele revers haut quand, au contraire, le danseur frappe son compagnon en fauchant et descendant de sa main senestre a sa main droite; le cinquieme est appele taille basse , quand il frappe de la main droite a la senestre; enfin, le sixieme, appele revers bas , est le geste contraire. En somme, ces baladins, vetus d'habits etranges, se battaient a deux, a quatre, six, huit, en dansant et armes de sabres de bols, feignant d'etre blesses, tombant comme s'ils etaient tues; de la leur nom. Matado fingido , matachin, de matar : tuer, et fingir : feindre. En sorte que la batte qu'illustra ce grand danseur qu'etait Arlequin ne serait rien autre chose qu'une epee de matassin. Au moyen age, ces danseurs bouffons et nomades executaient leur Danse grotesque dans les rues, les carrefours, sur les places publiques, a la grande joie des badauds. Elle redevint une Danse vraiment serieuse, aux pas et aux gestes militaires, comme son antique et illustre ancetre, la Pyrrhique, quand elle fut reglee par nos maitres d'armes et dansee par des soldats choisis dans nos villes de garnison. M. Desrat remarque avec raison que l'on retrouve au XVIII e siecle le genre de Danse bouffonne appelee Danse matassine, et que, de nos jours, il serait vrai, bien des fois, d'appeler matassinade de valse , la Valse si grotesquement sautee par le plus grand hombre de nos danseurs de salon. Mais, M. Desrat aurait pu ajouter que les matassinades existaient encore chez nous en ces dernieres annees. Qu'est-ce que sont nos fetes du Carnaval, nos bals de Mi-Careme, nos parades de Mardi Gras et de Boeuf idem , nos mascarades de l'Opera, etc., sinon de vraies Danses bouffonnes? Que manque-t-il a celles-ci pour etre identiquement semblables a celles-la? Rien. Ce sont memes masques, memes costumes, meme hilarite, meme dehanchement, meme entrain fievreux des danseurs, meme ivresse de la foule en delire. D'ailleurs, les plus grands personnages n'ont pas meprise ces Danses de Bouffons, et, pour dire vrai, il faut bien reconnaitre que pour faire rire par la Danse, au theatre ou dans la rue, il faut au moins autant de taient que pour bien interpreter la froide Pavane ou le severe Menuet, qui portent plutot spectateurs et danseurs, malgre la musique, la tristesse et a l'ennui. Il y a pour les Danses comiques autant d'art et de technique, de pratique et de theorie, que pour les Danses tragiques ou simplement serieuses; il y en a meme plutot davantage: on a deja pu le voir dans ce qui precede, on le verra mieux encore quand nous en serons au Quadrille, a la Polka, a la Valse, au Cotillon, etc., etc., qui ne sont pas, croyons-nous, des Danses a pleurer. Le lecteur, ou celui qui veut se penetrer de la Danse, danset aussi a l'occasion, pourra reconnaitre, aux etudes pratiques et theoriques que nous donnerons de ces Danses, que ce ne sont pas les plus gaies qui sont toujours les plus faciles a apprendre, Nous venons de dire que les plus grands personnages n'ont pas meprise les Danses de Bouffons. Un roi meme, Charles VI, faillit trouver la mort dans un de ces divertissements qui a garde le nom de Ballet des Ardents . La page merite d'etre lue: ecrivons-la. Les Danses bouffonnes s'appelaient alors des Momeries , et c'est le mardi d'avant la Chandeleur 1393 que se place l'evenement historique dont M. Castil-Blaze, un des meilleurs ecrivains de la Danse, a eu le bonheur de trouver l'authentique et minutieuse description que voici: "Estant la sante du roy Charles VI de France grandement esbranee par une humeur melancolique, l'on donnait le plus d'ordre que l'on pouvait de la ralegrer et resiouyr, mesment quand son indisposition luy laschait quelque intervalle de sante. En quoi se voulant emploier un gentilhomme de sa chambre, et le plus favori de ses mignons, nomme Henegrigen de Gensay, homme monitif et de bon esprit, mis sus une momerie de danses saulvages pour lesquels deguiser fit ses 11. accoutrements de toile de lin, fort longs et delies comme cheveux, tendus depuis le haut de la tete jusqu'a la pointe des pieds; vetement tellement ajuste que les personnages avaient l'air d'etre aussi peu vetus que les ardents. Le roi voulut etre de la momerie et recommanda a tous les momeneurs par un huissier de se tenir pendant les Danses bien loin derriere de peur de feu." Bref, quand tous les danseurs, habilles en sauvages, entrerent dans la salle de bal, le duc d'Orleans, tenant un flambeau allume a la main, s'approcha de l'un d'eux pour examiner de pres les costumes et mit le feu a son vetement de toile. La flamme se communiqua de l'un a l'autre avec une effroyable rapidite. L'effroi fut d'autant plus grand que la presence du roi parmi les danseurs etait connue de tous les invites. Le comte de Jouy et le batard de Foix perirent cruellement dans cet horrible accident, et le roi lui-meme ne dut son salut qu'au sang-froid extraordinaire de la duchesse de Berry, qui, l'entourant de son manteau, l'entraina rapidement hors de la salle de bal. Les Matassins, les Bouffons, malgre - peut-etre cause - le caractere de folle gaite de leurs Danses, n'en etaient pas moins de vrais artistes, des danseurs de profession, quoique la plupart d'entre eux ne fussent que des baladins, des bohemes, des vagabonds, si l'on veut. Quelquesuns de leurs petits-ills ont laisse des souvenirs que l'on ne peut qu'admirer dans l'art de la Danse qui leur etait si chef. Parmi eux, il convient de citer notamment: Beauchamp, Lapierre, Favier, Noblet, Chicaneau et L'Estang, qui s'illustrerent dans ce genre a la Comedie-Francaise. L'histoire a garde leurs noms et les cite particulierement dans un divertissement de Chambord intercale en 1669 dans la comedie de Moliere: Monsieur de Pourceaugnac , ou ces bouffons faisaient du vrai theatre a cote de l'auteur de tant d'immortels chefs-d'oeuvre, qui jouait lui-meme le premier role de sa piece. La Danse des Bouffons testa tres en faveur pendant tout le XV e siecle et on la mettait a la place d'honneur dans les ballets de Louis XlII. On trouverait peut-etre difficilement, dans nos theatres d'aujourd'hui, quelque autre Danse qui la valut comme elasticite des pas, gracieusete, en meme temps que force des gestes, vivacite des mouvements en general. LE TRIHORI Le Trihori etait une Dense bretonne, une espece de Branle fort ancien, dont le nom signifiait, croit-on, "trois pas et un saut"; en un mot, le Passepied breton. Suivant d'autres auteurs, son nom viendrait de la division des danseurs en groupe de trois personnes. Rabelais parle de cette Dense dans son Pantagruel: "Elle (Melusine) toutefois avoir alleurs braves et gualantes, lesquelles encore aujourd'hui sont imitees par les Bretons balladins dansans leurs "trioris" fredonnisez." Noel du Fail, dans ses Contes d'Entrapel , nous l'assure trois fois plus magistrale et gaillarde que toute autre. "La voix et le mot y sont par entrelacures, petites pauses et intervals rompus, joints avec le nerf et la corde de l'instrument, de facon que la force de sa parole et sa grace y demeurent prins et engluee sans pouvoir les separer, pour demeurer en vrai ravissement d'esprit, soit a la joie, soit a la pitie." Bonaventure Desperiers, dans ses Contes , a ace passage: "Il y avait trois beaux fils danseurs de passepied et de trihori." La Monnaye, de son cote, met dans ses notes historiques: "Ce sont Branles de Bretagne." Enfin, on trouve dans le Journal de l'Estoile une lettre de Henri IV a M. du Plessis-Mornay a la fin de laquelle on lit: "Je serai le 16 du prochain a Blois sans faillir, bien resolu a apprendre le Passepied de Bretagne." Cette lettre est datee de novembre 1597. Il resulte donc bien de ce qui precede que le Trihori n'etait autre chose qu'un Passepied, laquelle Danse-que nous avons decrite un peu plus haut - ne fit son apparition la cour de France que dans les dernieres annees du XV e siecle avec la mesure binaire legere. Thoinot-Arbeau cite un Trihori de Bretagne, qu'il dit "peu ou poinct pratique par deca." Cependant il en donne la theorie, ce qu'il appelle la "tabulature". Mouvements des pas en la dansant: pied gauche elargi, pied droit approche, pied gauche elargi, pied en l'air gauche, pied en l'air droit, pied en l'air gauche, saut a gauche a pieds joints, pied en l'air gauche, pied en l'air droit, pied en l'air gauche. Continuer ainsi en repetantles mouvements comme ci-dessus. Au lieu des trois pieds en l'air qui sont a la fin du trihory, se tenir ferme sur le bout des orteils, en remuant les talons joints; au lieu de marquer du pied gauche, remuer les deux talons a droite; remuerles deux talons a gauche au lieu de marquer du pied droit, et, au lieu du pied en l'air gauche, remuer les deux talons a droite en levant au meme instant le pied gauche en l'air. Il est bon de remarquer en passant que ces mouvements de talons joints et les pieds qui se croisent sont exactement les pas usites dans la Danse de l'Anglaise. LES TRICOTETS Le Tricotet fut d'abord un simple pas de Danse tres gai, tres vif, tres enleve, compose de petits temps serres avec les deux pieds portant alternativement de la pointe au talon. Puis, une Danse fut bientot composee de ces Tricorers a laquelle on donna leur nom. Elle se dansait en rond et etait faite de quatre couplets d'airs differents. Le premier a eu une vogue que l'on croyait devoir ne jamais s'eteindre. Le voici: J'aimons les filles Et j'aimons le bon vin! De nos bons drilles Voila tout le refrain. J'aimons les filles Et j'aimons le bon vin! Les Tricotets avaient ete ainsi appeles parce qu'ils necessitaient un mouvement du pied aussi prompt que celui de la main en tricotant; ils se terminaient par un trepignement de pieds tout a fait caracteristique apres que ces memes pieds avaient fortement accentue la mesure sur les mots boire et battre contenus dans la chanson. Le Tricotet avait ete le pas favori de Henri IV, ce qui avait fait dire a Boileau: Apres neuf lois vingt ans les joyeux tricotets Et le pas d'Henri IV ont orne les ballets. Le Vert-Galant prenait autant de plaisir a la Danse des Tricotets qu'il en avait trouve au pas On l'appelait souvent, au Louvre et chez les grands seigneurs, "la Danse du roi Henri". Que de fois le vit-on la danser pendant qu'autour de lui les courtisans, Bassompierre en tete, avec sa voix de basse-taille de reitre allemand, entonnaient le couplet le plus connu et le dernier de la fameuse chanson, qui etait d'ailleurs intitule "le couplet d'Henri IV": Vive Henri IV! Vive ce roi vaillant! Ce diable a quatre A le triple talent: De boire, de battre Et d'etre un Vert-Galant. LA MORESQUE La Morisque , ou Moresque , se dansait au son des trompettes et des sonnettes. Ainsi que son nom l'indique, elle nous venait des Mores. Elle a ete longtemps en faveur en France et en Angleterre. C'etait plutot une Danse armee, usitee, pendant le XV e siecle, a la cour et chez les tres grands personnages, seulement aux ceremonies solennelles. Quelques historiens en parlent; Alain Chattier, notamment, en consacre un passage de son histoire de Charles VII, a propos des ambassadeurs de Boheme. Un chroniqueur du temps de Louis XII rapporte qu'a l'occasion des obseques du duc de Bourbon, un funambule dont il dit le nom, Georges Menustre, ayant fait attacher une corde a vingt-cinq toises, y fit tant de gentillesses comme basses danses, sauts, gambades et Morisques . Il faut alors se faire une idee de la rapidite du mouvement des pieds indiquee par l' Orchesographie de Thoinot-Arbeau pour cette Danse, si l'on veut se rendre compte qu'executee ainsi, sur une corde, c'etait un veritable tour de force. Ce sont certainement les Portugais qui ont le plus longtemps danse la Morisque . En France, a peine etait-elle oubliee qu'elle etait remplacee par la Canarie qui, elle-meme devait, comme nous l'avons vu, ceder a son tour la place a la Chaconne . LES BRANDONS Quoique les papes et les conciles aient jadis prescrit de leur mieux certaines demonstrations extra religieuses que l'on denommait pompeusement "exercices de choregraphie", les Danses sacrees ou baladoires , les Danses nocturnes , les Danses des Brandons , par exemple, qui furent surtout l'objet des censures oecumeniques, ces fetes etranges, enfin, qui avaientlieu dans les premiers jours de l'annee et au mois de mai, ne subirent pas des foudres ecclesiastiques tous les effets que l'on pourtait croire. En effet, il n'y a pas encore un demi-siecle que la Danse des Brandons etait encore tres en vogue dans les villes et villages du Midi. Il est vrai qu'elle n'avait plus lieu dans les eglises mais, plus librement encore, dans la rue. Aujourd'hui, on a interdit ces scandales qui n'etaient pas sans faire courir de grands dangers aux populations, ne serait-ce que celui de l'incendie. Cependant, et quoique ces danses, presque sauvages, aient disparu de nos moeurs, grace aux progres de la civilisation, elles ont tenu trop de place dans notre pays, dans nos provinces notamment pour qu'elles ne trouvent pas une place ici, quelque etroite que nous la lui fassions. Il etait d'usage, dans plusieurs parties de notre vieille France, que, notamment le premier dimanche de careme, que l'on appelait autrefois Dimanche des Brandons , quelques paysans allassent la nuit, avec des torches de paille ou de bois de sapin allumees, parcourir les arbres de leurs jardins, de leurs vergers, et, imbus de leurs principes superstitieux, instruits seulement d'une education tres rudimentaire, les apostrophant les uns apres les autres, ils les menacaient, s'ils ne pottaient pas de fruits cette annee-la, de les couper par le pied et de les bruler tous. Cette coutume absurde etait un reste d'une religion abrutissante que les anciens pratiquaient au mois de fevrier, qui en fut nommee Februarius, a februando , parce que les paiens, pendant douze jours de ce mois, qui etait le dernier de leur annee solaire, couraient les nuits en dansant avec des flambeaux allumes, pour se purifier, affirmaient-ils, et pour procurer le repos aux manes de leurs parents et de leurs amis. Cet usage s'est conserve longtemps avant le printemps, mais alors la raison en etait peut-etre meilleure. En effet, on disait que c'etait pour purger les arbres des chenilles dont la semence commence a eclore des les premieres chaleurs. Dans plusieurs autres endroits, il n'y avait que les enfants qui portaient des brandons, mais le soit seulement, dans les rues et sans aucune demonstration de culte ou marque de superstition. Le mot brandon signifie donc flambeau de paille qui sert a eclairer la nuit; il est tres vieux dans notre langue, et, selon Menage, il viendrait de l'allemand braudt , qui signifiait tison incendie . On comprend que de pareilles demonstrations n'avaient de la Danse que le nom. Ce n'etaient que bonds et sauts desordonnes, exces de betes en liesse, sans aucune espece de theorie dansante, ni de gestes, ni de pas, ni de pratique reglee. Aussi n'en avons-nous parle que pour que rien ne manque a notre ouvrage. Cependant, il faut bien ajouter encore que jusqu'au milieu du XV e siecle, les Brandons etaient chez nous tres populaires, et que meme, a la fin, le progres et l'instruction aidant, ils avaient pris une sorte de caractere religieux, voire un semblant de Danse puisqu'on y chantait, en sautant moins sauvagement que jadis, des hymnes sacrees. Jusqu'a la fin du XVIII e siecle, les Brandons ont existe dans le Limousin et aujourd'hui encore nos paysans s'en repetent quelques paroles: Saint Marciau pegas per nous Et nous espingares per vous. LA CHACONNE La Chacone ou Chaconne date incontestablement d'avant le XVII e siecle; mais son origine a ete l'objet des discussions, des contestations de tous les ecrivains qui se sont occupes de la Danse. Suivant les uns, elle doit s'ecrire avec un seul n , selon les regles de l'etymologie, puisqu'on aurait emprunte le nom de cette danse a la langue italienne: Ciacona , du mot Cecone : aveugle, air d'aveugle. Peut-etre, disent d'autres, nous vientelle d'Italie avec Marie de Medicis, lors de son mariage avec Henri IV, en 1600. D'apres Menage et plusieurs autres ecrivains, Cervantes lui-meme, de qui une chanson en parle, la Chaconne , avec deux n , serait plutot espagnole. L'auteur de Don Quichotte dit, en effet, qu'elle aurait ete, des son origine, une Danse de negres et de mulatres que les Espagnols auraient importee a la cour de Philippe II; mais alors il faudrait reconnaitre que l'austerite, la gravite, la piete legendaire des Castilians en auraient considerablement diminue la signification entrainante, le caractere meme. M. Theodore de Lajarte dit que le Dictionnaire de la Danse et plusieurs autres glossaires qui ont egalement avance que le mouvement rythmique de la Chaconne fut invente par un aveugle, ont commis une interpretation peu plausible. Selon lui, M. Castil-Blaze l'expliquerait beaucoup mieux en traitant la Chaconne "d'interminable comme une chanson d'aveugle". Il est vrai qu'aucune Danse n'est longue commecelle-la. En ce qui concernait le theatre, la chose pouvait aller, les operas se terminant generalement par une fete. De cette faeon, evidemment, ce morceau tres etendu offrait aux maitres a danser l'occasion de developper leurs talents, de faire une grande quantite de pas differents. Un musicien de premier ordre, Floquet, fut le premier qui fit une Chaconne a mesure binaire. Son Union de l'Amour et des Arts est encore citee parmi nos meilleures oeuvres. Une des plus gracieuses Chaconnes du vieux repertoire de l'Opera est celle de Rolland , de Lully. C'est aux priees de Vestris, aux instances reiterees du Diou de la Danse qu'il faut etre reconnaissant de la Chaconne d' Iphigenie en Aulide . C'est le celebre Gluck qui la composa pour servir de cadre a la "Lutte pour la Danse". Le calibre danseur Dupre excellait dans les Chaconnes de Rameau. Fort en vogue des le moyen age, on ne peut pas pourtant accepter l'origine de son nom que nous donnent quelques auteurs du vieux temps et d'apres lesquels la Chaconne aurait pris son nom d'un ruban que les seigneurs de l'epoque portaient au cou. Il faudrait alors conclure que la Chaconne etait la Danse favorite des elegants, du grand monde de ce temps 1ointain, ce qui ne serait pas exact, puisqu'au contraire elle etait la Danse populaire par excellence et qu'elle ne fut admise chez nous comme Danse noble, et qu'a ce titre elle y obtint une tres grande faveur, que sous Louis XIII et Louis XIV. La beaute de la Chaconne , dit Jean-Jacques Rousseau, qui est fort longue, consiste dans le choix de chants qui marquent bien le mouvement et le contraste de ces couplets afin de reveiller sans cesse l'attention. Et le severe Brossard observe que dans ces sortes de Danses on passe souvent du mode majeur au mode mineur, et qu'a cause de cette contrainte on tolere des choses qui ne seraient pas reulierement permises dans une composition plus libre. La Chaconne fut presque toujours dansee sur un mouvement a trois temps, procedant par phrases repetees de huit mesures ou couplets, comme la Passacaille ; mais les couplets variaient d'allure: ils etaient tantot gais et tantot graves; pour ceux-la, les pas etaient plus sautes que pour ceux-ci. La Chaconne a fait partie des Danses savantes et a tenu le milieu entre les hautes et basses danses. Elle equivalait a une sorte de concerto en musique. Le pas de la Chaconne se decomposait ainsi: Le pied gauche devant et le corps reposant dessus, la jambe droite vient s'assembler dessous apres avoir ete elevee a la seconde position en l'air; ensuite, plier et se relever en sautant sur le pied gauche; la jambe droite, maintenue en l'air, se porte de cote a la seconde position, et le pied gauche se porte apres, soit derriere, soit devant, ce qui constitue l'etendue du pas. On se sert ordinairement de ce pas ou temps de Chaconne pour se diriger a droite ou a gauche. Ainsi ce pas est compose d'un mouvement saute et de deux pas marches sur la pointe, mais au dernier il faut poser le talon afin que le corps soit ferme pour faire tel autre pas que l'on veut. LA SARABANDE La Sarabande est une ancienne Danse qui parait etre d'origine espagnole et qui s'executait avec accompagnement de castagnettes, sur un air d'un mouvement grave, rythme a trois temps. Le caractere en etait severe. Nos operas du XVII e siecle contiennent de tres jolies Sarabandes . En realitee, cette Danse n'etait guere autre chose qu'un Menuet tres grave, et personne n'ignore que le Menuet a engendre beaucoup de Danses qui s'en rapprochaient plus ou moins. La Sarabande eut un admirateur effrene dans Des Yveteaux, qui, age de quatre-vingts ans et se sentant mourir, se fit jouer un air de Sarabande , afin, disait-il, que son ame passat plus doucement. Selon quelques auteurs, cette Danse aurait ete ainsi nommee a cause d'une comedienne appelee Sarah Canda , qui l'aurait dansee la premiere en France. D'autres pretendent que la Sarabande nous est venue des Sarrasins, ainsi que la Chaconne. D'autres, enfin, veulent que son nom derive du mot espagnol sarao , qui signifie bal. Ce qui est certain! c'est que la Sarabande etait tres repandue en Espagne des le XVI e siecle et qu'elle etait plus lente que te Menuet, avec lequel, nous venons de le dire, elle presentait une certaine analogie. Elle etait moins noble et moins grave que la Pavane et elle vecut moins longtemps; mais elle eut pendant plus d'un siecle un succes retentissant, et les grands seigneurs se passionnerent pour elle. Les plus grands ecrivains, familiers des moeurs du beau monde et de la cour, Voiture, M me de Sevigne, Menage et Bourdelot qui en recherchaient l'origine; Balzac, qui, dans ses Entretiens , la donnait comme un moyen sur de parvenir, le chevalier de Gramont, Voltaire, etc., etc., tous temoignent de la faveur dont elle jouissait, et Ninon de Lenclos, qui la dansait d'une facon ravissante avec des castagnettes, s'en etait faite l'interprete la plus zelee. Son triomphe fut encore plus complet, si possible, en Angleterre, grace a ce galant chevalier de Gramont qui nous montre, dans ses Memoires , une Francaise, Metle Bardou, admise parmi les filles d'honneur, de qui l'on se servait pour danser avec Flamareus, et qui, quelquefois, sur la fin d'un bal, armee de castagnettes et d'effronterie, se mettait a danser une Sarabande figuree qui faisait fire la cour. Il y avait aussi, dans l'entourage du roi, un certain Francisco, Italien fameux pour la guitare. Le gout du souretain pour ses compositions avait 12 tellement mis cet instrument a la mode que tout le monde s'evertuait a en jouer, bien ou mal-plutot tres mal-et que, sur la toilette des belles de nuit on etait aussi sur de voir une guitare que d'y trouver des bonbons, de la poudre, du rouge et des "poulets". Cela pourquoi? Parce que ce Francisque yenair de faire une sarabande qui enchantait... ou affolait tout le monde, car toute la guitarerie de la cour se mit a l'apprendre, et vous pouvez juger la raclerie generale qui en resulta. La theorie de la Sarabande tient en ces quelques mots du Journal de Trevoux: " Sarabande , composition de musique et de danse qui est de mouvement ternaire etqui, ordinairement, finit en levant, a la difference de la Chaconne, qui se termine en baissant la main quand on bat la mesure: Saltatio numerosa ." LA GIGUE La Gigue , que l'on dansait sur le theatre de l'Academie royale de musique aux XVII e et XVII e siecles, n'avait aucun rapport avec la Danse nationale des Anglais dont nous parlerons tout a l'heure. C'etait une Danse assez gale, d'une allure moderee: six-huit, mais sans un caractere bien accuse ni une originalite precise. Menage croit que le mot Gigue vient du mot italien giga , sorte d'instrument dont le Dante fait mention. Les operas francais contiennent beaucoup de Gigues et celles de Corelli ont ete longtemps celebres. Ce fut une Danse tres populaire jadis en France et en Italie. On la dansait a deux sur un air en triple plein de notes point, es pour les instruments, ce qui en rendair le chant gai, le mouvement tres vif, sautillant et entrainant, sur la mesure a 6/8. "L'on n'entend point une Gigue a la chapelle", disait La Bruyere. La Gigue ecossaise se saute toujours accompagnee de la cornemuse. Son pas a beaucoup d'analogie avec les Canaries dont nous allons parler tout a l'heure. Quant a son origine, que l'on a beaucoup discutee, nous ne pouvons mieux faire que donner l'avis du professeur Desrat qui fait autotite en la matiere: "Bien qu'on prete a cette danse, generalement, dit l'excellent maitre, une origine anglaise, je reste dans le doute. car Feuillet, dont l'autorite est incontestable et dont les textes font foi, en ecrit la musique et la choregraphie en 1710, dans son Traite . Musique et Danse de ce temps n'ont aucun rapport avec la Gigue anglaise dansee par les matelots. La seule analogie que l'on pourtait rencontrer serait que la Gigue de Feuillet est choregraphiee pour un seul danseur; toutefois la Gigue de Roland est ecrite par le meme auteur pour un couple. Cette Danse etait executee sur une mesure en 6/4, dont la musique indique dans la danse des pas precipites; elle est terminee sur un mode plus lent avec des pas h terre. Il est donc facile, par suite, de conclure que l'ancienne Gigue, par ses derniers pas, ne peut en quoi que ce soit ressembler aux tremoussements des matelots anglais. Cette Gigue anglaise n'a jamais eu acces dans une Danse de ville, meme presque pas au theatre, a moins qu'elle ne fasse les delices de foires ou fetes de villages ou elle est dansee par des saltimbanques. Les pas dont elle se compose prouvent qu'elle est interdite dans les Danses de societe, car ils ont la plus grande similitude avec la Danse de caserne; ils ont des noms speciaux et non classes dans la veritable langue choregraphique. Les noms de pique, ciseaux, berceau aile de pigeon, trot de cheval , ne se trouvent dans aucun traite de Danse. La Gigue anglaise est encore dansee a bord des navires ou sur des places publiques, a Londres et en Amerique, par un seul cavalier executant des pas bizarres avec les talons, les pointes croisees et deplacees. et tenant une petite baguette sous son bras droit. Un air, pour ainsi dire national, est adapte a la Danse et ecrit en mesure 6/8. La musique en est ecrite d'une facon toute speciale et parfaitement caracteisee." La theorie de cette Danse comporte les figures suivantes: Les danseurs, quel qu'en soit le nombre, se placent sur deux lignes, chaque cavalier faisant face a sa dame. Les figures commencees par le premier couple sont continuees alternativement par tous les autres danseurs.- I re figure. Tour de main droite : Le cavalier n I et la dame n o 5, c'est-a-dire le cavalier et la dame places comme ci-dessous: Cavaliers Dames 1 1 2 2 3 3 4 4 5 5 s'avancent l'un vers l'autre et tournent en se donnant la main droite, puis reviennent a leurs places. Le cavalier n o main.-2 e figure . Tour de main gauche : Les memes danseurs recommencent le tour de main, en se tenant par la main gauche. 3 e figure . Tour des deux mains : Les memes danseurs recommencent une troisieme fois le tour de main en se tenant par les deux mains.-4 e figure . Le dos a dos : Le cavalier n o I et la dame n o 5 s'avancent et tournent l'un derriere l'autre en croisant les bras devant eux; ils reculent a leurs places. La meme chose pour le cavalier n o 5 et la dame n o I. 5 e figure . Le salut : Les memes danseurs avancent, se saluent reciproquement et reviennent a leurs places.-6 e figure. Le DEfile : Le cavalier n o I, suivi de tous les autres, tourne su'r sa gauche et vient prendre la place du cavalier n o 5. La dame n o I suivie des autres dames, execute le meme mouvement sur sa droite. Le premier couple devient alors le dernier, le second le premier et ainsi de suite.-7 e figure. L'arche : Le cavalier no I et sa dame Se tiennent par les deux mains et les elavent, et les autres couples passent dessous les bras.-8 e figure . La chaine continue : Le cavalier n o I tourne avec sa dame par la main droite, et avec toutes les autres alternativement par la main gauche. Apres avoir tourne avec une dame, il revient tourner avec la sienne. La dame execute le meme mouvement avec les cavaliers par la main gauche, revenant egalement tourner avec son cavalier. Les autres couples continuent la figure. Voici maintenant la theorie d'une Gigue franccaise: - 1 er pas: Promenade a droite par six ballonnes et finale du pied droit.- 2 e pas : Pique, ciseaux a droite et a gauche.-3 e pas: Huit fois berceau en avant et en arriere.-4 e pas: Pique un tour a droite et a gauche.-5 e pas: Trois glissades du pied droit, berceau, la meme chose du pied gauche et de meme en arriere.-6 e pas: Tombe et trois changements de pieds.-7 e pas: Ciseaux en tournant a droite et a gauche.-8 e pas: Sissonnes en tournant et glissade a droite et a gauche.-10 e pas: Battements de seroelles, berceau du pied droit et la meme chose du pied gauche, de meme en arriere.-11 e pas: Sauter en arriere, ciseaux ouverts, trois changements de talons et la meme chose en arriere.-12 e pas: Allongement de la jambe droite, berceau en avant et la meme chose de la jambe gauche, de meme en arriere.-13 e pas: Echappe, entrechat, ciseaux du pied droit, assemble, un changement de talon, la meme chose a gauche.- 14 e pas: Berceau en tournant a droite et a gauche.-15 e pas: Ailes de pigeon devant, berceau, de meme du pied gauche et en arriere.-16 e pas: Ailes de pigeon coupees en avant du pied droit, de meme du pied gauche, de meme en arriere.-17 e pas: Ailes de pigeon sur place.-18 e pas: Ecart, entrechat, un tour en l'air, entrechat et attitude. Donnons aussi la description pratique de la fameuse Gigue anglaise connue sous le nom de Gigue de sir Roger de Coverly: Pour executer cette Danse il faut etre quatre, cinq, six ou sept couples; mais, comme le nombre des danseurs n'est pas limite, d'autres couples peuvent se joindre au premier et prendre part cette Danse d'un caractere tres vif et tres gai.Tous les cavaliers se placent sur une ligne; les dames, dans la meme position egalement, doivent etre en face de leurs cavaliers. Nous supposons sept couples. Apres huit mesures de ritournelte, les dames et les cavaliers n os 1 et 7, c'est-a-dire les deux danseurs et les deux danseuses places aux extremites de ces lignes, commencent la Danse, laquelle s'execute avec de petits pas glisses d'une jambe et. de l'autre sur un motif de galop. Les Anglais ont bien fait une musique speciale pour cette Gigue, mais il est preferable de ne pas l'utiliser car elle est certainement moins gracieuse et beaucoup moins entrainante que n'importe lequel de nos galops francais. I re Partie .-"Les tours de main.-Tours de mains droites." Le cavalier n o 1 et la dame n o 7 avancent l'un vers l'autre, font un tour en se donnant la main droite et retournent a leurs places (4 mesures). Meme figure pour la dame n o I et la cavalier n o 7. "Tours de mains gauches."-Le cavalier n o I et la dame n o 7 avancent de nouveau, font cette fois un tour de main gauche, puis regagnent leurs places (4 mesures). Meme figure pour la dame n o 1 et le cavalier n o 7. "Tours des deux mains."-Le cavalier n o 1 et la dame n o 7 font un troisieme fond au milieu en se donnant les deux mains et retournent encore a leurs places (4 mesures). Meme figure pour la contre-partie. "Dos a dos."-Cavalier n o I, dame n o 7, allant l'un vers l'autre, traverse a gauche, chasse a droite, retour a ses places a reculons (4 mesures). Meme traversee pour la contre-partie.- Les saluts . Pour terminer la premiere partie, le cavalier n o et la dame n o 7 font deux pas en avant et se saluent (4 mesures). La contre-partie fait aussi le salut. II e Partie .- La chaine .-"Promenade interieure."-Le premier couple (dame et cavalier n o 1) se donnent la main droite, font une promenade entre les deux lignes jusque vets le n o 7, puis un demi-tour sur eux-memes et, sans se quitter les mains, ils reviennent a leur point de depart (8 mesures).-"Chaine continue".-Le cavalier n o 1 fait un tour tout entier avec sa dame, il donne ensuite ta main gauche a la main gauche de la dame n o 2; sa dame en fait autant avec te cavalier n o 2; le cavalier n o 1 et sa dame se redonnent la main droite au milieu des deux lignes, se quittent encore pour aller trouver la dame et le cavalier n o 3, puis reviennent de nouveau faire un tour de main droite, et ainsi de suite jusqu'au dernier couple; alors le cavalier et sa dame remontent entre les deux lignes et chacun va reprendre sa place. Le hombre des mesures pour l'execution de cette chaine depend du nombre de couples, en observant qu'il ne faut employer que deux mesures par tour de main. "Promenade exterieure". Tousles cavaliers suivent le n o I qui fait une promenade a droite en dehors; les dames suivent egalement la premiere dame qui fait une promenade opposee (8 mesures). "Le Pont."- Arrives a la place du n o 7, le premier cavalier et sa dame se donnent les deux mains, forment un pont sous lequel passent par numero d'ordre tous les autres couples; les cavaliers se separent de leurs dames et l'on reforme les deux lignes (8 mesures). Le premier couple devient le n o 7, le second prend la place du premier et a son tour; ils recommencent la Danse et ainsi de suite jusqu'au dernier couple. Quand tout le monde a execute la Sir Roger et que chacun se retrouve a sa place, tous les cavaliers d'un cote et les dames de l'autre forment deux lignes qui avancent deux fois l'une vers l'autre, puis les cavaliers font un salut a leurs dames et chaque couple fait a volonte une valse en deux temps. La description de cette Gigue, qui peut tout d'abord paraitre si compliquee a des danseurs peu experimentes, ne presentera plus aucune espece de difficulte a personne si on veut bien la simplifier par cet ordre des mouvements et des pas: I re partie:-1 Tour de mains droites; 2 Tour de mains gauches; 3 Tour des deux mains; 4 Dos dos; 5 les Saluts. 2 e partie:- 1 Promenade intrieure; 2 Chaine continue; 3 Promenade exterieure; 4 le Pont; 5 les deux lignes, qui se font pour finir. L'ALLEMANDE L'Allemande est une Danse tres ancienne en France, ainsi qu'en Suisse et en Allemagne. Dans son Orchesographie , Thoinot-Arbeau en parle, et c'est deja en 1588. Le vieux chanoine de Langres, dont nous avons deja beaucoup parle, n'est pas tendre pour l' Allemande , mais il en donne la theorie tres detaillee, que nous allons repeter en francais clair, celui du bon Thoinot etant la plupart du temps, comme nous l'avons deja remarque, incomprehensible pour beaucoup dans son ancien jargon. L'Allemande, dit-il, est une danse pleine de mediocre gravite et familiere aux Allemands. Je crois qu'elle est de nos plus anciennes danses, car nous descendons des Allemands. Vous la pouvez danser en compagnie, car ayant une demoiselle en main, plusieurs autres pourfont se planter devant vous, chacun tenant la sienne, et vous danserez tous ensemble en marchant en avant, et, quand on veut, en retrogradant par mesure binaire, trois pas en avant et une grue (1) , ou pied en l'air sans saut, et, en quelques endroits par un pas et une grue ou pied en l'air; et quand vous avez marche jusqu'au bout de la salle, vous pouvez danger en tournant sans lacher votre demoiselle. Les autres danseurs qui vous suivront en feront de meme quand ils seront aussi au bout de la salle, et, quand les joueurs d'instruments cesserent cette premiere partie, chacun s'arretera et devisera avec sa demoiselle, et vous recommencerez comme auparavant pour la seconde partie. Et quand viendra la troisieme partie, vous la danserez par la meme mesure binaire, plus legere et plus breve, et par les memes pas, en y ajoutant des petits sauts, comme dans la Courante. Il est evident que cette Allemande primitive donnee par Thoinot-Arbeau n'a rien de commun avec celle qui eut la vogue en Suisse, en Allemagne et en France un peu plus tard. Rien n'y ressemble meme, ni le rythme en deux temps de l'ancienne epoque, ni celui en trois employe depuis le XVII e siecle, ni le nombre de danseurs reduit a un cavalier entre deux dames. Ici, en voici la theorie: Les trois danseurs avancent, reculent par des pas lents et presque graves; le cavalier fait tournet sous ses bras, en s'elevant sur les pointes, ses deux dames alternativement a droite et a gauche. Chacun reprend sa place et une des dames se tourne vis-a-vis du cavalier pour tourner avec lui sur les pointes; elle revient a sa place et la dame recommence le meme mouvement. Quelques villages d'Allemagne ont conserve cette Danse semblable a l'Allemande, decrite par Magny dans son Traite , sur une mesure en 6/8 ou 3/4. "Toutefois, ajoute M. Desrat, Magny ne 'la fait executer que par un seul couple." A en croire Dorat, dans son poeme de la Declamation , l' Allemande aurait eu quelque vogue. On en peut juger a ce passage encenseur, ou l'auteur reconnait a cette danse son caractere gracieux et original: L'heureuse Germanie est fertile en danseurs, Et simple dans sa danse ainsi que dans ses moeurs, Elle nous a transmis celle qui, dans nos fetes, A nos jeunes beautes fait le plus de conquetes. Connaissez tous ces pas, tous ces enchainements. Ces gestes naturels qui sont des sentiments, Cet abandon facile et fait pour la tendresse, Ce dedale amoureux, ce mobile berceau Ou les bras reunis se croisent en cerceau, Et ce piege si doux ou l'amante enchainee A permettre un larcin est souvent condamnee. LA CANARIE La Canarie est une ancienne Danse que les uns disent originaire des lies Canaries, et qui, selon d'autres ecrivains, viendrait d'une ballade ou d'une mascarade dont les danseurs etaient habilles en fois de Mauritanie, autrement dit en sauvages. Dans cette Danse, on s'approchait et on se reculait les uns des autres en faisant plusieurs passages en des attitudes tres gaillardes, tres bizarres, qui representaient des sauvages dans ce qu'ils ont de plus sauvage, surtout dans le costume. L'air de cette Danse etait encore plus vif, comme mouvement, que celui de la gigue ordinaire; c'etait pourquoi on la marquait quelquefois en 6/16, mais, plus tard, son air a danser baissa de ton et ne fut plus qu'une espece de gigue un peu lente, ecrite en 6/8. Le rythme de la Canarie n'a pas le moins du monde une allure africaine, puisqu'il procede toujours par six croches, et, a chaque triolet, la premiere croche pointee, la seconde double croche et la troisieme croche, ce meme rythme ne change pas un instant. Puisque les figures de cette Danse etaient si etranges, ne peut-on pas admettre qu'avant Cambert et Lully, dans un bal princier, on ait vu des danseurs, meme des danseuses, ceux-la la tete couverte de plumes, celles-ci simplement vetues d'oripeaux tres 1egers et de verroteries tres transparentes? Quand on veut ressembler a des sauvages, serait-on roi ou altesse, il n'y a pas de sacrifice qu'on ne fasse, et nous ne serions pas surpris autrement qu'a la Cour, en cet excellent d'age d'or tant vante, quelques seigneurs, entoures de haultes et nobles dames, aient mime un pas soi-disant sauvage et ainsi vetus, pas que l'on aura nomme: Air des Canaries . Et de la, comme a l'habitude, suivant la routine, le nom vesta au rythme comme a la figure. Comme modeles de ce genre de Danse, en ce qui en concerne la musique, on peut citer la Canarie , de l' Europe galante , de Campra, celle d' Armide , de Lully, et celle d' Amadis de Grece , de Destouches. Quant a la theorie proprement dite de la Canarie , la voici comme nous l'explique ThoinotArbeau en son vieux "francois" mis en clair. Un jeune homme prend une demoiselle et ils dansent ensemble la Canarie sous les cadences de l'air qui lui est propre. Il la mene d'abord s'asseoir au bout de la salle, puis il recule ou il a commence, regardant toujours sa demoiselle, puis il va la retrouver en faisant certains pas. Cela fait, il recule comme tout a l'heure; alors, la dame en vient faire autant devant lui et apres se recule jusqu'a la place ou elle etait. Ils continuent tous les deux ces allees et ces reculements tant que la diversite de leurs pas leur en fournit les moyens, et il est bon de noter que ces pas sont gaillards et neanmoins etranges, bizarres, et qu'ils sentent bien le sauvage a voir le plaisir qu'y prennent les spectateurs. Voici les mouvements indiques: Tapement du pied gauche et pied en l'air droit, marque talon droit, marque pied droit. Tapement du pied droit causant pied gauche en l'air, marque talon gauche, marque pied gauche. Tapement du pied gauche, causant pied en l'air droit. Marque talon droit. Marque pied droit. Tapement du pied droit causant pied en l'air gauche. Marque talon gauche. Marque pied gauche. Le reste de cet air est continue a danser comme il vient d'etre dit, tant et si longtemps que le danseur met a aller jusque devant sa demoiselle et a retrograder devant sa premiere place. Notez que pour un second pas au lieu d'un tapement de pied que l'on a fait sur les minimes blanches de cet air, on peut faire une grue fort haute, rabaissee en tapement de pied traine en arriere comme si on "marchoit dessus un crachoit, ou qu'on voulust tuer une araignee". Nous avons laisse les derniers mots expres au vieux "francois" pour que Thoinot-Arbeau air seul aupres de nos lecteurs la responsabilite de quelques images triviales dues au langage de nos peres, ces francs gaulois, et nous finissons ce chapitre en constatant que la Canarie etait, suivant Jean-Jacques Rousseau, d'un mouvement encore plus vif que la Gigue. Ce serait le 6/16 dont nous avons parle en commencant. LA BOURREE Chaque pays d'Auvergne ayant sa Bourree particuliere, nous pouvons en faire la theorie detaillee et en donner un apercu historique, mais il faut nous borner a ne publier qu'un de ces chants populaires faits pour la Danse. C'est d'ailleurs un des plus gracieux et des plus intelligibles du genre. Dans l'eau l'poisson fretille, Qui l'attrapera? La dera. Dans l'eau l'poisson fretille Qui l'attrapera? Vous, la jeune fille, On vous aimera, La dera. Vous, la jeune fille, On vous aimera. Passant vers la riviere, Nous donnant le bras, La dera; Passant vers la riviere, Nous dormant le bras. Trouvons la meuniere. Avec nous dansa, La dera. Trouvons la meuniere, Avec nous dansa. Ah! meuniere gentille, On t'embrassera, La dera. Ah! meuniere gentille, On t'embrassera. Quant aux vieilles filles, On les laisse la, La dera. Quant aux vieilles filles, On les laisse la! La Bourree est une ancienne Danse originaire du Berry, tres repandue dans toutes les contrees environnant cette province, ainsi que l'Auvergne, le Bourbonnais, l'Anjou. Elle fut accueillie avec faveur a la cour de Catherine de Medicis, qui l'aima sans doute tant a cause du penchant tout particulier que sa fille, Marguerite de Valois, la premiere danseuse de son temps, avait pour cette Danse. Depuis 1565 jusqu'au regne de Louis XIII, elle ne cessa d'etre tres a la mode au Louvre. It y avait cependant quelque difference - on le pense bien - entre cette Bourree royale et celle, beaucoup plus populaire, que l'on dansait au fond de nos provinces. A la cour, les deux danseurs se placaient en face l'un de l'autre et dessinaient des pas elegants que l'on ne saurait comparer avec ceux des danseurs de Bourree du centre et du midi de la France. La, parfois, comme dans la plupart des Danses, des chanteurs accompagnaient tant bien que mat les instruments ou meme les remplacaient completement. La Bourree est a deux temps gais et consiste en trois pas joints ensemble avec deux mouvements. Le pas de Bourree est compose de deux mouvements: savoir un demi-coupe avec un pas marche sur la pointe du pied, puis un demi-jete, nous disons "demi-jete" parce qu'il n'est saute qu'a demi, et, comme ce pas est coulant, son dernier pas ne doit point etre marque si fort. On a adouci l'usage parce qu'il demande beaucoup de force dans le cou-de-pied: c'est pourquoi on y a ajoute le "fleurent". Les pas avec fleurets se font en revenant du cote gauche, le pied droit a la premiere position: on plie sur le premier gauche en ouvrant les genoux, et, etant plie, on croise le pied devant sol jusqu'a la cinquieme position et l'on s'eleve dessus. On porte ensuite le pied gauche a cote, a la deuxieme position, et le droit croise a la cinquieme, ce qui fait l'etendue du pas. Decomposition du pas de la bourre . - I er et 2 e temps . - Flechir la jambe gauche en allongeant la jambe droite sur le cote gauche croisee devant la jambe gauche. - 3 e temps . - S'enlever sur la pointe du pied gauche en conservant la jambe droite allongee devant la gauche. Le pas de bourree se fait egalement du pied gauche. On flechit la jambe droite en allongeant la jambe gauche sur le cote droit croisee devant la jambe droite. Puis on s'eleve sur la pointe du pied droit en conservant la jambe allongee devant la droite. Theorie de la Bourree . - Les cavaliers et les dames, les poings sur les hanches, vont en avant, en arrere, en avant par des pas de bourree; ils restent au milieu du quadrille: cela ne concerne que les deux premiers couples. Les deux seconds couples repetent ce que viennent de faire les deux premiers. Les cavaliers des deux premiers couples donnant main droite a main droite aux dames vis-a-vis, vont en avant; ils se quittent la main droite, se donnent main gauche a main gauche et vont en arriere pour revenir au centre du quadrille. Les deux premiers couples regagnent leurs places, ainsi que les deux seconds, tous criant ensemble: Youp, la catarinetta, youp! Puis le premier couple avarice au centre du quadrille et va en avant et en arriere; le premier cavalier repete avec les trois autres dames ce qu'il a execute avec la sienne; les trois autres cavaliers, successivement, recommencent les mouvements executes par le premier cavalier. A la figure suivante, le cavalier et la dame de chaque couple se tiennent par la main droite et le cavalier fait tourner sa dame sous son bras droit. Chaque cavalier recommence avec la dame du couple de droite ce qu'il a fait avec sa dame, et ainsi de suite avec les autres dames. Le cavalier et la dame de chaque couple se tiennent par la main gauche, et la dame fait tourner son cavalier en le faisant passer sous son bras gauche. Chaque dame recommence avec le cavalier du couple de gauche ce qu'elle a fait avec son cavalier, et ainsi de suite avec les autres cavaliers. Le cavalier et la dame de chaque couple, ayant les poings sur les hanches, vont en avant, en arriere, par des pas de bourree et regagnent leurs places primitives en tournant. Tout le monde crie encore: Youp, la catarinetta, youp! Tous les couples terminent la Bourree en executant la valse a trois temps. Tous les mouvements doivent se faire avec des pas de Bourree. La Bourree avait quelque ressemblance avec le Branle, datant comme lui d'une epoque tres lointaine. Puis il y avait dans la figure de cette Danse une quantite de divergences, telles que le pas de bourree avec fleuret dessus et dessous , le pas de bourree ouvert, emboite , etc., etc. Un compositeur de talent, qui vivait en pleine prosperite artistique au XVIII e siecle, Mouret, a ecrit sur quelques Bourrees la plus adorable des musiques. Il est vrai qu'a l'occasion de plusieurs morceaux executes pour les fetes de la duchesse du Maine, cette princesse l'avait promu surintendant de sa musique. Les meilleurs musiciens de la premiere moitie du XVIII e siecle, le celebre Lully entre autres, appellent souvent boure des airs de Danse ressemblant beaucoup a la Bourree . On pourrait peut-etre en conclure que l'un est derive de l'autre. Le meme Lully, sous le nom habituel de Bourrees , a fait de tres gracieux airs de Danse: la Bourree de Phaeton , par exemple; mais, au dire de Cahusac, cette Danse, ni par son pas ni par son nom, ne parut assez noble a la docte et pedante Academie pour etre recue a l'Opera. Comme beaucoup d'autres sujets que nos augustes et majestueux augures ont tues, la Bourree n'en a pas moins bien vecu, puisqu'elle est de nos jours, dans nos provinces et meme a Paris, de par nos bons Auvergnats - charbonniers et autres - encore tres bien portante. Son pas, tres simple, comme nous l'avons montre, consiste en resume a sauter deux fois, tantot sur un pied, tantot sur l'autre, en frappant le talon a terre au troisieme temps, et, pendant que le pied frappe terre, l'autre se leve et se croise en l'air devant la jambe du pied frappant. Il y a souvent un repos sur le premier temps et le second est alors accompagne d'un cri sonore et d'un vigoureux coup de talon a terre; le second temps se trouve alors prolonge pour equivaloir aux deux derniers. Quatre couples se placent comme dans notre Quadrille francais, deux sur un sens, deux sur l'autre. Les figures sont executees avec le pas traditionnel de la Bourree; quant a la coda , elle est dansee avec le pas de l'ancienne valse a trois temps. Pas de la Bourree: - Mesure 2/4; pas du pied droit. I er temps: - Plier la jambe gauche en etendant en meme temps la droite croisee a gauche; 2 e temps: - Se soulever legerement sur la jambe gauche, en maintenant ta droite dans sa position etendue. Le pas du pied gauche se fait en prenant les mouvements contraires; plier la jambe droite, etendre la gauche. Pas de la Bourree sur une mesure en 3/4: - Rester deux temps de la mesure au lieu d'un seul sur le plie de la jambe. - Figures: - I re reprise: 32 mesures 3/4. Auvergnate : I 8 mesures: deux cavaliers s'avancent avec les dames de vis-a-vis, reculent, avancent une seconde fois, cavaliers et dames mettant les poings sur les hanches. 2 8 mesures: les deux couples places sur l'autre cote recommencant le meme mouvement. 3 8 mesures: les deux premiers cavaliers avancent et reculent en se tenant avec les dames de vis-a-vis par la main droite et la main gauche alternativement. 40 8 mesures: les deux couples places sur l'autre facade font les memes mouvements. - 2 e reprise: 32 mesures: tous les couples ensemble; les cavaliers tournent avec toutes les dames alternativement en se tenant avec elles par la main droite et en les faisant passer sous le bras droit, qu'ils tiennent eleve. Le meme mouvement est recommence par les dames qui font tourner leur cavalier sous le bras gauche. Cavaliers et dames, mettant les poings sur les hanches, reprennent le pas de la bourree en avant et en arriere, puis tournent ensemble pour revenir a leurs places primitives. -Coda: mesure 3/4. La premiere reprise est terminee par une valse a trois temps lente, et, s'il faut en croire les recits de l'abbe Flechier, la bourree d'Auvergne n'avait rien de pudique autrefois. LA FARANDOLE La Farandole est une Danse provencale aussi populaire dans le midi de la France que la Bourree l'est en Auvergne. S'il faut en croire quelques auteurs anciens, elle viendrait de la Grue , Danse dont nous avons parle dans ce livre et laquelle aurait ete inventee par Thesee, un des plus celebres heros des legendes grecques; ainsi nominee, on s'en souvient, parce que les danseurs y reproduisaient les tournoiements et les evolutions de ces oiseaux de passage. Elle aurait ete importee a Marseille par les Phoceens. Le ills d'Egee et d'Ethra, racontent les savants de l'Antiquite, avait retrace, dans une sorte de choregraphie triomphale, les circuits que, grice au fil d'Ariane, il put impunement franchit dans le Labyrinthe, lors de sa lutte avec le Minotaure. Ce serait cette mimique accidentee que Vulcain aurait grave sur le bouclier d'Achille qu'Homere decrivit au 18 e chant de l' Iliade et qui fut particuliere aux Candiotes. D'autre part, les etymologistes modernes font venir Farandole du provencal farandolo et de l'espagnol farandula , qui, tous les deux signifient: exercices de musiciens ambulants. D'apres Honorat, le celebre archeologue de Digne, l'origine, la racine plutot, du mot farandolo provencal serait dans les deux mots grecs qui, en francais, se traduisent par "phalange" et "esclave", les danseurs etant pour ainsi dire enchaines les uns aux autres. Mais le savant Diez souleve aussi une hypothese qui vient a l'appui de la premiere etymologie moderne. Il demande si farandula n'est pas plutot un diminutif du mot faranda , venant lui-meme de l'allemand fahrende: troupe de comediens ambulants. Quoiqu'il en soit, voici comment se danse la Farandole: Un jeune homme - toujours un ceibataire, le coq du village, le roi des sauteurs, la coqueluche des plus jolies filles, et qui, une fois marie, abdique sa dignite et ses privileges pour entrer dans la corporation des maris - un celibataire, disons-nous, precede d'un fifre et d'un tambout, tient de la main gauche un mouchoir ou un ruban dont une jeune fille prend l'extremite. A l'exemple de son danseur, la demoiselle agite un mouchoir que vient de saisir un autre jeune homme, et ainsi s'allongent indefiniment les anneaux de la chaine, le nombre des danseurs etant illimite Le conducteur fait voltiger dans sa main droite une banderolle, mouchoir ou ruban, sorte de fanal mouvant, auquel il imprime toutes les rotations qu'il veut indiquer a la troupe marchant sous ses ordres. Au signal de son chef, excites par le tambour et le fifre, danseurs et danseuses se mettent en branle, repetant, avec accompagnement de cris et de frappements de pieds la figure indiquee par le conducteur, deroulant ses anneaux a travers la campagne, les rues des villes et des villages, et recrutant de nouveaux participants partout sur son passage. Tantot, ce sont des ondulations, des serpentements, des zigzags imprevus, des retours soudains de tete en queue; tantot on voit les couples, hommes et femmes, elever successivement au-dessus des tetes leurs bras en triangle ainsi qu'un dome d'arc de triomphe, et le conducteur, passant de droite a gauche sous cette arche, entrainant sa danseuse et les autres couples qui le suivent au fur et a mesure que chaque membre de la colonne a courbe le front sous leurs bras. Souvent aussi, le dernier groupe de la bande s'arrete immobile; les autres tournent autour de cette sorte de pivot, sur lequel ils s'enroulent comme les anneaux d'une chaine sur un treuil, et forment ainsi un immense peloton circulaire qui evolue pendant un certain temps sur lui-meme, jusqu'a ce que la pression progressive des corps rende tout mouvement impossible. Soudain, le chef tire son suivant en sens inverse, et la pelote se desserre ainsi avec rapidite jusqu'e ce que la troupe entiere ait repris sa marche longitudinale. Parfois aussi, il improvise et execute quelque entrechat bizarre, que son suivant immediat doit reproduire et que le reste de la bande est obligee de dessiner exactement. Evidemment, les variantes et les innovations dans les figures de la Farandole sont a la merci de l'intelligence ou de l'instinct du conducteur. Rien n'est plus etonnant ni plus charmant en meme temps que les Farandoles menees la nuit. Chaque danseur se munit, l'un d'un falot, l'autre d'une lanterne venitienne ou d'un lumignon quelconque, et ce tourbillonnement de lumieres, rappelant le vol et les bonds capricieux des feux lollers de nos champs, jette celui qui y assiste a la plus etrange fantasmagorie que l'on puisse imaginer. C'est habituellement a l'occasion des fetes ou des anniversaires, des joies des familles: naissances, baptemes, mariages, aussi pour celebrer quelques saints officiels du calendrier que s'organisent les Farandoles . Il est incontestable qu'au moment ou tous les danseurs elevent leurs bras au-dessus de leur tete sans rompre la chaine, le conducteur rappelle exactement Thesee passant et repassant en silence, comme avec une sorte de crainte, suivi de la personne qu'il tient par le mouchoir, et qui, enfin, apres bien des essais infructueux, sort tout joyeux et en dansant d'entre les bras des deux derniers de la file, en agitant son mouchoir libre, comme le fil qui lui a servi de conducteur a travers les dedales du Labyrinthe. La derniere figure, notamment, imite parfaitement le peloton dont Thesee se servit pour sa delivrance. En effet, la personne qui forme le dernier anneau de la chaiine s'arrete et ne remue plus. Le chef de la file tourne avec le restant de la Farandole , et chacun, successivement, s'arrete au fur et a mesure qu'il arrive a ce noyau. Bientot, de cette maniere, la chaine ne forme plus qu'un gros peloton qui tourne quelque temps en rond et comme sur lui-meme. Apres cela, le conducteur tire vers lui en courant le premier qu'il tient par la main, celui-ci son voisin, et ainsi de suite des autres. Ne croirait-on pas voir Thesee lui-meme, devidant le peloton que lui a donne Ariane, a mesure qu'il s'enfonce dans les detours du Labyrinthe ou qu'il parvient a en sortir? Helas! cette danse si gracieuse, si francaise, si voluptueuse en meme temps que si chaste, si capiteuse en sa modestie de campagnarde, a dans notre histoire et dans ses propres annales encore recentes, une page de boue et de sang qu'il est impossible a l'ecrivain impartial de passer sous silence quand il parle de la Farandole Helas! pourquoi la brune Toulousaine aux accents ardents, aux pas si entrainants, aux fifres et aux tambours si aimes des troubadours revant et chantant en dansant, n'a-t-elle pas toujours connu l'expression de sentiments purement joyeux et bons? Pendant les immondes reactions de 1815, la Farandole , comme une fille de joie assoiffee de haine, folle du plus hideux delire, a plus d'une fois voile dans ses replis, qui etaient autrefois de lys et de roses, l'assouvissement de fureurs viles, de rancunes personnelles, ou les debordements de betes feroces d'une population absolument fanatique. Ivres de vice, d'alcool et de sang, fous de rage, de bas appetits a satisfaire, de justes traitements subis a venger, verdets et trestaillons dechainaient dans les villes rondes feroces de leur Danse nationale qui enveloppaient dans leurs tournoiements de sauvages et d'assassins tout bonapartiste designe a leurs coups fratricides. Malheur a la victime qui, n'ayant pas le bras assez fort ou le pied assez sur, ne sayair pas resister aux secousses violentes qu'on lui imprimait expres! Une fois a terre, elle etait egorgee, taillee, dechiquetee. Il faut bien le dire: c'est dans une de ces Farandoles que fut lachement assassine, a Toulouse, le 17 aout 1815, aux cris de "Vive le Roy!", pousses par une meute de betes fauves dechainees et de bandits, l'infortune general Ramel. Les coupables de ce monstrueux forfait echapparent au juste chatiment qu'ils meritaient; leurs noms n'en resteront pas moins graves au pilori de l'Histoire, a cote de celui de leurs deux complices qui furent si derisoirement condamnes pour donner un semblant de satisfaction a l'opinion publique: d'Osonne et Carriere. Et maintenant, il y a gros a parier que les jeunes filles brunes et les ardents descendants de Henri IV qui vont danset la Farandole dans les champs ensoleilles ou dans les vignes vermeilles des Pyrenees ne connaissent pas cette page de l'histoire de leur Danse nationale. Qu'ils la lisent. LA VALSE La Valse , nous l'avons prouve a notre article Volte , n'est pas du tout d'origine allemande, mais bien francaise, contrairement a ce qu'affirment etourdiment des auteurs qui passent pourtant pour serieux. Bouillet, Larousse, entr'autres, sans compter les Dictionnaires de conversation ou Encyclopedies plus ou moins quelconques, ou les naifs-ou les paresseux-puisent trop souvent a leur aise leurs renseignements errones mais peu couteux. M. Desrat cite le passage d'un article de journal parisien qui, il y a deja quelque vingt ans, aurait du clore a jamais cette question, meme pour ceux qui n'avaient pas lu Thoinot-Arbeau, ou qui, l'ayant lu, ne l'avaient pas compris a cause de son "vieux francois", ThoinotArbeau qui, sur ce sujet, a ce passage de la Volte , est si plein de details de theorie de cette Danse, details que nous avons cites en partie a leur place dans ce livre. Mais il convient d'insister encore sur ce point, puisque quelques ouvrages de Danse dernierement parus commettent encore la meme erreur grossiere, afin que la cause soit une fois pour toutes entendue. La Valse est une Danse nationale qui vaut bien qu'on la defende, qu'on la revendique chez nous, puisqu'elle est bien a nous. Le passage du journal (1) que nous citions tout a l'heure etait concu en ces termes: "Un erudit vient de detruire la legende qui attribuait aux Allemands l'invention de la Valse. L'origine de cette Danse, que Murger appelait, dans son langage si image, le pas de charge de l'amour , serait francaise. La Valse n'a pas pris naissance en Allemagne, car, d'apres un manuscrit du XII(e) siecle, elle fut dansee pour la premiere fois a Paris le 9 novembre 1178. Elle etait deja connue en Provence sous le nom de Volta ; le chant qui l'accompagnait etait designe par le titre de Pallada . Elle vint de Provence a Paris, fut a la mode pendant tout le XVI(e) siecle et fit le delice de la cour des Valois. Les Allemands l'adopterent ensuite et la Volta provencale devint la Waltzer germanique." D'autre part, pour les ignorants les plus inderacinables qui veulent toujours ecrire l'histoire a leur facon, il y avait encore, avant meme Thoinot-Arbeau, cependant si net, si categorique, si precis, ce poete de la Pleiade qui, dans un volume ayant justement pour titre: la Volta , racontait ainsi l'origine de la Valse: "Les etres primitifs etaient nes androgynes. Jupiter, epouvante de leurs formes monstrueuses, separa les deux sexes. Ainsi dedoubles, l'homme et la femme deperirent. Venus prit pitie d'eux et leur enseigna la Volta , qui reunit de nouveau les deux etres." Apres cette explication, le poete s'efforce d'imiter, dans son rythme, le tournoiement des valseurs: Lors do bouquets effleura ses cheveux Et ordonna la volte de Provence, Qui est encore le lieu malheureux De l'Androgyne, une douce souffranee. Mars, flanc a flanc, premier elle embrassa; Luy, tout ravi d'amour qu'elle lui porta, Sans se lasser, tout un soit la dansa, Tournant, voltant d'une divine sorte. Au nombre de ces ecrivains de la Danse, si mal instruits au point de vue historique de leur sujet-et qui, alors, eussent mieux fait de rester dans leur technique, leur pratique, leur theorie, dans leur "metier", enfin, ou d'ailleurs ils excellent-il en est que l'on regrette de voir: Blasis, par exemple, un maitre incontestable et inconteste dans sa partie. N'a-t-il pas ose ecrire, en purlant de la Valse: "Cette danse qui, ainsi que nous l'avons deja dit, nous vient de la Suisse " Experimente comme maitre de danse, M. Blasis, mais le pietre erudit! Parmi les regles auxquelles on doit se conformer pour valser comme il faut, il n'en est pas de plus simple, deplus importante, mais aussi de moins facile a observer que celle qui consiste a faire tenir les pieds a plat dans toutes les positions voulues . En disant que la simplicite de cette regle ne fait pas qu'on l'applique naturellement, sans efforts, on n'apprend rien aux bons valseurs, a ceux qui ont l'exparience et la pratique; c'est donc aux jeunes, aux debutants, aux eleves, a tous ceux, en un mot, qui veulent apprendre a valser qu'il faut l'expliquer clairement. Le valseur etant a plat sur les pieds, il lui est facile de se tenir droit, condition sans laquelle il n'y a pas de bon maintien possible. Le valseur doit se cambref 1egerement et rejeter un peu la tete en arriere, de maniere a voir par-dessus les epaules de sa dame et d'eviter par la, en etant toujours a meme de battre en retraite en valsant a rebours, les inconvenients, parfois grotesques, qui viennent d'une trop grande presse au milieu de couples peu familiarises. Sous tous les rapports la Valse a trois temps, dire aussi, bien a tort, Valse allemande ou saxonne, alors qu'elle est essentiellement francaise ainsi que nous venons de le demontrer, est la plus belle, aussi la plus usitee, mais egalement la plus difficile et la plus longue a apprendre. Le pas de cette Valse est compose en realite de six temps ou mesures. S'il s'agit d'un eleve, il se placera a la troisieme position, c'est-a-dire que le talon de son pied droit viendra s'appuyer contre le milieu de son pied gauche, les deux pieds bien ouverts. Partant de cette position, il avancera son pied droit en le glissant et sans bouger son pied gauche; pros il glissera son pied gauche qui viendra rejoindre le pied droit et s'appuyer contre le talon de ce dernier, c'est-a-dire dans la premiere position. Le pied droit glissera de nouveau en avant comme il avait deja fait au troisieme temps. Alors, l'eleve portera son pied gauche en dedans, en forcant la hanche gauche et par un mourement de conversion; puis, en arrondissant, il rapprochera le pied droit du pied gauche, de maniere a ce que le talon du dernier soit fixe contre le milieu du premier; c'est le cinquieme temps. Enfin, pour le sixieme, l'e1eve, soulevant legerement les talons, pivotera sur la pointe des pieds et ramenera le talon du pied droit contre le milieu du pied gauche. La jambe droite etant ainsi passee devant et l'eleve ayant fait un mouvement de conversion avec ce sixieme temps, il se retrouvera a la troisemposition par laquelle il a commence. Tous ces temps de la Valse doivent etre faits et etudies regulierement et non pas saccades. Ils ne doivent 14 pas etre executes ni plus lentement ni plus vite les uns que les autres. Les pas doivent etre dessines avec naturel et aisance; il ne faut ni trop plier sur les jambes, ni les tenir trop tendues. Enfin, ceux qui sont sujets a s'etourdir ne devront pas fixer les yeux a terre, mais porter leurs regards autour d'eux, a la hauteur ordinaire. Theorie de la Valse A trois temps : Theorie du cavalier .-Deux mesures pour un seul pas. 1 re Mesure: trois temps marches sur les pointes et alternes pied droit, pied gauche, pied droit; 2 e Mesure: decrire par le pied gauche un arc de cercle sur la pointe, ramener derriere ce pied le pied droit croise a la troisieme position egalement en faisant passer devant le talon gauche le talon droit qui est place derriere. Reprendre le meme pas, toujours commence avec le pied droit.- Pas de la Danse . Le pas est le meme, mais la Danse commence par la seconde partie, c'est-adire en decrivant l'arc de cercle du pied droit. Si les danseurs veulent executer des promenades en valsant, ils suppriment les trois derniers temps tournes et les remplacent par les trois premiers alternes de chaque pied; l'un les fait avancer en avant et l'autre en reculant. Theorie de la Valse a deux temps .-Le cavalier commencant et la dame du pied droit (1 mesure pour chaque pas). Sur les deux premiers temps, plier egalement les deux genoux en glissant un pied en avant; sur le troisieme, ramener vivement le pied reste en arriere pour chasser en avant celui glisse. Continuer par l'autre pied. Ce pas est le meme pour la dame. En tournant la Valse, l'un et l'autre des danseurs font un pas en avant et un en arriere alternativement. Cette Valse, comme les precedentes, peut etre tournee de droite a gauche ou de gauche a droite. evidemment, autant il y a de professeurs de danse autant il ya de theories, chacun ayant sienne celle qui lui convient le mieux. L'essentiel, pour nos lecteurs, etant de pouvoir fixer leur choix et apprendre la Valse s'ils ne la savent pas, notre devoir est de nous borner a cette besogne. Nous leur donnons donc une seconde theorie de la Valse; avec celle qui precede, ce sera suffisant, nous semble-t il. Le cavalier se place en face de sa dame; de son bras droit il tient sa taille, et de la main gauche il prend sa main droite. La Valse en trois temps s'execute en avant, en artiere, sur place; elle se danse le plus generalement a droite mais on peut la danser a gauche. Le cavalier passe le pied gauche devant sa dame (1 er temps); il rapporte ensuite le pied droit derriere le pied gauche (2 e temps); puis il pivote sur les deux pieds en montant legerement sur les pointes pour ramener le pied droit devant (3 e temps); il porte le pied droit en avant (4 e temps); glisse le pied gauche de cote, en ayant soin d'aller legerement en avant, de maniere a depasser un peu le pied droit (5 e temps), et il ramene le pied droit devant (6 e temps). Ces six temps forment deux pas de Valse et prennent deux mesures. La dame tait le meme pas mais en partant du pied droit. Pour avertir sa dame, le cavalier fait preceder le pas d'une preparation qui consiste a poser le pied droit en avant (1 er temps), a rester dans cette position pendant le deuxieme temps; puis, pour le troisieme, a sauter 1egerement sur le meme pied droit, en levant aussitot la jambe gauche en avant, c'est alors que l'on commence le pas de Valse, pour lequel on n'a qu'a poser le pied gauche. La musique de la Valse a deux temps est la meme que celle de la Valse en trois temps, mais le cavalier ne doit pas se placer en face de sa dame comme dans celle-ci. La tenant par la taille, il doit avoir soin de plier 1egerement les genoux, de se placer a sa droite et de s'incliner un peu sur son epaule droite, position qui lui donne la facilite de l'entrainer et de se lancer hardiment. Double glisse-chasse du meme pied. Le cavalier glisse le pied gauche pendant les deux premiers temps de la mesure (valeur d'une blanche dans la mesure a trois-quatre), puis, pour le troisieme temps et le deuxieme pas, il rapproche le pied droit pour chasser son pied gauche. Meme pas du pied droit. La dame fait le meme pas en partant du pied droit. Cette Valse s'execute a droite, a gauche, en allant en avant, en arriete. Le cavalier qui doit conduite doit preferablement valser en avant et alors la dame en arriere, mais le contraire peut etre aussi. Enfin, pour nous resumer et nous efforcer de donner, surtout aux debutants, les meilleurs conseils a propos de la Valse, cette danse si francaise, si entrainante, si pleine de jeunesse et de gaiete bien gauloise, voici ce que nous ajoutons: On a vu que la Valse se compose de deux pas, chacun contenant trois temps , ce qui fait six tours pour deux pas, ou un tour complet de Valse execute en deux mesures . Lorsque l'un des deux valseurs avance le pied droit pour commencer le premier pas, l'autre valseur doit tirer egalement en meme temps le pied gauche en arriere, pour entamer l'autre pas, laissant ainsi a l'autre la facilite d'avancer les pieds. Tous deux alors executent le demi-tour ; puis l'on repete le pas que l'autre vient d'executer, dans le second demitour de valse. Quand on est place pour valser, afin de bien entamer le pas et que les deux danseurs soient a l'unisson, la dame a droite du cavalier, le cavalier doit partir du pied gauche en tournant devant sa danseuse, comme si c'etait sa premiere 14. position; quant au second pas, il est toujours execute par la personne qui a le dos du cote ou la valse commence, tandis que celle qui est en face de ce cote execute toujours le premier pas. Pour executer un de ces pas, placer les pieds a la troisieme position, le pied droit en avant, puis porter le pied droit en avant, de la facon la plus naturelle, sans le tourner en dehors; le placer en quatrieme position (1 er temps), porter immediatement ensuite le pied gauche en avant, en tournant la pointe en dedans et la croisant en avant de l'autre pied, pour arriver en quatrieme position, le pied se levant aussitot et le corps, en meme temps, executant un demi-tour. Placer le pied pour la quatrieme position (2 e temps). Ce pied, que vous avez leve pendant le temps precedent, doit alors se placer devant l'autre en troisieme position et en dehors, reprenant sa position ordinaire et pour acheverla troisieme mesure. Le pas, s'executant ainsi en faisant un demi-tour, portera la face du danseur ou etait son dos precedemment. Pour faire le second pas et executer le second demi-tour en meme temps, ce qui complete le tour de valse, tourner en dehors du cote du pied gauche, la pointe en dedanset le corps se mouvant en meme temps en rond. Le placer en seconde position (1 er temps); mettre le pied droit derriere le gauche, en continuant toujours a tourner le corps (2 e temps); porter alors le pied gauche devant, la pointe en dedans, le corps tournant aussi pour arriver au demi-tour au moment ou on eleve le pied gauche en seconde position, pour executer la troisieme mesure du second pas et le second demi-tour qui complete le tour de Valse. Pour bien valser, tous les temps doivent etre exactement marques, et il faut faire attention a ne pas tourner sur les pointes dans les memes temps, ce qui conviendrait tres mal a deux personnes valsant ensemble. Chaque tour de Valse doit etre nettement et completement execute, de sorte qu'en terminant les valseurs arrivent toujours du cote oppose a celui ou ils etaient en partant, sinon le cours de la Valse ne pourrait etre continue, les valseurs allant se jeter infailliblement les uns sur les autres. Les trois premiers pas doivent se tournet egalement dans le premier demi-tour; il n'en est pas de meme des trois derniers. Au quatrieme pas, le cavalier doit, sans tourner, placer son pied entre ceux de sa dame, accomplir son demi-tour en passant devant la dame avec le cinquieme pas et rapprocher le pied au sixieme temps. On doit s'etudier a montrer une grande flexibilite, des mouvements aussi aises et aussi naturels que si l'on marchait; sans conserver le cou dans une rigidite absolue, dans une immobilite complete, il faut eviter neanmoins tous les mouvements de tete eleves ou penches. Le pied de la valseuse, comme celui du valseur, doit conserver sa position ordinaire; tout effacement en dehors, toute cambrure du cou-de-pied nepeuvent que nuire a la grace de la valse. On ne doit ni chercher a se placer sur ses pointes, ni non plus rester cloue sur ses talons; la moitie du pied seule doit porter sur le parquet, de maniere a conserver le plus de solidite possible, sans toutefois nuire a la legerete. La conduite de la dame n'est pas la partie la moins difficile ni la moins delicate de la tache du valseur. Il ne suffit pas de conduire sa dame toujours dans le meme sens; il faut savoir tantot la faire reculer en faisant le pas de Valse non plus obliquement mais en droite ligne, tantot la faire avancer sur soi en faisant le meme pas a reculons. Savoir nuancer sa Valse est un des grands talents du valseur. LA POLKA La Polka est originaire de Boheme ou elle fait la joie des paysans; c'est une Danse vive, allegre, gracieuse, et elle a, d'ailleurs, tous les signes du type original, car ses allures sont rapides, saccades, un peu brusques, rudes et tumultueuses, mais gaies, memes voluptueuses. Elle ressemble beaucoup a la Valse; comme elle, elle se danse a deux et s'isole volontiers de la foule en fuyant le bruit. Les danseurs l'executent en tournant sur eux-memes, en marquant le rythme avec chaque pied, qui frappe legerement le sol a son tour et en sautant ensuite sur un temps de repos. Ressemblant non seulement a la Valse, mais aussi a la Mazourka et a la Cracovienne, c'est pour ainsi dire une valse sautee. Elle se danse sur un air a deuxquatre fortement rythme, dans lequel les trois premieres croches de la mesure sont presque incessamment marquees par l'accompagnement et suivies d'un silence sur le temps faible du second temps. Ce rythme, fait d'entrain, de grace et de vivacite, ne manque ni d'elegance ni de coquetterie. Des son apparition en France, en plein printemps 1844, la Polka y fut l'objet d'un veritable engouement et son triomphe alla en augmentant de jour en jour-de nuit en nuit, plutot. Elle fut tout de suite acclamee dans tous les bals, dans toutes les societes, dans tous les salons. Ce fut un veritable enthousiasme, une fureur generale, un delire. Bientot on ne vit plus que la Polka, on ne jura plus que par la Polka, tout fut a la Polka: robes, chapeaux, vetements, etc., etc. Si l'on en croit l' Encyclopedie , l'histoire de la Polka, son origine du moins, seraitassez curieuse. Elle aurait ete inventee, vers 1830, par une paysanne, notee par le professeur Neruda, qui la fit executer par des etudiants, puis l'apporta a Prague vers 1835 et lui donna son nom qui vient du mot tcheque pulka , qui veut dire "moitie", ce qui fait allusion au demi-pas qui est sa caracteristique. Elle fut d'abord dansee, a son arrivee a Paris, au theatre. Ce fut le danseur Raab, de l'Odeon, qui la mit a la mode. La premiere musique de cette Danse, si populaire, a ete ecrite par Hilmar de Kopidlno; elle s'execute en deux temps, mais on decompose le pas en quatre mouvements. On la danse ordinairement en tournant en avant, le cavalier de gauche a droite et la dame de droite a gauche, mais on peut a son gre en intervertir le sens. Le pas du cavalier se compose des mouvements suivants: Il leve le pied gauche derriere la cheville du pied droit, saute legerement sur le pied droit et glisse le pied gauche en avant (1 er mouvement); puis il ramene le pied droit derriere le pied gauche (2 e mouvement); il glisse le pied gauche en avant (3 e mouvement); enfin il ramene le pied droit derriere la cheville du pied gauche (4 e mouvement). Le danseur execute ainsi un demi-tour dans les trois premiers mouvements de la Polka; le quatrieme mouvement, comme le troisieme de la Valse ne sert qu'a preparer le depart pour la seconde mesure. Cette fois, le danseur, dont le pied droit se trouve place derriere la cheville du pied gauche, saute legerement sur le pied gauche en glissant le pied droit en avant (1 er mouvement); il ramene le pied gauche derriere le pied droit (2 e mouvement); il glisse le pied droit en avant (3 e mouvement); puis il ramene le pied gauche derflere la cheville du pied droit (4 e mouvement). Il se retrouve ainsi dans la position initiale, apres avoir accompli un tour entier sur lui-meme. La danseuse execute le meme pas que le danseur, mais en sens inverse, c'est-a-dire que, pendant qu'il part du pied gauche, elle part du pied droit, et reciproquement. Elle suit la direction que lui donne son cavalier, a droite, a gauche, en avant ou en arriere. Ainsi que dans la Valse et dans toutes les Danses tournees, le cavalier passe son bras autour de la taille de sa danseuse dont le bras gauche lui repose sur l'epaule; en meme temps, il lui soutient la main droite dans sa main gauche, a hauteur de la ceinture. La Polka se compose des dix figures suivantes, dont les cinq premieres s'executent seules dans les salons: 1 la Promenade; 2 la Valse; 3 la Valse a rebours; 4 la Valse tortillee; 5 le Pas bohemien; 6 Le changement de bras; 7 Pas bohemien en changeant de bras et en valsant; 8 Moulinet d'une main; 9 Moulinet en suivant sa danseuse et en la faisant tourner; 10 Passe double. 1 re figure: La Promenade : Le cavalier prend de la main droite la main gauche de sa danseuse a la hauteur de la poitrine; en executant le premier temps, il l'abaisse legerement en se tournant un peu vers la gauche; au quatrieme temps, au contraire, il se tourne vers la danseuse et les mains se retrouvent alors dans la position levee. On fait ainsi quelques mesures autour du salon et quand ce mouvement de bascule est bien execute, il est plein de grace et de coquetterie. Il y a encore une autre promenade , qui est la plus usitee: Le cavalier prend sa danseuse par la taille comme pour le galop, en prenant de la main gauche la main droite de la dame a quelque distance tance du corps et un peu plus bas que la ceinture. Il execute la meme promenade en avant, s'il aime mieux, ou en arriere s'il le prefere. La promenade s'opere en lignes droites. 2 e figure: La Valse .- Le cavalier prend sa danseuse comme pour la Valse ordinaire et execute le pas de maniere a operer un mouvement bien marque. Dans cette figure, il faut eviter de sauter et de forcer la mesure en accentuant trop le mouvement; d'un autre cote, la Polka ne consistant qu'en de redoutables deploiements d'articulations, il faut, dans la Valse, resserrer le pas de beaucoup, afin de n'outrager que le moins possible les jambes et les volants de la danseuse. 3 e figure. Valse a rebours 15 ou a gauche : Le cavalier prend sa danseuse comme pour la Valse ordinaire, en la serrant seulement un peu plus etroitement contre lui. Il chasse le pied gauche derriere et marque les deux temps avec le pied droit, en pivotant ensuite sur le meme pied et en entrainant vivement sa danseuse vers lui, 4 e figure: Valse roulee ou tortillee .-Le cavalier se place en face de sa danseuse en la tenant comme pour la Valse et execute le pas en partant toujours du pied gauche et en imprimant a la dame un mouvement de demi-cercle de droite a gauche et de gauche a droite, tantot en marchant vets elle, tantot en reculant. Quelquefois le cavalier prend sa danseuse en tenant sa main droite dans sa main droite et en executant divers changements de mains. 5 e figure: Pas bohemien .-Le cavalier execute le pas en tenant sa danseuse comme pour la Valse; mais, au quatrieme temps, au lieu de reposer le pied droit a terre comme dans le pas ordinaire, il allonge la jambe, pose le talon, la pointe du pied droit en l'air, puis la pointe, le talon leve,: glisse le pied en avant et recommence le meme pas. Ce pas s'execute de meme en arriere et aussi a droite et a gauche, de maniere a tracer une croix. 6 e figure: Changements de bras .- Le cavalier part comme pour la promenade , en tenant sa danseuse par la taille. Au signal donne, il l'enleve du bras droit et la lance vivement dans le bras gauche arrondi pourla recevoir, et reciproquement. En faisant ce mouvement, il continue de marquer le pas et la dame doit toujours retomberen mesure. 7 e figure: Pas bohemien, en changeant de bras et en valsant .- Cette figure est la triple combinaison du pas bohemien, de la Valse et de la figure precedente. 8 e figure: Moulinet d'une main .- Le cavalier tient sa danseuse comme nous l'avons indique tout a l'heure et tourne apres elle en marquant le pas, et recommence le meme mouvement en prenant de sa main gauche la main gauche de la dame. 9 e figure: Moulinet, en suivant sa dame et en la faisant tourner .- Ce moulinet est beaucoup plus difficile que l'autre. Le cavalier fait passer sa danseuse devant lui, puis la fait tourner en marquant le pas, que la dame doit executer avec une grande vitesse; mais c'est la une figure impossible a decrire, impossible a danser dans un salon. 10 e figure: Passe-Double .- Enfin le cavalier prend sa danseuse de la main droite et la fait danser devant lui en lui prenant la main gauche et en lui faisant faire un demi-tour. Ensuite, pour executer cette figure en arriere, il prend sa dame de la main gauche, la fait passer derriere lui, puis la reprend de la main droite et lui fait faire le demi-tour. On voit que dans ces figures tantot le cavalier se rapprochait de sa dame, tantot il s'en eloignait. Il tournait avec elle par une seule main, parfois avec les deux; de temps a autre, les deux danseurs mettaient les poings sur les hanches et simulaient des mouvements d'attaque ou de defense reciproques. C'etait la Polka primitive, et, si l'on veut en employer les termes de la theorie, les voici: Sauter sur le pied droit, glisse du pied gauche en avant (1 er temps); coupe dessous du pied droit (2 e temps); jete du pied gauche, leve de la jambe droite (3 e temps); rester dans cette position pour le quatrieme temps. LA MAZOURKA La Mazourka est une Danse polonaise a laquelle on a enleve tout son caractere particulier en la melant a la Polka avec laquelle elle n'a aucun rapport puisque l'une est une espece de Cotillon et l'autre une simple Valse. Elle tire son nom d'un village de Pologne appele Mazur et a ceci de particulier avec toutes les autres Danses que le temps fort, c'est-a-dire le premier temps de la mesure, est marque au second temps par un coup de talon. La Mazourka, nous venons de le dire, est une sorte de Cotillon compose de figures variees, mais avec cette difference qu'il est danse sans accessoires et que quelques couples se reunissent, moins nombreux que les danseurs de Cotillon proprement dit. Les pas de cette Danse exigent une souplesse extreme, jointe a une attitude majestueuse et digne, presque fiere pour le cavalier. La dame doit toujours faire valoir sa grace, empreinte de legerete et de noblesse, et executer le plus souvent le pas de basque parce que, lorsqu'il est bien interprete, il repond pleinement au caractere de cette Danse. Les danseurs font le pas appele pas lance et glisse , qui consiste a se lancer sur une jambe en pliant les deux genoux et a conserver l'autre jambe etendue horizontalement en l'air derriere. Les pas sont executes sur une mesure 3/4 ou 3/8. Ces pas, varies a l'infini, peuvent se reduire a deux: le pas glisse et lance et le pas du tour sur place. Pas glisse, dupied droit: 1 er temps: s'elancer sur le pied droit en le glissant devant; 2 e temps: rester plie; 3 e temps: se relever sur le pied droit seul en frappant le talon droit a terre. La Mazourka commence par un rond general sur la gauche, un second sur la droite, apres lesquels chaque cavalier, prenant sa dame a la taille, fait avec elle l'holubiec. Chaque couple execute ensuite la promenade et son holubiec avantde commencer les figures. Si plusieurs couples prennent part a la figure, ils executent cette meme promenade et tour sur. Place. 1 re figure: un couple. Le cavalier conducteur conduit sa dame au second cavalier et fait avec la dame de ce dernier la promenade et le tour sur place. Il continue de meme avec toutes les autres dames alternativement. Le second couple continue et ainsi de suite pour tous les autres. 2 e figure: deux couples. Deux cavaliers se donnant le bras gauche font un tour sur leur droite pour changer reciproquement de dames; promenade, tour sur place, nouveau tour de main pour revenir pres de ses dames, promenade et tour sur place. Les deux couples suivants recommencent et ainsi de suite pour les suivants. 3 e figure: trois couples. Moulinets . - Trois cavaliers, sans quitter la main de leurs dames, se tiennent par la main gauche pour former un moulinet et tourner a droite. Les cavaliers se quitrent les mains et les dames se tiennent par la main droite, placees ainsi au centre du moulinet; elles tournent a gauche et tour sur place des trois couples pour finir. Les trois couples suivants succedent aux trois premiers et de meme jusqu'aux derniers. 4 e figure: un couple. Le premier couple fait la chaine anglaise double avec tous les couples alternativement; le second couple, le troisieme et amsi de suite, continuent. 5 e figure: deux couples: La Croix de Varsovie : Deux cavaliers avec leurs dames prennent chacun une seconde dame par leur main gauche et se placent vis-a-vis l'un de l'autre; les cavaliers, se donnant le bras gauche, tournent sur leur droite; chacun fait un tour de main avec la dame placee a sa droite. Les cavaliers tournent l'un avec l'autre et font un troisieme tour de main avec la dame placee a leur droite. En avant droite et holubiec pour finir. Les autres danseurs continuent. 6 e figure: quatre couples. Les quatre couples se placent chacun a deux angles du salon; tous font avec le vis-a-vis la chaine anglaise; cette chaine, croisee et diagonale, est repetee plusieurs fois. 7 e figure: un couple. Le premier couple fait un rond avec le second, puis avec les troisieme, quatrieme, jusqu'au dernier. Rond general, holu 15. biec de chaque couple. 8 e figure: Chaine plate ou grande chaine : cette chaine est la meme que celle faite dans le quadrille des Lanciers , que nous avons indique 9 e figure: Rond general gauche, a droite, et holubiec par tous les couples. La Valse-Mazourka . - La Valse-Mazourka se compose de trois parties distinctes que l'on execute a volonte: 1 la Valse simple; 2 le coup de talon; 3 la Valse double. Le danseur se place devant sa dame comme pourla Valse ordinaire. Le depart se fait du pied gauche par un temps leve de cote et en glissant a la deuxieme position. On pivote en sautant sur le pied gauche et en enlevant la jambe droite pour recommencer de cette jambe. Voila pour la premiere partie. La seconde partie se fait a l'aide du coup de talon. On allonge de cote, sans tourner, pour recommencer de l'autre jambe. Ce pas se fait quatre fois d'une lambe et quatre fois de l'autre. Pour la troisieme partie, on execute les deux pas de depart. Apres le deuxieme pas, quand la jambe gauche se trouve en l'air et que l'on est sur l'extremite du pied, on donne, a l'expiration de la mesure, un coup de talon, sec et bien marque, en chassant la jambe droite de cote pour recommencer de cette meme jambe. La premiere partie de cette danse s'execute a droite, a gauche, en avant, en arriere, de meme que la Polka. La Polka-Mazourka . - La Polka-Mazourka se danse sur une mesure a trois temps d'un mouvement modere. Le pas s'execute en six temps pendant l'espace de deux mesures. Un cavalier tenant sa dame par la taille, comme pour la Polka, glisse le pied gauche en avant (1 er temps); chasse avec le pied droit en meme temps qu'il leve le pied gauche (2 e temps); puis il ramene le pied gauche a la hauteur de la cheville du pied droit (3 e temps). Pour la seconde mesure il glisse de gauche a droite avec le pied gauche, qui se trouve leve pres du pied droit (4 e temps); chasse du pied droit en levant le pied gauche (5 e temps), puis ramene le pied gauche a plat pres du pied droit, en sautant legerement tandis que le pied droit se leve et vient se placer pres du pied gauche a la hauteur de la cheville (6 e temps). La dame execute les memes mouvements en sens inverse, c'est-a-dire qu'elle part du pied droit quand son cavalier part du pied gauche. La Polka-Mazurka se danse ordinairement en avant ou en ligne droite si la place est restreinte. Le Quadrille-Mazourka . - Comme dans la Mazourka , on commence par attendre huit mesures pour se former en rond. On fait un tour a gauche (8 mesures), et un tour a droite (8 mesures); tous les couples font le tour sur place en avant (4 mesures) et en arriere (4 mesures). Figure 1: Les deux vis-a-vis font une chaine anglaise entiere (8 mesures). Les deux cavaliers, en avancant vers leurs dames, se donnent le bras gauche croise a la saignee, font un demi-tour tres vite, changent de dames et font le tour sur place en avant (8 mesures). Ils recommencent cette figure pour se retrouver a leurs places (16 mesures). La mee figure pour la contre-partie (32 mesures). Figure 2: Huit mesures a attendre. Les deux cavaliers de vis-a-vis, en tenant leurs dames par la main vont en avant (4 mesures) et en arriee (4 mesures). Ils traversent par leur droite pour changer de place (4 mesures) et font le tour sur place en avant (4 mesures). Ils recommencent cette figure pour se retrouver a leurs places (16 mesures). La mee figure pour la contre-partie (32 mesures). Figure 3: Huit mesures a attendre. Les deux dames de vis-a-vis traversent par leur droite (4 mesures) et retraversent en se dormant la main gauche. A la fin de ce deuxieme traverse, les cavaliers donnent la main droite a la main droite de leurs dames en se tournant du meme cote qu'elles et les prenant de la main gauche h la taille (4 mesures). Dans cette position, et sans que les dames se quittent ta main gauche, ils font un demi-tour pour changer de place (4 mesures). Les cavaliers, sans quitterla taille de leurs dames, font sur place le tour en avant (4 mesures) Ils forment un moulinet a quatre en se donnant la main droite et font un tour entier (4 mesures). Les deux cavaliers qui ont change de cote reprennent la main de leurs dames et vont avec elles en arriere (4 mesures). On recommence cette figure pour regagner sa place; a la deuxieme fois on ne fait pas le moulinet (16 mesures). La meme figure pour la contrepartie (40 mesures). Figure 4: Huit mesures a prendre. Le premier cavalier part en promenade en avant avec sa dame (4 mesures); il continue la promenade pour retourner a sa place (4 mesures) et en arriere (4 mesures). Le cavalier repart en avant, fait passer sa dame a gauche, et, sans lui quitter la main, va prendre de l'autre main au couple de vis-a-vis la dame qui saisit devant le dos du cavalier la main de la premiere dame (4 mesures). Dans cette position, le cavalier et les deux dames avancent ensemble (4 mesures) et vont en arriere sans se retourner Le cavalier se baisse, passe sous les bras des deux dames, lesquels bras etant reunis en arriere se trouvent alors croises avec ceux du cavalier (4 mesures). Le cavalier et les deux dames executentainsi un tour a droite. A la fin de ce tour, le cavalier laisse la dame qu'il a prise a son partenaire, qui lui fait faire le tour sur place en arriere (4 mesures), pendant que luimeme part en promenade avec sa dame pour regagner sa place (4 mesures). Petit tour en avant (4 mesures) et en arriere (4 mesures). La meme figure pour les trois autres couples (120 mesures). Figure 5: Huit mesures a attendre. Les deux vis-a-vis font une demi-chaine anglaise. A la fin de cette demi-chaine, les cavaliers, sans quitter la main gauche de leurs dames, doivent executer un demi-tour sur eux-memes et passer le bras droit sous le bras gauche de leurs dames pour les prendre a la taille (4 mesures). Danscette position, ils font le tour sur place en arriere (4 mesures). Meme demi-chaine et petit tour pour revenir a ses places (8 mesures). Les vis-a-vis forment un fond quatre et font un demi-tour a gauche (4 mesures). Tour en avant (4 mesures). Autre demi-tour en rond et a gauche (4 mesures). Tour sur place en avant (4 mesures). Chaine double a quatre et retourner a ses places (8 mesures). Tour sur place en avant (4 mesures) et en arriere (4 mesures). La meme figure pour la contre-partie(48 mesures). On termine sans s'arreter par un grand rond a gauche (8 mesures) et a droite (8 mesures), et par une grande chaine plate, en commencant par la main droite. Quand on est revenu a sa dame on fait le tour sur place a volonte. LA REDOWA La REDowa , Danse boheme, est une combinaison de la Valse a deux temps et de la Polka-Mazurka. D'autres la disent plutot slave de la Russie que de l'Autriche, mais il n'en est pas moins vrai que, des son apparition en France, vers le milieu du siecle dernier, elle y eut un enorme succes. Cette Danse, gracieuse et ondoyante, est surtout charmante par son caractere d'elegance et d'abandon. Tres favorable au rythme musical, elle s'execute sur un air rythme a trois temps, d'un mouvement plus lent que la Valse, compose le plus generalement de notes liees et qui doit avoir une sorte d'allure morbide et langoureuse. Son rythme musical est d'ailleurs susceptible de grandes variations. La Redowa a fait longtemps la joie de tous les bons danseurs par ses mouvements de haut en bas qui paraissaient si gracieux quand ils etaient "ondules"- si l'on peut s'exprimer ainsi - par des jambes souples. Elle etait dansee sur une mesure en trois temps assez lente et se composait d'un pas de basque et d'un demi-coupe assemble en arriere. C'est d'ailleurs encore ainsi qu'on l'execute aujourd'hui dans nos bals de societe ou publics. Le cavalier commence par le pied gauche et la dame par le pied droit. Les promenades en avancant ou en reculant sont tres gracieuses dans la Redowa, surtout si le danseur et la danseuse "epaulent de cote", c'est-a-dire s'ils avancent l'epaule du cote ou le pied s'avance. Voici une des theories les plus faciles de la Redowa: Place a la troisieme position, le pied droit devant le gauche, le danseur plie les genoux et decrit un rond-de-jambe en avant, avec le pied droit, en glissant en meme temps le pied gauche a la quatrieme position devant. Il rapproche ensuite le pied droit derriere le gauche a la troisieme position. Pour tourner la Redowa, on continue le pas avec le pied gauche qui execute les memes mouvements que le pied droit. On peut tourner plus facilement en faisant usage du pas suivant: le pied gauche etant elevepar suite du pas precedent retombe a la troisieme position devant le pied droit et le chasse en arrete a la quatrieme position. Dans le pas de basque de la Mazourka, les trois temps sont bien distincts et egaux, ce qui convient a la tenue energique de cette Danse; mais dans la Redowa, dont la nature est d'etre lente et gracieuse, les deux premiers temps doivent etre presque fondus ensemble, de sorte que le glisse paraisse la prolongation du premier. La Redowa se distingue en ce qu'elle est composee de trois parties bien differentes les unes des autres: 1 La poursuite; 2 La Valse dite Redowa ; 3 La Valse a deux temps executee sur une mesure particuliere et qui prend, par le changement du rythme, un autre caractee. Dans la poursuite, la position du cavalier et celle de la dame ne sont pas pareilles: ils se prennent par les mains en face l'un de l'autre; ils avancent ou reculent a volonte et balancent en avant et en arriere. Le pas de la poursuite, pour avancer, se fait en glissant le pied en avant sans sauter, coupe du pied de derriere et jete dessus. On recommence de l'autre pied et ainsi de suite. Le pas, pour reculer, se fait en glissant le pied derriere sans sauter, jete du pied de devant et coupe du pied de derriere. Il faut avoir soin de bien avancer sur le pas glisse et de sauter legerement les deux autres sur place. On balance egalement sur le pas de poursuite, que l'on execute alternativement du pied gauche en avant et du droit en arriere. La dame doit suivre tous les mouvements du cavalier, reculer quand il avance, avancer quand il recule. Evidemment, il faut epauler un peu a chaque pas glisse, ainsi que nous venons de le conseiller nous-meme tout a l'heure, l'epaule devant toujours suivre naturellement le mouvement de la jambe qui avance ou qui recule; mais, comme il faut se garder des meilleures choses, defiez-vous bien que cet "epaulement" ne soit trop prononce, marque avec trop d'insistance: autant vous auriez perdu ce pas si gracieux par lui-meme que vous auriez fait preuve de manque de tact et de mauvais gout. Lorsque le cavalier veut attaquer la Valse, il doit prendre avec vivacite la taille de sa dame, comme dans la Valse ordinaire. Si nous voulions operer comme pour des soldats-et cette ecole ne serait peut-etre pas mauvaise- nous dirions que le pas de la Redowa, en tournant, peut se decomposer ainsi pour le danseur: Jete du pied gauche en passant devant la dame, comme dans la Valse a trois temps; glisse du pied droit derriere a la quatrieme position de cote et ramener le pied gauche a la troisieme position derriere; puis on execute le pas de basque du pied droit, en rapportant le pied droit devant, et on recommence du pied gauche. Le pas de basque, surtout - ce point est essentiel - doit etre fait en trois temps bien egaux, comme dans la Mazourka. La dame execute les memes pas que le cavalier, en commencant par le pas de basque du pied droit. Pour valser a deux sur la mesure de la Redowa, on doit faire chaque pas sur chaque temps de la mesure et se retrouver, toutes les deux mesures, le cavalier du pied gauche et la dame du pied droit, c'est-a-dire que l'on fait un pas entier et un demipas sur chaque mesure. La Redowa n'offre pas de bien grandes difficultes en ses principes, surtout pour les personnes qui connaissent deja la Valse et la Polka; mais elle a un style qui lui est propre, un caractere particulier que le danseur doit bien savoir saisir. Bien plus que beaucoup d'autres Danses, sans que l'on s'en doute peut-etre, elle demande a celui qui l'execute une grande souplesse de corps, une extreme flexibilite des muscles dans une vigueur a toute epreuve et un sentiment tout particulier, tout instinctif qui se sent mais qui ne s'apprend pas - et dont on doit trouver la preuve, l'accent, dans les mouvements du danseur. Et voici, pour finir ce passage, une derniere theorie de la Redowa, tres breve et tres pratique dans sa claire exposition: Etant dans la deuxieme position, rapprocher le pied gauche en troisieme position derriere le pied droit.-Glisser le pied droit de cote - Rapprocher le pied gauche du pied droit et soulever aussitot le pied droit de cote - Rapprocher le pied droit en troisieme position, derrierere le pied gauche. - Glisser le pied gauche de cote - Rapprocher le pied droit du pied gauche et soulever aussitot le pied gauche de cote; reprendre au premier pas en commencant du pied droit. LA SCOTTISH La Scottish ou Schottich , que cette Dansesoit d'origine anglaise ou allemande, peu importe; ce qu'il y a de certain c'est qu'elle fit son apparition a Paris quelques annees apres la Polka, qu'elle y parut etre une copie de celle-ci, mais qu'elle n'en eut pas moins de succes, que les Anglais la sautent en la dansant et que les Allemands la glissent en la valsant. Comme dans toutes les Valses, le cavalier commence le pas du pied gauche et la dame du pied droit. Faire un pas de Polka complete par un pas saute sur le pied terminant le pas. Faire un second pas de Polka et temps saute sur l'autre pied. Sauter deux fois sur un pied, deux fois sur l'autre, deux fois encore sur un pied et deux fois sur l'autre. On recommence ces pas avec le meme pied, parti le premier. La musique de la Scottish est en quatre temps; elle doit se conformer a deux mesures coulees, suivies de deux autres piquees et detachees. C'est ainsi qu'elle peut correspondre facilement aux pas des danseurs. Sur les deux premiers pas de Polka, cavalier et dame ont soin d'etendre longuement les pas qu'ils font sans tourner, se dirigeant de droite a gauche une fois, et de gauche a droite une seconde fois. Les huit temps sautes s'executent en tournant; ils doivent etre finis en se retrouvant sur la ligne circulaire identique a celle sur laquelle ils ont commence. Dans la Scottish valsee, les huit temps sautes sont remplaces par quatre pas de Valse a deux temps. Dans la Scottish avec galop et valsee, les deux premiers pas de Polka sont remplaces par quatre chasses continus, c'est-a-dire faits quatre lois avec le pied, une lois d'un cote. Ils sont recommences de l'autre cote et suivis de quatre pas de Valse a deux temps. LE BOSTON Le Boston est moins une Danse qu'une maniere d'executer les Danses tournantes quelle que soit la mesure: Valse, Galop, Polka, Mazourka, etc., et quelle que soit la rapidite du mouvement. Cette sorte de Valse est tres repandue en Amerique et on ne l'a connue en France que vers 1875. Le Boston est generalement danse sur une mesure en trois temps; en Amerique et en Angleterre cette mesure est lente, chez nous elle est plus vive, mais bien souvent les danseurs ne s'en soucient guere. Il se compose de trois pas en avant alternes de chaquepied et de troisen tournant sur les pointes; ces trois premiers temps sont souvent repetes en avant, puis en arriere alternativement; quelquefois on les execute en avancant pendant plusieurs mesures ou en reculant; les deux pieds commencent alors le premier pas l'un apres l'autre. Ce que le Boston a de particulier, c'est d'exiger du danseur une extreme experience de ces pas. Il touche par cette voie a nos plus vieilles et nos meilleures Danses francaises. Le cavalier pose sa main a plat dans le dos de la danseuse et non pas autour de sa taille; il doit toujours la faire aller en avant. Le passe compose lui-meme de trois temps, il se fait a droite ou a l'autre jambe, en avant ou en arriere. Pour le pas en avant (jambe droite) dans le premier temps, on avance le pied droit en glissant, les deux pieds etant, au moment du depart, sur la meme ligne; au deuxieme temps, on glisse sans secousses le pied gauche en avant pour le porter a hauteur du pied droit; au troisieme temps, on rapproche par un petit mouvement le talon droit du gauche, en maintenant les pieds peu ouverts. Pour le pas en arriere, ayant avance d'un pas, il faut reculer d'un pas egalement, pour revenir a la premiere position et recommencer ensuite. Le pas en artlate s'execute a l'inverse du precedent. Dans le premier temps, on glisse le pied gauche en arriere; dans le deuxieme temps, on porte le pied droit en arriere, a hauteur du gauche; dans le troisieme temps, on rapproche le talon gauche du talon droit. La chose la plus difficile est de reunir les changements de pied necessaires afin de ne pas toujours faire le mouvement dans le meme sens. Par exemple, quand on a fait la derniere partie d'un tour a droite, c'est-a-dire le pas en arriere, et que l'on veut changer de pied, il faut effectuer un deuxieme pas en arriere en le commencant par la jambe droite, puis amener le pied gauche en arriere a hauteur du droit et rapprocher le pied droit du pied gauche, pour repartir enfin du pied gauche et achever le mouvement qui n'est gracieux que parce que bien execute, s'il l'est avec aisance. Les tours du Boston ne se font pas comme ceux des Danses similaires: on ne tourne pas sur place; il faut se deplacer en decrivant une sorte de carre dont on parcourt deux cotes en avant et deux en arriere. Mais la theorie du Boston que nous venons de donner a ete francisee; on le sent a sa legerete et a sa grace. Nous allons montrer comment le dansent les Americains, leurs createurs cependant, avec la lourdeur qui leur est particuliere, ou plutot "la souplesse qu'on leur connait", dit le professeur Giraudet: I er PAS. - Cavalier : - Les talons se touchent, les pointes legerement ouvertes, glisser le pied gauche en arriere. - Dame : - Les talons se touchent, les pointes legerement ouvertes, glisser le pied droit en avant. - 2 e PAS. - Cavalier : Glisser le pied droit en arriere. - Dame : Glisser le pied gauche en avant. - 3 e PAS. - Cavalier : - Rapprocher le pied gauche du pied droit. Dame : - Rapprocher le pied droit du pied gauche, - 4 e PAS. - Cavalier : - Glisser le pied droit en avant. - Dame : - Glisser le pied gauche en arriere. - 5 e PAS.- Cavalier : Glisser le pied gauche en avant. - Dame : Glisser le pied droit en arriere. - 6 e PAS. - Cavalier : - Rapprocher le pied droit du pied gauche. - Dame : - Rapprocher le pied gauche du pied droit. On voit que la Danse n'est pas bien difficile pour les Americains. LE CANCAN Le Cancan , ou, si l'on veut, le Chahut , est une Danse - si l'on tient a ce qu'elle merite ce nom -sautee, ou "pincee" dans les bals publics ou l'on se tient encore a peu pres, et "guinchee" dans des endroits ou les gestes et les balancements du corps doivent obligatoirement imiter la marche du canard. Le "Chahut" s'execute sur les figures du Quadrille, de preference sur la premiere, mais on ne tient pas compte des pas; a peine observe-t-on la mesure, la liberte d'attitude, le dehanchement des danseuses et des danseurs s'y deployant a leur volonte. La melee de ces foules degingandees est lascive, souvent obscene, pire encore en certains lieux, le seul art des habitues et habituees etant de lever la jambe aussi haut que possible - plus le municipal est loin - et c'est cette cohue hurlante et provocante qui est fort appreciee du public de nos bals ceux de la barriere, en supposant que les autres soient a l'abri de tout reproche. Le Cancan moderne date de 1830, mais il fur dans ses premieres annees, vers le XVI c siecle, empreint d'une originalite qui etait loin de manquer d'esprit, et nous l'avons deja apprecie quelque peu au commencement de notre premier chapitre: A percu general sur la Danse . 16 LE COTILLON Le Cotillon , qui date seulement du commencement de ce siecle, n'est pas une Danse a proprement parler: c'est plutot un jeu de societe qui s'exeute en dansant, C'est par ce jeu que l'on a coutume aujourd'hui encore de finir les bals dont il est devenu le principal attrait, detronant merne les Lanciers de si brillante memoire. Le nom du Cotillon est bien plus vieux que le jeu: il est tire de notre plus ancien et meilleur terroir cet air dont le refrain etait: Ma commere, quand je danse, Mon cotillon va-t-il bien? Cette Danse etait alors executee par un danseur que l'on pourrait retrouver dans le conducteur d'a present; elle s'exeute, aujourd'hui, soit en valsant, soit en polkant, ou en alternant les deux mesures. Tousles danseurs y prennent part groupes en couples. Tout le succes depend du conducteur qui donne le signal des mouvements et fait executer les figures; c'est lui qui commande a l'orchestre; ce sont la des fonctions tres delicates qui demandent beaucoup de gout et de tact. Le Cotillon commence par une promenade valsee ou polkee que dirige le conducteur, puis on execute les figures qui varient a l'infini. Nous nous contenterons d'en expliquer quelquesunes des plus usuelles. L' Impair . - Le cavalier conducteur choisit quatre ou cinq dames qu'il place en ligneau milieu du salon, puis il amene cinq ou six cavaliers et les place en ligne derriere les dames, mais leur tournant le dos. It doit y avoir un cavalier de plus qu'il n'y a de dames. Au signal du conducteur, dames et cavaliers se retournent et dansent ensemble. Le cavalier solitaire revient se placer sur un cote du salon, pendant que les couples dansent. - Le Coussin . - Le conducteur fait asseoir une dame sur une chaise placee au milieu du salon, remet un coussin que la dame tient devant elle par un coin. Chaque cavalier va s'agenouiller sur le coussin. Si la dame ne veut pas danser avec le cavalier qui se presente, elle retire le coussin et le cavalier s'agenouille a terre; sinon, elle laisse le genou du cavalier poser sur le coussin et elle fait avec lui un tour de valse. - Toutes ces figures peuvent se repeter autant de fois qu'il y a de dames dans le Cotillon. - Le Miroir . - Le conducteur fait asseoir une dame placee au milieu du salon et lui remet entre les mains un petit miroir. Chaque cavalier vient a son tour derriee la dame qui voit la figure du cavalier se refleter. Si elle ne veut pas danser avec lui, elle essuie le miroir avec son mouchoir; le cavalier se retire et est remplace par un autre, et ainsi de suite jusqu'a ce que la dame, se levant et posant son miroir sur sa chaise, presente la main au cavalier place derriere elle et fait la promenade avec lui. - L' Eventail . - On place trois chaises au milieu du salon, deux du meme cote et celle du milieu en sens inverse. Le conducteur choisit une dame qui vient se placer sur la chaise du milieu, puis il amene deux cavaliers qui s'asseoient sur les deux autres chaises, en tournant le dos a la dame. Celle-ci remet son eventail au cavalier avec lequel elle ne veut pas danser et danse avec l'autre, tandis que le premier les suit en les eventant. On peut remplacer l'eventail par un verre de punch que le cavalier dedaigne boit, par un mouchoir, etc. Parmi les figures qui comportent surtout des evolutions un peu compliquees, la plupart se rapprochent de celles du Quadrille dont elles sont des variantes plus ou moins ingenieuses: corbeille, moulinet, lignes, etc. Voici, par exemple, le Berceau : Le couple conducteur se place au milieu du salon, et, s'eloignant l'un de l'autre, le cavalier et sa dame forment un berceau sous lequel passent tous les couples jusqu'au dernier en se tenant par la main. Des qu'un couple a passe, il ferme le berceau qui forme autant d'arcades qu'il y a de danseurs. Le cavalier conducteur et sa dame, qui 16 se trouvent les derniers, passent a leur tour, et, sortis du berceau, ils font une promenade. Le second couple les imite, puis le troisieme, et ainsi de suite jusqu'au dernier, qui continue la promenade, tant que le signal d'arret n'a pas ete donne. - Le Changement de Dames : - Tous les couples font une promenade en avant soin de bien conserver leur place. Au signal du conducteur, les cavaliers quittent leurs dames et continuent la promenade avec celle du cavalier suivant, et ainsi de suite jusqu'a ce que chaque cavalier ait retrouve sa dame. Cette figure est, generalement, la derniere du Cotillon. Il se termine par le salut que chaque couple vient adresser a la maitrese de maison en defilant devant elle. LES QUADRILLES Si l'histoire du Quadrille ne devait pas etre si longue a ecrite, si peu que l'on air connaissance de celle de la Danse, comme il serait amusant de raconter l'autre. Si son nom etait feminin, on le dirait capricieux comme une belle fille, tellement il eut de changements. Nous sommes obliges de n'en noter que quelques-uns parmi les plus importants. La premiere Contredanse, car c'est le Quadrille qui remplaca celle-ci, nous le verrons tout a l'heure - a ete celle que nous detaille un maitre danseur: Feuillet, en l'an de grace 1700. C'etait un simple pas de deux du au fameux Pecourt, l'amant prefere de Ninon de Lenclos. Ce pas se dansait sur une mesure de Gigue - qui n'avait rien a voir avec la Gigue anglaise - dans une mesure de six-quatre. Bientot, le meme nom de "Quadrille" fut donc applique a des Danses d'ensemble comme celles des ballets, car le mot lui-meme signifiait jadis, comme le dit fort bien Compan: "Une petite compagnie de cavalerie superbement montee et habillee pour faire des carrousels, des joutes, des tournois, des courses de bagues et autres fetes galantes." Quant a l'etymologie de Contredanse , elle est beaucoup moins que certaine et ne peut venir, en tout cas, d'un maitre de danse anglais qui l'aurait introduite en France vers 1710, sous le nom de countrydance . Il est bien plus naturel de penser que son caractere primitif a ete bien francais et celui d'une Danse pastorale, car tout l'indique dans les noms des principales figures: l' ete , la poule, la pastourelle , et meme le pantalon . Ce fut alors que l'on executa les Contredanses groupees en Quadrilles et que les deux noms devinrent synonymes. La nouvelle Danse avait en ce temps six figures. La premiere s'executait sur un tres vieil air dont les premiers ers etaient: Le pantalon De Toinon N'a pas de fond, On avait aussi pris l'habitude de la designer par les premiers mots, et, meme quand on eut change l'air et les paroles, le nom de Pantalon lui testa. Il y a deja plus d'un demi-siecle que notre Contredanse , decrite en cet ouvrage a sa place, est devenue le Quadrille , c'est-a-dire a peu pres notre Danse nationale. Jusque-la, on ne rencontrait la Contredanse que sous la forme de cinq figures assemblees et dont la reunion faisait ce que l'on appelle une Danse. Pas un ecrivain s'occupant de la Danse qui n'ait cherche l'origine de Quadrille . M. Desrat nous semble avoir raison quand il dit qu'a son sens la plus vraisemblable est tout simplement celle du dictionnaire: "Quadrille, petite compagnie de cavalerie superbement habillee et montee pour faire des joutes, des tournois, des carrousels, des courses de bagues et autres fetes galantes ( equitum turma )." On voit que c'est la definition de Compan. Quand il n'y a qu'un Quadrille, c'est, a proprement parler, un tournoi, une course. Les joutes demandent au moins trois cavaliers et au plus douze. Les quadrilles se distinguent par les couleurs et les formes des habits. Vers la fin du siecle dernier, le Traite choregraphique , de Magny, enregistrait une danse qu'il appelait "Quadrille", mais qui n'avait aucune espece de rapport avec le notre puisqu'elle n'avait qu'une figure. Son auteur, d'ailleurs, disait lui-meme qu'en composant cette danse son but n'avait ete "que de la rendre instructive en y inserant tous les pas usites dans les Contredanses. C'est pourquoi il l'a tracee a quatre a cause de son utilite pour animer davantage la figure. Ainsi quiconque la dansera en faisant les pas exactement pourra danser proprement toutes les autres Condanses." Notre Quadrille actuel se compose de cinq figures, et, que le Quadrille soit simple ou double, les figures sont les memes. S'il est simple, les figures sont jouees une fois pour la premiere figure et deux fois pour les quatre autres; s'il est double, les figures sont jouees en double pour la premiere et quatre fois pour les suivantes. Les figures sont designees chacune par un nom generalement adopte. Ce sont: 1 Le Pantalon , que l'on appelle aussi Chaine anglaise ; 2 L'Ete ou I'Avant-Deux ; 3 La Poule ; 4 La Pastourelle ; 5 La Finale . Les pas sont les suivants: Changement de jambe, assemble, jete, sissone, pas de bourree, echappe, glissade, temps de cuisse, coupe dessus, coupe dessous, entrechat a quatre, a cinq, brise, sissone battue, entrechat a quatre sur une jambe. Voici les figures: 1 Chasse en avant et en arriere; 2 Chasse de cote, ou Chasse-croisee, ou Chasse dechasse; 3 Traverser, demi-contre-temps; 4 Balance; 5 Tour de deux mains; 6 Dos a dos; 7 Chaine anglaise; 8 Chaine des Dames; 9 Demi-queue de chat; 10 Chasse huit 11 Chasse sur les cotes; 12 En avant quatre; 130 Solo; 14 Le grand fond; 15 Le Moulinet; 16 Balance huit. La Chaine anglaise , ou Pantalon , s'execute par deux cavaliers et deux dames, en vis-a-vis. Ils avancent sans changer de place, et, en passant l'un l'autre, ils presentent la main droite; chaque cavalier, apres avoir donne la main droite a la dame visa-vis, abandonne sa main et tourne devant elle; puis il donne la main gauche a sa danseuse, qui prend la place de l'autre. Tous se retrouvent places, chaque couple l'un a cote de l'autre, et on se quitte la main en prenant sa nouvelle place. Cette figure n'est ainsi qu'une demichaine anglaise; elle devient chaine entiere si on l'acheve en retournant chaque couple a sa place primitive. Cette figure entiere exige le temps de huit mesures. Pour le balance, chaque cavalier tourne en faisant face a sa danseuse et balance pendant quatre mesures. Pour le tour de deux mains, immediatement apres le balance, chaque couple se donne la main et revient en tournant a sa place, ou l'on se quitte la main. Cette figure se danse en quatre mesures. A la Chaine des dames , les deux dames vis-a-vis changent de place et se donnent la main droite en passant. Elles donnent ensuite la main gauche aux cavaliers qui restent a leurs places. Chaque cavalier, au moment ou sa danseuse se met en mouvement pour commericer la Chaine , doit aller a droite pour offfir en meme temps sa main gauche a la dame qui arrive remplacer sa danseuse. Il tourne alors a gauche pour regagner sa place, et, en y arrivant, il quite la main de la dame. Cette figure, qui exige le temps de quatre mesures, se repete ausi pour former la Chaine anglaise entiere, 17 qui exige huit mesures avant que chaque danseuse soit retournee a sa place. A la Demi-queue de chat , chacun des danseurs des deux couples donne la main gauche a sa dame et va obliquement a droite pour changer de place. En arrivant a la place de l'autre couple, on se quitte la main. Cette figure exige quatre mesures. Pour retourner a leurs places primitives, les deux couples executent la Demi-chaine anglaise comme le n o 1 du Pantalon . Les autres couples font de meme. Pour l' Ete ou Avant-deux , un cavalier et la dame vis-a-vis mrchent en avant et en arriere, ou En Avant-deux pendant quatre mesures. Le cavalier et la dame traversent ensuite et changent de place, de droite a gauche, pendant quatre mesures. Le cavalier et la dame chassent a droite et a gauche pendant quatre mesures. Le cavalier et la dame traversent de nouveau et regagnent leurs places pendant quatre mesures. Le cavalier balance avec sa dame, comme le n o 2 du Pantalon . Chaque couple execute un tour de main, comme le n o 3 du Pantalon . Les six autres font de meme. Dans l' Ete , apres avoir execute un Avantdeux, chasse a droite et a gauche , il n'y a plus de Balance a la fin. L'habitude seule a introduit le Balance pourle couple qui a danse la figure. Il commence a balancer au moment ou le couple suivant traverse pour regagner sa place, finissant en meme temps pendant quatre mesures. Apres quoi vient le Tour de main . Pour la Poule , le cavalier et la dame vis-a-vis traversent en se donnant la main droite pendant quatre mesures. Les memes traversent de nouveau en se donnant la main gauche, qu'ils continuent a tenir en restant l'un a cote de l'autre pendant quatre mesures. Le cavalier et la dame, se tenant toujours la main gauche, presentent maintenant la droite aux autres et tous les quatre balancent ensemble en ligne, pendant quatre mesures. La Demi-queue de chat comme le n o 5 du Pantalon . Le cavalier et la dame vis-a-vis vont en avant et en arriere pendant quatre mesures. Le meme cavalier et la meme dame font dos a dos , en tournant l'un autour de l'autre jusqu'a ce qu'ils arrivent a leur place pour balancer. Cette figure exige quatre mesures. Tous les quatre en avant et en arriere, comme dans les Avant-deux . Les quatre memes danseurs forment la Demi-chaine anglaise , comme le n o 1 du Pantalon pour regagner leurs places. Les autres couples font de meme. Dans la Trenitz , un cavalier et sa dame se donnent la main, vont en avant et en arriere deux fois, en se quittant la main a la seconde fois, et la dame, traversant, se place alors a la gauche de l'autre cavalier, va en avant et en arriete. Cela exige huit mesures. Un cavalier traverse entre les deux dames, et, chassant en meme temps a droite devant elles, ils executent tous les trois un nouveau Traverse et regagnent leurs places, ce qui exige encore huit mesures. Balance quatre , comme le n o 2 du Pantalon. Tour de main , comme le n o 3 du Pantalon . Pour la figure appelee Pastourelle , un cavalier et sa dame, se donnant la main, vont deux fois en avant, comme dans la Trenitz . La dame se place elle-meme a la gauche du cavalier vis-a-vis, ce qui exige huit mesures. Le cavalier, qui se trouve alors entre deux dames, donne une main a chacune d'elles et tous les trois vont deux fois en avant, pendant huit mesures. Le meme cavalier restant, qui est seul, va deux fois aussi en avant pendant huit mesures. Le meme cavalier se joint au groupe de celui qui se trouve entre les deux dames, presente sa main pour former un Rond jusqu'a ce que chacun se retrouve vis-a-vis sa place avec sa danseuse a son cote, quatre mesures. Les memes font une Demi-chaine anglaise pour regagner leurs places, comme le n o 1 du Pantalon . Les autres danseurs repetent ensuite toute la figure. La Finale comprend deux cavaliers en face; chacun avec sa danseuse, formant un Chasse-croise . Le cavalier fait son Chasse a droite, en arriere de sa dame, qui fait en meme temps un Chasse a gauche en passant devant lui; ils font ensuite un Demi-balance dans l'espace de quatre mesures. Les memes cavaliers, avec leurs dames, font de nouveau un Chasse-croise en arriere, le cavalier passant a gauche derriere sa dame, tandis que la dame chass a droite en passant devant son cavalier. En regagnant leurs places, ils font un Demi-balance , quatre mesures. En avant-deux , un cavalier et la dame vis-a-vis, Traverse, Chasse a droite et a gauche, Traverse, Balance, A vos dames, Tour de main, Chaine des dames, Demi-queue de chat, Demi-chaine anglaise . Memes figures pour les autres; un Chasse huit , qui s'execute d'une maniere analogue au Chasse-croise precedent, termine le quadrille. Les dames substituent souvent, dans la Finale , le Moulinet a la Chaine des dames . En se presentant la main droite, elles tournent en fond au milieu de la danse et font de nouveau le Moulinet en arriere en se presentant la main gauche. Les dames, alors, sans se quitter la main gauche, donnent la main droite a leurs cavaliers et balancent pendant quatre mesures. Chaque couple execute alors le tour de main et reste a sa place. Voici a present la theorie tres detaillee et tres claire du Quadrille francais, figure par figure: 1 re figure: Pantalon : - Introduction, 8 mesures. Les quatre danseurs changent de places en dormant la main droite a leurs dames pour commencer et en la quittant au milieu du quadrille afin de livrer passage aux deux dames entre eux. Ils reprennent la main gauche de leurs dames et rentrent tous a leurs places en quittant encore la main des dames qui passent a nouveau entre les deux cavaliers. - Balance et tour de main , 8 mesures. Ces deux phrases sont supprimees et remplacees par un salut et une reverence suivis d'un moment de repos. Chaine des dames , 8 mesures. Les deux dames changent de place en se touchant la main droite et tournent par main gauche en main gauche avec le cavalier de vis-a-vis. Elles reprennent leurs Valses, se touchant encore la main droite et tournent main gauche avec leurs cavaliers. Demi-queue de chat , 4 mesures. Les deux cavaliers, tenant la main gauche de leurs dames dans leur main gauche, changent de place en traversant sur la gauche. Demi-chaane anglaise , 4 mesures. Les deux couples reviennent a leurs places en se separant comme ils l'ont fait au debut de la figure. Si te Quadrille est double, cette figure est recommencee par les deux couples places sur l'autre sens du salon.-2 e figure: Ete ou Avant-Deux . -Introduction, 8 mesures. Avant-Deux , 8 mesures. Un cavalier et la dame de vis-a-vis s'avancent et reculent deux fois. Traverse , 4 mesures. Tous deux changent de places. Avant-Deux , quatre mesures. L'un et l'autre avancent et reculent une fois. Traverse , 4 mesures. Its reviennent a leurs places. Balance et Tour de main , 8 mesures. Cette phrase est remplacee par un salut et une reverence du cavalier avec sa dame. Le second cavalier et la seconde dame recommencent les memes mouvements. Lorsque le quadrille est double, la figure est reprise de l'autre cote. 3 e figure: La Poule . -Introduction, 8 mesures. Traverse le premier cavalier et la dame ayant commence la seconde figure. Traverse , 4 mesures. Ils changent de places. Chaine et balance , 8 mesures. Ils reviennent et, en passant l'un a cote de l'autre, se tiennent par la main gauche et offrent la main droite a leurs partenaires. Ils font quelques pas sur place. Demi-queue de chat , 4 mesures. Les deux couples changent de place, le premier couple prenant la place de son vis-a-vis. En avant-deux , 8 mesures. Le cavalier et la dame ayant commence la figure avancent et reculent deux fois. En avant-quatre , 4 mesures. Les deux couples avancent et reculent une fois. Demi-chaine anglaise , 4 mesures. Les deux couples reviennent a leurs places primitives en quittant la main de leurs dames au milieu du Quadrille. Meme figure pour le second cavalier avec la seconde dame, et de mee pour les deux autres couples si le quatrieme est double. 4 e figure: La Pastourelle . - Introduction, 8 mesures. En avant-deux , 8 mesures. Le cavalier parti le premier a la seconde figure avance et recule avec elle, puis la conduit au cavalier de vis-a-vis et recule seul a sa place. En avant-trois , 8 mesures. Ce cavalier avance, recule avec les deux dames a lui confiees, avance une seconde fois et les conduit au premier cavalier. Rond , 4 mesures. Les deux couples changent de places en tournant. Demi-chaine anglaise , 4 mesures. Les deux couples reprennent leurs places primitives en se separant au milieu, afin que les deux dames passent entre les deux cavaliers. Le second couple reprend la meme figure et suit apres les deux autres si le Quadrille est double. Le solo du premier cavalier, que l'on dansait jadis, a disparu pour faire place, avantageusement, a notre avis, au second En avant-trois . Depuis quelque temps, des danseurs experimentes ont adopte un mouvement assez gracieux: le cavalier qui conduit sa dame ou les dames au danseur de vis-a-vis les fait tourner sur elles-memes avant de s'en separer pour reculer. Souvent on continue le Rond jusqu'a ce que chaque couple soit revenu a sa premiere place; la Demi-chaine anglaise fait alors place a la seconde partie du second. La premiere figure du Quadrille, qui devint le Pantalon a l'avenement du roi-bourgeois Louis-Philippe, fut inventee par un artiste de l'Opera, nous apprend M. Desrat. Il s'appelait Vincent, etait le ills du celebre violoniste et le violon repetiteur de Marie Taglioni. Il avait conduit les bals de la cour; mais comme, avec la marche des temps revolutionnaires, on avait juge a propos de remplacer, meme aux plus aristocratiques reunions, la culotte courte par le pantalon, Vincent 17 s'empara vivement de l'occasion pour donner ce nom a la premiere figure qu'il joua devant Sa Majeste fils de Philippe-Egalite. La seconde figure du Quadrille: Ete , est egalement de Vincent. Les En avant-deux etaient executes avec un Chasse en avant, jete et assemble , et ces pas reunis etaient appeles couramment: Pas d'ete . C'est Vincent qui leur enleva le mot pas . La Poule , qui est la troisieme figure du Quadrille, est encore du meme Vincent. Il avait compose un air de Danse dans lequel la musique imitait le chant de la poule au moment ou les danseurs, places en ligne, executaient le balance a droite et a gauche . La Trenitz prend son nom de celui qui l'inventa, cet elegant danseur qui mourut fou de gloire. La musique en est de Julien, l'auteur de Rosita , une de nos Valses les plus entrainantes. La Pastourelle a pris son nom a une adorable romance qui fut tres populaire vers la fin du premier Empire et qui s'appelair Gentille Pastourelle . La musique est due a Collinet. Quant a la Finale , le mot qui la qualifie dit tout de suite son emploi et ce qu'elle est. A part le Quadrille francais proprement dit dont nous venons de donner la theorie, d'autres ont ete danses un peu partout, voire meme edites. Parmi ceux-la, il convient de citer le Quadrille russe , le Quadrille des dames , le Quadrille des Lanciers et le Quadrille americain . Nous en parletons tout a l'heure. Terminons-en tout de suite avec la Finale du Quadrille francais qui a subi de nombreuses modifications interessantes a connaitre pour les danseurs et que M. Desrat nous donne avec sa science et sa verite ordinaires. Cette cinquieme et derniere figure a eu jusqu'ici cinq nouvelles manieres qui se dansent tous les jours, soit dans nos bals de societe, soit dans nos bats publics. Ce sont: 1 La Boulangere ; 2 Le Chasse-Croise ; 3 Finale avec l'En avant General ; 4 Galop ou Saint-Simonienne ; 5 La Corbeille . Voici la theorie de chacune de ces Finales dernier genre: La Boulangere s'execute ainsi: Introduction: 8 mesures. -Quant au nombre de mesures suivantes, dit M. Desrat, et il a raison, il n'est pas possible au professeur de l'indiquer, par l'excellente raison que les danseurs repetent la Danse autant que bon leur semble et que l'orchestre ne s'arrete qu'au moment ou les danseurs restent immobiles a leurs places, avant d'aller reconduire leurs dames. On peut quand meme, ajoute le maitre, indiquer le nombre de mesures qui devrait etre obligatoire. Rond et En avant general : 8 mesures. - Tous les danseurs, en se dormant la main, forment un Rond , avancent et reculent. Chaque cavalier prend a la taille la dame de gauche, tourne avec elle et la quitte a sa droite. Nouveau Rond et En avant general . Les cavaliers prennent la nouvelle dame de gauche, tournent avec elle et la quittent a leur droite. Nouveau Rond , nouvel En avant , et ainsi de suite jusqu'a ce que les cavaliers aient tourne avec toutes les dames et aient retrouve la leur. Rond et En avanl general pour terminer. Chasse-Croise . - Introduction, 8 mesures. Les deux couples executent en meme temps le Chasse-croise , c'est-a-dire les cavaliers se dirigeant quatre pas sur leur droite, derriee leurs dames, et celles-ci inversement sur leur gauche devant leurs cavaliers. Second Chasse-croise oppose au premier pour reprendre ses places. La seconde figure, l' Ete , est alors recommencee par le premier cavalier et la premiere dame. Quand ils l'ont terminee, les deux couples executent un nouveau Chasse-croise . Le second cavalier et la seconde dame reprennent la seconde figure et un troisieme Chasse-croise la termine. Meme figure pour l'autre cote, si le Quadrille est double. Finale avec l'En avant general . - Cette figure, reservee surtout aux hals officiels ou aux grandes ceremonies, consiste a reinplacer le Chasse-croise par un En avant general fait par tous les couples en meme temps. Elle est principalement exeutee quand tous les Quadrilles sont etablis sur deux lignes parallelement, donc quand le Quadrille est simple. La seconde figure revient a'pres le premier pas en avant, elle est continuee apres le second et terminee apres le troisieme. Galop ou Saint-Simonienne .-Introduction, 8 mesures; Galop , 8 mesures. Les cavaliers prennent leurs dames a la taille par le bras droit et changent de places avec le vis-a-vis en faisant huit pas de Galop ou huit Chasses continus du meme pied: le gauche pour eux, le droit pour leurs dames. Ils reviennent avec les memes pas a leurs places. En avant-quatre , 4 mesures. Les deux couples avancent et reculent ensemble. En avant-quatre et changement de dames , 4 mesures. Les deux couples avancent et les deux cavaliers echangent leurs dames. Chaine des dames , 8 mesures. Les deux dames traversent, en se touchant la main droite, au milieu du quadrille pour changer de cavalier et reviennent a leurs places. En avant-quatre , 4 mesures. Les cavaliers, prenant les dames a la taille, avancent et reculent avec elles. Retour a ses dames , 4 mesures. Les deux cavaliers traversent pour revenir a leurs premieres places. Cette figure est repetee deux fois, et, le plus souvent, par un Galop prolonge autour de la salle de hal. La Corbeille . - Introduction, 8 mesures. Rond a droite et a gauche, 8 mesures. Les deux couples forment un Rond en se tenant par les mains, tournent sur la droite, puis sur la gauche, Corbeille de dames , 4 mesures. Les dames forment un Rond au milieu du Quadrille, faisant face a leurs cavaliers. Elles tournent sur la gauche en rond. Tour de main , 4 mesures. Chacune fait un Tour de main avec son cavalier pour revenir pres de lui it sa place. Rond , 8 mesures. Les danseurs se tenant par la main forment un second Rond tournant a droite et a gauche. Corbeille de cavaliers , 4 mesures. Les cavaliers se placent en rond vis-a-vis de leurs dames. Rond des cavaliers , 4 mesures. Ils tournent en rond sur la droite. Tour de main , 4 mesures. Les cavaliers tournent avec leurs dames pour les ramener a leurs places primitives. Un Rond general termine cette figure. Le Quadrille americain ne date que d'une vingtaine d'annees et il acquit tout de suite un immense succes des que le professeur Desrat et l'editeur Le Bailly le lancerent dans le public. En voici la theorie: 1 re figure: La Promenade . - Les quatre couples sont places comme dans le Quadrille francais, c'est-a-dire deux couples dans la longueur et deux dans la largeur du salon. Les quatre cavaliers, conduisant leurs dames par le bras droit, font une Promenade circulaire et s'arre-tent quand ils sont revenus a leurs places primitives. Les quatre dames font la Chaine des dames double , (1) par main droite et main gauche. Une seconde Promenade et une seconde Chaine des dames terminent cette figure. 2 e figure: Les Moulinets . - Les quatre couples forment un premier Rond en se donnant les mains et tournent sur leur droite, puis une seconde fois sur leur gauche. Les cavaliers, donnant ensuite le bras droit au bras gauche de leurs dames, se tiennent tous les quatre par la main gauche et tournent sur la droite en changeant de dames quatre fois, jusqu'a ce qu'ils aient repris la leur. Les memes mouvements sont recommences en plaeant les dames au centre. Elles se tiennent par la main droite et ce second Moulinet tourne en sens inverse du premier. Les cavaliers reculent en tournant pour changer de dames et la figure est terminee quand, apres avoir rompu le Moulinet , en quittant les mains, chaque couple se retrouve a sa place. 3 e figure: Les chevaux de bois . - Les quatre dames tournent en fond au centre du Quadrille sur leur droite. Les cavaliers tournent en rond sur leur gauche autour des dames. Les cavaliers forment un Moulinet et prennent leurs dames a la taille avec leur bras droit. Ils changent alternativement de dames en tournant en arriere sur leur droite. On repete souvent plusieurs fois ce Moulinet avec changement de dames. 4 e figure.-Celle-ci est interpretee de differents facons. Citons-en quelques-unes: 1 La Passe .-Un couple eleve les bras et les trois autres tournent en passant dessous. Un second couple eleve egalement les bras, les autres passent dessous, ainsi de suite jusqu'a ce que les quatre aient fait passer les danseurs sous leurs bras; 2 La Double Pastourelle .-Deux couples places vis-a-vis l'un de l'autre avancent, reculent, et les cavaliers conduisent leurs dames au cavalier de droite pour revenir seuls a leurs places. En avant-trois des deux autres couples. Les deux premiers cavaliers avancent et font un tour rapidement apres lequel ils donnent la main aux dames de droite et de gauche. Ils reculent, puis avancent, et les deux seconds cavaliers s'avancent et tournent rapidement en se donnant les mains; un Rond general termine la figure. Les deux seconds couples recommencent les memes mouvements suivis par les deux premiers; 3 La Corbeille .-Les quatre dames forment un Rond au centre du Quadrille, faisant face a leurs danseurs; elles tournent a droite pendant que les cavaliers tournent a gauche. Rond general sur la meme ligne circulaire. Tour a la taille par chaque couple et retour en places . Les cavaliers remplacent les dames au centre et tournent en fond sur la gauche pendant que les dames tournent a droite. Tour a la taille et retour en places pour finir; 4 La Farandole .-Cette figure est tres souvent executee a la 4 e au lieu de l'etre a la 5 e . Tous les quadrilles se reunissent en un seul en se donnant les mains. Un premier cavalier entraine tous les couples qui doivent passer sous les bras eleves du cavalier et de la dame placee a sa gauche. 5 e figure.- La Corbeille et les Chevaux de bois .-Les quatre dames forment un premier Rond , tournant le dos a leurs cavaliers qui forment un second rond autour d'elles. Les deux Ronds tournent dans le meme sens une fois a droite, une fois a gauche. Les cavaliers, en devant les bras, embrassent le Rond des dames dans le leur et les danseurs tournent a droite, puis a gauche. Les cavaliers elevent les bras afin de delivrer les dames, lesquelles se trouvent en dehors. Elles levent les mains pour enchainer les cavaliers. Les deux Ronds tournent a droite et a gauche; puis, chaque cavalier, prenant la taillede sa dame, recommence le Moulinet avec changement de dames. Ces dernieres font un second Moulinet en se tenant par la main droite et font avancer les cavaliers pour changer de dames. Le Quadrille russe se danse par deux couples et est compose de cinq figures. 1 re figure: Les deux couples avancent en se dormant la main gauche. Chaque cavalier croise la main droite avec la dame de vis-a-vis. Les deux couples forment un cercle, le developpent un peu en conservant les mains croisees (4 mesures). Les deux cavaliers traversent avec la dame de vis-a-vis, en se tenant toujours par la main droite (4 mesures). Balance : quatre temps a droite et quatre a gauche pendant quatre mesures. Demi-holubiec (1) (4 mesures). Les cavaliers placent les dames en les tenant bras droit et tournent huit temps, deux tours sur place; le cavalier en arriere du pied gauche et la dame en avant du droit (4 mesures). Cette figure se joue une fois. 2 e figure: Le cavalier et la dame de vis-a-vis sont en avant (2 mesures). Ils tournent main droite (2 mesures), et tournent une seconde fois main gauche (2 mesures). Le cavalier prend de sa main droite la meme dame par la main gauche et la conduit a la place de sa dame (2 mesures). Il prend ensuite cette dame de la meme main pour la conduite au cavalier de vis-a-vis (2 mesures). Le cavalier revient pres de sa dame qu'il a placee la premiere (4 mesures). Les deux couples font un Demi-holubiec (4 mesures). Le premier cavalier recommence la meme figure avec sa dame, qui se trouve vis-a-vis. Les deux dames ont alors repris leurs places (16 mesures). Le second cavalier et la dame de vis-a-vis repetent la meme figure jouee deux fois. 3 e figure: Le premier couple va en avant main gauche en main gauche. En avancant pres du couple vis-a-vis, il fait passer sa dame a gauche, et, sans lui quitter la main, prend en sa main droite la main droite de la dame de vis-a-vis (4 mesures). Balance a trois , en se tenant toujours les mains, a droite pendant quatre mesures, et a gauche aussi. Les dames croisent dessus les mains qu'elles ont libres et tournent a trois un tour entier (4 mesures). Les dames quittent les mains qu'elles ont croisees et le cavalier leur fait faire un tour en dehors. A la fin de ce tour, la dame du cavalier faisant la figure doit se trouver devantlui et l'autre dame a sa droite. Le cavalier reste seul vient se placer devant sa dame (4 mesures). Les deux cavaliers prennent leurs dames par les deux mains, sans les croiser, font un Chasse ouvert , c'est-a-dire qu'ils s'eloignent l'un de l'autre sur le cote (2 mesures). Tous se font face et reviennent se placer comme ils l'etaient avant le Chasse ouvert (2 mesures). Chaine double en donnant main droite et main gauche, et, a la fin de cette Chaine , chaque couple reprend sa place (8 mesures). La meme figure est repetee par le couple de vis-a-vis et jouee deux fois. 4 e figure: Le premie r cavalier prend de sa main droite la main gauche de sa dame et va rejoindre le couple de vis-a-vis; ils se placent en rond (4 mesures). Tous les quatre reviennent en arriere a la place du premier couple (4 mesures). Ils forment un Moulinet main gauche et tournent un demi-tour. Le premier couple s'ouvre pour laisser passer le second a sa place ordinaire, pendant que le premier cavalier tourne un demi-tour main gauche en main gauche de sa dame, pour rentrer egalement a sa place (8 mesures). Balance a droite (4 temps) et a gauche (4 temps). Demi-holubiec (4 mesures). La meme figure est recommencee par le second couple et jouee deux fois. 5 e figure: Chaine des dames. Ronde . Les dames se donnent la main droite et tournent un tour au milieu du quadrille (4 mesures). Les danseurs repetent cette premiere partie de la figure (16 mesures). Les dames recommencent la Chaine ronde (8 mesures). Elles font ensuite la deuxieme partie de la premiere figure (16 mesures). - Marche. - Coda . Les deux couples, en se donnant la main, s'avancent vis-a-vis l'un de l'autre (4 mesures); Moulinet main droite, un tour entier (4 mesures); retour en places (4 mesures). Les deux couples se tournent le dos, un Demi-holubiec (4 mesures). Reverences pour finir. Le Quadrille des Dames a ete cree en 1860, par M. Perin, professeur de Danse. Il se compose de cinq figures et est danse par quatre couples dont un prend le nom de couple conducteur et le n o 1. Le vis-a-vis prend le n o 2, le couple de droite le n o 3, celui de gauche le n o 4. 1 re figure: Les couples n os 1 et 2 traversent par une Demi-chaine anglaise . Les quatre dames balancentavec les cavaliers qui se trouvent a leur droite. Meme figure pour revenir a sa place. Les quatre dames avancent ensuite au milieu du quadrille et se font la reverence. Elles retournent ensuite a leurs places par la gauche. Les couples 3 et 4 font la meme figure, a l'exception de la reverence des dames qui ne se repete pas. 2 e figure: Le cavalier n o 1 fait avec la dame n o 2 un tour de main a gauche; un tour de main gauche avec la dame n o 4 pour revenir a sa place. Chaque dame, ayant tourne avec le cavalier, tourne de l'autre cote avec son partenaire. Les cavaliers et les dames, etant places en face l'un de l'autre et se dormant la main gauche, gagnent le milieu du Quadrille par quatre pas de cote et retournent a leurs places par quatre autres pas. On fait un tour entier sur place sans se quitter les mains. Les cavaliers n os 2, 3, 4 font la meme figure qui est jouee quatre fois. 3e figure: Les couples 1 et 2 vont trouver le couple de droite; les cavaliers prennent la dame qu'ils ont devant eux par les deux mains, font un Chasse ouvert , c'est-a-dire qu'ils s'eloignent l'un de l'autre, et, par un demi-tour fait avec la dame, se placent ainsi: le 1 er cavalier en face du 3 e , le 2 e en face du 4 e . Les quatre couples forment un carre par une chaine continue des dames; en avant-huit de chaque cote et croise huit. Les cavaliers n os 1 et 2 prennent de la main gauche la main droite de la dame de vis-a-vis et changent de places, tandis que les cavaliers n os 3 et 4 font un tour de main a leurs places. Les couples n os 3 et 4 font la meme figure qui est dansee quatre fois. e figure: Les dames n os 1 et 2 avancent au milieu du quadrille et se donnent la main gauche; la dame n o 3 vient donner la main droite a la dame n o 1, en meme temps que la dame n o 4 donne aussi la main a la dame n o 2. Les quatre dames se tenant par la main font quatre Balances ; les dames n os 1 et 2 se quittent les mains, et, deux par deux, font un tour sur elles-memes; elles recommencent les balances. Les dames n os 3 et 4 font un a-droite et un a-gauche, Balances avec leurs cavaliers, tandis que les dames n os 1 et 2 le font avec leurs vis-a-vis d'elles. Les dames n os 1 et 2 recommencent la figure pour retrouver leurs places. Les dames n os 3 et 4 font apres le meme mouvement et la figure est danseequatre fois. 5 e figure: Les couples n os 1 et 2 vont en avant et en arriee pendant que ceux de la contre-partie se separent pour aller sur les cotes et revenir a leurs places; les couples de contre-partie font a leur tour en avant et en arriere, tandis que les autres se separent; Tour de main general . Les couples n os 1 et 2 avancent de nouveau; chaque cavalier prend la dame de son partenaire et fait a gauche les Tiroirs avec les autres couples. On revient a ses places pendant que les deux couples, qui se sont avances, font un demi-tour termine a la place l'un de l'autre. Les quatre dames en avant et en arriere font un Demi-moulinet de la main droite termine au cavalier partenaire. Une seconde fois la figure des Tiroirs et du Rond avec les dames partenaires est repetee. La figure recommence entierement pour que les dames retournent toutes a leurs cavaliers. Les couples n os 3 et 4 font la meme figure, et ce sont ces couples qui avancent a leur tour pendant queles couples n os 1 et 2 vont sur les cotes. Coda: Chasse-croise hull, Tour de main droite avec la dame de gauche; revenir a la place de sa dame. Meme figure pour reprendre ses places. Saluts et reverences. Cette figure se danse quatre fois et le Coda pour finir. Le Quadrille Des Lanciers nous vient des Anglais. Des son apparition en France, peu avant les desastreux evenements de 1870-71, il fut tout de suite l'objet de l'accueil le plus flatleur et la cinquieme figure, notamment, devint si populaire que l'air en fut bientot "serine" par tous les orgues de Barbarie. Que l'on prenne, pour decrire la theorie de cette Danse, pour depeindre la facon de l'interpreter, pour la faire comprendre pratiquement de ceux qui, ne la connaissant pas, voudraient l'apprendre, que l'on prenne, disons-nous, les theories indiquees par Blasis, Desrat, Boizot, Giraudet, Gawlikawski, F. Paul, et tutti quanti , le resultat sera toujours le meme pour le lecteur ou pour l'eleve danseur, par la raison qu'il n'y a qu'une bonne maniere de danser le Quadrille des Lanciers et que tousles professeurs, malgre leurs apparentes querelles ou rivalites, sont au fond d'accord sur ce point. Voici donc cette theorie, prise, croyons-nous, a la satisfaction de tous. Le Quadrille des Lanciers comprend cinq figures. Il est danse par quatre couples places par deux sur deux sens differents de la salle ou il a lieu. Les figures en sont repetees quatre fois, tantot par un couple, tantot par un cavalier avec la dame de vis-a-vis alternativement. 1 re figure: Les Tiroirs .-Un cavalier et la dame de vis-a-vis avancent et reculent, se donnent les mains pour faire un tour de mains et reviennent a leurs places. Les deux couples traversent pour changer de places et y reviennent. Pendant ce Traverse , les cavaliers quitrent la main de leurs dames afin que ces dernieres puissent passerau milieu d'eux; puis, les quatre cavaliers se saluent deux fois avec la dame placee a leur gauche et font un tour de main avec elle, pour terminer chaque couple g sa place. Le second cavalier recommence la meme figure, puis apres lui les deux autres. 2 e figure: Les Lignes . - Le premier cavalier, donnant la main droite a sa dame, avance et recule avec elle, avance a nouveau et place sa dame derant lui. Salut des deux danseurs. Ils font un 18 Chasse-croise a droite et a gauche, le cavalier marchant sur sa droite. derriere sa dame qui, elle, marche devant lui sur sa gauche. Second Chasse-croise en sens inverse et Tour des deux mains pour revenir a ses places. Les couples places de l'autre cote se separent, afin de former deux lignes de quatre sur le cote ou la figure a ete commencee. En se separant, les deux cavaliers donnent la main gauche a la dame placee a leur gauche, et les deux dames la main droite au cavalier place a leur droite. En avant-huit et en arriere pour les deux lignes vis-a-vis et Tour de main de chaque cavalier avec sa dame pour retourner chacun a sa place. Les trois autres couples continuent la figure alternativement. Pour la troisieme et quatrieme fois, les deux lignes sont donc formees sur le sens oppose a celui des deux premieres fois, car la figure est reprise en second lieu par le couple place en face de celui qui est parti premier. 3 e figure: Les Moulinets .-Le premier cavalier avance avec la dame de vis-a-vis et tous deux reculent. Ils avancent une seconde fois et se saluent lentement. Le cavalier recule a sa place, pendant que les quatre dames se donnent au centre les mains droites pour former un moulinet. Elles tournent et s'arretent en donnant la main gauche au cavalier place primitivement derant elles, tournent avec ce cavalier, puis se donnent une seconde fois la main droite entre elles et reviennent tourner avec leurs cavaliers respectifs. Les deuxieme, troisieme et quatrieme cavaliers et dames reprennent l'un apres l'autre la meme figure. 4 e figure: Les Visites .-Les deux premiers couples vont, sur leur droite, saluer les deux autres couples; ils retournent sur leur gauche pour saluer les deux couples; ils saluent ainsi les couples une seconde fois, mais du cote oppose a celui sur lequel ils ont commence. Les quatre couples font un Chasse-croise , les cavaliers sur leur droite derriere leurs dames, et elles sur leur gauche devant leurs cavaliers. Second Chasse-croise en sens inverse et retour en places pour les deux premiers couples dont les deux dames font ensemble la Chaine des dames . Les deux premiers couples recommencent la meme figure en adressant leurs premiers saluts aux couples de gauche. Seconds saluts a droite, Chassecroise deux fois, Retour en places et Chaine anglaise . Les deux autres couples rendent les Visites et saluts en repetant la figure deux fois. 5 e figure: La Grande Chaine .-La Grande Chaine des Lanciers forme deux cercles qui operent en sens oppose; l'un compose des cavaliers, l'autre des dames. Se tenant par la main, danseurs et danseuses vont dans une direction opposee et se touchent alternativement la main droite et la main gauche jusqu'a ce que tousles danseurs soient revenus a leurs places. Un salut general interrompt la Chaine au moment ou chaque cavalier se rencontre avec sa dame et un second salut general la termine au moment du Retour en places . Promenade .-Le premier couple s'avance et, faisant demi-tour, se place, en tournant le dos, a la tete de la colonne formee par les trois couples qui sont venus se ranger derriere lui. Chasse-croise des danseurs, a droite pour les cavaliers derriere leurs dames, et a gauche pour les dames devant leurs cavaliers. Balance .-Les danseurs marquent plusieurs pas sur place; second Chasse-croise en sens inverse du premier. Defile .-Les cavaliers, suivant tous le premier, tournent sur leur gauche et defilent jusqu'a ce qu'ils soient arrives a ce que le premier cavalier devienne te dernier. Les dames font le meme mouvement sur leur droite; les deux lignes remontent ensemble, les dames conduites par la main par leurs cavaliers, et s'arretent au moment du Retour aux places ou l'on etait avant le Defile . En avantquare .-Les quatre danseurs et les quatre danseuses forment deux lignes vis-a-vis, avancent, reculent, avancent encore une lois, et chaque cavalier ramene sa dame a sa place en faisant un Tour de mains avec elle. La Chaine est recommencee et le second couple preside aux memes evolutions. Chaine , puis le troisieme couple reprend la figure. Chaine , et le quatrieme termine. Les Lancers Valses .-Pour les amateurs de Valse et de Quadrille-ce qui n'etait pas offrir un mince regal a nos danseurs-un professeur de Danse francais, M. Francois Paul, a voulu apporter au caractere anglais du Quadrille invente par nos voisins d'outre-Manche un peu de cette grace, de cette legerete, de ce rire qui lui manque beaucoup trop et que l'on nous accorde d'avoir. Il eut donc l'idee de joindre la Valse, si francaise, a la froide creation de John Bull. Si vous joignez au texte une musique de Desormes, vous comprendrez encore mieux tout Re charme de la theorie que vous allez lire. Ce Quadrille valse s'execute par quatre couples places en carre. Un couple prend le n o i et son vis-a-vis le n o 3; celui de droite le n o 2 et celui de gauche le n o 4. Les quatre premieres figures s'executent deux fois, la cinquieme quatre fois. Les Valses intercalees dans le Quadrille peuvent etre dansees a deux ou a trois temps. On peut aussi employer le Boston . Pour danser les Lanciers valses , il n'est pas necessaire d'avoir, ni dans l'Art, ni dans la Science, ni dans la Pratique de la Danse, un talent emerite, une experience achevee; mais ce qui est indispensable, c'est savoir diriger sa danseuse. En voici maintenant la theorie proprement dite: 1 re figure: Les Teroirs .-Le cavalier n o I et la dame n o 3 qui lui fait vis-a-vis font un tour en se 18 donnant la main droite et chacun revient a sa place (4 mesures marchees); le cavalier n o 3 fait le meme Tour de main avec la dame n o 1 (4 mesures marchees). Les Tiroirs .-Le cavalier n o 1 va prendre en vatsant la place du n o 3 qui se separe pour le laisser passer; puis, a son tour, le couple n o 3 passe en valsant entre le couple n o 1 et chacun retrouve alors sa place (16 mesures). Balance sur les cotes .-Chaque cavalier salue la dame placee a gauche; les dames repondent par une reverence (4 mesures marchees). Valse sur place .-Chaque cavalier fait avec la dame qu'il vient de saluer une Valse balancee sur place et chacun finit a sa place (8 mesures valsees).-Meme figure pour les couples 2 et 4.-2 e figure: Les Lignes .- En avant-quatre .-Les cavaliers n os 1 et 3, tenant leurs dames par la main, font en avant et en arriere, puis en avant une seconde lois, et, apres un salut, ils changent de dames (8 mesures matchees). Valse en rond .-Les nouveaux couples ainsi formes valsent en fond au milieu du Quadrille, puis chaque cavalier regagne sa place avec sa nouvelle dame (16 mesures valsees.-A la fin de cette Valse les couples 2 et 4 se separent et vont se mettre en ligne avec les valseurs. Les Lignes .-Les huit danseurs, sur deux lignes se faisant face, font en avant et en arriere (4 mesures marchees). Valse sur place .-Chaque cavalier va reprendre sa danseuse qui se trouve devant lui et retourne a sa place en vatsant avec elle (8 mesures valsees).-Meme figure pour les couples 2 et 4. 3 e figure: Les Moulinets .-Les quatre cavaliers font un tour de Moulinet en se dormant la main gauche, puis un demi-tour de main droite avec leurs dames qu'ils placent dos a dos dans le milieu du Quadrille. Saluts et revefences prolonges (8 mesures marchees). Promenade valsee .-Les quaire couples se suivent pour faire, en valsant et en se dirigeant a droite, le tour du Quadrille; chacun s'arrete lorsqu'il a regagne sa place (16 mesures valsees).-Meme figure la seconde lois, mais ce sont les dames qui font le Moulinet en se donnant la main droite. Elles font ensuite un demi-tour de main gauche avec leurs cavaliers qui se placent alors, pour les saluts, dos a dos. 4 e figure: Les Visites .-Chacun des couples 1 et 3 va en visite, d'abord vers le couple place a sa droite, saluts et reverences, puis se dirigeant a gauche vets l'autre couple, saluts et reverences (8 mesures marchees). Les Ciseaux .-Les deux dames de chaque couple se donnent la main droite et changent de places, puis les cavaliers en font autant, et, apres un Moulinet a quatre par chaque groupe, chaque couple retourne a sa place (8 mesures marchees). Valse croisee .-En avant et sans se presser, les couples 2 et 4 font un Traverse pour prendre chacun la place de son vis-a-vis. Ces deux couples continuent la Valse en balancant sur place pour permettre aux autres couples d'executer a leur tour le meme Traverse valse; puis les quatre couples se suivent, pour faire, en valsant et en se dirigeant a droite, un demi-tour du quadrille qui les ramene a leurs places (16 mesures valsees). Meme figure pour los couples 2 et 4. 5 e figure: La Couronne .-Les dames et cavaliers, en commencant de la main gauche, font en rond la grande Chaine des Lanciers , jusqu'a la place de leurs vis-a-vis ou chaque cavalier doit rencontrer sa danseuse; saluts et reverences. La Chaine se reprend jusqu'a ce que chaque couple ait retrouve sa place, nouveaux saluts et reverences (16 mesures marchees). Les Traverses .-Les couples 1 et 3 traversent en valsant et echangent ainsi leurs places; les couples 2 et 4 executent le meme mouvement des que les couples I et 3 ont depasse le milieu du quadrille (8 mesures valsees). Le grand Moulinet .-Les quatre cavaliers forment un Moulinet en se donnant la main gauche; ils donnent la droite a leur dame qu'ils accompagnent jusqu'a leurs places (8 mesures matrchees). Le Tourbillon .-Les cavaliers se placent dos a dos dans le centre du Quadrille vis-a-vis de la danseuse dont ils sont eloignes de deux ou trois pas. Le cavalier n o 1 se detache du groupe, salue sa danseuse et tous deux valsent autour des trois cavaliers pour revenir a leurs places. Le cavalier n o 2, puis le cavalier n o 3 executent successivement le meme mouvement. Enfin, le dernier couple valse seul au milieu du Quadrille et regagne sa place (32 mesures vatseesen tout, soit 8 mesures pour chaque couple). En avant-quatre .-Les couples I et 3 font En avant-quatre , se saluent, et, pendant qu'ils retournent a leurs places, les couples 2 et 4 font le meme En avant quatre (4 mesures marchees). Valse sur place .-Les quatre couples valsent. Meme figure pour les autres couples, en commencant chaque lois par la grande Chaine des Lanciers . Le Quadrille Mazourka .-Puisque nous venons de voir, grace a l'excellente idee d'un de nos compatriotes, la Valse francaise unie en une agreable concorde au plus fameux des Quadrilles anglais, pourquoi ne verrions-nous pas aussi notre elegant et effronte Quadrille francais prenant dans ses bras vigoureux la langoureuse et si gracieuse Mazourka russe? C'est en 1856 qu'un habile danseur de Lyon, M. Aniel, eut cette excellente idee et qu'il la mit immediatemeut a execution. Cependant, on n'en etait pas encore a l'alliance russe; tant s'en fallait, au contraire, puisque nous sortions a peine de la guerre de Crimee et que la reine Victoria etait a l'apogee de sa puissance. Malgre cela, il n'en est pas moins vrai que cette nouvelle danse, franco-russe, eut immediatement un enorme succes, aussi bien dans les salons de Petersbourg que dans ceux de Paris et qu'un autre auteur, M. Cellarius, s'empressa bientot de suivre son devancier et de nous doter aussi d'un Quadrille Mazourka dont voici la theorie: Introduction :-Tous les couples forment un grand Rond et tournent sur la droite jusqu'a ce qu'ils soient revenus a leurs places. Chaque couple fait un Holubiec sur place apres avoir brise le Rond .- 1 re figure :-Deux couples commencent la figure dans un sens et deux autres la continuent dans l'autre. Chaine anglaise (8 mesures), aller et revenir. Les cavaliers changent de dames en faisant le pas glisse de la Mazourka . Les deux cavaliers prennent chacun la dame pres de laquelle ils se trouvent et tournent avec elle en faisant l' Holubiec (4 mesures), Chaine anglaise , aller et revenir (8 mesures); les deux cavaliers traversent ensuite pour revenir chacun a leur dame avec quatre pas glisses. Chacun des deux cavaliers fait avec sa dame l' Holubiec (4 mesures); les deux autres couples recommencent la meme figure.-2 e figure :-Les deux cavaliers prennent la main gauche de leurs dames dans leurs mains droites et tournent vis-a-vis d'elles. Ils vont, ainsi places, en avant et en arriere deux fois (8 mesures), chaque troisieme temps doit etre marque d'un coup de talon. Les deux cavaliers changent de places sans quitter leurs dames et font un Holubiec . Ils recommencent l' En avant-quatre et en arriere; ils se tournent de nouveau vis-a-vis de leurs dames pour revenir a le'urs places. Chaque couple fait un holubiec pour terminer la figure, qui est reprise par les deux autres couples.- 3 e figure :-Les deux cavaliers restent a leurs places pendant que les deux dames traversent ensemble (4 mesures), avec le Pas de Basque (1) . Les dames reviennent et s'arretent au milieu du Quadrille ense donnant la main gauche. Chacun des deux cavaliers vient se placer a cote de sa dame et la prend a la taille; ils tournent tous les quatre en faisant un Moulinet (4 mesures). Les danseurs se placent ensuite en Moulinet main gauche et tournent a droite (4 mesures); les deux dames recommencent le Traverse et reviennent s'arreter au milieu en se donnant la main gauche. Les cavaliers se placent a cote d'elles et tournent en revenant a leurs places avec elles. Un Holubiec de chaque couple termine la figure; reprise pour les autres couples.- 4 e figure :-Un cavalier, prenant la main droite de sa dame dans sa main gauche, fait un tour de Promenade a l'interieur du Quadrille (6 mesures). Holubiec (2 mesures); le cavalier recommence l' Holubiec et la Promenade , mais en faisant avancer sa dame pendant qu'il tourne en arrere (4 mesures). Le cavalier prend ensuite dans sa main gauche la main gauche de la dame de vis-a-vis et les deux dames se donnent les mains derriere le cavalier place entre elles. Les trois danseurs avancent en se donnant les mains et se placent devant le cavalier de vis-a-vis. Les deux dames elevent les bras, afin que le cavalier puisse passer dessous. Il frappe en meme temps deux coups de talon en battant la mesure. Les quatre danseurs forment ensuite un Rond , et, apres avoir tourne a droite, reviennent a leurs places. Holubiec pour finir et meme figure pour les autres couples.- 5 e figure :-Les deux couples font une Chaine anglaise pour traverser et revenir a leurs places. Les cavaliers se retournent afin que la main gauche et la leur puissent se trouver placees derriere eux. Ils recommencent la Chaine anglaise et le cavalier donne la main gauche a sa dame au lieu de la droite. Le cavalier, apres s'etre retourne, passe son bras droit autour de la taille de sa dame et fait avec elle l' Holubiec . Cette derniere phrase se repete apres le premier et le second Traverses . Les quatre danseurs forment un Rond au milieu du Quadrille et tournent un Demi-Rond a droite, puis un autre a gauche. Ils font la Chaine plate en se donnant main droite, main gauche, etc., jusqu'a ce qu'ils soient revenus pres de leurs dames. Holubiec pour finir et repetition de la figure pour les autres couples.- Finale ou Coda :-Les danseurs forment un grand Rond et tournent a droite puis a gauche. Ils donnent plusieurs coups de talon en brisant le Rond . Ils font tous ensemble la Grande chaine plate , comme dans le Quadrille des Lanciers, main droite, main gauche, etc., et l'on termine par un Holubiec de chaque couple. 19 DANSES ETRANGERES LA DANSE AUX INDES LES BAYADERES Les Danses hindoues, que l'on designe communement par le nom portugais de Bayaderes , s'appellent dans le pays devedaschies , mot qui, en langue sanscrite, vient de deve , divinite, et daschie , esclave. C'est la denomination qu'on applique proprement et principalement aux danseuses consacrees au service des temples et des divinites. Dans quelques pays, comme par exemple a Ceylan, a Pegu, e Siam, on les appelle arambhe , d'apres Rambhe , la deesse de la Danse, fille de Soresoutie, deesse de l'Harmonie et de la Musique. Les danseuses portent tous les ans quelques offrandes a la deesse Rambhe, comme a leur mere. La principale occupation des devedaschies est de danser devant l'image de la divinite qu'elles servent et de chanter ses 1ouanges, soit dans son temple, soit dans les rues, lorsqu'on porte l'idole dans des processions publiques et solennelles. Il y a une grande difference entre les danseuses du principal temple et celles qu'on fait appeler pour danser devant les convives aux festins et autres rejouissances. Parmi ces dernieres on en trouve de differentes especes et de differentes classes, telles par exemple que les nataks , les kaans , les kouthenies , les soutredharies , etc. Quelques-unes d'entre elles sont libres et vivent en troupe de dix ou d'un plus grand nombre, parcourant ainsi le pays et partageant leurs benefices avec les musiciens qui les accompagnent. D'autres sont sous la conduite d'une daija , ou ancienne danseuse, qui s'approprie tout le benefice et qui ne donne aux filles de sa troupe que la nourriture et le vetement. D'autres encore sont les veritables esclaves de ces vieilles duegnes qui se les sont appropriees par achat ou par adoption et les ont fait instruire dans leur art, pour avoir par ce moyen quelques ressources dans leur vieillesse. Les devedaschies se divisent en deux classes superieures: celles de la premiere sont au service exclusif des deux principales divinites: Vichnou et Seiba. Brahma, la troisieme divinite superieure, n'a ni temple ni culte; par consequent, il n'a besoin ni de pretres ni de danseuses. Les Bayaderes de la premiere classe demeurent dans l'enceinte du temple de la divinite a laquelle elles sont consacrees et ou elles sont instruites des leur enfance dans la Danse et dans le Chant. On leur apprend aussi a lire et a ecrire, ce qui est rigoureusement interdit aux femmes et aux filles de simples particuliers, car toute femme ayant quelque dignite, quelque consideration de sa propre personne, rougirait de posseder ou ces deux talents ou l'un d'eux seulement. Une Bayadare de la premiere classe n'oserait sortir de l'enceinte du temple sans ta permission du grand-pretre; mais, lorsque l'image de la divinite a laquelle le temple est consacre est promenee en procession dans les rues, elles doivent danser et chanter devant elle. Les Bayaderes de la seconde classe sont consacrees au service des divinites subalternes, telles que Kalie, Kartisk, Lochia, Sarasoutie, Indro , etc. Elles n'habitent point dans l'enceinte du temple de leur idole, mais a l'exterieur, ou il leur plait, toutes cependant dans le meme lieu, et jouissent, d'ailleurs, d'une entiere liberte. Elles peuvent faire a leur gre ce qu'elles veulent et se transporter ou bon leur semble, a condition qu'il s'en trouve tous les jours, a une heure marquee, un'certain nombre pour le service du temple, et elles doivent toutes, sans exception, se rendre aux processions publiques. Malgre l'entiere liberte dont elles jouissent, il leur est defendu de se livrer aux hommes impurs des classes inferieures, aux Europeens et aux Mahometans. On comprend donc aisement qu'il est encore bien moins permis aux danseuses de la premiere classe d'avoir un commerce secret avec un homme de basse classe. Les peines les plus graves sont edictees contre de pareils de1its; ainsi le Schaster , extrait des livres saints, ordonne que lorsqu'un homme de la caste des Sudders a connu charnellement une devedaschie de la premiere classe on le chatiera de la plus cruelle des operations, et lorsqu'il sera guefi de son horrible supplice, on le chassera du pays. De son cote, la devedaschie qui aura commis pareille faute aura la tete rasee et lavee avec de l'urine d'ane; apres quoi on lui coupera les lobes des deux oreilles et elle sera fouettee, sur le dosnu, avec des verges, par un tschandal : un cordonnier. Le brahme qui a eu un charnel commerce avec une devedaschie de la seconde classe est oblige de se purifier par un bain et de payer une amende pecuniaire; c'est ce qu'on appelle le snaan . Mais, lorsqu'il s'oublie avec une des classes plus inferieures. par exemple des natak , des soutkedraries , des kaans . etc., il faut qu'il se soumette a la grande penitence: peraschehut , laquelle exige beaucoup de depenses et de difficultes, sinon il est expulse de sa caste. Si c'est un pundit , interprete des lois, qui a commis le delit, on lui imprime le blogdhouk sur le front et on le chasse du pays. Cet instrument de torture qui sert a marquer les coupables est en fer et l'estampille represente le sexe feminin. Ces lois barbares ont toujours ete rigoureusement observees dans les contrees de l'lnde qui ne sont soumises ni aux Mahometans ni aux Europeens. Les danseuses qui appartiennent aux temples sont obligees de chanter les louanges, les victoires et les autres faits et gestes des divinites, d'assister a toutes leurs fetes et de danser devant elles tant dans le temple meme qu'a toutes les ceremonies publiques. Elles servent aussi de concubines aux brahmes et a d'autres hommes des castes superieures, afin d'empecher que ceux-ci ne se livrent a des danseuses ou a d'autres femmes des basses classes, ce qui leur ferait perdre les droits de leur caste. C'est des leur plus tendre enfance que les Bayaderes sont instruites dans leur profession, avec le consentement de leurs parents. Celles de la premiare classe sont prises dans la principale caste des boisches , et celles de la seconde classe dans les principales branches des sudders . Les tantirbas , tisserands, qui ont cinq filles, se font un devoir d'en consacrer une a un temple. Il faut qu'une fille dont on veut faire une Bayadere possede plusieurs qualites. On demande qu'elle soit jolie et bien faite, qu'elle n'ait aucun defaut corporel, aucune maladie incurable et qu'elle ne soit point marquee de la variole. Il faut encore qu'elle n e soit pas nubile ou qu'elle air ete promise en mariage. 19 Lorsque des parents veulent confier leur fille a un temple, ils le font connaitre au grand-pretre, lequel se transporte immediatement chez eux pour examiner l'enfant. S'il trouve qu'elle convient a cet etat, on dresse immediatement le loguo-porr , ou traite par lequel le pere et la mere renoncent a tous les droits qu'ils ont sur leur fille. Quelques ecrivains ont pretendu que les jeunes Bayaderes sont obligees de commencer leurs fonctions par se livrer au grand-pretre du temple qu'elles desservent. Rien n'est moins exact; au contraire, il est permis a ces danseuses de choisir un amant a leur gre, soit au temple ou ailleurs, pourvu qu'il soit d'une des castes superieures, ou de garder leur virginite tant que cela leur plait ainsi, voire toute leur vie. Les danseuses des divinites superieures, ou les Bayadees du second rang, sont, il est vrai, consacrees de la meme maniere au service du temple et recoivent la meme instruction qu'elles; mais avec cette difference, que nous avons deja signalee, qu'elles ne sont pas aussi restreintes que les danseuses de la premiere classe, puisqu'elles habitent hors du temple. Aussi ne se bornent-elles pas a danser devant les idoles dont le service leur est paye avec du riz et en especes, mais elles sont encore appelees aux mariages, aux festins, a des fetes ou des ceremonies quelconques, pour recevoir les personnages de marque, des femmes de distinction a leur arrivee ou a leur depart, porter des cadeaux ou des fleurs, etc. Tout cela leur donne des moyens d'existence, meme un revenu assez considerable et legitimement acquis, et, en meme temps, plus de plaisir, d'aise et de liberte que ne peuvent en avoir celles du premier rang. La facon de se vetir des Bayaderes est fort seduisante et bien appropriee pour faire valoir avantageusement une jolie physionomie et une belle taille. Leurs cheveux, noirs comme du jais, prennent l'eclat d'une glace avec l'huile aromtique qu'elles emploient et leur descendent en une grosse et longue tresse jusqu'aux hanches. En plus, elles les ornent de petites plaques d'or, rondes, qu'elles disposent avec un gout tout particulier a des distances egales; le bout de la tresse est garni d'une houpe de soie et d'or file. Sur le sommet de la tete brille une tschormka , sorte de disque d'or de la grandeur de la paume de la main. Les cheveux sont partages en deux parties egales sur le front, d'ou tombe, le long des tempes, derriere les oreilles, quelques chainettes d'or dont les bouts vont se perdre dans la grande tresse. Les bords, de meme que les bouts de leurs oreilles, sont perces de plusieurs trous dans lesquels, selon leurs moyens, elles mettent des pierres precieuses, des anneaux d'or ou d'autres ornements. Leur nez est egalement garni parfois d'un anneau d'or epais comme une grosse aiguille et orne d'une pierre fine, Elles ont aussi l'habitude de se farder, non pas avec du rouge ou du blanc, mais avec une couleur jaune pour lequel elles emploient le souchet , espece de safran, dont elles se frottent le visage, le cou, les bras et les autres parties hues du corps. Les danseuses hindoues portent aussi sur le front une petite plaque d'or de la dimension de nos anciennes pieces de cinq francs, collee sur la peau avec une gomme appelee ticas . Elles se teignent les bords des paupieres en noir avec du tschokko tschaai . sorte de composition a base d'antimoine. Le cou est garni de plusieurs chikols , chaines d'or, et leur gorge est couverte sur la peau avec une sorte de chemisette appelee rawke , a manches fort courtes qui se terminent un peu au-dessus des coudes. Cette chemisette, d'un tissu de lin tres fin et tres serre, suffit a peine a contenir la poitrine et n'est pas lacee par devant, mais les deux bouts d'en bas sont attaches ensemble sous les seins, par des boutons, de sorte qu'il les enveloppe sans les presser et sert en meme temps a les soutenir, car les Hindous sont d'avis que de grands yeux et de petits seins, mais fermes, sont les principales beautes d'une femme. Aussi les danseuses ont-elles grand soin de leur gorge. On trouve des Bayaderes qui ont la gorge fort belle et qui, pour mieux la conserver, l'enferment dans des formes d'etoffe a jours et couleur chair qu'elles s'attachent sur le dos. Le corps des danseuses est nu depuis le creux de l'estomac jusqu'au nombril et le bas en est couvert d'une espece de pantalon etroit qui descend jusque sur la cheville et compose generalement d'une etoffe de soie rayee. Le pagne est un morceau d'etoffe de neuf aunes de longueur sur une aune a une aune et demie de largeur environ, dont elles enveloppent a differentes reprises le bas du corps, et cela de maniere qu'il forme plusieurs plis par devant, tandis qu'il est fortement serre par derriere contre les reins, afin que l'amateur puisse bien se rendre compte de la forme des hanches et de la valeur des rondeurs situees un peu au-dessous. Pour que cette sorte de robe, legerement jetee autour du corps, ne tombe point pendant la Danse, on l'attache sur les hanches avec une ceinture d'argent qui se ferme avec un ressort et par-dessus laquelle pendent les bouts superieurs de la robe. Les Bayaderes portent une sorte de voile d'une etoffe legere et transparente qui, en cachant un peu leur sein, passe par-dessus une de leurs epaules et forment un ornement agreable sur le dos, tandis que les deux bouts en sont passes dans la ceinture. Leurs jambes et leurs bras, ainsi que les doigts des pieds et des mains, sont charges d'anneaux d'or et d'argent. Elles se peignent le bout des ongles d'une teinture rouge tiree d'une plante appelee nimdie ou lakscha et elles ornent leur visage de "mouches" bleues. Les danseuses hindoues aiment beaucoup les fieurs; aussi ont-elles soin de s'en couvrir de festons quand elles dansent, et il est bien rare qu'elles n'aient pas un bouquet a la main. Une jeune et jolie Bayadere , dans toute sa parure, avec ses mouvements aises et sa demarche ferme, est vraiment une femme enchanteresse et adorable. Sa coiffure simple et elegante, la maniere adroite et galante avec laquelle est a moitie cachee une gorge charmante et rendue plus provocatrice encore par cette demi-nudite meme, la beaute de ses bras fonds et poteles, les plis artistement disposes de sa robe qui laissent deviner de si belles formes, la pose gracieuse de son voile; en un mot, toutes les parties de ses vetements et de ses ornements contribuent a mieux apercevoir et apprecier ses beautes naturelles. Chaque mouvement d'elle a l'aspect le plus agreable, la grace la plus exquise et son joli minois se presente le plus voluptueusement que l'on puisse se l'imaginer, sans que l'on puisse dire que cette danseuse blesse en rien la morale ou la decence. Les Bayaderes ont differentes sortes de Danses: les unes consistent en des mouvements doux etvifs des membres, lesquels sont neanmoins reguliers et tres agreables; d'autres en des pas legers et savants, avec des bonds en l'air; enfin, des pantomimes expressives, et c'est avec une etonnante precision que ces danseuses savent, en dansant et en chantant, donner a leur corps des attitudes qui rendent parfaitement une intrigue amoureuse ou quelque autre histoire et meme un combat. Elles possedent souverainement l'art d'exprimer toutes les passions. Au moment de commencer la Danse, les jeunes Bayaderes se tiennent rassemblees en groupe, le visage couvert de leurvoile; puis, le son monotone du tourte (1) , se fait entendre. Ensuite part le nagassarem (2) , au ton melancolique, que suivent le carna (3) , le resonnant talan (4) , le matalam (5) , le dool (6) et les autres instruments, qui ne commencent pas a jouer tous ensemble, mais entonnent les uns apres les autres. Enfin, le chelimbikarem (7) s'avance derriere les danseuses, lesquelles decouvrent toutes a la fois leur visage et se portent en avant pour former leurs tangs. C'est avec une adresse et un art singuller qu'elles se melent ensemble ou dansent deux a deux, en faisant mouvoir leurs yeux, leurs bras, leurs doigts, en un mot toutes les parties de leur corps, avec une convenance admirable et la plus grande expression. Le chelimbikarem , qui est sans cesse sur leurs talons, ne se fatigue point a les animer de la voix. Il use de ses deux bassins, tandis que les dajias , ou anciennes danseuses, chantent et battent des mains. C'est notamment dans les assemblees particulieres que ces danseuses montrent toute l'etendue de leur art. L'odeur suave des parfums et des fleurs, la vue de tant de beautes qui s'entrelacent avec un art infini, le Chant, la Musique, tout se reunit pour reveiller les passions et pour captiver les sens; et, cependant, elles savent affecter un air si timide, si modeste, qu'on serait tente de les prendre pour de jeunes vestales. Les Bayaderes jouent le premier role quand il s'agit, ainsi que nous l'avons deja de, de rendre hommage a quel qu'un de consequence, et, quand le nazare (1) s'adresse a un prince et a tout autre homme puissant, c'est toujours la premiere Bayadere d'une petite troupe de huit ou dix danseuses qui est chargee de cet offre. Elle offre le present, qui doit toujours etre compose d'un nombre impair, par exemple, onze, cent onze, onze cent une roupies, sur un plateau d'argent courert de feuilles de bethel et de noix d'arecque, et, lorsqu'elle l'a remis avec les formalites prescrites, elle retourne a reculons vers ses camarades; apres quoi commencent la musique et la Danse. Ne quittons pas ce sujet interessant des Bayaderes sans avoir cite quelques lignes d'un auteur qui a fait un excellent ouvrage sur la Danse, M. A. Baron: "C'est au sein des grandes pagodes de l'Asie, avec l'or prodigue aux brahmes par l'aveugle devotion des peuples, que se sont eleves ces cloitres de vierges sacrees, ou plutot, comme dit Raynal: "Ces seminaires de volupte." Leur origine se perd dans les vieux ages. Vouees au culte des dieux et aux plaisirs de leurs ministres, exercees dis leur enfance a la Musique et a la Danse, a la Poesie, a tous les Arts, reverees des peuples aux yeux de qui la licence est vertu des que la religion l'autorise, les Bayaderes ne quittent jamais leurs delicieuses demeures que pour embellir les pompes religieuses et ajouter au luxe des fetes royales. Un musicien les accompagne; il est d'ordinaire vieux et difforme, et frappe, en battant la mesure, le lugubre tam-tam . Mais le son vivement repete de cet instrument anime les danseuses a un point extraordinaire. Qu'on se peigne ces femmes charmantes, leurs longs cheveux charges de fieurs et de diamants, leurs yeux noirs ou brillent tous les feux du soleil de l'Inde, leurs bras ornes de perles, leur gorge renfermee dans deux etuis d'un bols qlegerue revet une feuille d'or parsemee de brillants, parure delicate qu'elles quitrent et reprennent avec une agilite singuliere, qui defend les tresors de leur sein sans les fletrir, qui les couvre sans en cachet ni les palpitations animees ni les voluptueuses ondulations. Leurs Danses n'ont presque toutes qu'un seul objet. Le plan, le dessin, les attitudes, la cadence, tout respire l'amour; l'amour avec ses desirs, ses langueurs, ses joies enivrantes, voila le theme de tous leurs ballets. Semblables a ces fameuses courtisanes d'Orient que les historiens nous montrent a Babylone, aux Almees d'Egypte dont l'Ecriture nous a conserve le modele dans la jeune Herodiade, et qui jamais n'eprouverent un refus, les Bayaderes representent, demi-hues, toutes les gradations de la volupte, et la molle resistance et les refus agacants, et les faveurs menagees, et les soupirs, et les convulsions, et le delire de feu, jusqu'a ce qu'enfin, les yeux humides et nageant dans une molle langueur, les levres seches, toutes les veines tendues, elles semblent succomber sous le poids du plaisir, ivres et palpitantes: telles sont les Bayaderes . M. Jacolliot, auteur d'un livre tres documente sur les Moeurs et les femmes de l'Extreme-Orient , a ete, au cours d'un long voyage dans les Indes, temoin de deux Danses, l'une de negresses, l'autre de Bayaderes , fort interessantes toutes les deux et cadrant a merveille dans notre sujet. Nous les donnons donc a nos lecteurs. L'auteur s'exprime d'abord en ces termes pour la premiere: "Nous nous trouvions dans une grande piece au rez-de-chaussee, formant un carre long et garnie de chaque cote de sophas arabes tres bas, mais larges; une natte de bambous merveilleusement assembles couvrait le sol, et, aux quatre angles brulaient, dans de petits rechauds suspendus, des boules de cette poussiere de charbon parfumee que l'on est convenu d'appeler "pastilles du serail". Au centre de l'appartement, une dizaine de femmes completement noires se trouvaient accroupies, tenant sur leurs genoux differents instruments de musique, parmi lesquels le tam-tam oblige, un tebouni et une guitare, si toutefois on peut donner ce nom a un fond de bois creuse et muni de trois cordes en metal. A notre approche, elles se leverent toutes automatiquement, et, sur le signe d'un vieil Arabe qui paraissait etre leur chef, firent un pas en avant et s'inclinerent jusqu'a terre devant nous. Pour tout vetement, elles avaient une piece de sole de l'Inde, bleue, rose, blanche ou jaune, qui, s'enroulant autour des hanches, remontait sur la poitrine pour cachet les seins et se rattachait par derriere a la ceinture. "La plus jeune de ces femmes pouvait avoir quatorze ans, la plus agee de seize a dix-sept au plus. Quoique noires et luisantes comme du jais, elles n'avaient aucun des types de la race negre: leurs cheveux etaient longs et soyeux, leur nez droit et effile, leur bouche petite, leurs levres fraiches et roses comme du corail, leurs yeux aux longs cils et largement fendus etaient si beaux, que jamais femme ne pourrait etre laide avec ces yeux-la; les mains et les pieds etaient exquis de modele; quant au corps, dans son contour general, il etait a faire palir de jalousie les plus beaux types de la statuaire antique. "Sur un signe du maitre, la Danse commenca. Rien de plus bizarre et de plus passionne en meme temps. Six femmes se detacherent du groupe en etendant gracieusement les bras au-dessus de leur tete: c'etait le salut. Sur un nouveau signe, les quatre musiciennes, accroupies au milieu de la salle, se mirent a frapper en sourdine sur leurs instruments, de facon a ne produire qu'un long murmure cadence d'un effet etrange, assez semblable a nos tremolos d'orchestre, mais d'un accord plus sauvage. Rien ne saurait rendre l'effet de ces notes, faibles mais rapides, s'achappant des divers instruments comme une pluie de sons mysterieux et bizarres. Parfois, tous ces sons reunis etaient si faibles, quoique distincts, qu'on eut dit le bourdonnement cadence de plusieurs violons dont les grosses cordes eussent ete a peine frolees par les archers. Pendant cinq minutes au moins, elles resterent inclinees, immobiles comme des statues, dardant leurs grands yeux noirs sur les notres, sans qu'un seul mouvement vint deceler la vie, sans qu'un muscle de leur corps tressaillit. Que l'on se figure des statues antiques animees a l'age de quinze ans, les seins nus et palpitants, les epaules polies comme du marbre noir, les hanches largement developpees, la taille souple et gracieuse, d'une courbe que la civilisation et le corset n'ont point deformee; qu'on se figure cet ensemble aussi parfait qu'un statuaire pourrait le rever a peine voile par une gaze de sole rose, debout, animees, palpitantes, la bouche provocante et demiouverte, les yeux pleins de feu et cependant aussi immobiles que des statues. "A ce moment, les musiciennes, frappant sur leurs instruments a intervalles inegaux, mais toujours de plus en plus lents, semblaient leur arracher des soupirs. J'allais me lever pour echapper au charme, quand, tout a coup, celle des danseuses qui etait a cote de moi se rejeta en arriere par un brusque mouvement; son beau corps se ploya alors insensiblement a la renverse, une des jambes legerement inclinee comme pour s'agenouiller; les yeux leves au ciel, les bras un peu arrondis et eleves au-dessus de sa tete, elle sembla pendant quelques minutes implorer une grace qu'on ne lui accordait pas. Ses cinq autres compagnes etaient dans la meme posture; c'etait magnifique d'ensemble: un corps de ballet n'eut pas ete plus correct. "Enfin, ma danseuse s'approcha de moi a petits pas, denouant ses longs cheveux, qui, comme une nappe d'eau, inonderent ses epaules; elle se jeta alors a mes pieds avec un air de desolation admirablement joue, joignant ses mains en suppliante et prenant les poses les plus caressantes et les plus voluptueuses. Apres avoir essaye le pouvoir de ses charmes, apres avoir essaye de vaincre par le geste et le regard, elle se faisait douce et soumise; apres avoir exige, elle avouait sa defaite et pleurait. N'ayant pu triompher en maitresse, elle se faisait esclave, elle redevenait femme et essayait de seduire par la grace et par la beaute. "Le tam-tam foulair en sourdine, interrompu a intervalles egaux par une note plaintive que la guitariste obtenait en pincant legerement une des grosses cordes de metal de son instrument. Au meme instant, nos danseuses s'eloignerent de nous, mais a pas lents et saccades, portant la main sur leur coeur, les yeux en larmes, les cheveux en desordre et dormant les signes du plus violent desespoir. Puis, tout a coup, comme pour nous laisser d'eternels regrets par le souvenir des beautes que notre insensibilite nous faisait dedaigner, elles s'arreterent subitement a un coup prolonge de tam-tam , prirent une pose digne et pleine de majeste blessee, et, denouant prestement l'echarpe de soie qui teur entourait les hanches, elles se montrerent a nous danstoute la splendeur de leur nudite. On eut dit six Venus de marbre noir echappees au ciseau de Praxitele et descendues du fronton d'un temple, animees par le souffle de quelque moderne Promethee. Ce ne fut qu'un eclair. Rattachant a la ceinture leur leger vetement, elles s'approcherent de nous en souriant et s'accroupirent a nos pieds." Voici maintenant ce que dit M. Jacolliot de la Bayadere : "La vraie bayadere, on le concoit, ne peut danset en public. Devant exalter lessens, qu'elle satisfait apres, il lui faut l'ombre et le mystere; il faut qu'elle s'excite par degres, que sa taille frissonne sur ses hanches, que sa gorge bondisse, que tous ses muscles tressaillent, que son corps se cambre sous l'excitation materielle d'une extase frenetique. Tantot elle s'enva a demi courbee, les cheveux epars sur ses epaules nues, rampant sur sur la natte du salon, tordant ses membres comme une chatte lascive, dardant sur ceux qui la regardent ses grands yeux noirs, avec des eclairs pleins de feu qu'elle sait rendre humides de langueur et de desirs. Tantot elle envoie ses elans aux cieux, comme une vierge inspiree, dans des poses splendides d'invocation et d'ardeur. Tantot c'est une folle en deire, se pamant sous des plaisirs inconnus, comme les filles de Louvain ou les inspirees du cimetiere Saint-Medard. Puis a cela succedent tout a coup les inflexions du corps les plus seduisantes, les plus molles, les plus provocantes, avec des temps d'arret sur celles qui font le mieux valoir la cambrute des hanches, la souplesse de la taille et des mouvements et la tichesse de l'ensemble. "Figurez-vous un grand salon, melange d'arabesques musulmanes et d'architecture hindoue, ou le soleil ne penetre jamais. Partout unelumiere mysterieuse et discrete, et, a dix pas de nous, quatre femmes, agees a peine de quinze ans, belles comme le sont les races de l'Hymalaya, lascives par temperament, dont tousles gestes, toutes les attitudes ont ete formees des l'enfance par un maitre savant dans l'art d'emouvoir lessens; quatre femmes aux yeux noirs largement fendus, aux longs cils humides, les cheveux epars, la gorge nue, le reste du corps a peine recouvert d'une gaze de sole frangee d'or, venant animer cette obscurite et ce silence sans les troubler. On eut dit quatre apparitions fantastiques, quatre houris du paradis d'Indra, descendues pour venir reveler aux hommes le secret perdu de la forme la plus pure et de la beaute la plus exquise. Elles se mirent a danser. Prenez les poses les plus gracieuses consacrees par l'art et les tableaux des maitres, faites-leur succeder des elans de bacchantes enivrees par des libations et de mysterieux parfums; puis representez-vous ces femmes se trainant a vos genoux, souples et caressantes, l'oeil noye, eperdu de langueur, le sein palpitant d'excitations fievreuses, les membres tressaillant sous l'action du haschisch, comme aux approches d'une crise nerveuse, et vous aurez une faible idee du spectacle etrange et fascinateur qui se deroulait devant nous. La Danse doit toujours finir, pour ces pretresses de l'amour, par l'epuisemerit complet de toutes les forces. Si elles resistent aux premieres exaltations, a ces spasmes qu'une longue habitude leur fait se procurer presque volonte, elles se mettent a tourner sur elles-memes 20 avec une incroyable rapidite, jusqu'a ce que, n'en pouvant plus et prises de vertige, elles tombent aneanties et demi-nues sur la natte du parquet. C'est le moment choisi par les Hindous pour leurs lubriques embrassements. Il faut, pour reveiller leurs appetits, de la chair palpitante et pamee, des femmes a demi folles d'excitations et toujours inassouvies." DANSES EGYPTIENNES, PERSANES ET TURQUES LES ALMEES Les Almees , danseuses egyptiennes celebres depuis l'antiquite, ont conserve leur reputation jusqu'a nos jours. On les appelait ordinairement, jadis, des improvisatrices ou des almees savantes. Une education plus soignee que celle des autres femmes leur avait merite ce nom. Elles formaient une societe celebre; pour y etre recue, il fallait qu'une jeune fille eut une belle voix, qu'elle possedat bien sa langue, qu'elle en connut les regles et qu'dle put sur le champ composer et chanter des couplets adaptes aux circonstances. Ii n'etait point de fetes sans elles, point de festins dont elles ne fissent l'ornement; on les y placait dans une tribune d'ou elles chantaient pendant le repas. Elles descendaient ensuite dans le salon et s'y livraient a la Danse. La plupart de ces Danses consistaient en des ballets-pantomimes par lesquels elles reprasentaient les actions de la vie commune et dont l'amour leur fournissait d'ordinaire le theme et les scenes. La souplesse de leur corps etait inconcevable. On etait etonne de la mobilite de leurs traits, auxquels elles donnaient a volonte l'impression convenable aux roles qu'elles jouaient. Comme les autres danseuses de leurs pays, les Almees portaient trop souvent a l'exces les attitudes indecentes dans leurs exercices. Les regards, les gestes, tout parlait, mais d'une facon si expressive qu'il etait impossible de se meprendre au sens de ces demonstrations; des le commencement de la Danse, elles quittaient avec leurs voiles la pudeur de leur sexe. Une longue robe de sole tres legere descendait jusque sur leurs talons. Une riche ceinture la serrait mollement. De longs cheveux noirs, tresses et parfumes, flottaient sur leurs epaules et une chemise transparente comme la gaze voilait a peine leur sein. A mesure qu'elles se mettaient en mouvement, les formes, les contours de leur corps semblaient se detacher successivemerit. Le son de la flute, des castagnettes, du tambourin et des cymbales reglait leurs pas et pressait ou ralentissait la mesure. Des paroles appropriees a ces sortes de scenes les animaient encore. Elles 20. paraissaient etre en ivresse; c'etaient des bacchantes en delire. C'etait alors, qu'oubliant toute retenue, elles s'abandonnaient entierement au desordre de leurs sens, et c'etait alors aussi que le peuple egyptien, peu delicat, et qui n'aimait rien de voile, redoublait ses applaudissements. Les Almees etaient appelees dans tous les harems. Elles apprenaient aux femmes les airs nouveaux, leur racontaient des histoires amoureuses, declamaient en leur presence des poemes d'autant plus inteessants qu'ils offraient le tableau vivant de leurs moeurs; elles les initiaient aux mysteres de leur art et les instruisaient a danser les Danses les plus lascives. Ces filles, dont l'esprit etait cultive, avaient une conversation agreable et assistaient sans y faire tache aux ceremonies de mariage, marchant devant la mariee en dansant et en jouant de leurs instruments. Elles se faisaient payer fort cher et n'allaient que chez les grands seigneurs et les gens tres riches. Le peuple avait aussi ses Almees ; mais ce n'etaient que des filles de seconde ordre, qui s'efforcaient - vainement, le plus souvent - d'imiter les premieres. Elles n'avaient ni leur elegance, ni leurs graces, ni leurs connaissances. On en rencontrait partout en Egypte, les places publiques et les promenades des grandes rilles en etaient remplies, melees aux ghawasi et a la lie de la population. M. Claude Savary, a qui nous devons de si belles pages sur l'Egypte et a qui nous avons emprunte une partie de ces details, termine un de ses plus brillants chapitres par ces mots amers mais justes: "Comme la populace a besoin d'images encore plus fortement empreintes, la decence ne me permet pas de dire jusqu'ou elles portent la licence de leurs gestes et de leurs postures. Il est impossible de s'en former une idee sans en avoir ete temoin. Les Bayaderes de l'Inde sont des modeles depudeur en comparaison de ces danseuses egyptiennes dont leurs compatriotes font leurs meilleures delices." LES DERVICHES TOURNEURS La plupart des Danses de l'Orient, celles des Turcs et des Musulmans surtout, sont de bien pauvres comedies, ainsi qu'on va le voir, n'ayant pour tout merite que leur etrangete et les difficultes tres grandes que presente leur execution. Un ecrivain anglais, Clarke, dans un livre fort interessant, dont le premier Empire avait juge propos d'interdire la traduction en France, afait une definition tres exacte du caractere distinctif de la danse des Derviches, si fameuse chez les Turcs: "Lorsque nous fames entres dans la mosquee, nous observames douze ou quatorze Derriches qui se promenaient paisiblement en rond, devant un superieur, dans un petit espace environne d'une balustrade, au-dessous du dome du batiment. Plusieurs spectateurs etaient places en dehors de la balustrade. On nous ordonna, selon l'usage, d'oter nos souliers, et nous allames nous reunir a eux dans une autre galerie. Au-dessus de la porte etaient assis deux ou trois musiciens avec des tambourins et des flutes a la turque. D'abord les Derviches, croisant leurs bras devant leur poitrine et prenant leurs epaules de chaque main, commencerent a faire des reverences au superieur, qui se tenait debout, le dos appuye contre la barriere et faisant face a la porte de la mosquee. Apres avoir ainsi passe l'un apres l'autre devant lui et termine leurs salutations, ils se mirent a tourner en rond, d'abord assez doucement, mais en suite avec une telle agilite que leurs longs vetements s'etant deployes autour d'eux et participant au mouvement circulaire, ils presentaient l'apparence de plusieurs parapluies ouverts qui tourneraient sur leurs manches. Des le commencement, ils avaient degage leurs mains de leurs epaules; ils les eleverent graduellement a la hauteur de leur tete, et la vitesse de leurs pirouettes alia toujours croissant. On les voyait, les bras horizontalement etendus, les yeux fermes et tournant avec une inconcevable rapidite. La musique accompagnee des voix, servait a les animer, et, pendant ce temps, un vieux Derviche, en pelisse verte, se promenait tranquillement au milieu d'eux avec un maintien assure, mais exprimant autant d'attention et d'inquieude que s'il eut du expirer a la plus legere infraction aux rites de la ceremonie. "Nous observames que tous, dans cette Danse, observaient la meme methode: c'etait de tourner un de leurs pieds et d'en flechir les orteils en dedans, autant que possible, a chaque mouvement du corps, tandis que l'autre pied conservait la position naturelle. Les plus vieux de ces Derviches paraissaient executer cette operation avec si peu de peine et de fatigue, que, malgre la violente agitation de leurs corps, leurs visages etaient ceux d'hommes plonges dans un sommeil tranquille. Les plus jeunes tournaient avec autant d'agilite que les autres; mais elle paraissait en eux le resultat d'une operation moins mecanique. Cet exercice extraordinaire dura pendant quinze minutes, et l'on peut supposer qu'un tel mouvement ainsi prolonge serait capable d'oter la vie. "Nos yeux, fatigues du spectacle de tant d'objets tournant a la fois, commencaient a en souffrir. Tout a coup, sur un signal donne par le maitre du ballet, mais inapercu par les spectateurs, tous les Derriches s'arretent au meme instant, comme les roues d'une machine dont on suspend le mouvement, et, ce qui est plus extraordinaire, c'est qu'au moment meme ou ils s'arreterent, ils formaient tous un cercle, tous les visages etaient uniformement fixes vers le centre, toutes les tetes baissees a la fois presque jusqu'a terre, avec la plus parfaite regularite, tous leurs bras etaient croises sur leur poitrine et leurs epaules dans leurs mains comme auparavant. Nous regardions ces Derviches avec etonnement. Aucun d'eux ne paraissait avoir perdu la respiration; aucun n'etait echauffe le moins du monde, aucun n'avait change de contenance. "Apres cela, ils se mirent a se promener comme auparavant, dans l'interieur de la balustrade. et a passer devant le superieur. Des qu'ils lui eurent fait les reverences ordinaires, ils recommencerent a tourner. Ce second exercice dura aussi longtemps que le premier et fut termine de meme. Enfin, ils recommencerent une troisieme fois; mais, comme la Danse se prolongeait et que la musique devenait plus vive et plus animee, la transpiration commenca a se manifester sur le visage des Derviches; les vetements de plusieurs, auparavant deployes autour d'eux, commencerent a tomber. Il arriva meme quelques accidents; il y en eut qui se pousserent l'un contre l'autre. Neanmoins, ils perseverent jusqu'a ce que les grosses gouttes de sueur qui tombaient de leur corps sur le plancher occasionnerent une telle moiteur que le froissement de leurs pieds fut entendu de tous les spectateurs. Alors on donna le troisieme et dernier signal de repos et la Danse finit. Cette Danse extraordinaire est regardee comme miraculeuse par les Turcs. Leur loi defend toute espece de danse, et cette ceremonie seule est tellementrespectee que, si on tentait de l'abolir, on pourrait exciter une insurrection parmi le peuple." Clarke est un bien brave homme, mais il est d'un illogisme bien anglais. Il vient de nous dire, il y a a peine un instant que la Danse des Derviches tourneurs qu'il sort de nous narrer avec beaucoup de brio et de verite est la seule que les Turcs puissent danset, que " leur loi defend toute espece de Danse". Et voila que, quelques lignes plus bas, il nous en raconte une autre que les Turcs appellent les Miracles ou l' Exercice du feu ou des poignards . "Dans celle-ci les Derviches sautent comme nos saltimbanques de places publiques, nos faiseurs de tours de force de fetes foraines. Ils ont des epees nues autour d'eux, saisissent des fers rouges, les mettent dans leur bouche, les lechent avec la langue, etc., etc. Tout cela est du "boniment" connu deja depuis longtemps de tous les gogos de tous les pays un peu civilises; mais, ce qui est drole plus que le reste et moins commun chez nous, c'est ce que l'on pourrait qualifier de leur entree de ballet. "Ils commencent par repeter une longue suite de mots en se souriant complaisamment l'un a l'autre; bientot leurs sourires deviennent des eclats de fire et ils s'esclaffent avec un tel naturel, une telle franchise, une telle verite qu'il est impossible de resister a un entrainement, ridicule, mais qui vous empoigne malgre vous et que l'on en vient a se serrer le ventre, n'en pouvant plus, des larmes vous inondant le visage, au point que c'est a en souffrir. Et il y a a, cela un autre danger encore: le rire etant reconnu divin par les Derviches et inspire par les sentiments sacres que l'on ressent en repetant le nom des attributs de Dieu, les profanes n'ont pas le droit d'y participer. C'est aux premiers fondateurs de leur ordre ridicule que les Derviches doivent ces institutions plus ridicules et plus charlatanesques encore. L'origine des simagrees de ces bateleurs est toujours miraculeuse, evidemment; il le faut bien pour les imbeciles qui font vivre ceux qui les bernent. A part les Maulevis, qui eurent pour chef et createur Djelal-el-Din-Roumi, lecelebre auteur du Mesnevi , tous les autres ne sont et n'ont jamais ete que de mauvais farceurs et des faineants dont le seul but n'a toujours ete que de vivre sans rien faire, aux depens des ames naives et des esprits simples. La legende raconte, suivant les interpretes de l'Alcoran, qu'un de ces Derviches, nomme Menelaus, serait l'inventeur de la premiere Danse des Musulmans.-A toi, Clarke, qui veux que la Danse soit interdite chez eux, sauf celle des tourneurs!- Et l'on raconte ainsi ce conte a dormir debout que nous ne repetons a nos lecteurs que pour la fidelite et l,exactitude que nous impose notre devoir d'historien impartial. Un matin, tandis qu'un autre gaillard de son espece, appele Hanse jouait de la flute devant lui, Menelaus se serait avise de commencer une Pirouette , et cette Pirouette se serait prolongee non pas pendant quinze minutes, comme celle des Derviches ordinaires, faibles imposteurs bons a rien, mais bien pendant quatorze jours - vous croyez que c'est suffisant? non! - et quatorze nuits, et d'une seule haleine, encore ! Vous voyez ca d'ici! Assurement la legende ajoute que Menelaus ne put pas garder l'equilibre plus long-temps-il y avait de quoi!-et qu'il tomba; mais qu'en meme temps il fut ravi d'une extase merveilleuse et qu'il vit des choses telles qu'on doit en voir quand on a pirouette quatorze jours et quatorze nuits. Et, pour terminer, il paraitrait que c'est de cette Pirouette prolongee qu'est venue une autre Danse appelee Danse du Moulinet . LA DANSE EN ESPAGNE L'Espagne est le pays du monde ou l'on danse le plus assurement et peut-etre le mieux; c'est l'occupation favorite des habitants, leur plaisir de predilection, leur passion nationale pour ainsi dire. Personne n'a voyage dans la Peninsule Iberienne sans avoir constate ce que nous disons ici, et, depuis l'Antiquite la plus reculee, tous les ecrivains sont d'accord sur ce sujet. Les auteurs romains nous ont decrit le Pas des danseuses de Cadix, qui ressemblait beaucoup, parait-il, au Fandango et au Bolero , ayant deja les traditionnelles castagnettes. Des cette epoque reculee, la Betique-l'Andalousie d'aujourd'hui-etait consideree comme la terre classique de la Danse, et, actuellement encore, chaque contree, chaque ville y a sa Danse toute particuliere et qui la caracterise a merveille: le Jaleo a Xeres, l' Ole gaditano a Cadix, la Rondena a Ronda, etc. Il ne faudrait pas croire qu'en plein xvi e siecle, alors que l'Inquisition sevissait dans toute son horreur, les Espagnols dansassent moins sous ce regime de terreur qui pesait sur eux; ce serait real connaitre leur temperament et leur passion pour la Danse. Les erudits du temps rapprochaient le Meneo de la Crinatura romaine et le Zalpateado ou le Taconeo du Lactisma . Il est certain. en tout cas, que les Crotalia del'Antiquite ne sont autre chose que les castagnettes si cheres aux Espagnols. De meme on rapproche du Timpanum des Anciens le tambour de basque que nous connaissons aujourd'hui. Les Danses des Basques ont ete decrites par un auteur espagnol, en langue basque, sur les anciennes Danses du Guipuzcoa et leurs regles. Nous, ne pouvons pas le traduire ici au long quelque interessant qu'il soit. Disons seulement que l'auteur y expose trente-six Danses en detail, avec le chant et les attitudes. Une des principales est la Danses des Lances , executee a la fete de Saint-Jean-de-Tolosa, en souvenir de la bataille de Beotibar, par des hommes maniant des britons en guise de lances. Ils s'alignent, chantent et gesticutent vivement. La Danse tient encore une place essentielle dans les ceremonies du pays basque, et, jusque de nos jours, on ouvrait par un bal l'assemblee provinciale de Guipuzcoa. La Danse nationale des Basques est le Saut basque , qui comporte de nombreuses variantes. Lorsque les Maures eurent conquis l'Espagne, ils y apporterent leurs Danses et leurs melodies, qui ont conserve jusqu'aujourd'hui beaucoup de leur caractere, notamment dans le sud de la Peninsule. Mais il faut dire aussi que les populations a demi pheniciennes de ces pays avaient deja des Danses voluptueuses a peu pres semblables a celles qui avaient fait la reputation des femmes de Cadix (Gades a l'epoque) du temps de l'empire romain. On regarde la plupart de ces Danses comme des formes affaiblies de la fameuse Chica , cette grande Danse des negres que l'on trouve partout en Afrique. On peut distinguer en Espagne deux groupes de Danses; celles du Nord dont le type est donne par les Danses basques, et celles du Midi que l'on fait deriver des Danses mauresques. Parmi les premieres il faut citer celle du roi Alphonse que l'on fait remonter au x e siecle et dont l'accompagnement etait une romance qui lui'a valu son nom. Les ion gleurs et menestrels jouant souvent des airs de Danse ne se bornaient pas a chanter, mais aussi accompagnaient des Danses. On peut citer, parmi ces Danses du moyen age en Espagne, qui sont generalement tombees en oubli des le xvi e sont la Gibadana , l' Allemanda , venue d'Allemagne, de laquelle nous parlons dans une autre partie de notre ouvrage, et le Tourdion , que nous avons aussi traite. La principale Danse de societe des Espagnols, au xvi e siecle, etait la Pavane ou Pava d'Espagne, Danse solennelle qualifiee par excellence de grande Danse. A la meme epoque, parmi les Danses plus populaires, on distinguait deux categories: les Bayles et les Danzas . Dans les premieres, on remuait autant les bras que les jambes. A cette categorie appartenaient les Danses les plus legeres, ou l'on cherchait surtout la souplesse et l'agilite. Il faut noter que, tandis qu'en Italie la Danse dramatique eut pour origine des ballets organises par les archeologues de la Renaissance; en Espagne, elle eut, comme le Theatre, une origine populaire. Des le moyen age et principalement au xvi e siecle, a l'occasion des fetes religieuses, on joint aux autos des Danses. C'est le cardinal Ximenes qui restaura a Tolede l'ancien usage des Danses dans le choeur de l'eglise pendant le service divin. Cet usage se perpetua d'ailleurs jusqu'a nos jours, et, a Seville, par exemple, un corps de danseurs est encore attache a la cathedrale. Il est compose d'enfants de choeur ages de douze a dix-sept ans et que l'on nomme Seises . Ils portent encore l'ancien costume bleu et blanc avec feutre orne de plumes, le manteau et l'echarpe. Ils executent devant le maitre-autel une Danse grave au son de castagnettes d'ivoire accompagnee de chants religieux. En meme temps que ces Danses d'un mouvement calme et d'un caractere presque austere, s'en developpent d'autres plus vives, plus entrainantes, plus voluptueuses, que le peuple prefere, bien entendu, se souciant fort peu, ayant meme completement oublie les anciennes, au grand desespoir des philosophes et des critiques qui ne peuvent qu'enumerer beaucoup de ces nouvelles Danses dont ils blament si energiquement, mais en pure perte, l'allure capiteuse au dela du possible: las gambellas, el pollo, le rastroso, la gorrona, la perra mora, el zapateado, la gira , etc. La plus en vogue de toutes ces Danses etait la Gallarda ou Gaillarde. On appreciait surtout sa gaite, son entrain endiabie. Elle se dan salt sur la mesure trois-quatre et comportait cinq pas . Comme la Pavane elle avait trois reprises de quatre, huit ou douze mesures. Elle etait constamment accompagnee de chants, parfois sans instruments de musique. Avec la Gaillarde , il faut encore citer la Sarabande , la Chaconne et l' Escarraman , d'un caractere encore plus voluptueux, qui eurent une vogue enthousiaste sur toutes les scenes espagnoles, a la fin du XVI e siecle et au XVII e siecle. La Sarabande etait consideree par les gens graves comme une invention diabolique. On avait obtenu une interdiction contre elle. On ne l'observa pas. Le public ne l'en dansa qu'avec plus d'acharnement. Cette Danse etait executee par des femmes seulement. La Chaconne l'etait par des couples de danseurs et de danseuses. Celle-ci avait ete empruntee aux Basques, et, accueillie avec une faveur exceptionnelle, elle se propagea avec rapidite pendant tout le XVIIe siecle en Espagne et y remplaca la Sarabande . Cervantes, dans ses Nouvelles , en fait le plus bel eloge et elle triompha jusqu'au jour ou elle fut detronee par le conquerant Fandango . D'Espagne, la Sarabande s'etait repandue en France et de la dans l'Europe entiere. Encore une fois accusee d'immoralite, elle fut proscrite par le pouvoir; mais, energiquement reclamee par le peuple espagnol tout entier, il fallut continuer a la tolerer sur la scene, le public goutant surtout la Danse dans une representation dramatique. 21 Cependant, ces Danses populaires ne devaient pas rester longtemps encore en possession du Theatre. En effet, elles en furent chassees par les Danses sceniques proprement dites, les grands ballets a la mode italienne, surtout a partir du regne de Philippe IV. Ceux-ci, donnant lieu a des divertissements plus varies, a des mouvements d'ensemble et des combinaisons qui s'accordaient mieux avec une action dramatique, triompherent et resterent maitres de la scene. Une description, quelque talent qu'en aurait l'auteur, quelque detaillee, documentee qu'elle fut, ne saurait rien rendre de la grace feerique que deploient dans leurs moindres mouvements les danseuses andalouses. Leur souplesse et leur elegance dans ces attitudes surpassent, infiniment le charme des mouvements trop geometriques de nos meilleurs ballets. La, au contraire, nul saut, nul effort ni tour de force, rien que de la grace, de l'elegance et du gout. Parmi leurs autres Danses, on peut nommer la Guaracha , executee par une seule personne qui s'accompagne elle-meme, pincant sa guitare sur la mesure trois-huit. La rapidite croissante de l'allure rapproche la Guaracha des Danses italiennes. Citons enfin, la Vito, le Calaferas de Cadix, le Chairo , le Panaderos , le Jaleo , etc. L' Ole , de Cadix, parait etre la meme Danse qu'admiraient les Romains de l'Antiquite. Elle doit ce nom a l'exclamation "Ole!" dont on encourage la danseuse. Celle-ci y deploie plus que dans aucune autre sa souplesse. Elle se ploie jusqu'a toucher la terre des bras et des epaules, se renverse comme pamee et semble flotter sur le sol, puis se redresse d'un bond en faisant claquer ses castagnettes. La Danse sera toujours ce qu'elle a toujours ete: le divertissement favori, le plaisir de choix de l'Espagne. Au theatre, souvent on donne une Danse apres la representation dramatique; mais c'est dans les bals, et surtout dans les academies populaires, qu'il faut voir et admirer le Fandango et le Bolero . La Danse, en Espagne, eut d'abord une excellente reputation, mais ayant ajoute a son caractere si entrainant, si leger, et aussi si correct, des sauts, des gambades, des contorsions, et enfin les mouvements les plus extravagants et les moins gracieux, peu a peu elle se degrada et se corrompit. Cette corruption de gout et de style parmi les Espagnols doit s'attribuer, nous l'avons dit, au Chica , Danse tres immorale dont nous parlerons tout a l'heure, que les Maures apporterent de l'Afrique. Le naturel de la Peninsule, sous l'influence du climat ou il est ne, et avec la chaleur et la vivacite de sa constitution, recut avec empressement le Chica qui devint bientot son plaisir le plus favori. C'est a cette Danse qu'il faut attribuer l'indelicatesse-on peut dire au moins l'indecence-si commune dans les Danses espagnoles. Le Chica changea ensuite son nom pour celui de Fandango . La Dan se, loin d'etre chez les Espagnols, comme chez les autres nations, un amusement innocent, les excite au vice et a l'immoralite. Si vous comparez les Danses des premiers a celles des autres, vous verrez que le Chica , le Fandango , le Sarao et quelques autres viennent de la passion la plus forte, la plus profonde et la plus immoderee, pendant que la Tarentella , la Fourlane , la Provencale, la Mazourka , appelee ordinairement la Russe , l' Ecossaise , l' Allemande , la Hongroise , Danses populaires bien connues, ont certaines formes, certaines limites plus convenables pour les societes de gens bien eleves. Les Danses espagnoles, par leur caractere et leur variete, excitent toujours la curiosite des hommes de gout et surtout des amateurs de la Danse. De l'aveu de bien des gens, la jolie piece du Proces du Fandango , que nous racontons un peu plus loin, est une des preuves qui, appuyees par la decision des Espagnols, etablirent le Fandango la premiere Danse de l'Espagne et celle qui est la mieux estimee. Leurs autres Danses ne sont presque que des imitations de celle-ci et sont regardees comme de second rang. Les attitudes et les groupes gracieux et voluptueux du Fandango , les cadences et le son de la musique ont un effet tres sensible sur chaque spectateur, et les Espagnols donnent l'essor a un sentiment d'extase quand ils voient cette Danse. Dans les pas du danseur et de la danseuse, c'est la legerete, la grace, l'elasticite, le balancement, qui sont remarques, et les mouvements majestueux expriment ces sentiments qui determinent le caractere national, c'est-a-dire la hauteur, l'orgueil, l'amour et l'arrogance. Dans l'execution des Danses espagnoles, les bras sont toujours etendus et leurs mouvements sont toujours ondulants de tous cotes. Ils representent quelquefois le sentiment genereux d'une entiere protection de l'objet aime; d'autres fois ils decrivent avec vivacite le tendre sentiment qu'elle inspire et la sincerite de l'aveu. Les yeux, souvent diriges vers les pieds, regardent chaque partie du corps et montrent le plaisir que la symetrie de forme leur inspire. L'agitation du corps, les pieds, les postures, les attitudes, les balancements, qu'ils soient vifs ou graves, representent le desir, la galanterie, l'incertitude, l'impatience, la tendresse, le chagrin, la confusion, le desespoir, le raccommodement, la satisfaction et enfin le bonheur. C'est par ces differents degres de passion que la description et la nature des Danses espagnoles sont caracterisees, Danses dans lesquelles l'esprit et les moeurs de ceux qui les inventerent sont si fidelement representes. Ainsi nous voyons un Rodrigue amoureux aux pieds d'une Chimene et une heroine bohemienne de Cervantes ou les galanteries respectueuses des heros des anciens romans espagnols. LE FANDANGO Le Fandango est une Danse espagnole aussi celebre sur l'autre versant des Pyrenees que la Cachucha , la Segueville , le Bolero , le Jaleo ou le Zapateado . Le Fandango s'execute par un couple de danseurs, homme et femme, sur un air a trois temps, vigoureusement rithme et d'un mouvement assez rapide. Les allures de cette Danse sont rives, entrainantes. voluptueuses, et elle est toujours accompagnee des castagnettes, qui plaisent enormement leurs oreilles si eprises de la mesure et du rythme. Le Fandango rappelle certainement le souvenir des Danses voluptueuses de l'Antiquite. Il produit sur les danseurs un effet que l'on pourrait qualifier de magique, tant il excite leur temperament. Aux premiers accents de la musique, hommes et femmes se sentent saisis d'un entrain et d'une animation inconnus dans nos Danses, et, suivant les endroits ou ils le pratiquent, savent lui donner tel ou tel caractere. Le bruit des castagnettes, l'agitation des bras, le fremissement general et les trepidations des pieds ajoutent a l'originalite de la Danse un caractere tel qu'elle devient vie et action. Un poete, fervent adorateur de la Danse, Tomas d'Yriarte (1) s'ecrie, dans un elan d'enthousiasme que lui inspire le Fandango : "Quel est le peuple barbare ou chacun ne fremit pas en ecoutant les airs des Danses nationales? Aux accents du Fandango toute l'Espagne frissonne. C'est l'air national par excellence, qui accompagne la Danse la plus gracieuse et la plus enfiammee, celle qui aurait ete digne d'etre executee a Paphos ou dans le temple, a Gnide. "La musique du Fandango, comme une etincelle electrique, frappe, anime tous les coeurs. Femmes, filles, jeunes gens, vieillards, tout parait ressusciter, tous respectent cet air si puissant sur les oreilles et l'ame d'un Espagnol. "Les danseurs s'elancent dans la carriere, les uns armes de castagnettes, les autres faisant claquer leurs doigts pour en imiter le son. Les femmes surtout se signalent par la mollesse, la legerete, la fiexibilite de leurs mouvements et la grace de leurs attitudes. Elles marquent la mesure avec beaucoup de justesse en frappant le plancher de leurs talons. "Les deux danseurs s'agacent, se prient, se poursuivent tour a tour; mais, tout coup, la musique cesse et l'art du danseur est de rester immobile. Quand l'orchestre recommence, le Fandango se premda a renaitre aussi. "Enfin, la guitare, les violons, les coups de talon, les cliquetis des castagnettes et des doigts, les mouvements souples des danseuses remplissent l'assemblee de delire, de joie et de plaisir." Le Fandango ne se danse qu'entre deux personnes qui jamais ne se touchent, meme de la main. Mais en les vovant s'agacer, s'eloigner tour a tour et se rapprocher; en voyant comme la danseuse, au moment ou sa langueur annonce une prochaine defaite, se ranime tout a coup pour echapper a son vainqueur; comment celui-ci la poursuit et en est poursuivi a son tour; comment les differentes emotions qu'ils eprouvent sont exprimees par leurs regards, leurs gestes et leurs attitudes, on ne peut y meconnaitre la cause de la seduction qu'il exerce et les raisons qui le font rejeter des danseurs scrupuleux que la pudeur et la delicatesse empechent de l'accueillir. C'est sans doute au charme capiteux de leurs souvenirs antiques qu'il faut attribuer le gout tres prononce que les Espagnols ont pour le Fandango , qu'il aiment passionnement a voir danser, mais que tres peu d'entre eux savent. Chose assez curieuse, d'ailleurs, et que beaucoup de voyageurs ont observee, la Danse n'est pas populaire en Espagne; ni le peuple, ni les villageois ne dansent dans la veritable acception du mot. Dans les fetes champetres, a la fin d'un refresco, on voit patrois un couple de danseurs s'avancer et executer, au son des castagnettes, le Fandango ou le Bolero . Les assistants applaudissent avec transport, partagent l'ivresse des saltateurs, mais personne ne les imite. Il faut aux Espagnols des spectacles qui l'emeuvent profondement et non des exercices qui le fatiguent. Celui de la Danse, en tant qu'executant, n'est pas compatible avec son amour pour le repos. Le Fandango a ete aussi decrit, en vers fort gracieux, par un autre poete, italien celui-la: Marino, connu en France sous le nom de "Cavalier Marin", dans son celebre poeme d' Adonis . Il y raconte la vraie maniere dont on le dansait de son temps, qui etait presque celui de son origine, c'est-a-dire au commencement du XVII e siecle, vers 1623. Nous allons donc en donner la theorie. Une theorie de Danse ecrite par un poete, et par un poete italien, compatriote de Dante, on avouera que le fait n'est pas commun. Malheureusement, nous sommes oblige de traduire ces jolies perles du beau ciel de l'Italie en notre mauvais francais: Une jeune fille, d'un caractere hardi, tient dans ses mains deux castagnettes de bois sonore. A l'aide de ses doigts, elle produit un bruit assez fort pendant lequel elle bat la mesure avec les mouvements gracieux de ses pieds. Le jeunehomme tient un tambour de basque (1) . Il en agite les petits grelots, paraissant inviter sa compagne a l'accompagner dans ses gestes. En dansant, ils jouent le meme air et en battant la mesure. Tout ce qui est lascif, tout ce qui offense la modestie et qui peut corrompre l'innocence et l'honnetete est represente par ces danseurs. Ils se saluent alternativement, echangent des regards amoureux. Ils donnent a leurs hanches un mouvement immodeste, puis ils se rencontrent et se pressent mutuellement; leurs veux paraissent a demi fermes, et ils semblent, meme en dansant, approcher d'une amoureuse extase. On a du remarquer que notre celebre cavalier Marin dit que ses danseurs de Fandango se "rencontrent et se pressent", alors que nous avons rapporte, quelques lignes plus haut, l'affirmation d'ecrivains dishes de loi assurant que le Fandango "ne se danse qu'entre deux personnes qui jamais ne se touchent, meme de la main". Cette contradiction peut paraitre bizarre au premier abord; elle disparait tout de suite si on reflechit un instant que le poete italien pouvait avoir, et avait certainement raison quand il ecrivait, c'est-a-dire a l'origine du Fandango qui jouissait alors, cela ne fait pas de doute, de toute liberte, voire de toute licence, etant donnees les moeurs du temps. Que, d'autre part, ces regrettables exces d'une Danse si originale, si gracieuse, si appetissante en elle-meme sans le secours de tant de piment rouge, que ces abus deplorables, disons-nous, aient peu a peu disparu avec la marche de la civilisation et le poll des coutumes, c'est ce qui est aussi certain. On a dit avec raison que ni les Pyrrhiques volupteuses, tant connues, tant aimees des Grecs et des Romains - surtout des femmes - ni les Danses des Saliens, tant celebrees par Denys d'Halicarnasse qui s'enivrait d'allegresse et de passion au spectacle affolant de leurs brulantes provocations charnelles; ni les Danses des Bayaderes aux ardentes effluves, aux regards enfievres de flammes suppliantes, aux hanches agitees des vagues de la possession la plus desordonnee; ni meme les Danses des negres des tropiques, au sang et aux sens brules par le soleil, aux Danses lubriques du ventre bondissant en secousses aphrodisiaquement ehontees; rien, rien, n'a jamais approche du Fandango . L'observation est si juste qu'un autre ecrivain celebre a pu ajouter que l'anachorete le plus fervent et le plus consciencieux, qui mange le plus de laitue, qui jeune le plus, ne saurait le voir danser sans soupirer, sans desirer, et sans enfin donner au diable ses voeux, sa continence et ses sandales. Tout n'est que vie et action dans le Fandango, et un proverbe espagnol dit: "Le Bolero enivre et le Fandango enflamme." Cette Danse, en honneur deja depuis des siecles, a conserve jusqu'a nos jours une telle influence dans le pays ou elle est cultivee avec frenesie, que, seule avec le Bolero , elle a conserve le privilege d'etre dansee sur les theatres, aux applaudissements des spectateurs. Mais, pour qu'il plaise vraiment, pour qu'il exerce tout son prestige, tout son pouvoir, il faut que le Fandango soit tres bien danse, tres bien execute, que la tete, les pieds, les bras, le corps de ladanseusesemeuvent avec un ensemble parfait et semblent se tordre sous une etreinte violente pour exciter le trouble et la volupte. Le Fandango doit etre fort ancien, si l'on en croit le teoignage de Callimaque, qui affirme que Thesee l'aimait a la folie. Pline en parle aussi dans plusieurs passages de ses lettres. Il ecrit notamment ceci a un ami: "Venez ce soit, nous souperons de compagnie, nous boirons d'excellents vins. Les paons, les rossignols, les grives de Malte, le sanglief a la troyenne, rien ne sera oublie, etje vous procurerai, par-dessus le marchpe, le divertissement de la Danse espagnole." Cette "Danse espagnole" a laquelle Pline faisait allusion etait-elle le Fandango ? C'est possible. Cela prouverait tout simplement qu'a la decadence romaine elle aurait disparu, avec toute la Danse latine et grecque, sous le souffle du Christianisme, et qu'elle aurait revecu, avec tant d'autres, a l'epoque de la Renaissance, plus brillante, plus alerte, plusvive que jamais, ce qui a pu faire croire au poete Marino, comme ses contemporains, qu'elle n'en etait encore qu'a son origine au temps ou il l'encensait. S'il faut en croire une legende que tous les historiens, tous les chroniqueurs ont racontee - et qui tendrait pour le moins a prouver son anciennete - le Fandango aurait donne lieu, jadis, en Italie, qui serait alors son pays de naissance, a un proces bien singulier et dont le fut plus encore le denoument. Voici les faits, narres d'apres les Espagnols: La cour de Rome, scandalisee un jour de voir une nation reputee pour l'austerite de ses moeurs et la purete de sa foi, non seulement tolerer, mais admirer une Danse aussi voluptueuse, aussi lascive, resolut de la proscrite a tout jamais, sous peine d'excommunication pour qui enfreindrait la defense. Le Sacre College est convoque, et, une fois les cardinaux assembles, le proces du Fandango s'instruit en regle. La sentence va etre mise aux voix, et celui-ci va etre condamne sans appel, lorsqu'un des juges fait observer qu'on ne peut condamner un coupable sans qu'il ait presente sa defense. L'observation est accueillie. On fait donc comparaitre devant l'austere assemblee un couple espagnol dument arme des castagnettes traditionnelles et on l'invite a deployer en plein tribunal toutes les seductions du Fandango . Devant les graces de cette Danse enchanteresse, la severite des juges disparait rapidement, les fronts se derident, les levres s'entr'ouvrent pour laisser Passage a un sourire de contentement, les visages , leurs Eminences se levent enfin, et des pieds et des mains battent la mesure avec frenesie. La salle du Consistoire se transforme en salle de bal, le Sacre College en masse cherche a imiter les poses, les mouvements des danseurs, et le Fandango , devenu general, estabsous a l'unanimite. On pense bien que nos hommes de Theatre, nos joyeux vaudevillistes ne pouvaient laisser passer pareille anecdocte sans s'empresser d'en tirer profit. Ce qui fut fait. Mais, par respect pour la robe rouge, la scene fut transportee en France, a Saint-Jean-de-Luz, de l'autre cote de la Bidassoa, et l'areopage cardinalesque ceda la place au tribunal de commerce. La piece prit le titre de Proces du "Fandango" , et fut jouee, on le devine, avec un enorme succes, a Paris, sur une de nos scenes de genre. Le vaudeville fit fureur, surtout lorsque des acteurs de province s'aviserent de le jouer du cote septentrional des Pyrenees, a deux pas du pays ou cette aventure est encore, de nos jours, serieusement racontee comme un fait arrive . Certes, le Fandango ne pouvait etre mieux decrit que nous ne l'avons montre par les deux poetes, Marino et Tomas d'Yriarte. Cependant, le premier de ces deux ecrivains nous apprend aussi que le Fandango qu'il vante tant est une Danse obscene. 22 Il declame contre son immoralite et l'abus qu'on en fait en Espagne et en Italie. Il s'ecrie meme: "Perissent ceux qui ont introduit cette Danse indecente parmi nous!" Et il nous annonce que cette Danse profane vient de changer de nom pour les habitants de la Nouvelle-Castille, qui l'appellent Sarabanda et Siaccona . Si le Fandango change de nom, il ne varie pas quant a l'execution. Introduit en Italie, on l'y danse cependant avec un peu plus de pudeur qu'en Espagne. D'ailleurs, presque toutes les Danses espagnoles, comme le Bolero , la Cachucha , les Seguidillas , d'origine maure pour la plupart, sont imitees du Fandango ou du Chica . C'est pourquoi elles ont toutes la volupte - pour ne pas dire davantage - qui caracterise leur modele. En espagnol, Fandango signifie aller danser . D'abord, les personnes de qualite le dansaient plus generalement d'apres les regles faites pour le Theaatre, ce qui introduisit plus de formalites, plus de dignite dans cette Danse, et ce qui fit qu'elle ne fut pas accompagnee par le plus petit mouvement qui put offenser la modestie ou choquer le bon gout. Les peuples, chez qui cette Danse est tres estimee, l'accompagnent d'attitudes qui se ressentent des moeurs habituelles dans les pays ou brule le soleil, et leurs mouvements extravagants ne cessent jamais jusqu' a ce qu'ils soient entierement epuises. Le Fandango vient des Seguidillas , et il est remarquable surtout par la precision de ses mouvements qui suivent exactement la musique et qui est tres grande. Il seduit aussi par sa mimique, tendre et abandonnee au debut, passionnee a la fin. Il n'a, d'ailleurs, pris toute sa grace que lorsqu'il est devenu une Danse populaire, affranchie de la correction severe et d'une pudibonderie ridicule que lui avait imposee et que s'obstinait a lui maintenir ce qu'il est conrenu d'appeler dans toutes les langues, sous n'importe quelle forme: la "bonne societe". On peut rapprocher du Fandango , la Tirana , Danse andalouse qui lui ressemble beaucoup et dont l'air n'a que quatre vers. Il en est de meme de la Jota aragonaise, executee par trois personnes qu'accompagnent deux chanteurs. LE BOLERO Le Bolero , que l'on regarde, ainsi que le Fandango , d'ailleurs, comme un reste des Danses mauresques, pourrait bien etre plutot une tradition de ces Danses voluptueuses qui, dans l'Antiquite, valurent aux saltatrices de Cadix la celebrite dont tous les historiens temoignent. Le pere Marti, doyen du chapitre d'Alicante, n'ecrit-il pas, en 1712: "Vous connaissez cette danse de Cadix, celebre depuis tant de siecles par ses pas principaux, qu'on voit encore executer aujourd'hui dans tous les faubourgs et dans toutes les maisons de cette ville, aux applaudissements de tous les spectateurs. Elle n'est pas seulement en honneur parmi les negresses et autres personnes de basse condition, mais parmi les femmes les plus honnetes et de la plus haute naissance." Ce pas est danse tantot par un homme, tantot par une femme, tantot par plusieurs couples, et les danseurs suivent la mesure de l'air avec les plus molles ondulations du corps. Eh bien, qu'etait cette Danse de Cadix , sinon le Fandango ou le Bolero ? 22. Donc, selon les ecrivains les plus autorises, ces femmes dangereuses de Cadix possedaient tellement l'art d'exciter les passions que les poetes n'ont pas trouve d'expression assez forte pour peindre la volupte, les transports qu'etles inspiraient. Leur saltation se divisait en trois parties que l'on nommait: Chironomie , le jeu des mains; Halma , le jeu des pieds; et Actisma , l'art des sauts eleves. D'ailleurs, les danseuses iberiennes ont encore aujourd'huiles memes attraits et leur Danse exerce encore le meme pouvoir, le meme charme. Aussitot que l'airjoue un Bolero ou un Fandango dans un bal, tous les visages s'epanouissent. Sur une mesure a trois temps, la Danse vole en tourbillons de soie et de dentelles au retroussis capiteux, au claquement des castagnettes et des doigts, au fremissant et passionne cri: Ole ! Ole ! Tous les visages s'epanouissent, les yeux s'animent et les personnes memes que leur age ou leur etat condamnent a l'immobilite ont peine se defendre du charme de la cadence. Le Bolero , derive, lui aussi, des Seguidillas , a ete invente, dit-on, par le fameux danseur don Sebastian Zerezo, en 1780. Comme le Fandango , il est danse pardeuxper, sonnes qui enchainent leurs mouvements, mais il a conserve plus de retenue et de decence. La tendresse y prevaut sur la passion. La mesure trois-quatre et le temps sont ceux du Menuet . Le rythme est tres accentue. Les differentes parties du Bolero sont la Promenade ou Paseo , qui sert de prelude, les Traversias , ou changements de place; les Differencias , ou l'on execute les pas de Danse proprement dits. Apres un nouveau changement de place, vient le Finale , selon la regle posee pour la Seguidilla . Souvent le Bolero est chante avec accompagnement de guitare. Une des principales difficultes de cette Danse tient a la precision du rythme. L'air ou la melodie peut se changer, mais son rythme particulier doit etre conserve, ainsi que son temps et ses preludes, qu'on appelle aussi feintes pauses . Les pas du Bolero se font terre a terre; ils sont glissants, battus ou coupes, mais toujours bien frappes. Au theatre, le Bolero est ordinairement danse par plusieurs parejas , ou couples, mais dans les reunions particulieres, on le danse le plus souvent a deux. C'est ainsi, d'ailleurs, qu'il est represente dans une suite d'assez jolies gravures espagnoles du siecle dernier, ou sont figurees les differentes posturas du fameux pas national. Une des plus gracieuses est celle ou le danseur et la danseuse, les mains armees de castagnettes, se retrouvent face a face apres avoir fait un demitour, figure que l'on appelle dar la vuelta . Les danseurs, vetus d'un elegant costume, ont des poses quelque peu manierees qui font penser aux personnages des fetes galantes de Watteau. Au bas de l'estampe se lisent ces quatre vers: Viva el baile bolero, Pues es con gracia, Natural regoujo De nuestra Espana. Ce qui veut dire: "Vive la Danse du Bolero ! car c'est naturellement le gracieux divertissement de notre Espagne." LA CACHUCHA La Cachucha est dansee par un cavalier seul, ou plutot par une dame seule, avec accompagnement de castagnettes. Les mouvements des bras et du buste lui donnent, comme aux autres Danses espagnoles, sa grace et son expression. Fanny Eissler y fut inimitable. Par la combinaison du Bolero et de la Cachucha , on a cree les Seguidillas toleadas . Le nom de cette Danse est un mot applique aux bonnets, aux eventails, a une belie ou a un oiseau, et a beaucoup d'autres choses que l'on nomme ainsi par abreviation, en un mot a tout ce qui est joli et gracieux. La Cachucha-solo est calculee pour accompagner la musique particuliere a cette Danse, qui est quelquefois calme et gracieuse, d'autres fois gaie ou passionnee. Dans le langage des gitanos andalous, le mot Cachucha signifie or . Dans un style plus eleve, il indique la partie du carquois ou l'Amour met ses dards. Les vers suivants, que nous traduisons en francais, peuvent donner une idee du sens general que les Espagnols appliquent a ce mot: Ma Cachucha, Zephyr, de son haleine, Aplanira les mers, hate-toi de venir; Mais si l'onde mugit, si l'autan se dechaine, Ma Cachucha, garde-toi de venir. Le buste joue un grand role, ainsi que la tete, dans les mouvements expressifs qui caracterisent cette Danse. Les Seguidillas sont des danses combines avec du chant, sur la mesure trois-quatre generalement. Elles ressemblaient beaucoup au Bolero , qui a conserve leurs figures, leurs refrains et leurs pauses, mais en ralentissant l'allure. De ces Seguidillas sont derivees la plupart des Danses actuelles de l'Espagne. En voici la theorie decrite en ses principaux traits: Aux accords de laguitare, les danscurs, groupes en paires, s'alignent face a face, separes les uns des autres par une distance de trois a quatre pas. Apres un prelude, lorsque le guitariste attaque l'air de Danse, a la quatrieme mesure, on commence les mouvements accompagnes de chants et de claquement des castagnettes. A la neuvieme mesure se place une pause ou l'on n'entend plus que la guitare; puis on change de place. Apres une Promenade accomplie avec une silencieuse grayite, la Danse recommence. On revient a ses places. La troisieme partie de la Seguidilla est brusquement interrompue a la neuvieme mesure et l'usage veut que chaque danseur s'arrete instantanement, comme fige dans l'attitude qu'il prenait a cet instant. Les pas de Seguidilla sont tres varies. On emploie notamment ceux du Fandango , de la Jota et d'autres Danses dans lesquelles on cambre le corps et les bras. Danseurs et danseuses se rapprochent alors et s'ecartent alternativement. De temps a autre, ils frappent le talon bruyamment. LE CHICA Le Chica a ete introduit en Amerique par les esclaves noirs des contrees tropicales et il a trouve tout de suite sa place dans toutes les fetes religieuses des anciennes colonies espagnoles. La melodie de cette Danse est particuliere, le mouvement tres rapide. La danseuse tient un mouchoir ou les coins de son tablier. Le grand art est dans les flexions des hanches et des cuisses, tandis que le buste reste immobile. Le danseur s'elance vers sa danseuse d'un saut, se retire, revient comme pour s'en emparer. On concoit aisement que ces attitudes Iascives expriment par une mimique plus que saisissante toutes les peripeties de la lutte amoureuse et de l'existence progressive des acteurs. Le Chica a ete apporte de l'Afrique, ou chaque tribu le danse, surtout les Congos. Les negres le transporterent avec eux aux Antilles, ou il se naturalisa bientot. Cette Danse etait si bien en usage dans les Indes occidentales qu'au commencement du siecle actuel on la dansait encore dans toutes les ceremonies religieuses et les processions. Les nonnes, la veille de Noel, se montraient en 23 public au travers des grilles de leurs couvents, exprimant dans les agitations voluptueuses du Chica la joie qu'elles ressentaient de la naissance du Fils de Dieu. L'Amerique n'est d'ailleurs pas le seul pays qui ait ete influence par l'Afrique quant a la Danse, car, ainsi que nous l'avons deja dit, ce fut des Maures que les Espagnols recurent cette Danse qui leur est aujourd'hui particuliere. Le Fandango , qui n'est que le Chica sous une forme-peut etre un peu plus decente, mais si peu qu'il ne vaut pas la peine de le constater, le climat de l'Espagne, cependant plus tempere que le soleil africain, semblant lui interdire d'executer le Chica avec tout le debordement de luxure que l'on peut excuser dans son pays natal. L'origine de cette Danse serait tres difficile a fixer, mais chacun de ses accessoires en attitudes, gestes et mouvements indique assurement la naissance en un climat brulant et une constitution ardente. Le Chica se danse au son d'instruments quel-conques mais sur un air exclusivement consacre a cette espece de Danse et dans lequel la mesure est extremement marquee. Lorsque le Chica parait avec son caractere le plus expressif, il y a dans les gestes et dans les mouvements des deux danseurs un accord, un rapprochement plus aise a concevoir qu'a decrire. Il n'est rien de plus lascif, de plus voluptueux que le tableau offert ainsi aux regards du spectateur, rien de plus lubrique que ce qu'il peint. C'est une espece de lutte ou toutes les ruses de l'amour, tous ses moyens de triompher de la resistance a ses efforts passionnes sont mis en action par le danseur. Il est impossible d'exprimer l'impression produite a la rue d'un Chica danse avec toute la precision materielle, brutale, qu'il comporte. Il n'est point de regards si froids qu'il ne fasse briller soudain d'une flamme ardente, point de sensibilite qu'il n'emeuve, point d'imagination qu'il n'allume au point d'enflammer meme les caducites d'un vieillard. Le Chica est danse generalement par des jeunes filles dont les graces naives l'embellissent et le rendent peut-etre plus seduisant encore. Elles le dansent seules le plus souvent, ou avec une compagne qui prend le role du danseur, sans oser, toutefois, en imiter l'entrain, la vivacite jusqu'au bout. Aux colonies espagnoles, portugaises ou hollandaises, le Chica n'est plus admis dans les bals des femmes blanches, si ce n'est a l'occasion de reunions particuliures et fortuites, ou le choix et le petit nombre des spectateurs rassurent la danseuse. Quant a l'Espagne, les Fandangos , et les Boleros que l'on y danse dans les "academies" qui se parent de ce titre n'ont rien a envier a leur predecesseur, a celui d'ou ils viennent, et les plus jolies femmes de Madrid ou de Seville, voire celles les plus reputees, de meme que les cavaliers les plus titres ne se privent pas d'assister, le plus souvent qu'ils le peuvent, a ces spectacles dont le piment devraient cependant les avoir depuis longtemps blases. C'est aux negresses de l'ile de Curacao que revient incontestablement la palme pour la maniere de danser le Chica . Il est meme difficile de concevoir jusqu'a quel degre elles ont pu pousser l'art qu'on y cherche. Il va si loin que leur buste semble independant de sa base qu'elles agitent avec une mobilite qui lasse meme la vue. D'autre part, il est incontestable que plusieurs Danses grecques et romaines de l'Antiquite peuvent etre comparees au Fandango , au Chica , surtout celles qu'on executait dans ces deux nations a l'epoque de la decadence de la Danse et de tous les Arts. La Danse de l'Angrismene , notamment, que nous allons donner, dansee ordinairement aux fetes en l'honneur de Venus et encore tres communement parmi les Grecs de nos Jours, en est une preuve evidente, et nous en donnons la theorie pour le demontrer, d'autant plus qu'elle est tres originale, tres tendre et d'un langagequi peut etre lu sans blesser les susceptilites d'aucun de nos lecteurs. L'ANGRISMENE L' Angrismene , ou la Fachee , se danse par deux personnes, un homme et une femme. La musique joue un languissant andantino. Une jeune fille parait en dansant, et, quand elle a fini, un jeune homme se presente. Il joue autour d'elle avec un mouchoir et s'efforce de l'approcher; mais, par ses mouvements et sa contenance, elle exprime son dedain et son mepris, puis elle s'enfuit. Reste seul, l'amant montre beaucoup de chagrin de s'etre vu ainsi traite et il accuse le sort de son malheur. Cependant, la belle revient. Il s'efforce de lui inspirer de la compassion, mais la jeune fille, en dansant, dans un jeu tres elegant de glisses , de pas et de temps bien etudies, le repousse de nouveau et sa mimique lui dit clairement qu'elle lui defend de lui parler de son amour. En meme temps et a deux alors, les pas , les mouvements et les gestes des danseurs, se mettent l'unisson, sont en harmonie avec la musique et exprimentavec precision les sentiments de la colere chez l'une et ceux de l'amour chez l'autre. Enfin, le danseur, si inhumainement econduit encore une fois, tremble de fureur, se livre a une Danse et a une mimique desordonnees, tres expressives mais qui laissent froide et souriante de pitie la danseuse, qui se contente d'accueillir toute cette mauvaise humeur par ses entrechats qui font enrager davantage encore son danseur et le ridiculisent a ses propres yeux. Le malheureux ne salt plus a quoi se resoudre. Enfin, il se decide a employer la violence. La jeune fille lui lance alors un coup d'oeil menacant et severe, en meme temps qu'un jete derriere tres caracteristique et tres decide. L'amoureux devient alors sans mouvement; il soupire et semble s'abandonner au desespoir. Ses bras sont sans forces, ses jambes paraissent ne plus pouvoir le porter, sa tete est inclinee sur sa poitrine; il lave les yeux qu'il a pleins de larmes et supplie le ciel de mettre fin a une si triste existence. Puis, attachant son mouchoir autour de sa gorge, il le tire tres fort et parait sur le point de tomber. Ladanseuse court aussitot, d'un pas leger, pour le soutenir, et elle deplore sa rigueur inutile. Elle denoue le mouchoir, appelle son amant et s'efforce de le ranimer de toute maniere. Il revient a lui peu a peu; la voix languissante de sa maitresse frappe son oreille; il regarde autour de lui, se trouve dans ses bras, manifeste sa joie par un tour de volte affole de plaisir et son bonheur est complet. C'est aux accents et aux mouvements des trois temps de la Danse que l'amour unit les coeurs des deux amants et ils se jurent une fidelite eternelle. Puis, apres un temps d'arret plein de soupirs, la Danse reprend de nouveau sa vivacite primitive et redevient l'interprete de leurs sentiments reciproques. Evidemment, il pouvait y avoir la une actino charmante, une scene tres jolie de tendresse et d'amour. C'est ce que l'on ferait aujourd'hui, si nous avions encore des danseurs et surtout des danseurs-pantomimes. Mais l'Angrismene , s'il a cette grace, cette poesie, corse son expression jusqu'a la gater, tel un gourmet blase qui mettrait du feu dans un homard a l'americaine. LES DANSES D'AFRIQUE Les Danses d'Afrique sont si indissolublement tiees aux Danses espagnoles dont elles sont la clef, la raison d'etre, la source, qu'il serait impossible de les separer sans tronquer l'Histoire, sans nuire ensuite a la cohesion de cet art si beau que l'on appelle la Danse. Nous allons donc leur consacrer un court apercu. Parmi les rilles assises sur les bords du Niger, Bouna est l'une des principales. Ses rois sont consideres par les naturels comme les plus grands monarques du monde. Aucun de leurs voisins ne leur conteste cette preeminence qui n'est d'ailleurs que toute morale, ne se fondant ni sur l'etendue de territoire ni sur leur puissance ou leurs richesses. Ils sont pauvres et faibles. Ce respect vient de ce qu'ils descendent de la plus ancienne famille d'Afrique, famille qui, longtemps avant Mahomet, etait la grande source des fetiches. Eh bien, ces rois, moins tiers sans doute que ceux de notre Europe, n'hesitent pas a se donner en spectacle a leurs sujets en dansant eperdument, et l'on voit frequemment le monarque prendre place dans le cercle ou deja. plusieurs danseurs viennent de deployer leurs talents. En voici un exemple. Un jour qu'un de ces rois venait de surprendre un groupe de ses concitoyens a leur exercice favori, la foule se serra et chacun se leva par respect et aussi pour mieux applaudir son souverain. Le royal danseur commenca avec beaucoup de roideur et de gravite, ce qui excita l'admiration du peuple et lui fit pousser des cris de joie a tue-tete; puis il se mit a imiter le trot d'un cheval du pays, partant pour la guerre. Cette seconde Danse, deja fort burlesque de sa nature, devenait encore plus ridicule par les formes du danseur dont les pieds etaient pour la grosseur corn parables a ceux d'un dromadaire. Au bout de quelque temps, le roi, toujours trottant, partit pour une de ses cabanes, au milieu de hurlements admiratifs et en rapporta des callebasses de cauris (coquillage qui sert de monnaie) dont it jeta des poignees a la foule qui bondit dessus, en se bousculant, sautant et dansant d'une etrange facon. Apres dix minutes de bourrades et de coups de poing, la melee se dissipa et le gracieux souverain, pour retablir l'ordre, voulut donner a ses sujets le bouquet de la fete et u ne nouvelle preuve d'affection. Il se mit a danset de cote jusqu'a mi-chemin de la promenade, et revint de meme a sa demeure avec une majestueuse gravite. Cette superiorite dans l'art de la Danse parait etre l'objet de l'ambition des rois de toute cette region. Un voisin des monarques de Boussa, le souverain de Wowon, passait pour le plus elegant danseur qu'il y eut entre Bornou et la cote, quoiqu'il fut vieux et laid. A Egga, ville d'une immense etendue situee au sud de Boussa, on cite encore aujourd'hui un roi qui, age de cent ans au moins, se mettait encore a sauter et a cabriolet au de1ire des assistants dont la joie et les applaudissements enivrerent un jour a tel point la vanite du vieillard que, force de prendre une bequille, il voulut continuer clopin-clopant, jusqu'a ce que l'epuisement le forcat de s'asseoir. Quand les negres veulent danser, ils prennent deux tambours, c'est-a-dire deux tonneaux d'inegales longueurs, dont l'un des bouts reste ouvert, tandis que l'autre recoit une peau de mouton bien. tendue. Ces tambours, dont le plus court se nomme bamboula , parce qu'il est fait quelquefois d'un tres gros bambou qu'on a creuse, resonnent sous les coups de poignet et le mouvement des doigts du negre qui se tient a califourchon sur chaque tambout. On frappe lentement sur le plus gros et avec beaucoup de vivacite sur l'autre. Ce son monotone et grave est accompagne par le bruit d'une certaine quantite de petites calebasses ou l'on a mis des cailloux et qui sont percees dans leur longueur par un long manche qui sert a les agiter. Des banzas , especes de guitares grossieres a quatre cordes, se melent au concert dont les mouvements sont reg1es par le battement des mains des negresses qui forment un grand cercle. Elles composent toutes une sorte de choeur, qui repond a une ou deux chanteuses principales, dont la voix eclatante repete ou improvise une chanson. Un danseur et une danseuse, ou des danseurs pris en nombre egal dans chaque sexe, s'elancent dans l'espace et se mettent a danser, en figurant toujours deux a deux. Cette danse, peu variee, consiste dans un pas fort simple ou l'on tend successivement chaque pied et ou on le retire en frappant plusieurs fois precipitamment de la pointe et du talon sur la terre, comme on le pratique dans l' Anglaise , par exemple. Des evolutions faites sur soi-meme ou autour de la danseuse qui tourne aussi et change de place avec le danseur, voila tout ce qu'on apercoit, si ce n'est encore le mouvement des bras que le danseur abaisse et releve en ayant les coudes assez pres du corps et la main presque fermee. La femme tient les deux bouts d'un mouchoir qu'elle balance. Il est difficile de croire, quand on n'a pas vu cette Danse, combien elle est vive, animee, et combien la rigueur avec laquelle la mesure y est suivie lui donne de grace et de veritable elegance. Les danseurs et les danseuses se remplacent sans cesse, et les negres s'y enivrent d'un tel plaisir qu'il faut toujours les contraindre a finir cette espece de bals, nommes Kalendas (1) , qui ont lieu en pleins champs et dans un terrain uni, afin que le mouvement des pieds ne puisse y rencontrer aucun obstacle. Il est impossible de meconnaitre a ces rapides traits une Danse simple, primitive, appartenant des peuples chez lesquels la civilisation a encore tout a faire, mais, et tout naturellement, pleine de charme. Cette disposition circulaire, ces battements de mains, ce chant a refrain, ces instruments si simples, mais si bruyants, tout ne temoigne-t-il pas en faveur de l'anciennete de cette Danse d'Afrique, ou les caracteres existent presque dans toutes les contrees, meme chez les Hottentots? A Saint-Domingue, et particulierement dans la partie occidentale francaise, il y a depuis longtemps un genre de Danse appele Vaudoux , qui exige deux ou quatre personnes et qui est caracterise par des mouvements ou il semble que le haut du corps, les epaules et la tete se meuvent par des ressorts. Cette Danse a aussi lieu avec le tambour, les battements de mains et le chant a choeur. On ignore d'ou lui vient son nom, mais son effet est tel sur les negres qu'ils la dansent quelquefois jusqu'a tomber en defaillance. Et ce n'est rien encore que le Vaudoux , si on le compare a Don Pedre ou Danse a Don Pedre , autre Danse negre, connue aussi dans l'ouest de Saint-Domingue depuis 1768. Don Pedre est le nom que portait un negre du quartier du Petit-Goave, d'origine espagnole, et qui, par un caractere hardi et certaines pratiques superstitieuses, avait acquis parmi les negres un credit assez grand pour etre denonce a la justice comme un chef de projets alarmants. La Danse qui porte son nom consiste, comme le Vaudoux , dans l'agitation des epaules et de la tete; mais cette agitation est extremement violente, et, pour l'accroitre encore, les negres boivent, en s'y livrant, de l'eau-de-vie ou ils imaginent de mettre encore de lapoudre a canon qu'ils ont au prealable bien broyee. L'effet de ce breuvage epouvantable, hate et augmenta par leurs mouvements precipites, a sur tout leur etre la terrible, mais bien explicable influence que l'on comprend, et ils entrent alors dans un veritable etat de folie furieuse, dans des convulsions qui les tordent et les font danser en d'affreuses contorsions, jusqu'a ce qu'enfin, ralant, hurlant, ils tombent dans une sorte d'epilepsie qui les renverse et semble les menacer de la mort. A la fete de Bairam, qui suit les quarante jours de jeine du Ramadan, et que les Musulmans ce1ebrent en general avec beaucoup d'eclat, les negres d'Alger se reunissent par groupes de dix a cinquante hommes pour se rejouir et danser ensemble la plus grande partie de la journee. Apres avoir longtemps parcouru les rues de la ville et danse au son de la musique devant les portes de leurs maisons, ils se rassemblent a Bab-el-Oued. Chaque danseur tient a ses mains un instrument en fer qui ressemble assez a des castagnettes, mais qui a un pied environ de dimension. Il n'y a par bande qu'un seul tambour. Le musicien porte ce tambour a gauche; il le bat en mesure avec les doigts de la main gauche et avec une baguette en forme de serpe qu'il tient de la main droite. D'autres groupes ne sont armes que de batons courts. Ces derniers sont les plus curieux; il y a dans leur Danse plus de caractere et plus de variete dans les attitudes. Leurs batons se rencontrent et se frappent en l'air avec une mesure et une precision telles qu'a entendre leur choc on dirait que deux seulement se sont rencontres. La marche se fait sur deux rangs; les danseurs se tournent en tous sens et frappent en cadence les batons de ceux qui se trouvent en avant, en arriere et a cote d'eux. A certains temps de la musique, ils frappent par-dessus leur epaules sans se detourner. Les musiciens se tiennent ordinairement au milieu de la Danse et les danseurs forment a l'entour un cercle bondissant. Quelquefois ils s'arretent tout d'un coup, puis font quelques pas de l'air le plus grave du monde, en balancant leur tete et leurs bras de droite et de gauche. Quelques-uns quittent leur rang, s'elancent au milieu du cercle, commencent a tourner sur euxmemes et term anent leur pirouette en s'inclinant jusqu'a terre. Les Orientaux aiment beaucoup faire danser devant eux, mais ils ne dansent pas eux-memes, et, d'autre part, nous avons vu que les Danses d'Almees et de Bayaderes sont de veritables Danses d'amour, qui, par la volupte, la licence de leurs gestes, de leurs attitudes, defient toute theorie explicatave. D'ailleurs, ces Danses ne brillent pas par la variete des figures et n'ont rien de distingue ni de gracieux. Ce sont des poses plus ou moins lascives, mais des Danses, non. Il y en a deux categories cependant: celles qui ont lieu dans l'interieur des familles, entre femmes d'une meme maison, et celles qu'executent des personnes salariees, a l'occasion des naissances, des mariages, des rejouissances publiques. Les mauresques de qualite, qui passent leurs journees a egrener du lilas ou du jasmin pour en faire des guirlandes dont elles s'ornent le visage et la poitrine, fatiguees de se parer et de se mirer devant leurs petits miroirs, s'arrachent parfois a cette apathie pour se livrer entre elles au plaisir de la Danse. L'une d'elles, quand ce n'est pas un musicien, tient une darbouka , sorte de tam-tam ou de tambour de basque, qu'elle frappe avec les doigts sur une cadence qui semble bonne a faire danser des animaux de menagerie. Une autre femme, ayant pour tout vetement un pantalon tres bas de ceinture et une chemise de mousseline transparente qui dissimule a peine son buste, et dont les manches, largement fendues, laissent les bras entierement libres, se leve, et, agitant au-dessus de sa tete deux foulards, un de chaque main, ou une echarpe, se met a sauter sur place, puis se secoue, se contorsionne, jetant la tete de gauche et de droite, faisant flotter sa chevelure. Quand elle s'arrete, epuisee de cet exercice auquel certaines d'entre elles mettent une veritable passion, une autre prend sa place. Les mouvements de physionomie, les ondulations du corps, les gestes provocants donnent a cette Danse, la encore, un caractere plutot lascif qu'elegant. Les Danses a l'occasion des fetes de famille des Orientaux sont executees selon les regions, ou par des negresses ou par des Bayaderes, qui sont ordinairement des filles publiques. La Danse devient la l'exageration des contorsions, des poses voluptueuses, des oeillades provocantes dont nous parlions tout a l'heure, avec accompagnement d'une musique ou l'instrument le plus harmonieux est une sorte de viole a deux cordes dont le musicien salt tirer avantageusement parti. La famille, les invites sont accroupis autour des galeries, sur les escaliers, partout ou l'on peut voir et entendre. On brule des parfums, on pousse de joyeux toulouils , ou "you, you!" de joie; on s'anime a l'aspect des gestes, des mouvements ardents de ces filles et les pieces de monnaie pleuvent sur la natte, autour de la danseuse. Depuis le Maroc jusqu'en Egypte, les Danses sont ordinairement executees par des troupes speciales qui se tendent a domicile ou de cafe en cafe, pour le plus grand abrutissement des ills du Prophaete. Un voyageur qui a parcouru toutes ces contrees nous en a laisse ce tableau que nous montrons a nos lecteurs: La troupe se composait de trois femmes et de quatre hommes, tous juifs et paraissant extremement miserables. Un des hommes jouait d'une espece de mandoline, l'autre du tambour de basque, le troisieme d'un violon ou pochette a deux cordes; le quatrieme, qui n'avait aucun instrument, etait cependant le personnage le plus important de la troupe: il en eetait le cornac, l'interprete, le regisseur, le "courtier en libertinage". Une jeune fille de quatorze a quinze ans dansait. Une tres grosse femme chanta it d'un ton nasillard en s'accompagnant d'un vase de terre recouvert d'une peau tendue qu'elle frappait avec le revers des ongles. Une autre tres grosse femme ne faisait rien. Le chant etait lugubre et monotone, la musique pitoyable et inintelligible, et la Danse etait une espece de tarentelle degeneree, lascive, sans grace, et en harmonie avec le costume et la figure de la malheureuse danseuse. Sa tunique d'oripeaux, ses jambes nues, sa figure impassible et hebetee couverte de sueur qui coulait sur sa gorge pendante, ses grands yeux sans expression se detachant sur son teint uniformement jaunatre, sa grosse tournure, ses grands pieds, tout cela n'etait guere fait pour exciter la generosite des spectateurs, et c'etait cependant a ce but que tendait toute la comedie. Apres et pendant chaque Danse, la jeune fille s'approchait de l'un ou de l'autre d'entre nous, et, par des postures indecentes, des mouvements de hanches, de torse ou de ventre, cherchait a l'engager a lui donner quelques piastres. Puis, peu a peu, elle se depouillait de tous ses vetements, et enfin Vers le milieu de la soiree, hommes et femmes, ivres, se roulent dans la plus degoutante promiscuite. Voila a quoi se reduisent les plaisirs de la Danse dans cette partie de l'Afrique, qui a pour limites, a l'Ouest, l'Ocean; a l'Est, la mer Rouge; au Nord, la Mediterranee et le desert au Sud. Nous avons vu que s'il y a des Danses de negresses qui laissent fort a desirer quant aux moeurs de la plus elementaire decence, il y en a aussi de champetres et d'honnetes, comme sur les bords du Niger, telles que la Danse des OEufs; de voluptueuses mais aussi discretes a Saint-Domingue et dans les environs; d'amusantes, comme a Alger. Cela prouve simplement que les Danses des negres et des negresses, en Afrique, n'ont pas partout le meme caractere. En voici une, par exemple, vraiment digne des sauvages et qui se rattache a celle des convulsionnaires ou Aissaouas, mangeurs de feu: L'orchestre est compose de negres, les uns porteurs de darboukas qu'ils frappent a l'aide de baguettes recourbees, les autres ayant les mains armees de petites cymbales qu'ils manient comme des castagnettes. D'un groupe de danseuses accroupies au milieu d'une cour, une premiere negresse se detache et commence par faire, d'un pas cadence, le tour des galeries en se dandinant de gauche et de droite, sautillant alternativement sur les deux jambes. Un negre suit ses mouvements et l'excite en la frappant d'abord legerement d'une sorte de martinet de cordes. Puis la mesure s'accelere, la danseuse s'y conforme par ses mouvements. Graduellement la marche devient une course vertigineuse, accompagnee de pirouettes, de bonds; les coups de fouet redoublent, plus forts, plus nombreux, et la danseuse precipite encore ses allures. Sa figure s'anime et prend un aspect feroce, les yeux roulent, sanglants, dans leur orbite; mais ce n'est pas assez. La hideuse creature recoit a la main un premier couteau dont elle se frappe sur tout le corps; le sang jaillit, le delire augmente. Un second couteau vient armer l'autre main de la danseuse; les coups de fouets, les entailles se multiplient; cet horrible spectacle dure quelques minutes, apres lesquelles la malheureuse, epuisee, haletante, fanatisee, va tomber comme une masse sur des paillassons prepares a cet effet. Une autre la remplace et recommence les memes horreurs. Pour les habitants des iles Carolines, la Danse est une veritable fete. La encore se sent l'influence du sang espagnol. Les Dansel, tres nombreuses et tres frequentes en ces contrees, se signalent plus particulierement par deux d'entre elles dont la theorie est assez interessante a connaitre. Voici la premiee: Reunis d'abord sur deux colonnes, les danseurs entonnent un chant monotone et tres harmonieux qu'ils accompagnent des gestes les plus gracieux et de mouvements de hanches extremement lascifs. Leurs yeux expriment le plus grand plaisir et la plus ardente volupte. On dirait qu'ils attendent leur maitresse. Bientot un chant plus gai succede a cette scene amoureuse, car ces hommes ont appris a varier leurs amusements. Ils se prennent par la main, courent en rond, font mille folles gambades. Chacun pose le pied sur la cuisse de son voisin, et, des qu'une figure est terminee, tous se confondent en reverences plus elegantes et mieux executees les unes que les autres. Apres ces scenes originales et divertissantes, viennent des Danses tellement curieuses qu'il est difficile d'en donner l'idee. Ici, c'est la difficulte qui en faitle merite. Armes 24 de longs batons qu'ils tiennent a deux mains, les joyeux Carolains se rangent sur deux lignes. D'abord, un seul marque le commencement de la figure, en elevant la voix comme pour fixer l'attention. Un chant general repond a cet appel, les batons se heurtent en cadence; on se porte des coups a droite, a gauche, mais ce n'est que le prelude d'un fracas plus merveilleux encore. Bientot le spectacle s'anime; les danseurs changent de place, s'animent, s'evitent, se suivent, se dispersent, se croisent sans s'embrouiller, forment des figures admirables, des tableaux ravissants. Tantot quatre a quatre, tantot huit a huit, ils s'attaquent avec rapidite. Un coup menace les reins, une arme le chasse, un baton va atteindre la tete: le baton du voisin est la, comme par enchantement, pour l'arreter. Bientot les coups se precipitent; chacun frappe, pare et riposte a la fois. Quel mouvement! Quelle vivacite! Quelle adresse de passer tant de fois sous les armes les uns des autres sans se heurter, sans se confondre, sans se perdre! L'oeil a peine a les suivre, l'attention se fatiguerait si l'etonnement ne tenait sa place. Les figures changent de forme a chaque instant; les danseurs changent d'adversaires, et toujours l'harmonie regne dans la fete. Enfin, trois cris plus forts, trois mouvements plus rapides, toris coups plus prononces achevent le tableau. Peut-on imaginer motif de ballet plus original, plus gracieux que celui que nous venons de decrire la. Et ce spectacle se passe en Afrique, chez des peuples encore bien arrieres. Et dire que nos professeurs, nos maitres a danser de notre Academie nationale de Chant, de Musique et de Danse se creusent en vain la cervelle pour nous trouver du nouveau! Celui qui voudrait chercher un peu serieusement n'aurait cependant que la peine de choisir. Tenez, voici la theorie de la seconde de ces Danses que nous tenons a faire connaitre a nos lecteurs, et dites-nous si ce n'est pas ce qu'il y a de plus charmant comme composition et comme execution. Nous passons sur ce que les habitants de ces pays appellent les Danses des Antiques pour en venir tout de suite a cette seconde Danse promise, dans laquelle, croyons-nous, on trouverait un ballet fort imposant. Cela s'appelle la Danse de Montesuma . D'abord, sur deux lignes paralleles se presentent seize danseurs, armes d'eventails de plumes de divers oiseaux qu'ils agitent avec grace. Leur main gauche met en mouvement un coco rempli de petites graines dont le bruit imite celui de nos grelots d'enfants. L'orchestre n'est pas brillant, mais l'air qui accompagne les pas est harmonieux et pourrait bien etre un art national comme dans la Danse qui precede. Les danseurs avancent lentement, se croisent et forment des figures gracieuses, tandis qu'a petits pas le personnage qui represente le roi ou le chef de la fete, a cote duquel cheminent deux jeunes pages, ouvre les tangs avec un geste et se retire gravement, apres avoir agite son enorme eventail et son sceptre sur la tete des danseurs. Puis, d'autres danseurs, armes de cerceaux paraissent et forment des tableaux ravissants, tandis que le roi, paisiblement assis sur son trone figure par un fauteuil delabre, parait jouir de la fete et s'amuse des cris et des coups violents que se donnent, pendant toute la ceremonie, deux grotesques armes d'enormes batons, couverts des haillons de la misere et de masques hideux. A ces airs succedent des mouvements plus gais, des airs plus animes. Les danseurs, au bruit des castagnettes, font quelques pas gracieux et cessent pour un moment leur marche monotone, pendant que d'autres, armes de sabres et de boucliers, se croisent, se cherchent, se heurtent, se portant des coups qu'ils parent avec adresse, figurant, en un mot, des combats singuliers, une bataille generale, et n'etant separes que par la presence du roi, qui s'avance au milieu d'eux et pose son sceptre entre les combattants. Alors, les danseurs, oubliant leurs querelies et leurs motifs de discorde, abandonnant leurs armes, se prennent gaiment par la main et entourent leur genereux souverain, comme pour lui rendre grace de l'union qui regne a present et de la paix qu'il vient de leur procurer. Et la ceremonie se termine par une Contredanse du pays executee par des hommes et des enfants habilles en femmes, lesquels tournent autour d'un petit mat au sommet duquel sont attaches des rubans de diverses couleurs; de sorte que les danseurs et les danseuses, qui courent en sens inverse, couvrent entierement le mat de leurs rubans colories. 24 On appelle la-bas la derniere partie de ce ballet - car c'en est bien un - Danse du baton habille . Quant a la Danse elle-meme que nous venons de decrire, elle est egalement executee dans quelques provinces du Midi de la France. LA DANSE EN ANGLETERRE L'Angleterre a une tres grande variete de Danses populaires originales et en a naturalise plusieurs, empruntees a la France, a l'Espagne et a l'Italie. Dans les drames de Shakespeare il est constamment question de Danses, et le poete leur fait une place considerable. Les importations etrangeres ont d'ailleurs fini par prevaloir et ont elimine presque toutes les autres Danses; mais quelques-unes subsistent qu'il convient de citer. Voici d'abord le Horn-Pipe , qui est la Danse des matelots. Ils y realisent des prodiges d'equilibre. Ils agitent les jambes en immobilisant le buste, les bras croises sur la poitrine ou les mains dans les poches. La musique est sur la mesure deux, quatre ou six-huit. Le Cushion Dance , Danse du Coussin, s'est perpetuee jusqu'a nos jours et se danse encore dans l'intimite. Jadis cette Danse figurait dans toutes les noces sur l'air de Joan Sanderson . On formait une vaste Ronde . Un des danseurs portait un petit coussin ordinairement rouge, courait dans la Ronde , puis faisait une pause et invitait une dame. Celle-ci s'agenouillait sur le coussin et il l'embrassait. Elle prenait alors le coussin et tous deux dansaient en chantant le refrain. Quand ils s'arretaient, la dame continuait, invitant a son tour un danseur. Tous trois dansaient et le second invite continuait. On allait ainsi jusqu'a ce que toutes les personnes de la Ronde fussent au milieu de la salle. Le Cushion Dance , avec ses demandes et ses repliques fixees d'avance, ne se danse plus guere. Quant a, l'usage d'embrasser sa danseuse, il est encore general dans toutes les campagnes de l'Angleterre. Des Danses importees de l'etranger, la plus repandue au xvi e siecle fut la Morisque ou Morris Dance , que l'on dansait plus specialement le 1 er mai de chaque annee. Elle etait ouverte par un masque deguise en negre, coiffe d'un turban, avec des grelots attaches aux chevilles. Il faisait quelques tours dans la salle, tandis que les spectateurs marquaient le pas, soit du pied entier, soit avec le talon seulement. Le jeune Maure ne quittait pas le sol de la pointe des pieds, se contentant de glisser en soulevant le talon, faisant sonnet ses grelots. La musique etait sur la mesure normale. D'apres ses indications le danseur sautait quatre fois du talon droit sur le talon gauche, puis, apres une pause, renouvelait douze fois ce changement de pied et terminait en frappant les talons l'un contre l'autre. Les Danses francaises qui eurent le plus de succes en Angleterre furent: la Courante , avec ses tours rapides; la Volte , ou deux danseurs tournaient enlaces. De meme la Bergamesque fut tres favorisee. Le Passamezzo italien plaisait beaucoup a la reine Elisabeth, ainsi que la majestueuse Pavane . A la cour, on dansair egalement des Danses graves et rythmees, telle que la Mesure (Measure) et le Treuchmore . La premiere, a laquelle prenaient part les plushauts dignitaires, avait quelque chose de compasse; la seconde etait une Contredanse qui se deroulait d'une extremite a l'autre du bal, englobant tous les danseurs. Plus tard, enfin, fit fureur l' Anglaise , qui avait ete longtemps dansee en France et en Allemagne avant de passer en Angleterre ou elle se danse encore de nos jours. Elle est executee par un homme seul, surtout par un matelot ou un negre. Son mouvement est rapide et vif pour repondre aux pas precipites, aux emboites successifs de pointe et de talon, aux jetes et aux petits sauts de cote. Le mouvement est en six-huit. Le danseur tient, en la dansant, une petite baguette sous son bras droit. L'air est presque national et tres court; le musicien le joue tant que dure la Danse. Dans une figure il y a quatre pas , un a droite, un a gauche, un en avant et un en arriere. A chaque pas il faut faire la finale et un assemble pour achever le pas . Promenade a droite, trois ballonnes de la jambe droite, trois de la jambe gauche, finale de la jambe gauche et assemble . Promenade a gauche, trois ballonnes de lajambe gauche, trois de la jambe droite, finale de la jambe droite et assemble . 1 re Figure: Pique a droite, finale a droite et assemble; pique a gauche; finale a gauche et assemble; berceau en avant(ceci se fait six fois en avant); finale a droite et assemble ; berceau en arriere) se fait six fois en arriere), finale a gauche et assemble pour finir la figure. 2 e Figure: Battement de jambe sur le cote droit, finale a droite et assemble; Battement de jambe sur le cote gauche, finale a gauche et assemble; finale double en avant, un coup de berceau (ceci se fait trois fois en avant), finale de la jambe droite et assemble; finale double en arriere, un coup de berceau (se fait trois fois en arriere), finale de la jambe gauche et assemble pour finir la figure. 3 e Figure: Echappe du pied droit sur le cote droit, trois changements de talons, pique du talon, de la pointe et assemble (ceci se fait trois fois du pied droit); finale du pied droit et assemble (se fait une seconde fois du cote gauche). Pique en ronde de rond de jambe , en avant du pied. droit; pique de la pointe et du talon. (Ce pique se fait six fois de la jambe droite en avant.) Mouchete , allonger la jambe en rond, finale a droite et assemble; pique en rond de jambe en arriere du pied gauche, pique de la pointe et du talon (ce pique se fait six fois de la jambe gauche en arriere); mouchete devant le pied droit, allonger la jambe en rond; finale a gauche et assemble pour finir la figure. 4 e Figure: Pique en cinq temps et changement de talons; pique sur le cote droit, du pied droit, du talon, de la pointe, devant le pied gauche, du talon, de la pointe et sur le cote droit, un changement de talon en le prenant derriere le pied gauche. (Il faut le faire trois fois a droite.) Finale a droite et assemble . (Faire de meme du cote gauche que du cote droit.) Ciseaux en avant . - Decomposition: - Fermer la pointe des pieds, ouvrir les talons, ouvrir la pointe des pieds, fermer les talons et fermer la pointe des pieds. Le faire six fois en avant comme ci-dessus, finale a droite et assemble . Ciseaux en arriere . - Decomposition: - Ouvrir les talons, fermer la pointe des pieds fermer les talons, ouvrir la pointe des pieds (repeter six fois en arriere). Finale du pied gauche et assemble . 5 e Figure. Ciseaux en tournant a droite . - Decomposition: - Ouvrir le talon du pied droit en fermant la pointe du pied gauche, ouvrir la pointe du pied droit en fermant le talon gauche, et ainsi de suite en tournant; finale du pied droit et assemble (de meme a gauche en tournant). Pique en deux temps du pied droit et du pied gauche, un changement de talons (le faire trois fois en avant); finale a droite et assemble (de meme en arriere); pique en deux temps du pied gauche et du pied droit, un changement de talons (le faire trois fois en arriere), finale a gauche et assemble pour faire la figure. 6 e Figure: Ciseaux pour se fendre en grand ecart, se relever et finale; pique en avant, assemble (le faire trois fois en avant) et finale a droite; assemble, pique en arriere et finale; assemble (le faire trois fois en arriere), finale a gauche et assemble . 7 e Figure: Pique en quatre temps sur le cote droit de la jambe droite (de meme du cote gauche); finale a droite, assemble , finale et assemble . Trois trots de cheval en avant, un coup de berceau , frapper du pied gauche en chassant le pied droit, pour battre trois fois la semelle double un coup de berceau; trois trots de cheval , un coup de berceau , finale et assemble (il faut repeter le trot de cheval en arriere de meme qu'en avant); finale et assemble pour finir la figure. 8 e Figure: Pique du pied droit, sur le cote droit de la pointe et du talon; mouchete devant, derriere, et trois changements de talons (faire trois fois a droite); finale a droite et assemble (repeter de meme a gauche). Une sissonne en avant (six coups de berceau ), repeter encore deux fois en avant; finale et assemble (faire de meme en arriere). 9 e Figure: Sissonnes anglaises a droite, berceau, finale et assemble; sissonnes anglaises a gauche, berceau, finale et assemble ; un coup d' ailes de pigeon, berceau en avant (le faire encore cinq fois en avant) et finale ; assemble , un coup d' ailes de pigeon, berceau en arriere (le faire six fois) et assemble . 10 e Figure: Berceau en tournant a droite, finale et assemble ; berceau en tournant a gauche, finale et assemble; pique en avant, ailes de pigeon (faire trois fois en avant), finale et assemble (faire de meme en arriere). 11 e Figure: Battement de semelle en tournant a droite et du pied droit; finale et assemble (de meme a gauche), finale et assemble; battement de semelle et du pied droit; trois fois trois chasses, frappement de pied, chasser le pied gauche par le pied droit en frappant du pied gauche et du pied droit (ceci se fait trois fois en avant); finale et assemble (faire de meme en arriere). 12 e Figure: Ecart d'un pied: ouvrir l'equerre d'un pied et trois changements de talons (faire encore deux fois a droite), finale a droite, finale a gauche, assemble terre a terre, berceau en avant (faire trois fois en avant); finale et assemble (de meme en arriere). 13 e Figure: Ailes de pigeon, trois changements de talons (trois fois), ailes de pigeon coupees devant et en avant, ailes de pigeon coupees derriere et en arriere, ailes de pigeon sur place et en tournant, finale et assemble . 14 e Figure: Deux ecarts , trois changements de talons (repeter trois fois), finale et assemble ; ecart , entrechat double, ecart, un tour en l'air (repeter encore deux fois), finale et assemble pour finir. Promenade a droite et a gauche, six ballonnes a droite, finale a droite et assemble , six ballonnes a gauche, ecart , entrechat , ecart , entrechat et attitude pour finir. LA DANSE EN ALLEMAGNE Tacite, dans ses epopeennes Histoires , parle de la Danses des Epees qu'affectionnaient tout particulierement les jeunes guerriers germains, et l'immortel poete est tout naturellernent amene a citer a propos de cette Danse la celebre prophetesse des peuplades des bords du Rhin qu'il a chantee comme le virtuose qu'il etait, Velleda, la druidesse heroique, qui, pour prix de son patriotisme, en recompense du plus noble devouement, abandonnee par les siens qu'elle avait rant de fois conduits a la victoire, fut trainee, enchainee, a Rome, ou elle servit d'ornement au triomphe de de Domitien. "Velleda, dit Tacite, sautait et dansait en promulguant ses oracles a ses freres". La sublime pretresse dort aujourd'hui dans son superbe marbre du jardin du Luxembourg. Puisse-t-elle inspirer a nos honorables senateurs son amour de la Danse et celui qu'elle avait surtout pour sa patrie. Le principal, pour nous, dans l'ouvrage qui nous occupe en ce moment, c'est de savoir que, d'apres Tacite - et nous le croyons - il y a eu, dans la vieille Germanie, des Danses de guerre et des Danses religieuses. On suppose egalement que les Danses des sorcieres du Brocken sont le souvenir des Danses religieuses des Saxons et des Thuringiens celebrant le culte de leurs dieux pendant la nuit. En Allemagne, comme partout en Europe a peu pres a la meme epoque, l'Eglise - et surtout les moines - proscrivirent la Danse comme demoniaque, tout simplement parce qu'ils avaient juge qu'elle ne servait plus a leur cause nefaste et funeste. Mais ils ne purent l'arracher completement des moeurs, ou elle avait des racines aussi profondes et aussi anciennes que le monde lui-meme. A peine, en effet, arrivons-nous au XII e siecle que nous trouvons les Danses fort nombreuses et tres vivantes en Allemagne. Elles se divisent alors en deux categories bien distinctes: les Danses sautees et les Danses marchees ou glissees . Les secondes, moins vives, moins alertes, c'est-a-dire plus correctes, plus recherchees dans le caractere de leurs temps , de leurs pas , de leurs gestes et de leurs attitudes etaient considerees comme les D anses du monde elegant, des seigneurs et de la cour et seulement exercees par ce public d'elite. Sa theorie tenait en quelques lignes: Le cavalier prenait la main a une ou deux dames et se promenait avec elles en glissant en cadence, accompagne par des instruments a cordes et des chants; lui-meme chantait, souvent la foule se contentant de repeter le refrain. De nombreuses poesies allemandes du moyen age prouvent la popularite de la Danse dans ce pays, a cette epoque. Frederic le Belliqueux, excellent musicien et danseur emerite, composait, rythmait lui-meme des airs de Danse qu'il etait le premier a executer. Mais, des le XIII e siecle, les Danses sont graves, les mouvements trop lents, trop compasses; tout dans les attitudes semble gene, se fait avec raideur, sans grace, est guinde a l'exces. Les robes a traine, fort a la mode, comme elles y revinrent encore plusieurs fois plus tard, empechaient le pas des danseurs, la marche libre, couvrant, encombrant, balayant le parquet d'ou elles soulevaient une desagreable poussiere. A cette epoque la theorie etait celle-ci: On formait des tondes tournant doucement en chantant, ou bien le conducteur du Chant et de la Danse se mettait a la tete d'une 1ongue file dont il guidait tous les mouvements, formant ou rompant le cercle se deroulant a travers la salle. On dansait pour les fiancailles, les naissances, les baptemes, les mariages; puis les paysans adopterent la Danse glissee des grands seigneurs. Mauvaise idee, si l'on en juge par l'effet que devaient produire les gros souliers ferres - voire meme les escarpins en "cuir de brouette" de ces boris ruraux allemands, - qui venaient remplacer assez malencontreusement les fins souliers de satin ou de chevreau mordore. Heureusement, les villageois teutons avaient d'autres Danses moins sentimentales et moins empesees: les Danses sautees, ou ils s'en donnaient a leur aise. Les airs et les noms de plusieurs de ces Danses sont arrives jusqu'a nous et il faut remarquer que le plus grand nombre d'entre elles paraissent avoir ete prises en notre pays. Ce qui donnait un caractere particulier a ces Danses allemandes du moyen age, c'est qu'elles etaient toujours accompagnees de chant, et souvent meme n'avaient pas d'autre accompagnement. La forme musicale d'une partie des Danses allemandes n'est pas moins originale; elle comporte deux parties: la premiere lente, sur la mesure quatre-quatre; la seconde plus vive, sur la mesure trois-quatre. La premiere est generalement une Promenade , la seconde une Danse tournee. Le type des Danses glissees comportant ces deux parties est l' Allemande , mais il ne faut pas confondre celle-ci avec celle que nous avons eue en France, celle dont parle Thoinot-Arbeau, a laquelle nous-meme consacrons un passage en ce livre. Ces deux Danses n'ont rien de commun ensemble, et l' Allemande allemande que nous allons mettre ici a sa place, n'a surtout rien a voir - nous l'avons dit et repete a satiete - avec notre Volte , bien francaise, et encore moins, si se peut, avec notre Valse , bien francaise aussi, notre Valse si gracieuse, si leste, si e1egante, a cote de celle des Allemands qui est lourde, sans grace, sans originalite, sans cachet, comme les Allemands eux-memes. Il y a plusieurs variantes de l' Allemande , notamment: Schwoebische, Steyersche, Loenderer, Zweitritt , etc.; mais c'etaient les Danses slaves qui dominaient dans la partie orientale de l'Allemagne. Quelques-unes des Danses populaires qui y eurent la vogue meritent d'etre citees avec leur theorie respective. Le Siebensprung , vieille Danse religieuse executee par le danseur, comportait sept mouvements: deux avec les pieds, deux avec les genoux que l'on flechissait, deux avec les coudes que l'on frappait a terre, un avec la tete qui touchait egalement le sol. La musique etait alternativement en troisquatre et deux-quatre. La Hochzeitstanz, Danse du Mariage , etait la seule qu'eussent les Frisons orientaux. L'air comportait un dialogue sentimental et railleur tour a tour. Executee par deux couples, on la dansait avec des mouvements de la tete, des mains, des bras, des jambes. Les hommes frappaient les mains l'une contre l'autre, derriere leur dos, sur les cuisses; les femmes les imitaient. La Finale etait lente et triste. Le Trummertanz ou Platztanz en Baviere et en Franconie, se dansait dans les prairies, en pleins champs. On formait une enorme ronde ou chaque couple dansait a part et pour son propre compte. Les jeunes filles tournaient d'abord autour des danseurs; puis ils se prenaient par la taille et se balancaient ensemble. A un autre moment les jeunes filles dansaient seules, les garcons chantant et dansant autour d'elles. Les Dithmarses ont eu plusieurs Danses tres curieuses, d'un caractere fort original, dont une dite "longue Danse", dans laquelle les danseurs, quelquefois reunis a plusieurs centaines, repetaient dans un unisson irreprochable tous les vers chantes, les gestes faits, les pas danses par le conducteur, ce qui donnait a cette Danse un peu le caractere particulier a notre Farandole provencale. Dans le grand-duche de MecklembourgSchwerin se danse encore de nos jours, dans les salons de la ville et aussi parfois autour du chateau, en plein air, a l'occasion de certaines fetes ou ceremonies, un Quadrille de deux figures, fameux dans la region et dans l'Allemagne entiere, appe1ee la Schoendor und stloz . La premiere figure de ce Quadrille est elle-meme un Quadrille croise et la seconde une Promenade executee les bras colles au corps. L' Auskehr ou Grossvatertanz , Danse egalement. tres reputee, est une sorte de Polonaise. Le Ruckelreih est une Danse de noces dont le sujet est l'expulsion de la fiancee du hombre des celibataires. Cette Danse, on le concoit aisement, est tres bruyante, tres mouvementee, n'engendre pas la meancolie chez les convives. La Schefflertanz est une Danse plus particulierement dansee a Munich et qui remonte au moins au XIV e siecle. Elle est executee tous les sept ans dans les rues, depuis le premier dimanche qui suit les Trois-Rois jusqu'au mardi gras. C'etait une espece de Contredanse du genre des notres, avec des pas et mouvements a peu pres identiques, mais dent la vingtaine de danseurs qui la composaient etaient tous costumes. La Baviere a aussi quelques Danses a elle particulieres. Toutes sont sur le type de la Valse a trois temps , sauf quelques-unes, a six, huit, dix ou douze personnes, qui sont celui du Quadrille francais avec ses chasses-croises et ses tours de main . Dans le pays de Salzbourg on danse l' Aufundab , chaque couple evoluant sur une planche qu'il ne peut quitter. Pres de Ratisbonne on retrouve encore l'ancien Huettanz ou Maitanz , dont un chapeau est le prix. Sur les bords de l'Inn, l'amour de la Danse est si vivace, si intense que l'on dut le maitriser, en 1846, dans un district appele Rosenheim, et cela parce que les bonnes danseuses et les bons danseurs, 25 etant sans cesse invites a des fetes ou a des festins, a des soirees quelconques, ne pouvaient plus arriver a trouver le temps de se coucher, tandis qu'au contraire, dans un district voisin, a Ramsau, on ne danse que trois fois par an parce que danseurs et danseuses font absolument defaut. La principale Danse populaire de la region danubienne allemande est le Loenderer ou Loendler , sur la mesure trois-huit. Le Hasenschlager en est une forme tres originale. Il est danse par un couple. En voici la theorie: La jeune fille tourne sur elle-meme, les yeux pudiquement baisses. Son danseur decrit des cercles autour d'elle, en manifestant par une vive pantomime son amour et sa joie, frappant en mesure, du pied, de la main sur sa cuisse, sur ses genoux et ses talons, sautant, passant les bras audessus de la jeune fille que, finalement, il enleve dans ses bras. La forme tournee des Danses allemandes leur donne certainement l'allure, le type de la Valse; mais celle-ci, comme nous la comprenons, n'a rien d'allemand et la preuve en est que la musique de l' Allemande avec tours etait sur mesure deuxdeux, plus tard seulement trois-quatre; que le Pas se decomposait en trois pas marches , ou plutot glisses ; que les danseurs etaient accouples ou groupes quatre par quatre; que toute la Danse etait glissee alternativement en avant et en arriere. La preuve en est enfin que voici l' Allemande telle qu'elle existait au moyen age en Allemagne, et l'on va voir qu'elle n'a rien en sa therie qui ressemble a l' Allemande que l'on a dansee en France, et encore moins a notre Volte d'ou est issue notre Valse , que l'Allemagne nous a empruntee. L'ALLEMANDE L' Allemande des Allemands, celle qui etait bien teutonne par l'epaisseur de ses principes et la lourdeur de ses interpretes. l' Allemande , evidemment, etait une Danse germanique - La Palisse l'aurait dit. - Elle fut egalement tres a la mode en Angleterre au temps de Shakespeare. C'eait a cette epoque, a proprement parler, la Danse nationale allemande. La musique comprenait deux groupes de huit mesures ou de quatre mesures repetees. Cette periode de quatre mesures est la forme originelle de presque toutes les Chansons populaires et des Airs de Danse de l'Allemagne, non seulement au moyen age mais jusqu'a nos jours. Quant a la theorie qui etait sienne a cette epoque, la voici: Elle etait executee par plusieurs couples a la fois, chaque cavalier dormant la main a sa dame et les couples se suivant en file les uns derriere les autres. Les mouvements etaient trois Pas et une Grue , ou on levait le pied sans sauter. Arrive a l'extremite de la salle, on faisait une conversion sans se quitter la main. Quand s'arretait la musique on faisait une pause, s'arretant sur place et causant en attendant la seconde partie, laquelle repetait la prem iere. Dans la troisieme partie l'allure etait plus vive, comme dans la Courante . Parfois encore, pour animer le bal, on admettait que les cavaliers se derober reciproquement leurs danseuses; mais, comme cela provoqua de violentes querelles, on dut supprimer cette douce habitude. Eh bien, franchement, qui pourrait soutenir que c'est d'une Danse allemande, dans laquelle danseurs et danseuses causaient "en attendant la seconde partie", ou les danseurs se ldquo;derobaient reciproquement leurs danseuses", qu'est venue la Valse francaise? Certes, l'histoire de la Danse n'a pas l'importance de celle de la France, mais il y a tout de meme des auteurs qui ont de bien etranges facons d'ecrire celle-la. LA DANSE EN ITALIE Dans le developpement des Danses de societe qui se completa en France pendant le siecle qui suivit la Renaissance, les Danses populaires s'y montrerent si nombreuses et si interessantes qu'elles fournirent d'abondants et precieux elements a nos voisins les Italiens. Aussi, ne serait-ce que par les descriptions qu'en ont laissees les danseurs du cru, les Chiarampino et les Chiapino par exemple, que nous serions suffisamment renseignes a ce sujet. En effet, ils nous parlent d'une foule de Danses siciliennes, romaines et venitiennes, tombees en desuetude depuis longtemps. Les principales etaient la Gigue (Giga), la GaiIlarde (Gagliarda) , la Tarentelle et le Passamezzo . Les deux premieres etaient d'un caractere gai et d'un mouvement vif. La Gaillarde , ou Romanesque , est sur une mesure de trois-deux, trois-huit ou trois-quatre, patfois meme deux-quatre ou quatre-quatre et comprend deux parties de douze mesures. La derniere est une attenuation de la Gaillarde , d'un mouvement lent, ou l'on fait moitie autant de Pas que dans celle-ci. On la danse ou on la saute selon les dispositions du local ou elle a lieu. Les instruments de musique employes sont la guitare, le tambourin, les castagnettes et le mortello . Souvent ils sont manies par le danseur lui-merne. La Tarentelle est la plus caracteristique des Danses populaires italiennes. On la danse dans l'Itatie meridionale, notamment dans la region de Tarente, et c'est certainement la qu'il faut voir l'origine de son nom. Quant a la legende, aussi stupide que repetee par les peuples meridionaux, a propos de la morsure de l'araignee venimeuse qu'est la tarentule, il faut l'envoyer avec les autres calembredaines de meme acabit. Nous parlerons tout a l'heure plus longuement de cette Danse. Une autre Danse analogue a la Tarentelle , ou tout le corps est interesse, est la Saltarelle , Danse populaire des Romains. La Saltarelle se saute en marquant fortement les temps. Les mouvements sont infiniment varies. La danseuse tient son tablier, ou une echarpe, deployant sa grace surtout dans les mouvements des bras. Le danscur joue de la guitare. Aux xve e et xvi e siecles, la Saltarelle s'est introduite dans les cours. Depuis elle s'est conservee comme Danse populaire, surtout a la campagne. La Sicilienne est une Danse nationale de la Sicile, sur la mesure de six-huit, d'un mouvement ralenti. Elle contraste avec la Tarentelle dont elle differe surtout par la musique. La Foclave , sur la meme mesure de six-huit, est une Danse venitienne des gondoliers, dansee par un couple ou deux et d'un caractere tres vif. La Bergamasque fut d'abord une Danse des paysans de la province de Bergame, consideres comme les plus turbulents de l'ltalie. La musique que l'on renouvelait encore au XVIII e siecle est pour violon. Elle comprend deux parties de huit mesures chacune. Arrivons maintenant a la Tarentelle . LA TARENTELLE Il existe plusieurs formes de cette Danse et de sa musique. Voici comment elle se danse aujourd'hui encore a Naples et a Tarente: La melodie, sur une mesure de six-huit, est tres gaie. Le chant est accompagne de castagnettes et de tambourins. La Danse est executee par un couple. Le cavalier et la danseuse commencent par se faire vis-a-vis en sautillant en mesure; puis ils sautent, tournent, se poursuivent, changent de place avec la plus extreme rapidite, cherchant a se surpasser l'un et l'autre. La vitesse vertigineuse a laquelle ils arrivent est vraiment extraordinaire. Les Siciliens dansent la Tarentelle avec moins de fougue, mais y deploient une admirable legerete, donnant a cette Danse une allure et une signification plus tendres. On l'a comparee chez eux au vol de deux papillons. Au point de rue pratique, la Tarentelle , ou l'on meut tout le corps, bras et jambes, comporte une grande fantaisie; la seule obligation est de marquer nettement la mesure. Elle est surtout la Danse nationale des Napolitains, qui la dansent souvent au bruit d'un tambour de basque frappe avec vigueur et dont les grelots excitent encore les danseurs par leur tintement perpetuel. Elle est vive, rapide, entrainante, fortement rythmee. Cette Danse effrenee, prolongee parfois pendant douze heures, Danse lascive et d'une vitesse endiablee, est la recreation favorite de ses nationaux et represente pour eux ce qu'est le Fandango pour les Espagnols. Tous s'y livrent avec une joie, une ardeur, un entrain inouis, dont on a peine a se faire une idee, les danseurs s'enlacant, tournant l'un autour de l'autre, s'excitant des yeux et du geste, s'enivrant et s'electrisant mutuellement, se passionnant enfin jusqu'a la rage, jusqu'a la fureur. M me de Stael, dans Corinne , a fait une description de la Tarentelle qui en constitue la theorie la plus artistique et la plus juste. On ne peut depeindre avec plus de tact et de talent cette Danse d'une sensualite si farouche, sinon si brutale. Aussi en citons-nous ce passage: Corinne, avant de commencer, fit avec les deux mains un salut plein de grace a l'assemblee, et, tournant legerement sur elle-meme, elle prit le tambour de basque que le prince d'Amalfi lui presentait. Elle se mit a danset en frappant l'air de ce tambour et tous ses mouvements avaient une souplesse, une grace, un melange de pudeur et de volupte qui pourtaient donner une idee de la puissance que les Bayaderes exercent sur l'esprit des Indiens. Corinne connaissait si bien toutes les attitudes que representent les peintres et les sculpteurs antiques que, par un leger mouvement de ses bras, tantot au-dessus de sa tete, tantot en avant avec une de ses mains, tandis que l'autre parcourait les grelots avec une incroyable dexterite, elle rappelait les danseuses d'Herculanum et faisait naitre successivement une foule d'idees nouvelles pour le dessein et la peinture. Il y a un moment dans cette Danse napolitaine, ou la femme se met a genoux, tandis que l'homme tourne autour d'elle, non en maitre mais en vainquer. A la fin de la Danse, l'homme se met a genoux a son tour et c'est la femme qui tourne autour de lui. A ce moment, Corinne se surpassa s'il etait possible encore. Sa course etait si legere en parcourant deux ou trois fois le meme cercle que ses pieds, chausses de brodequins, volaient sur le plancher avec la rapidite de l'eclair, et, quand elle eleva une de ses mains en agitant son tambour de basque et que de l'autre elle fit signe au prince d'Amalfi de se relever, tous les hornroes etaient tentes de se mettre a genoux comme lui. La musique de la Tarentelle est , comme la Danse, naturellement vive et rapide. Elle est toujours ecrite sur un rythme a six-huit, ainsi que nous l'avons dit et se compose ordinairement de trois parties. La premiere fait entendre la tonalite mineure et se compose de deux ou trois reprises; la seconde, d'une longueur a peu pres semblable, etablit la tonalite majeure identique, et, enfin, la troisieme n'est que le retour de la premiere, se terminant, cette fois, par une Coda serree et entrainante dont le mouvement s'accelere de plus en plus. LA DANSE EN SUEDE ET EN EGOSSE Le gout du peuple ecossais pour la Danse est trentraes prononce, trees vivace, et cela est d'autant plus extraordinaire qu'il a du, pour triompher, resister a tous les efforts tentes pour le detruire par l'Eglise presbyterienne. On peut de cela se faire facilement une idee a la lecture des romans de Walter Scott. Cette inclination pour la Danse se fait surtout sentit dans les Highlands, parmi les populations de race celtique. Dans toutes les rilles, voire meme au fond des plus humbles campagnes, pendant les longues veillees hivemales, les Ecossais se reunissent en de nombreuses assemblees ou les jeunes garcons et les jeunes filles accourent en foule a de veritables ecoles de Danse. Les vieitles Danses du pays s'executent au son de la cornemuse, comme par exemple celle des Highland-Reels , dansee par deux couples a la fois. Quant a l' Ecossaise , elle a beaucoup perdu en se transformant. A son origine, l' Ecossaise se dansait sur une musique de cornemuse selon la mesure trois-deux ou trois-quatre. Son caractere etait simple et grave, les Tours brefs. Les danseurs avaient les bras sur la poitrine. Au debut de ce siecle on en fit une Danse de societe, et, pour presser le mouvement, on adopta la mesure deux-quatre, l'air entier comportant deux reprises de huit mesures chacune. La Danse des Claymores est un divertissement national. Deux claymores sont posees en croix sur le sol. Dans un cercle etroit, les danseurs se meuvent avec la plus grande rapidite, variant sans cesse leurs Pas, sans jamais effleurer les glaives. La Danse des epees , qui s'est conservee dans les iles, est un peu plus compliquee. Six danseurs representent les six saints: Georges, Jacques, David, Antoine, Andre et Patrick. Ils se presentent d'abord isolement, l'epee nue a la main, et chantent quelques vers; puis saint Georges ouvre la Danse. Tour a tour ses compagnons lui succedent, chacun appelant le suivant en frappant son epee. Puis on forme le cercle, chacun tenant l'epee de sa main droite, et de la main gauche la pointe de l'epee de son volsin. Apres avoir danse une Ronde , ils levent les epees, formant une voute sous laquelle ils passent rapidement; puis ils sautent par-dessus les epees. Enfin ils dansent une Ronde . La seconde serie de figures s'execute encore plus vivement. Les six danseurs deroulent une espece de procession; puis ils fermentun tourbillon ou chacun tourne sur lui-meme, agitant l'epee autour de lui, poussant des cris sauvages. Puis on reprend une allure plus calme au signal de saint Georges. Les danseurs dansent dos a dos ou face a face, entre-croisant leurs epees. Les Scandinaves, et, parmi eux, les Suedois, ont un grand nombre de Danses populaires avec leurs airs. Bien que leur nom general, Polsher , semble designer une origine polonaise, elles ont un caractere nettement national et tout a fait distinct de celui des Danses slaves. Comme les Ecossais, les Suedois avaient leur Danse des Epees , qu'ils executaient entre deux rangees d'epees nues. Les lecons en etaient donnees aux jeunes gens en meme temps que celles de l'escrime et les ecclesiastiques eux-memes y prenaient part. On donnait une grande representation annuelle de cette Danse des Epees a laquelle tous ceux qui devaient y participer se preparaient pendant huit jours d'exercice. Ils simulaient un exercice d'escrime, attaque et parade combines avec des Pas de Danse et des sauts cadences; puis ils formaient la rose, se rangeant en hexagone, paradant avec les epees au-dessus de leur tete et activant sans cesse le mouvement. L'accompagnement etait donne avec la fiute et des chants. On cite encore une Danse des Elfes qui se conserva dans la Suede meridionale jusqu'a nos jours. On formait d'abord une Ronde generale; puis, jeunes gens et jeunes filles se separaient en deux groupes, chacun restant immobile sur place en frappant dans ses mains. Les danseuses s'unissaient de main gauche en main gauche, puis de main droite en main doite. Ils s'inclinaient et faisaient avec leurs vis-a-vis une double conversion. Enfin, chacun tournait sur place. LA DANSE EN BOHEME ET EN HONGRIE La passion des Slaves pour la Musique et la Danse est un des traits fondamentaux de leur caractere. Les Slaves occidentaux, Tcheques et Polonais, sont ceux qui portent le plus loin cette passion. On constate de plus chez eux l'alliance intime du Chant et de la Danse comme chez les races meridionales. La Chodowska etait la Danse de guerre des paysans bohemes de Boehmenvald, les Chodove, dont les massues garnies de fer etaient si redoutees des Allemands. La Husistska etait la Danse religieuse des Hussistes, solennelle et grave. Les chants des freres moraves en ont conserve la tradition lointaine, mais non la forme exacte. La Danse des morts ( Umrlec ) remonte en Boheme a l'epoque paienne et se celebrait encore au siecle dernier avec la macabre ironie de ses chants. La Sakkawa , ou Danse sautee, etait accompagnee d'un chant religieux, d'une melodie tres expressive; de meme la Sousedska , qui depouillait alors son caractere de grace facile pour devenir tendre et sentimentale. Le Menuet est en Boheme une Danse originale. Danseurs et danseuses se tiennent par leurs mains croisees et marchent en mesure, s'avancant alternativement les uns vers les autres et se saluant de refrains ou ils demandent a Dieu la sante, ou le pardon de leurs fautes, ou son affection. En Boheme, la Danse n'est pas un art isole. Elle est inseparable de la Poesie populaire et des plus profonds sentiments de la race. Ainsi, une Danse fort attrayante, la Strasak , perd presque tout son charme a etre jouee dans un salon, sur le piano, sans l'accompagnement de chant qu'elle a dans les villages. Voici la description de cette Danse: Elle debute par seize mesures de Polka que dansent les couples; puis cavaliers et dames se separent et se placent face a face, sautant sur place et marquant fortement le rythme avec les pieds et en frappant des mains. Ils se menacent gaiment de la main droite, puisde l'index de la main gauche et pivotent agilement sur les talons. Chaque cavalier empoigne alors la danseuse de son voisin et danse avec elle seize mesures de Polka ; apres quoi on recommence jusqu'a ce que toutes les dames aient polke chacune avec les cavaliers. Quand ceuxci sont revenus a leur premiere danseuse on s'arrete. Les Danses des Magyars ressemblent a celles des Cosaques, peuple jadis nomade, et pasteur et sont absolument differentes de toutes celles dont il a ete question jusqu'ici. Les mouvements des hanches, des pieds tournes tantot en dedans, tantot en dehors, les chocs des eperons, des mains contre les pieds qui accompagnent les Pas de Danse proprement dits en changent l'allure. La Danse nationale est la Csarda . La musique debute par un andante et le mouvement s'accelere sans cesse. Ghacun execute les Pas a sa fantaisie, sans que jamais la dignite de l'attitude soit oubliee. Le hombre des couples de danseurs est illimite. Le cavalier prend sa danseuse par la taille ou lui passe le bras autour de l'epaule, et, pendant tout le prelude, il se borne a la faire tourner a droite ou a gauche, lui souriant tandis qu'il sautille et frappe l'un contre l'autre ses talons eperonnes, ou levant alternativement chaque jambe. La danseuse sautille, la main appuyee sur son epaule. Tous ces mouvements s'accomplissent sur place. Quand le rythme musical des violons, des clarinettes, des cymbales, manies par des tsiganes, s'accelere, les danseurs se deplacent et tournent rapidement. Chacun des couples dansant pour soi et sans s'occuper des voisins, la variete des attitudes ajoute beaucoup, forcement, a l'impression de cette Danse, une des plus libres et des plus entrainantes qu'il y ait. On s'y livre partout, non seulement a la campagne ou dans les guinguettes, mais dansles bals officiels, 26 dans ceux de la cour, ou les magnats hongrois y deploient toute leur elegance. Les musiciens sont toujours les tsiganes. Ils ne la separent pas de leurs Danses. Parmi celles-ci, la plus usuelte estta Gitana des Espagnols, que, dans les contrees danubiennes on n'accompagne pas de castagnettes. On cite encore la Danse des OEufs , dont nous avons deja parle ailleurs, et la Danse de la paille , ou les gitanes se meuvent autour d'un tas de chaume desseche, se penchant pour en saisir entre leurs dents et s'en ceindre, ou la jetant en l'air. Des anciennes Danses hongroises, une des plus curieuses etait celle des Trois cents veuves , decrite par Simplicissimus en 1683. Elle s'executait aux enterrements, parmi les pleurs et les lamentations. De merne la Danse des Morts ou l'un des assistants representait le cadavre, tandis que les autres faisaient le simulacre de sa toilette funebre tout en dansant autour. LA DANSE EN RUSSlE, EN POLOGNE ET EN ROUMANIE Dans le vaste empire russe, chaque province a ses Danses populaires a elle, mais la haute societe ne danse guere que les Danses francaises. Dans la longue liste de ces Danses, on peut citer la Cosaque et la Colubey d'abord. La premiere est executee par deux personnes qui se rapprochent ou s'eloignent tour a tour en deployant une mimique tres accentuee. Les bras sont colles au corps, les pas fortement marques, les mouvements tres amples. La musique, meme sur la mesure deux-quatre, est dure. On danse aussi, dans certaines provinces, la Barina , une Danse d'origine egyptienne, ressemblant assez au Horn-Pipe des Anglais, et dans laquelle on n'a vu jamais etaler, de la voix et du geste, licence plus sauvage. Le danseur exprime sa joie grossiere par des cris, des contorsions, des spasmes soudains et convulsifs qui semblent demonter sa figure tout entiere, tantot se tenant droit et roide, tantot tremblant de tous ses membres, hurlant et gemissant de tendresse, aux sons d'une musique fort animee. D'autres fois, ces danseurs accompagnent leurs exercices de chants et de riolents battements de mains, eclatant encore, par intervalles, en cris et en courtes exclamations fort expressives, adaptees aux mouvements subits, aux gestes et aux Tours de la danse. Ils tiennent d'une main un mouchoir qu'ils font flotter autour d'eux, en se dessinant avec assez d'art et de grace, car cette Danse, si licencieuse dans ses mouvements, est tres gracieuse a d'autres egards. Rien par exemple ne peut l'etre plus que leur maniere de tourner et d'etendre parfois les bras. Elles conservent presque toujours une position droite et roide, tenant leurs pieds serres et frappant la mesure avec leurs hauts talons. La plupart des Danses en Russie sont languissantes et tristes. Ge ne sont que differentes especes de Promenades . Ni les hommes, ni les femmes ne montrent en dansant la moindre vivacite. On ne semble regarder la Danse que comme un pretexte pour ne pas rester plus longtemps assis. Les Danses des Circassiens, par exception dans ces contrees, sont assez originales. En voici la definition: Dix, quinze ou vingt personnes rangees sur une seule ligne et se tenant ensemble par la main, se penchent de droite et de gauche, elevant leurs pieds aussi haut qu'elles peuvent, suivant la mesure donnee par le musicien et n'interrompant l'uniformite de leurs mouvements que par des cris subits et des exclamations. 26. Rien ne semble plus penible que la situation des danseurs places au milieu de la Chaine . Cependant, ils crient avec la meme force que les autres et temoignent aussi vivement leur joie. Puis, la Danse est un moment suspendue et un danseur, quittant son rang, s'accroupit le plus singulierement du monde, et, se redressant tout a coup, il danse deux Pas assez bizarres dont le premier consiste a sauter sur un pied et a toucher la terre du talon et de l'orteil alternativement, et le second a sauter egalement sur un pied et a porter l'autre en avant comme pour imiter le bondissement d'un cerf. Parmi les Danses populaires roumaines, aussi interessantes en Transylvanie qu'en Valachie, la plus en vogue est la Pumanieska . Les danseurs forment un vastecercle et se deplacent alternativement vers la gauche et vers la droite. Chacun peut y entrer: on lui fait place avec plaisir, ou bien peut se retirer des qu'il est las. La musique est une sorte de melodie indefinie, generalement executee par les tsiganes. Tous dansent autant qu'ils le peuvent ou le veulent. Les Danses populaires des Polonais sont, comme celles des autres Slaves septentrionaux, signalees par l'entre-choquement regulier des talons. Les plus celebres ont ete adoptees par l'Europe entiere comme Danses de societe: telles sont la Mazourka , que l'on a vue plus haut, la Cracovienne , et enfin la Polonaise, Promenade solennelle que les couples de danseurs executent autour de la salle de bal, s'y deroulant comme les anneaux d'un serpent. On a renonce aux figures plus variees qu'on y loignait autrefois, formant par exemple avec les mains croisees un pont sous lequel passair tout le cortege. FIN TABLE DES MATIERES Pages Avant-propos 1 Principes generaux 47 Les Reverences 90 La Pavane 101 Le Menuet 115 La Gaillarde 128 La Volte 134 La Basse Danse 142 Le Tourdion 145 La Courante 146 Les Branles 150 La Gavotte 153 Les Rigaudons 162 La Passacaille 165 Le Passepied 167 La Contredanse 174 La Musette 184 La Loure 185 Le Tambourin 185 La Danse des Bouffons 186 Le Trihori 192 Les Tricotets 194 La Moresque 196 Les Brandons 197 La Chaconne 200 La Sarabande 204 La Gigue 207 L'Allemande 215 La Canarie 219 La Bourree 222 La Farandole 230 La Valse 237 La Polka 249 La Mazourka 258 La Redowa 267 La Scottich 272 Le Boston 274 Le Cancan 277 Le Cotillon 278 Les Quadrilles 283 LES DANSES ETRANGERES Les Bayaderes 329 La Danse aux Indes 329 Danses egyptiennes, persanes et turques 351 Les Almees 351 Les Derviches tourneurs 355 La Danse en Espagne 363 Le Fandango 375 Le Bolero 388 La Cachucha 394 Le Chica 397 L'Angrismene 402 Les Danses d'Afrique 406 La Danse en Angleterre 427 La Danse en Allemagne 434 L'Allemande 443 La Danse en Italic 445 La Tarentelle 447 La Danse en Suede et en Ecosse 451 La Danse en Boheme et en Hongrie 455 La Danse en Russie, en Pologne et en Roumanie 459 Typ. GARNIER, 6, rue des Saints-Peres, Paris. GARNIER FRERES , Libraires-Editeurs 6, rue des Saints-Pe. - Paris Envoi FRANCO contre mandat ou timbres-poste joints a la demande . EXTRAIT DU CATALOGUE GENERAL Nous tenons egalement a la disposition des personnes qui nous en feront la demande les Catalogues ci-apres: Catalogue general de librairie Francaise. Librairie Espagnole. Librairie Portugaise. Fonds Migne. Livres classiques. Livres pour distributions de prix. Ouvrages du docteur Garnier. Pour faciliter l'acquisition des ouvrages importants, nous accordons, sur references serieuses, des facilites de paiement par versements mensuels de trois, cinq ou dix francs. L'ouvrage est livre complet a la reception du bulletin de souscription accompagne du premier versement. NOUVEAU DICTIONNAIRE NATIONAL OU DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANCAISE. par Bescherelle aine. 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LES CONTES DROLATIQUES , par le sieur de Balzac . Edition illustree de 425 dessins par Gustave Dore . 1 magnifique vol.in-8 papier velin, broche 7 fr. Relie toile tranches ebarbees, plaque speciale amateur 9 fr. Relie 1/2 chagrin on 1/2 veau.. 11 fr. Relie amateur 13 fr. Meme ouvrages , 2 volumes. Chaque volume se vendant separ. broche 3.50 JULIE OU LA NOUVELLE HELOISE Par Jean-Jacques Rousseau , 38 gravures hors texte, vignettes dans le texte. 1 vol. gr. in-8 jesus 15 fr. Relie 1/2 chagrin, tr. dorees 20 fr. OEUVRES COMPLETES DE VOLTAIRE Nouvelle edition. Conforme pour le texte a l'edition de Beuchot, 52 volumes in -8 , y compris 2 vol. de table . Le volume 7 fr. Reliure demi-veau, gardes et tranches peigne, genre antique, 2.50 par volume. LES CONFESSIONS Par Jean-Jacques Rousseau , suivios des Reveries du promeneur solitaire . Vignettes par Tony Johannot, Karl Girardet , etc. 1 vol gr. in-8 jesus 15 fr. Relie 1/2 chagrin, tr. dorees 20 fr. OEUVRES COMPLETES DE DENIS DIDEROT Par J. Assezat . - 20 vol. in-8 cavalier. Le volume 7 fr. Reliure demi-veau, gardes et tranches peigne genre antique. 2.50 par volume. OEUVRES COMPLeTES DE ALFRED DE MUSSET Nouvelle edition, revue, corrigee et complete de documents inedits, par Edmond Bire , illustree de 26 heliogravures d'apres les dessins de Maillart (Grand prix de Rome), execute3s par Breard . Edition en 9 volumes in-18 jesus avec gravures. Chaque volume broche 3.50 relie 1/2 veau, genre antique 5.50 relie 1/2 chagrin, plats toile, tranches dorees 5.50 Meme edition sans gravures. Chaque volume broche 3 fr. relie 1/2 veau, genre antique 4.50 relie 1/2 chagrin, plats toile, tranches dorees 5 fr. Meme ouvgrage en un volume in-8 jesus (1000 pages) imprime a 2 colonnes, orne de 26 heliogravures d'apres les dessins de Maillart. Broche. 15 " Relie 1/2 chagrin, plats toile, tranches dorees 21 fr. Edition de luxe. En 8 volumes in-8 cavalier avec gravures. Chaque volume broche 6 fr. relie 1/2 veau, genre antique 9 fr. relie 1/2chagrin, trancher dorees 10 fr. OEUVRES COMPLeTES DE CHATEAUBRIAND Nouvelle edition, par Sainte-Beuve, 12 tres forts volumes in-8 cavalier, 42 gravures par Staal , le volume 6 fr. On vend separement avec titre special. Le Genie du Christianisme, 1 vol. Les Martyrs, 1 vol. L'Itineraire de Paris a Jerusalem, 1 vol. Atala, Rene, Le dernier Abencerage, Les Natchez, Poesies, 1 vol. Voyage en Amerique, en Italie, en Suisse, 1 vol. Le Paradis perdu, litterature anglaise, 1 vol. Histoire de France, Vie de Rance, 1 vol. Etudes historiques, 1 vol. Chaque vol. avec 3, 4 ou 5 gravures 6 fr. Rel. 1/2 chagr., tr. dor 10 fr. Memoires d'Outre-Tombe par Chateaubriand . Nouvelle edition, par Edmond Bire , 6 volumes in-8 cavalier , ornes de 48 magnifiques gravures sur acier. Chaque volume broche, 6 fr. Relie 1/2 chagrin, trane. dor. 10 fr. Les dernieres annees de Chateaubriand ( 1830-1848 ). Par Edmond Bire . 1 volume in-8 6 fr. OEUVRES DE GRANVILLE 6 volumes grand in-83 jesus, broches 75 fr. Reliure 1/2 chagrin, tranches dorees, par volume 6 fr. Fables de La Fontaine , illustrees de 248 gravures, un sujet pour chaque fable, 1 volume grand in-8 jesus. 12 fr. Les Fleurs Animees. Texte par Alphonse Karr, Taxile Delord et le comte Poelix. 2 vol. grand in-8 jesus, 50 gravures coloriees, nombr. vignettes dans le texte 25 fr. Les Metamorphoses du Jour , 70 gravures coloriees, par M. Jules Janin . 1 magnifique volume gr. in-8 jes., 70 sujets colories 18 fr. Les petites Miseres de la Vie humaine. Illustrees. Texte par Old-Nik . Edition ornee d'un beau portrait de Grandville . 1 fort volume grand in-8 jesus 10 fr. Cent Proverbes. Illustres, gravures coloriees par Trois Tetes dans un Bonnet . Nouvelle edition, revue et augmentee pour le texte, par M. Quitard , 1 fort volume grand in-8 jesus. 10 fr. MEMOIRES DE JACQUES CASANOVA Ecrits par lui-meme, suivis de fragments des memoires du Prince de Ligne , 8 vol. in-8 . Le volume 7.50 LES AMOURS DE CHEVALIER DE FAUBLAS Par Louvet de Couvray . - 2 vol. in-8 15 fr, COLLECTION DES COMPACTES EDITION GARNIER Grands in-8 jesus a 2 col., ornes de gravures sur acier, chaque vol 12.50 Relie demi-chagrin, tr. dorees 18 fr. Moliere. OEuvres completes . Dessins de G. Staal . 1 vol. P. et Th. Corneille. OEuvres . Nouvelle edition ornee de gravures sur acier. 1 vol. J. Racine. OEuvres . 13 vign., d'apres Staal . 1 vol. Boileau. OE completes . Illustr. de grav. sur acier, d'apres Staal . 1 vol. Beaumarchais. OEuvres completes . Gravures sur acier, dessins de Staal . Casimir Delavigne , de l'Academie francaise. OEuvres completes . Theatre.-Messeniennes.-OEuvres posthumes. Edition illustree. 1 vol. Moralistes francais. - Pascal, La Rochefoucault, La Bruyere, Vanvenargues, avec portraits, 1 vol. La Fontaine. OEuvres completes . Nouvelle edition avec gravures sur acier, d'apres Staal . 1 vol. Le Sage. OEuvres. Gil Blas, Guzman d'Alfarache, Theatre . Vignettes sur acier, dessins de G. Staal . 1 vol. Plutarque. Vic des hommes illustres . 15 gravures sur acier. 1 vol. EDITIONS MORIZOT ET SANCHEZ (1 re SERIE) Grands in-8 jesus a deux colonnes, magnifiquement illustres.-Gravures, Costumes colories avec soin a 18 fr . 1/2 reliure soignee tr. d., 24 fr.-Rel. 1/2 ch., dos et coins, tete d., tr. eb., 28 fr. Beaumarchais. OEuvres completes . Ornees de 20 magnifiques dessins par Emile Bayard . 1 vol. N. Boileau. OEuvres completes . Illustrees de 20 dessins en couleur par M. Emile Bayard . Chefs-d'oeuvre dramatiques du XVIII e siecle. Lesage, Destouches, Piron, Sedaine, Gresset , etc. Choix de pieces les plus remarquables. 1 volume orne de 20 portraits en pied, colories avec soin, dessines par M. Geffroy . Pierre Corneille. Theatre complet . Nouvelle edition imprimee d'aprees celle de 1682, ornee du portrait en pied colorie du principal personnage des pieces les plus remarquables, dessine par Geffroy . 1 vol. Thomas Corneille. Theatre complet . Dessins en couleur et fac-simile de gravures du XVII e siecle. 1 vol. Marivaux. Theatre complet . Orne de 20 dessins en couleurs, par Bertall . 1 vol. Moliere. OEuvres completes . 1 vol. J.-B. Picard. Theatre . Orne de dessins colories representant les acteurs qui ont joue Poriginal. 1 vol. J. Racine. OEuvres completes . Nouvelle edition, ornee du portrait en pied colorie des principaux personnages de chaque piece, dessine par MM. Geffroy et H. Allouard . 1 vol. Regnard. OEuvres completes . Ornees de 20 magnifiques dessins par MM. Emile Bayard et Maurice Sand . 1 vol. Le theatre francais au XVI e et au XVII e siecles (1550 a 1650). Ou choix des Comedies les plus remarquables anterieures a Moliere. Dessins par MM. Maurice Sand et H. Allouard . Ouvrage couronne par l'Academie francaise . 1 vol. Le theatre inedit aux XIX e siecle. Recueil de pieces de divers auteurs, precede d'une introduction de M. A. Laplace . 1 volume orne de 14 magnifiques eaux-fortes. Voltaire. Theetre complet . Nouvelle edition, ornee de 20 portraits, par M. Geffroy , colories avec soin. 1 vol. OEUVRES COMPLETES DE BUFFON Nouvelle edition, formant 12 vol. gr. in-8 jesus, illustres de 150 planches, 400 sujets colories, graves sur acier, d'apres les dessins originaux de MM. Travies Et Gobin 150 fr. OEUVRES COMPLETES DE CUVIER Suivies de celles du comte de Lacepede , complement aux oeuvres completes de Buffon . Annotees par M. Flourens . 4 forts vol. grand in-8 jesus, illust., 150 sujets colories 50 fr. OEUVRES COMPLETES DE BERANGER 9 vol. in-8 , format caval., magnifiquement imprimes, papier velin satine, contenant: Les oeuvres anciennes , illustrees de 33 gravures sur acier, d'apres Charlet, Johannot, Raffet , etc. 2 vol. 28 fr. Les oeuvres posthumes. Dernieres chansons (1834 a 1851), illustrees de 13 gravures sur acier, de A. de Lemud . 1 vol 12 fr. Ma biographie , illustree de 8 gravures. 1 vol 12 fr. Musique des chansons, airs notes anciens et modernes, illustree de 80 gravures, d'apres Grandville et Raffet . 1 vol. 10 fr. Meme ouvrage, sans grav 6 fr. Correspondance de Beranger. Edition ornee d'un magnifique portrait grave sur acier. 4 forts vol. contenant 1.200 lettres et le catalogue analytique de 150 autres 24 fr. Les chansons de Beranger , publiees pour la premiere fois avec musique et accompagnement de piano, par Francis Casadesus . Formant un fort beau volume grand in-8 jesus avec gravures 15 fr. Chansons grivoises et bachiques de Beranger , suivies des Chansons de Berat , publiees pour la premiere fois avec accompagnement de piano, par Francis Casadesus . 1 vol. in-8 jesus 5 fr. Chanson's de Beranger, anciennes et posthumes. Nouvelle edition populaire, illustree de 161 dessins inedits, 1 vol. grand in-8 jesus 10 fr. Musique des chansons de Beranger , airs notes, anciens et modernes. 1 vol. grand in-8 illustre de 120 gravures sur acier 10 fr. Collection de gravures pour les oeuvres de Beranger. Pour les anc. chansons, 53 grav. 18 fr. Pour les oeuv. posthumes, 23 grav. 12 fr. Le Beranger des ecoles. 1 vol. in-18 broche, par M. Legouve , de l'Academie francaise 1.50 Relie pleine toile 2.50 CHANTS ET CHANSONS POPULAIRES DE LA FRANCE Nouvelle edition, avec musique , illustree de 338 belles gravures sur acier, 3 vol. grand in-8 36 fr. CHANTS ET CHANSONS POPULAIRES DES PROVINCES DE FRANCE Accompagnement de piano par J.-B. Weckerlin . Illustrees. 12 fr. CHANSONS NATIONALES ET POPULAIRES DE LA FRANCE Accompagnees de notes historiques et litteraires, par Dumersan et Noel Segur , 2 vol. gr. in-8 illustres. 20 fr. L'ANCIENNE CHANSON POPULAIRE EN FRANCE Aux seizieme et dix-septieme siecles, par J. B. Weckerlin , 1 vol. in-18., 5 fr. Il a ete tire 50 exemplaires numerotee sur papier de Hollande 10 fr. CHANSONS ET RONDES ENFANTINES Album, illustre, format in-8 colombier, avec notices et accompagnement de piano, par J.-B. Weckerlin . Ouvrage enrichi de chromotypographies par Henry Pille . Nombreux dessins de J. Blass, Trimole, Steinheil . Graves par Lefman , relie etoffe riche 10 fr. NOUVELLES CHANSONS ET RONDES ENFANTINES Musique de Weckerlin , dessins de Landez , Poirson , etc. Album in-8 colombier, illustrations en typochromie. Elegamment relie etoffe, tranches dorees. 10 fr. CHANSONS ET RONDES ENFANTINES DES PROVINCES DE LA FRANCE Par J.-B. Weckerlin . Album illustre, format in-8 colombier, avec notices et accompagnement de piano. Ouvrage enrichi de 8 dessins en chromotypographie, par F. Lix et de nombreuses vignettes. 1 vol. gr. in-8 , relie etoffe riche. 10 fr. LA GUERRE DE 1870-71 FRANCAIS ET ALLEMANDS Histoire anecdotique de la guerre de 1870-71 Par Dick de Lonlay .-Format grand in-8 jesus.-Chaque vol. contient de nombreux dessins, plans de batailles et 120 gravures en couleurs. Broche. 12 fr. Relie plaques speciales tranches dorees 16 fr. Demi-chagrin, tranches dorees 18 fr. 1 er Volume .-Niederbronn, Wissembourg, Froeschwiller, Chalons, Reims, Buzancy, Bazeilles, Sedan. 2 e Volume .-Sarrebruck, Spickeren, La Retraite sur Metz, Pont-a-Mousson, Borny. 3 e Volume .-Gravelotte, Rezonville, Vionville, Mars-la-Tour, Saint-Marcel, Flavigny, les Lignes d'Amanvillers, Saint-Privat, Sainte-Marie-aux-Chenes, les Fermes de Moscou et de Leipsick, le Point du Jour. 4 e Volume .-L'investissement de Metz. La journee des Dupes, Servigny, Noisseville, Flanville, Nouilly, Coincy, le Blocus de Metz, Peltre, la Capitulation. Meme ouvrage , en 6 vol. in-8 carre, dessins en noir. Chaque vol. broche.: 3.50 Relie, dore, plaque speciale 6 fr. 1 er Volume .-Niederbronn, Wissembourg, Froeschwiller, Chalons, Reims, Buzancy, Bazeilles, Sedan. 50 dessins de l'auteur. 2 e Volume .-Sarrebruck, spickeren, la Retraite sur Metz, Pont-a-Mousson, Borny. Dessins de l'auteur.-Cartes et plans de batailles. 3 e Volume .-Gravelotte, Rezonville, Vionville, Mars-la-Tour, Saint-Marcel, Flavigny. Dessins de l'auteur.- Cartes et plans de batailles. 4 e Volume .-Les Lignes d'Amanvillers, Saint-Privat, Sainte-Marie-aux-Chenes, Les Fermes de Moscou et de Leipsick, Saint-Hubert, le Point-du-Jour. Dessins.-Cartes et plans de batailles. 5 e Volume .-L'Investissement de Metz, la Journee des Dupes, Servigny, Noisseville, Flanville, Nouilly, Coincy. Dessins.-Cartes et plans de batailles. 6 e Volume .-Le Blocus de Metz, Peltre, Mercy-le-Haut, Ladonchamps, la Capitulaiton. Dessins de l'auteur.-Cartes et plans de batailles. N.-B.-Chaque volume forme un tout complet et se vend separement. L'ARMEE DE L'EST Par Grenest .-Relation anecdotique de la campagne 1870-71. Ilustree de 120 gravures en couleurs.-La Bourgonce, Dijon, Nuits, Villersexel Hericourt, La Cluse. 1 vol. gr. in-8 , broche 12 fr. Rel. toile. 16 fr. | 1/2 chagrin. 18 fr. Meme ouvrage , en 2 vol. in-8 carre, dessins en noir. 3.50 Relie toile, tranches dorees 5 fr. 1 re Partie .-La Bourgonce, Dijon, Nuits, 1 vol. 2 e Partie .-Villersexel, Hericourt, la Cluse, 1 vol. NOTRE ARMEE Par Dick de Lonlay .-Histoire populaire de l'Infanterie francaise, depuis les Gaulois jusqu'a nos jours, illustre de nombreux dessins en couleur dans le texte par l'auteur, 1 vol. in-8 jesus. 12 fr. Relie toile 16 fr. LA CAVALERIE FRANCAISE Par le capitaine Henri Choppin .-1 vol. grand in-8 , illustre de nombreux dessins dans le texte et de 16 aquarelles Broche 12 fr. Relie, toile, plaque spec., tr. dor. 16 fr. L'ARMEE DE LA LOIRE Par Grenest .-Relation anecdotique de la campagne 1870-71. Illustree de 120 gravures en couleur.-Orleans, Chateaudun, Coulmiers, Loigny, Vendome, Le Mans. 1 vol. gr. in-8 , broche 12 fr. Rel. toile 16 fr. | 1/2 chagrin. 18 fr. Meme ouvrage , en 2 vol. in-8 carre, dessins en noir. 3.50 Relie toile, tranches dorees 5 fr. 1 re Partie .-Tours, Orleans, Coulmiers, Beaune-la-Rolande, Villepion, Loigny, 1 vol. 2 e Partie .-Beaugency, Vendome, Le Mans, Sille-le-Guillaume, Alencon, 1 v. LES ARMEES DU NORD ET DE NORMANDIE Par Grenest .-Relation anecdotique de la campagne de 1870-71. 1 vol. in-8 carre, illustre par L. Bombled . 1 vol. in-8 carre, broche 3.50 Relie toile, tranches dorees 5 fr. LES ANNIVERSAIRES DE 1870 D'apres Francais et Allemands, avec preface, notes et documents, dar H. Galli . 1 fort vol. in-8 carre ill., broche 3.50 Relie toile, tranches dorees 5 fr. OEUVRES DE WALTER SCOTT Traduction de M. Defauconpret, edition de luxe revue et corrigee avec le plus grand soin, illustree de 59 magnifiques vignettes et portraits sur acier d'apres Raffet . 30 vol. in-8 cavalier, papier glace et satine 150 fr. Chaque volume 5 fr. Demi-reliure 2.50 en plus par volume. Tomes . 1. Waverley. 2. Guy Mannering. 3. L'Antiquaire. 4. Rob-Roy. 5. Le Nain noir. Les puritains d'Ecosse. 6. La prison d'Edimbourg. 7. La Fiancee de Lammermoor. L'officier de fortune. 8. Ivanhoe. 9. Le Monastere. 10. L'Abbe. 11. Kenilworth. 12. Le Pirate. 13. Les Aventures de Nigel. 14. Peveril du Pic. 15. Quentia Durward. 16. Eaux de Saint-Ronan. 17. Redgauntlet. 18. Connetable de Chester. 19. Richard en Palestine. 20. Woodstock. 21. Chronique de la Canongate. 22. La jolie Fille de Perth. 23. Charles le Temeraire. 24. Robert de Paris. 25. Le Chateau perilleux. La Demonologie. 26. 27. 28. Histoire d'Ecosse. 29. 30. Romans poetiques. Edition publiee en 30 vol. in-8 carre, avec gravures sur acier. Chaque volume contient au moins un roman complet et se vend 3.50 Reliure demi-chagrin, 2 fr. en plus par volume. OEUVRES DE J. FENIMORE COOPER Traduction de Defauconpret , avec 90 vignettes d'apres les dessins de MM. Alf. et Tony Johannot , 30 v. in-8 ., 150 fr. On vend separement ch. vol. 5 fr. Reliure demi-chagrin, 2.50 en plus par volume. Tomes . 1. Precaution. 2. L'Espion. 3. Le Pilote. 4. Lionel Lincoln. 5. Les Mohicans. 6. Les Pionniers. 7. La Prairie. 8. Le Corsaire rouge. 9. Les Puritains. 10. L'Ecumeur de mer. 11. Le Bravo. 12. L'Heidenmauer. 13. Le Bourreau de Berne. 14. Les Monikins. 15. Le Paquebot. 16. Eve Effigham. 17. Le lac Ontario. 18. Mercedes de Castille. 19. Le Tueur de daims. 20. Les deux Amiraux. 21. Le Feu Follet. 22. A Bord et a Terre. 23. Lucie Hardinge. 24. Wyandotte. 25. Satanstoe. 26. Le Porte-Chaine. 27. Ravensnest. 28. Les Lions de mer. 29. Le Cratere. 30. Les Moeurs du jour. Edition publiec en 30 volumes in-8 carre, avec gravures sur acier. Chaque volume contient au moins un roman complet et se vend 3.50 Reliure demi-chagrin, 2 fr. en plus par volume. LA GUERRE A MADAGASCAR Par H. Galli . - Histoire anecdotique des expeditions de 1885 a 1895. 2 vol. grand in-8 , contenant environ 240 gravures en couleurs, portraits, cartes et plans. Chaque volume broche 8 fr. Relie toile, plaque speciale 12 fr. LA GUERRE EN EXTREEME-ORIENT. Russes et Japonais. Par H. Galli . - Illustrations de L. Bombled, Malespine , etc. 1 er vol.: De Tchemulpo a Liao-Yang. - 2 e vol: Port-Arthur, Moukden, Tsoushima, Portsmouth. - Chaque vol. grand in-8 broche 12 fr. Relie toile, plaque speciale 16 fr. Relie 1/2 chag. tranche doree 18 fr. LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE 2 vol. grand in-8 jesus, illustres de 240 grav. en couleurs. Chaque vol. broche 12 fr. Relie toile, plaque speciale 16 fr. SOUVENIRS DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE Par Marco de Saint-Hilaire , ancien page de Napoleon I er . Nouvelle edition illustree, 248 gravures et vignettes d'apres Raffet, Charlet, H. Vernet, Bellange, Philippoteaux , etc. 1 fort volume grand in-8 jesus, broche 12 fr. Relie toile, plaque speciale 16 fr. Relie 1/2 chagrin, tranches dorees. 18 fr. OEUVRES DE TOPFFER Premiers voyages en Zigzag. Magnifiquement illustres, d'apres les dessins de l'auteur, 1 vol. gr. in-8 jesus 10 fr. 16 fr. Nouveaux voyages en Zigzag, splendidement illustres d'apres les dessins originaux de Topffer, 1 volume grand in-8 jesus, glace satine 10 fr. 16 fr. Les Nouvelles Genevoises. Illustrees, d'apres les dessins de l'auteur. 10 fr. 16 fr. EDITION GRAND IN-18 ILLUSTREE Le vol. broche 2.50 Relie toile rouge, dore sur tranches. 3.50 Premiers Voyages en zigzag, magnifiquement illustres, d'apres les dessins de l'auteur. 2 vol. Les Nouvelles genevoises. Illustrees de nombreuses gravures dans le texte, d'apres les dessins de l'auteur, gravees par Best, Leloir, Hotelin , etc. 1 vol. Nouveaux voyages en zigzag, splendidement illustres de nombreux sujets dans le texte d'apres les dessions originaux de Topffer. 2 vol. Rosa et Gertrude. Nouvelle edition. 1 volume. Le Presbytere. 1 vol. ALBUMS TOPFFER Formant chacun un gr. vol. in-8 jesus oblong. br. a 5 fr. Relie toile, plaque speciale, dore sur tranches, le vol 7.50 Monsieur Jabot. 1 vol. Monsieur Vieux-Bois. 1 vol. Monsieur Crepin. 1 vol. Monsieur Pencil. 1 vol. Le docteur Festus. 1 Histoire d'Albert. 1 vol. Histoire de M. Cryptogame. 1 vol. COLLECTION D'OUVRAGES ILLUSTRES POUR LES ENFANTS Jolis volumes in-18 anglais a 2.50 , relies en toile rouge, dores sur tranche, 3.50 Andersen. La Vierge des Glaciers , etc. 1 vol. . 1 vol. . Illust. 1 v. . 1 vol. , etc. 1 vol. illustre. Bartolome , Histoire de la Vie et des astuces du Rustique Bertoldo . 1 v. in-18 jesus illust. Bayard ( Histoire du bon chevalier sans peur et sans reproches, le gentil seigneur de ), composee par Le Loyal Serviteur . Introduction et notes par M. Moland . 2 vol. illustres. Belloc (Louise Sw.,). 7 vol. illustres par Staal , etc. . 2 vol. . 1 vol. , par Maria Edgeworth . 1 vol. . - Rose et gris . 1 vol. . 1 vol. illustre. . 1 vol. Bernardin de Saint-Pierre. Paul et Virginie. Chaumiere indienne . 1 vol. Berquin. L'Ami des enfants et des adolescents , illustre de vignettes dans le texte. 1 vol. . Illust. par Staal . 1 vol. . Illustre de vignettes. 1 vol. . Illustre de vignettes. 1 vol. Bochet. Premier livre des enfants . 1 vol. Bouilly ( OEuvres de J.-N. ). Edit. de Magnin, 7 v. . 1 vol. . 1 vol. Contes populaires . 1 vol. Contes aux enfants de France . 1 v. Causeries et nouvelles causeries . 1 vol. Contes a mes petites amies . 1 vol. Buffon ( Le petit ) illustre 2. vol. extraits par Humbert , 1 v. illustre. Campe. Histoire de la decouverte et conquete de l'Amerique . 1 vol. Contes et historiettes, par un papa. 1 vol. illustre ( gros caracteres ). Cozzens. Voyage dans l'Arizona , traduction de W. Battier . Illust. de Yan' Dargent . 1 vol. . Illustrations de Yan' Dargent . 1 vol. Demesse (Henri). Zizi, histoire d'un moineau de Paris . 1 vol. illustre. Desbordes-Valmore (M me ). Contes et scenes de la vie de famille . Illustres. 2 vol. Les poesies de l'enfance . 1 vol. Du Guesclin ( La vie de ), par L. Moland , 2 vol. Fenelon. Aventures de Telemaque . 8 grav. 1 v. Florian. Fables . 1 vol. Le Don Quichotte de la jeunesse . 1 vol. Foe (de). Aventures de Robinson Crusoe . 1 vol. Fournier. Animaux historiques . 1 v. Gaudelette. La patrie a l'ecole (guerre de 1870-71) illustree. 1 vol. Genlis. Les Veillees au Chateau . 2 vol. illustres. . 2 beaux vol. ornes de 16 gr. hors texte. Grimm. Contes . 1 vol. illustre. Hericault et L. Moland. La France guerriere . 4 vol. illust. se vendant separement. Vercingetorix a Du Guesclin . 1 vl. Jeanne d'Arc, Henri IV . 1 vol. Louis XIV, La Republique . 1 vol. Rivoli a Solferino . 1 vol. Herodote. Recits historiques . 1 vol. Hervey. Petites histoires . Illustrations. 1 vol. Jacquet (l'abbe). L'Annee chretienne . La vie d'un saint pour chaque jour de l'annee, 3 vol. La Fontaine. Fables . Illustrees. 1 vol. Lambert. Lectures de l'enfance . 1 v. 200 grav. Leprince de Beaumont. Le Magasin des enfants . 2 vol. illustres. Contes des fees . 1 vol. Loizeau du Bizot. Cent petits contes pour les enfants bien sages . Illustres de 625 grave. 1 vol. Maistre (de), OEuvres completes . 1 vol. illustr3. Manzoni. Les Fiances . Hist. milanaise. 1 vol. Mille et nuits nuits des familles (Les). Illustrees. 2 vol. se vendant separement. Mille et une nuits de la jeunesse (Les). Contes arabes. Illustrations de Francais . 1 vol. Montigny (M lle de). Grand'mere cherie . 1 vol. Nodier (Charles). La Neuvaine de la Chandeleur. Le genie Bonhomme , etc. 1 vol. illustr. Pellico (Silvio). Mes prisons , suivies des Devoirs des hommes , trad. de H. de Messey . 1 v. Perrault. M me d'Aulnoy. Contes des fees . 1 v. Plutarque. Vie des Grecs celebres . 1 vol. . 1 v. Sachot. Inventeurs et inventions . Illust. 1 vol. Schmid. Contes . Illustr. 4 vol. vendus separement. Sevigne ( M me de). Lettres choisies , notes explicatives et observations litteraires par Sainte-Beuve . 1 vol. Swift. Voyages de Gulliver . Illustrations de Grandville . 1 vol. Theatre de l'enfance et de la jeunnesse. Pieces choisies. 1 vol. Vaulabelle. Ligny, Waterloo . 1 vol. illustre. Wiseman. Fabiola on l'Eglise des catacombes . Trad. de Nettement . 1 v. illustre. Wyss. Robinson Suisse . 2 vol. llustr. PARIS SOUS LOUIS XIV , monuments et vues , texte par Aug. Maquet , 1 vol gr. in-4 illustre de 150 gravures, broche 15 fr. relie toile, plaque speciale, tranches dorees. 20 fr. Amateur 25 fr. ALBUMS POUR LES ENFANTS 16 albums, format in-4 , imprimes en chromo, cart., dos toile, couverture chromo 6 fr. Relie toile, tranches dorees, plaque speciale 8 fr. Fees des fleurs, des bois et des eaux. Illustrations en couleurs par Edouard Zier . 1 vol. Les dernieres merveilles de la science, par Bellet . Gravures en chromolitho de Lasellaz . 1 vol. La legende du Juif Errant. Dessins de Gustave Dore graves sur bois. Poeme par Pierre Dupont . 1 vol. Je serai soldat. 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Illustrations par Yan d'argent , 1 vol. . Illustre. Dessins de Yan d'argent , 1 vol. . Illustre de vignettes. Dessins de Yan D'argent . 1 vol. Cozzens. La Contree merveillese . Voyage dans l'Arizona et le Nouveau-Mexique. Illustrations de Yan D'argent . 1 vol. Du Guesclin ( Histoire de ). Introduction par Louis Moland . Gravures, dessins de Tofani . 1 vol. Fabre. Histoire de la buche , recits sur la vie des plantes. Illust., 200 vign. de Yan D'argent . 1 vol. Fenelon. Aventures de Telemaque . Illust. par Tony Johannot, Celestin Nanteuil . 1 vol. Levaillant. Voyagesdans l'interieur de l'Afrique . Gravures et vign. 1 vol. Nodier. Le genie Bonhomme . - Seraphine. - Francois-les-bas-bleus. - La Neuvaine de la Chandeleur. - Trilby. - Tresor des Feves et Fleur des Pois. Dessins de Staal . 1 vol. Pellico (Silvio). Mes prisons , suivies des Devoirs des hommes . 1 vol. Illust. Dessins de Staal . 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Memoires du duc de Rovigo, pour servir a l'histoire de l'empereur Napoleon, par M. Desire Lacroix . 5 vol. in-18 jesus. Memoires de Bourrienne , sur Napoleon le directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, par M. Desire Lacroix . 5 vol. in-18 jesus. Le Memorial de Sainte-Helene, par le comte de Las Cases . 4 vol. in-18. Napoleon en exil. Complement du Memorial de Sainte-Helene , relation contenant les opinions et les reflexions de Napoleon, recueillies par le docteur Barry E. O'Meara ; 2 vol. in-18. Derniers moments de Napoleon, par le D r Antommarchi . Edition nouvelle, annotee par M. Desire Lacroix . 2 vol. in 18, ornes de gravures. Memoires de Constant, premier valet de chambre de l'Empereur, sur la vie privee de Napoleon I er , sa famille et sa cour. 4 vol. in-18 jesus. , en 4 vol. in-8 cavalier. Memoires de M me Avrillon, premiere femme de chambre de l'imperatrice sur la vie privee de Josephine, sa famille et sa cour. 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Memoires militaires du baron Seruzier, colonel d'artillerie legere, mis en ordre et rediges par Lemiere de Corvey , avec une introduction de Jh. . 1 vol. in-18. La vie militaire sous le 1 er Empire, par Elzear Blaze , 1 vol. in-18 jesus illustre, broche. Quinze ans de haute police, sous le Consulat et l'Empire, par P.-M. Desmaret . 1 vol. annote par L. Grasilier et A. Savine . Lettres de Napoleon a Josephine, pendant la premiere campagne d'Italie, le Consulat et l'Empire et lettres de Josephine a Napoleon et a sa famille. 1 vol. in-18 illustre de grav. et portraits. , in-8 cavalier. Emile Ollivier (de l'Academie francaise). - L'Empire liberal, etudes, recits, souvenirs 14 vol. in-8 broches. , 14 vol. in-8 broches. COLLECTION ES MEILLEURS OURAGES FRANCAIS ET ETRANGERS Format grand in-18, dit anglais, papier jesus velin. Cetto collection est devisee par series. La premiere serie contient, sauf quelques exceptions, des volumes a 3 fr. 50 ; la deuxieme a 3 fr. le vol. 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Essai de litterature francaise . 2 vol. er vol. Moyen Age at Renaissance . e vol. Temps modernes . 3 e edition. Gomez Carrillo (E.). Terres lointaines . Traduit de l'espagnol par Ch. Barthez . 1 vol. Granville. Les fleurs animees . 52 planches coloriees. Texte par Alph. Karr, T. Delord et le comte Foeix . 2 vol. La Fontaine ( Fables ). Illustrees par Grandville . 1 vol. Lamartine. Revolution de 1848. 2 vol. Lamennais. L'Imitation de Jesus-Christ . Belle edition, frontispice en couleur, grav. 1 vol. Las Cases (M. le comte de). Le Memorial de Sainte-Helene . 4 vol. Le Faure (Amedee). Histoire de la guerre franco-allemande (1870-1871), illustree de 110 portraits et 32 cartes et plans. 4 vol. Marot (Clement). OEuvres choisies . Etude, notes et glossaire, par Eugene Voizard . 1 vol. Mennechet ( OEuvres de Ed .). 6 vol. . cours complet de litterature moderne. 4 vol. , dep. la fondat. de la monarchie. 2 vol. Morand (Le D r ). Le Magnetisme animal . 1 vol. Musset (Alfred de). OEuvres completes. 9 vol. Necker de Saussure. Education progressive ou Etude du cours de la vie. 2 vol. Ollivier (E.), de l'Academie francaise; . 14 vol. in-18. (recits de jeunesse). 1 vol. . 1 vol. . 1 vol. au concile du Vatican. 2 vol 8 fr. Pardieu (M. le Comte Ch. de). Excursion en Orient , l'Egypte, la Palestine, la Syrie. 1 vol. Prevost (l'abbe). Manon Lescaut . Notice par J. Janin. 150 gravures par Tony Johannot . 1 v. Ricard (Adolphe). L'Amour, les Femmes et le Mariage . Pensees et reflexions, 4 e edit. 1 vol. Rochel. Theatre espagnol . 2 vol. Ronsard. OEuvres choisies , notices, notes et glossaires, par Voizard . 1 vol. Saint Augustin. La Cite de Dieu . Trad. Moreau . 3 vol. Sainte-Beuve ( OEuvres de ). 20 vol. . 16 vol. , suivis des Portraits de Femmes . Nouv. edition. 4v. , par Robert et Pichon . 1 vol. . Avec une introduction, par J. Lanson . 1 vol. in-18. Sainte-Bible , trad. p r Lemaistre de Sacy . 2 fots vol. Blanche Sari-Flegier. L'Humaine Detresse . Avec preface de Henry de Goudourville . 1 vol. Sienkiewicz. Quo Vadis? 1 v. illust., par Toffani . Tallement des Reaux. Historiettes . 5 vol. avec portraits. Varennes (Henri). Un an de Justice (1900-1901). 1 vol. (1901-1902). 1 vol. (1902-1903). L'Affaire Humbert , 1 vol. (1903-1904). 1 vol. Voragine (J. de). La Legende doree . 2 vol. Deuxieme serie Volumes in-18 jesus a 3 fr. Relies demi-veau, tranche peigne genre antique 4.50 1/2 chagrin 5 fr. Arioste. Roland farieux . Traduction nouvelle, par Hippeau . 2 vol. Auriac (D'). Theatre de la Foire , avec un essai historique. 1 vol. Bachaumont Memoires secrets , revus et publies avec des notes. 1 fort vol. de 500 pages. Barthelemy. Nemesis . Nouvelle edition, collationnee sur les editions de 1833, 1838. 1 vol. Basselin (Olivier). ( Vaux de Vire de ), poete normand du xv e siecle, et Jean de Houx , poete virois. Notice et notes par Charles Nodier . 1 vol. Baumarchais. Memoires . 1 vol. Theatre . 1 vol. Beecher-Stowe. La Case de l'Oncle Tom . Traduit par Michels. 1 vol. Beranger ( OEuvres completes ), avec gravures, 4 vol. comprenant: Chansons anciennes avec grav. 2 vol. OEuvres posthumes. Dernieres chansons (1834 a 1851). Illustrees, 1 v. Ma Biographie. OEuvres posthumes de Beranger , suivies d'un appendice. Illustrees, 1 vol. Beranger des familles. Vignettes sur acier. 1 vol. Bernardin de Saint-Pierre. Paul et Virginie , suivi de la Chaumiere indienne , avec vignette, 1 vol. Beroalde de Verville. Le Moyen de parvenir , contenant la raison de ce qui a ete, est et sera. Notes, notices, table analytique. 1 vol. Berthoud. Les Petites Chroniques de la Science , annees 1861 a 1872. 10 vol. . 1 vol. - Les Femmes des Pays-Bas et des Flandres . 1 vol. Boccace. Contes , tr. par Sabatier de Castres . 1 vol. Boileau. ( OEuvres de ) avec notice de Sainte-Beuve et notes de tous les commentateurs, annotees par Gidel . 1 vol. Bonaventure des Periers. Le Cymbalum mundi , precede de Nouvelles Recreations et de Joyeux Devis. Nouvelle edition revue. 1 vol. Bossuet. ( OEuvres de ). 13 vol. comprenant: Discours sur l'histoire universelle . 1 vol. - Elevations a Dieu sur les mysteres de la Religion. Edition revue. J. vol. - Meditations sur l'Evangile . Revue sur les manuscripts originaux. 1 vol. - Oraisons funebres , panegyriques. 1 vol. - Sermons (Edition complete), revue avec beaucoup de soin. 4 vol. - Sermons choisis . Nouvelle edition. 1 vol. - Traite de la Connaissance de Dieu et de soi-meme 1 vol. - Traite de la concupiscence . Maximes et reflexions sur la Comedie. La logique. Traite du libre arbitre. 1 vol. - Histoire des variations de Eglises protestantes . 2 v. Bourdaloue. Chef's-d'oeuvres oratoires . 1 vol. Brantome. Vie des dames galantes . Notes historiques. 1 vol. - Vie des Dames illustres francaises et etrangeres , Notes par L. Moland . 1 vol. Brillat-Savarin. Physiologie du gout , suivie de la Gastronomie , par Berchoux . 1 vol. Bussy-Rabutin. Histoire amoureuse des Gaules , suivie de la France galante. 2 vol. Byron ( OEuvres completes de lord ). Traduction de A. Pichot . 15 e edition, augmentee de notices et de pieces inedites. 4 vol. Camoens. Les Lusiades . Trad. nouv. avec notes et commentaires, precedee d'une etude sur la vie et les oeuvres de Camoens, par Ed. Hippeau . 1 vol. Cesar-Cantu. Abrege de l'Histoire universelle . Traduit de l'italien, par L. Xavier de Ricard , avec un portrait de l'auteur. 2 vol. Casanova ( Memoires de J. ). Suivis de Fragments des memoires du prince de Ligne , ecrits par lui-meme. 8 vol. Cent nouvelles nouvelles, texte revue avec beaucoup de soin. 1 vol. Cervantes. Don Quichotte . Trad. par Delaunay , 2 vol. Charpentier. La litterature francaise au dix-neuvieme siecle . 1 vol. Chasles (Philarete). Etudes sur l'Allemagne . 1 vol. - Voyage. Philosophie et Beaux-Arts . 1 vol. - Portraits contemporains . 2 vol. - Encore sur les contemporains . 1 vol. Chateaubriand. OEuvres . 10 vol. comprenant: Genie du Christianisme , suivi de la Defense du Genie du Christianisme . Avec notes, 2 vol. Les Martyrs ou le Triomphe de la Religion Chretienne . Nouv. edit. revue. 1 vol. Itineraire de Paris a Jerusalem . 1 vol. - Atala . - Rene . - Le Dernier des Abencerages . - Les Natchez , etc. 1 vol. - Voyages en Amerique, en Italie et au Mont-Blanc . 1 vol. - Paradise perdu. Litterature anglaise . 1 vol. - Etudes historiques . 1 v. - Histoire de France. Les quatre Stuart . 1 vol. - Melanges historiques et poetiques, suivis de la Vie de Rance . 1 vol. Chenier (Andre). OEuvres poetiques . 2 vol. - OEuvres en prose . Nouv. edit., 1 vol. Collin d'Harleville. Theatre . Introduction par L. Moland . 1 vol. A. Comte. Catechisme positiviste . 1 vol. Confucius ou les quatre livres de philosophie morale et politique de la Chine , traduits du chinois, par G. Pautier . 1 vol. Corneille. Edition collationnee sur la derniere, publiee du vivant de l'auteur, avec notes, 2 vol. - Theatre - Nouvelle edition. 1 vol. Courier. OEuvres . Precedees d'un Essai sur la vie et les ecrits de l'auteur, par Carrel . 1 vol. Cousin. (V.) de l'Academie francaise Instruction publique en France (1830-1848). 2 vol. - Enseignement de la medecine . 1 vol. Crequy (la marquise de). Souvenirs . (1718-1803). Nouvelle edition, revue, corrigee et augmentee. 10 tomes, en 5 vol., avec 10 portraits sur acier. Cyrano de Bergerac. Histoire de la Lune et du Soleil . 1 vol. - OEuvres comiques galantes et litteraires . Nouv. edit. avec notes de P.-L. Jacob . 1 vol. Dante (Alighieri). La Divine Comedie . Traduction par Artaud de Montor . 1 vol. Dassoucy. Aventures burlesques . Nouvelle edition avec preface et notes par Emile Colombey . 1 vol. Delaclos. Les Liaisons dangereuses : Lettres recueillies dans une societe et publiees pour l'instruction de quelques autres. 1 vol. in-18 jesus. Delavigne (C.). OEuvres completes . 3 vol. Demoustier. Lettres a Emile sur la mythologie . Notice de l'auteur. 1 vol. Desaugiers. Theatre choisi . Notice et etude d'ensemble sur son theatre, par Moland . 1 vol. Descartes. OEuvres choisies . Discours sur la methode. Meditations metaphysiques. 1 vol. Diderot. OEnuvres choisies . Precedees de sa vie, par M me de Vandeuil - La religieuse, Lettres sur les aveugles, Entretiens, Petits chefs-d'oeuvre, Le Nevea de Rameau, le Pere de famille, Salons, Correspondance avec M lle Voland . 2 vol. Jacques le Fataliste et son maitre . Notice et notes, par J. Assezat . 1 vol. - Les Bijoux indiscrets . Notice et notes par J. Assezat . 1 vol. Donville. Mille et un calembours et bons mots . Histoire du Calembour, 1 vol. Dupont (Pierre). Muse juvenile , vers et prose. 1 vol. Du Puget (M lle ). Romans de famille , traduits du suedois, sur les textes originaux suedois, 19 vol. comprenant: Les Voisings , 4 e edit., 1 vol. - Le Foyer domestique ou chagrins et Joies de la famille, 2 e edit., 1 vol. - Les Filles du President . 3 e edition, 1 vol. - La Famille H , 2 e edition, 1 vol. - Un Journal , 1 vol. - Guerre et Paix, Le Voyage de la Saint-Jean , 1 vol.- Abrege des voyages de Mademoiselle Bremer , dans l'ancien et le nouveau monde, 1 vol. - La Vie de famille dans le nouveau monde , lettres ecrites pendant un sejour dans l'Amerique du Nord et a Cuba. 3 vol. - Les Cousins , par M me la baronne de Knorring , traduit du suedois, 2 e edit., 1 vol. - Une femme capricieuse , par M me Emilie Carlen , traduit du suedois. 2 vol. - L'Argent et le Travail , tableau de genre, par l' Oncle Adam , traduit du suedois, 1 vol. - La Veuve et ses enfants , par M me Schwartz , Charmant roman d'education. 1 vol. - Histoire de Gustave-Adolphe II , par A. Fryxell , traduit du suedois. 1 vol. in-16. - Fleurs scandinaves , choix de poesies. 1 vol. - La Suede depuis son origine jusqu'a nos jours . par Agaroh . 1 vol. - Chroniques du temps d'Erick de Pomeranie . par Carl Bernhardt , traduit du danois. 1 vol. Dupuis. Abrege de l'origine de tous les cultes , 1 vol. Favre (Jules), de l'cademie francaise. Conferences et discours litteraires , 1 vol. Fenelon. OEuvres choisies. De l'existence de Dieu. Lettres sur la Religion , etc., 1 vol. - Dialogues sur l'eloquence. De l'education des Filles. Fables. Dialogues des morts . 1 vol. - Aventures de Telemaque , notes geographiques, litteraires, 3 grav. 1 vol. Flechier ( Voy . Massillon ). Fleury. Discours sur l'histoire ecclesiastique. Moeurs des Israelites. Traite des chretiens . 2 vol. Florian. Fables , suivies de son Theatre, notice par Sainte-Beuve . Illustr. de Grandville . 1 vol. Don Quichotte de la jeunesse , vignettes, dessins de Staal, 1 vol. Flourens ( OEuvres de ). 10 vol. comprenant: l'Unite de composition et du Debat entre Cuvier et Saint-Hilaire . 1 vol. - Examens du livre de M. Darwin sur l'origine des especes . 1 vol. - Ontologie naturelle . 1 vol. - Psychologie comparee . Raison, Genie, Folie. 1 vol.- De la Phrenologie . 1 vol. - De la longevite humaine . - 1 vol. - Histoire des travaux et des idees de Buffon . 1 vol. - Eloges historiques , 2 e et 3 e series, 1 vol. - De la Riason et de la Folie , 1 vol. - Des manuscrits de Buffon , des fac-similes. 1 vol. Fontenelle. Eloges , introduction et notes par P. P. Bouillier . 1 vol. Fournel (Victor). Curiosites theatrales . 1 vol. - Ce que l'on voit dans les rues de Paris . 1 vol. Furetiere. Le Roman bourgeois . Ouvrage comique. Notices et notes, par M. F. Tulou . 1 vol. Gentil-Bernard. L'Art d'aimer . - Les Amours , per Bertin . - Le Temple de Cnide , par Leonard . - Les Baisers , par Dorat . - Zelie au bain , par Pezay . - Pieces des Poetes erotiques . Notices et notes, par F. de Donville . 1 vol. Gilbert. OEuvres . Nouvelle edition. Notice historique, par Ch. Nodier . 1 vol. Goethe. Faust et le second Faust , coix de poesies de Goethe, Schiller, etc., traduits par Gerard de Nerval . 1 vol. - Werther , suivi de Hermann et Dorothee , 1 vol. Goldsmith. Le Vicaire de Wakefield . Traduction avec texte et vie de l'auteur. 1 vol. Gresset. OEuvres choisies . 1 vol. Hamilton. Memoires de Grammont . Preface de Sainte-Beuve . 1 vol. Heloise et Abelard. Lettres . Traduites par O. Greard . 1 vol. Heptameron (L'/. Contes de la reine de Navarre . Nouvelle edition, 1 vol. Hericault. Maximilien et le Mexique . Histoire de l'Empire mexicain. 1 vol. Hoffmann. Contes, Recits et Nouvelles . Tires des Freres de Serapion, avec une preface et des notes eclairant le texte, par Lemoine . 1 vol. - Contes fantastiques . Notes par le meme, 1 vol. Jacob (P.-L.), bibliophile. Curiosites infernales . Diables, Bons Anges; Elfes, Follets et Lutins, Possedes et Ensorceles. Revenants, etc. 1 vol. - Curiosites des sciences occultes . Alchimie, Talismans, Amulettes, Astroloie, Chiromancie, Physiognomonie, Predictions, Presages, Oneirocritie, Cartomancie, Secret d'Amour, etc. 1 vol. - Curiosites theologiques Legendes, Miracles, Supersitions, Predicateurs bizarres, Brahmanes, Boudhistes, Mahometans, Diables, Mormons, 1 vol. Paris ridicule et burlesque au xvii e siecle, par Claude Lepetit, Berthod, Scarron, Colletet, etc. 1 vol. - Recueil de Farces , soties et moralites du xv e siecle. Maitre Pathelin, le Nouveau Pathelin, Moralite de l'Aveugle et du Boiteux, la Farce du Munyer, la Condamnation de Bancquet. 1 vol. Jasmin. Las Papilhotos . Poeme, odes, epitres et satires. 2 vol. La Bruyere. Les Caracteres de Theophraste ou les moeurs de ce siecle . Notice de Sainte-Beuve . 1 vol. Lafayette (M me de). Romans et Nouvelles . - Zaide. - Princesse de Cleves. - Princesse de Montpensier. - Comtesse de Tendre. 1 vol. La Fontaine. Fables , avec des notes philologiques et litteraires, illustrees de 8 grav. 1 vol. - Contes et Nouvelles . Nouv. edit. revue avec soin et accompagnee de notes explicatives. 1 vol. Lamennais, 9 vol. comprenant: Essais sur l'indifference en matiere de Religion . 4 vol. Le 1 er volume se vend separement. - Paroles d'un Croyant . Le Livre du Peuple. Une voix de prison. De l'esclavage moderne. 1 vol. - Affaires de Rome . 1 vol. - Les Evangiles , traduction nouvelle, avec dos notes et reflexions. 1 vol. - De l'Art du Beau , tire de "l'Esquisse d'une Philosophie", 1 vol. - La Societe premiere, ses lois , la religion. 1 vol. La Rochefoucauld. Reflexions, Sentences et maximes morales , suivies des OEuvres choisies de Vauvenargues , notes de Voltaire. 1 vol. Le Sage. Histoire de Gil Blas de Santillane . 1 vol. - Le Diable boiteux . 1 vol. - Guzman d'Alfarache . 1 vol. Lespinasse. Lettres , precedees d'une notice de Sainte-Beuve et suivies des autres ecrits de l'auteur et des principaux documents qui le concernent. 1 vol. Louvay de Couvray. Les amours du Chevalier de Faublas . Nouvelle edition. 2 vol. Machiavel. Le Prince . Traduction Guiraudet , Maximes extraites des oeuvres de Machiavel . Introduction, notes, par L. Derome . 1 vol. Mahomet. Le Koran , traduction francaise, accompagnee de notes, precedee M. Savary . 1 vol. Maistre (Xavier de), OEuvres completes . nouv. edit. Voyage autour de ma chambre, Expedition nocturne, Lepreux de la cite d'Aoste, la Jeune Siberienne . Preface par Sainte-Beuve . 1 vol. Maistre (J. de). Les soirees de Saint-Petersbourg . 2 vol. - Du Pape . 1 vol. Malebranche. De la recherche de la verite , notes et etudes de Francois Bouillier , 2 vol. Malherbe. OEuvres poetiques , vie de Malherbe , par Racan , lettres choisies. Preface par Moland . 1 vol. Manava-Dharma-Sastra. Lois de Manou , comprenant les insitutions religieuses et civiles des Indiens, traduites du sanscrit et accompagnees de notes explictives, par A. Loiseleur-Deslongchamps . 1 vol. in-18. Manzoni. Les Fiances . 1 fort vol. illustre. Marivaux. Theatre choisi . Introduction par M.-L. Moland . 1 fort. vol. Marmier (Xavier). Lettres sur la Russie , 2 e edit. entierement refondue. 1 vol. - Voyages et litterature . 1 vol. Marot (Clement). OEuvres completes . 2 vol. Martel. Recueil de proverbes francais , origine, signification des proverbes, commentaires, partie anecdotique. 1 vol. Martin (M me Charlotte de La Tour ). Le langage des fleurs , gravures coloriees. 1 vol. Martinez Sierra (G.) Jardin ensoleille , traduit de l'espagnol, par Pauline Gagnier . 1 vol. Massillon. Petit Careme . Sermons divers. Observations litteraires par La Harpe . 1 vol. Massillon, Flechier, Mascaron. Oraisons . 1 vol. Merlin Coccaie. Histoire macaronique prototype de Rabelais, plus l'Horrible bataille advenue entre les mouches et les fourmis. Notes sur la poesie macaronique. 1 vol. Meslier. Le bon sens du cure Meslier , suivi de son Testament, 1 vol. Mille et unjours. Contes orientaux traduits par Pierre de la Croix . 1 vol. Mille et une nuits. Contes arabes par Galland . Nouv. edit. revue avec soin. Millevoye. OEuvres . Precedees d'une notice sur l'auteur, par M. Sainte-Beuve . 1 vol. Mirabeau. Lettres d'amour . Etude sur Mirabeau, par Mario Proth . 1 vol. Moland. Vie de J.-B.-P. de Moliere , histoire de son theatre et de sa troupe. 1 vol. Moliere. OEuvres completes . Nouvelle edit., avec des remarques nouv., par M. Felix Lemaistre , precedee de la vie de Moliere, par Voltaire. 3 vol. Montaigne. Essais , avec les notes de tous les commentateurs. 2 vol. Montesquieu. L'Esprit des Lois , avec notes de Voltaire, de Crevier, de La Harpe. 1 vol. - Lettres persanes, suivies de Arsace et Ismenie , de Pensees , et du Temple de Cnide . 1 vol. - Considerations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur decadence , 1 vol. Moreau (Hegesippe), OEuvres , contetenant le Myosotis , etc. 1 vol. Musset ( OEuvres de ). 9 vol. Ninon de Lenclos ( Lettres de ). Memoires sur sa vie. Edition revue. 1 vol. Nisard (Charles). Des chansons populaires chez les Anciens et chez les Francais. Essai historique, etude sur la chanson des rues contemporaine. 2 vol. Ovide. Les Amours . L'Art d'aimer, le Remede d'amour, les Cosmetiques. Traduction de MM. Langeard et Heguin de Guerle , precedee d'une etude sur Ovide et la poesie amour., par J. Janin . 1 vol. Parny. OEuvres , elegies et poesies modernes. Preface de Sainte-Beuve . 1 vol. Pascal (Blaise). Pensees sur la Religion et quelques autres sujets. Edition conforme au veritable texte contenant les additions de Port-Royal. 1 vol. - Lettres ecrites a un provincial , precedees d'un Essai sur les Provinciales . 1 vol. Pellico (Silvio). Mes Prisons , suivi des Devoirs des Hommes , trad. du comte H. de Messey . 1 vol. Petrarque. OEuvres amoureuses . Sonnets, triomphes, traduits en francais, texte en regard. Notice sur la vie de Petrarque, par Ginguene . 1 vol. Picard. Theatre . Notes, notices par M. L. Moland . 2 vol. - I. La Petite Ville . - Duhautcourts . - Les Marionnettes . - Les Deux Philibert . - II. - Les Ricochets . - La Vieille Tante . - M. Musard . - Le vieux Comedien . - Les Deux Menages . - Les Visitandines . Piron. OEuvres choisies , analyse de son Theatre, par Trombat , notice de Sainte-Beuve . 1 vol. Pogge ( Les Faceties de ), suivies de la description des Bains de Bade au XV e siecle et du dialogue: Un vieillard doit-il se marier? Traduction nouvelle et integrale, precedee d'une etude sur Pogge et son oeuvre par Pierre des Brandes . 1 vol. Quinze Joyes de Mariage notice et notes. 1 vol. Quitard. L'Anthologie de l'Amour . Choix de pieces erotiques des poetes francais. 1, vol. - Proverbes sur les Femmes, l'Amour, l'Amitie, le Mariage . 1 vol. Rabelais. OEuvres comoletes . Collationnees sur les textes originaux, vie de l'auteur, bibliographie, glossaire, par M. L. Moland . 1 fort vol. Racine. Theatre complet . Remarques litteraires, notes classiques, par Lemaistre . 1 fort vol. Regnard. Theatre . Notes et notice. 1 vol. Regnier ( Mathurin ). OEuvres completes . Edition augmentee d'un grand hombre de pieces. 1 vol. Ronsard. OEuvres choisies . Notice, notes et commentaires, par Sainte-Beuve . Edition revue par M. Moland . 1 vol. Rousseau ( J.-J. ). Les Confessions . Nouv. ed. 1 vol. - Emile . Nouv. edit., revue. 1 fort vol. - La Nouvelle Heloise . Nouv. edit. 1 fort vol. - Contrat social . 1 vol. - Reveries d'un promeneur solitaire , precedees de: Le Devin du village, Lettres ecrites de la Montagne et Rousseau juge de Jeau-Jacques . 1 vol. - Lettres a d'Alembert sur les spectacles , avec notes par M. Fontaine , professeur a la Faculte des lettres. 1 vol. Runeberg ( J.-J. ). Le Roi Fialar , precede de: Le Porte-Enseigne Stole, La Nuit de Noel, Hanna , etc. Traduits par Valmore . 1 vol. Saint-Evremond. OEuvres choisies . Precedees d'une Etude sur la vie et les ouvrages de l'auteur par A.-Ch. Gidel . 1 vo. Satyre Menippee, par Ch. Marcilly . 1 vol. Scarron. Le Roman Comique . 1 vol. Le Virgile travesti en vers burlesques, avec la suite de Moreau de Brazy. Edition revue, annotee, introduction par M. Victor Fournel . 1 vol. Schiller ( OEuvres dramatiques de ). Traduction de M. de Barante . Nouvelle edition revue et completee par M. de Suckau , avec une etude sur Schiller, des notices sur chaque piece et des notes. 3 vol. Sedaine. Theatre . Introd. par M. L. Moland . 1 vol. Sevigne (M mme de). Lettres choisies , accompagnees de notes explicatives sur les faits et les personnages du temps et precedees de quelques observations litteraires, par Sainte-Beuve . 1 vol. Shakespeare. OEuvres completes . Traduction de M. Gazot . Nouv. edition completement revue. 8 vol. Sorel. La vraie histoire Comique de Francion . Nouv. edit., avec notes. 1 vol. Spinoza. OEuvres completes . 3 vol. Stael (M mme de). Corinne ou l'Italie , observations par M mme Necker de Saussure et Sainte-Beuve , 1 vol. - De l'Allemagne . Edition revue avec soin. 1 vol. - Delphine . Nouv. edit. revue. 1 vol. - Dix ans d'exil , observations par M. Desire Lacroix . 1 vol. Stendhal. L'Amour precede de notes et commentaires, par Sainte-Beuve . 1 vol. - Le Rouge et le Noir . Chronique du XIX e siecle. 1 vol. - La Charteuse de Parme . 1 vol. Sterne. Tristhram Shandy. Voyage sentimental . Nouv. edition. 2 vol. Tabarin ( OEuvres de ) avec les Adventures du capitaine Rodomont , la Farce des Bossus et autres pieces tabariniques, preface et notes par d'Harmonville . 1 vol. Tasse (Le). Jerusalem delivree , traduction en prose. 1 vol. Theatre espagnol. Traduction nouvelle par Louis Dubois et Francois Oroz . - Guillen de Castro : La Jeunesse du Cid. Les Prouesses du Cid; L.-F. de Moratin : La Comedie nouvelle. Le J -R. de Alarcon : La Verite Suspecte . 1 vol. Theeatre de la Revolution - Charles IX . - Les Victimes cloitrees . - L'Ami des lois . - Madame Angot . - Madame Auger dans le serail de Constantinople . Introduction et notes par M. L. Moland . 1 vol. Thierry ( OEuvres d'Auqustin ). Edition definitive revue par l'auteur et augmentee d'un 7 e recit des temps merovingiens. 9 vol. comprenant: Histoire de la conquete de t'Angleterre , 4 vol. - Lettres sur l'Histoire de France . 1 vol. - Dix ans d'Etudes historiques . 1 vol. - Recits'des Temps merovingiens . 2 vol. - Essai sur l'histoire du Tiers-Etat . 1 vol. Topffer. Premiers voyages en zigzag . 2 vol. illustres. - Nouveaux voyages en zigzag . 2 vol. illustres. - Nouvelles Genevoises . 1 vol. illustre. - Rosa et Gertrude . 1 vol. - Le Presbytere 1 vol. Touchard-Laffosse. Chroniques de l'OEil-de-Boeuf , des petits appartements de la Cour et des salons de Paris, sous Louis XIV la Regence, Louis XV et Louis XVI. Nouvell edit. augmentee du regne de Louis XIII. 5 vol. Ugarte (Manuel). Contes de la Pampa , traduct. de Pauline Garnier . 1 vol. Vade OEuvres . Precedees d'une notice sur sa vie et ses oeuvres, par Julien Lemer . 1 vol. Vallet (de Viriville). 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Louis Moland . 2 vol. - Pucelle d'Orleans . Poeme. 21 chants. 1 vol. - Romans et Contes enchants. 1 vol. - Le Sottisier , suivi des remarques sur le Discours sur l'inegalite des conditions et sur le Contrat social de J.-J. Rousseau . 1 vol. Waree. Curiosties judiciaires . 1 vol. Weckerlin. Musiciana . Anecdotes, etc. 1 vol. - Nouveau Musiciana . 1 vol. Dernier Musiciana . 1 vol. Ysabeau (Docteur). Le Medecin du Foyer. - Guide medical des families . 1 vol. BIBLIOTHEQUE GRECQUE-FRANCAISE Reimpression des classiques Grecs Traduction par les meilleurs auteurs -Volumes, format in-18 jesus, broches. 3 francs. Aristophane. Theatre . Traduction de Brottier , completement refondue, avec line notice sur chaque piece, par M. Lou s Humbert , professeur au lycee Condorcet. 2 vol. Aristote. La Politique . Traduction de Thurot , revue par M. Bastien , agrege de l'Universite, ancien proviseur, precedee d'une introduction par M. E. Laboulaye , membre de l'lnstitut. 1 vol. - La Poetique et la Rhetorique . Traduction nouvelle de M. Ruelle . 1 vol. Demosthene. Discours politiques . Trad. nouvelle avec arguments et notes. Couronnee par l'Academie francaise. Par C. Poyard , prof. hon. de rhetorique au lycee Henri IV. 1 vol. - Discours judiciaires , avee des extraits d'Eschine, etc. Traduit par C. Poyard . 1 vol. Epictete. -Voir Marc-Aurele. Eschyle. Theatre . Traduction de J. de la Porte du Theil, avec line introduction par Louis Humbert , professeur au lycee Condorcet. 1 vol. Euripide. Theatre . Traduction par Louis Humbert . professeur au lycee Condorcet. 2 vol. Herodote. Histoire. Traduction de Larcher, revue et augmentee d'un nouvel index, par M. Louis Humbert . 2 vol. Homere. Iliade . Traduction de Dacier , revue par M. Crousle , professur a la Faculte des lettres de Paris. 1 vol. - Odyssee . Traduction de Dacier . I vol. Lucien. OEuvres completes . Traduction de Belin de Ballu , revue, corrigee et completee avec une introduction, des notes et un index, par Louis Humbert . vol. Marc-Aurele Antonin. Pensees , precedees de la vie de cet empereur et suivies du Manuel d'epictete et du Tableau de Cebes . Traduction par P. Commelin . I vol. Pindare, et les lyriques grecs . Traduction par M. C. Poyard . Nouvelle edition augmentee d'Anacreon , de Sapho et de Erinna . 1 vol. Platon. Apologie du Socrate, Criton, Phedon, Gorgias , precedee d'une notice par M. Pellissier . Traduction par M. Bastien . 1 vol. - La Repablique et l'Etat . Traduction par Le Meme . 1 vol. Plutarque. La Vie des hommes illustres , traduites par Picard . Nouvelle edition, revue. 4 vol. Poetes moralistes de la Grece. Hesiode, Theognis, etc. Romans Grecs. Les Pastorales , de Longus, ou Daphnis et Chloe , traduction d'Amyot, refondue par Paul-Louis Courier . Les Ethiopiennes d'Heliodore, ou Theagene et Chariolee traduction de Quenneville, revue par M. Louis Humbert , precedee d'une Etude sur le roman grec , par M. A. Chassang , inspecteur. Sophocle. Tragedies , par L. Humbert . Theocrite. Traduction de Ch. Barbier . 1 vol. Thucydide. Traduction Loiseau . 1 vol. Xenophon. Cyropedie et Retraite des Dim Mille . Traduction de Gail . Edit. revue et abregee par M. Humbert . 1 vol. BIBLIOTHEQUE LATINE-FRANCAISE Reimpression des Classiques Latins Volumes, format in-18 jesus. - Textes latins et traductions revues avec le plus grand soin. 6 volumes a 4.50 (par exception). Abelard et Heloise ( Lettres d' ). Traduction nouvelle de M. Greard . 1 f. v. Claudien. OE'uvres completes , traduites en francais par M. Heguin de Guerle , ancien inspecteur de l'Universite. 1 vol. Ovide. Les Metamorphoses . Traduction francaise de Gros , refondue par M. Cabaret-Dupaty , precedee d'une Notice sur Ovide par M. Charpentier . 1 volume. Saint-Jerome. Lettres choisies . Traduction nouvelle par M. J. Charpentier . 1 vol. Terence. Comedies . Traduction nouvelle par Victor Betolaud , docteur es lettres. 1 fort vol. Spinoza. L'Ethique . Traduction nouvelle avec texte latin et notes par Appuhn , 1 vol. BIBLIOTHEQUE LATINE-FRANCAISE (Suite) Volumes in-18 jesus a 3 fr. - Chaque volume se vend separement Apulee. OEuvres completes, traduites par Victor Betolaud . 2 vol. Aulu-Gelle. OEuvres completes . Nouvelle edition revue par MM. Charpientier et Blanchet . 2 vol. Catulle, Tibulle et Properce. OEuvres , traduties par Heguin de Guerle , Valatour et Genouille . Edition revue par Valetour. 1 vol. Cesar. Commentaires sur la Guerre des Gaules et sur la Guerre civile , trad. par M Artaud . Nouvelle edition, revue par M Felix Lemaistre , notice par M. Charpentier . 2 vol. Ciceron, OEuvres completes , avec la traduction francaise amelioree et refaite en grande partie par MM. Charpentier , Felix Lemaistre, Gerard, Delcasso, Cabaret-Dupaty, Crepin ; etc. 20 vol. Cornelius Nepos. Traduction nouvelle par M. Amedee Pommeir. - Eutrope. Abrege de l'Histoire romaine, traduit par Dubois . 1 vol. Horace. OEuvres completes traduction francaise revue par M. Felix Lemaistre , precedee d'une Etude sur Horace, par M. H. Rigault . 1 vol. Jornandes. De la Succession du Royaume et du Temps . Traduction de Savagner . 1 vol. Justin. OEuvres completes . Abrege de l'Histoire universelle de Trogue-Pompee, traduction francaise par Pierrot et Boitard . Edition revue par M. Pessonneaux . 1 vol. Juvenal et Perse. OEuvres, completes , suivies de Fragments de Turnus et de Sulpicia , traduction de Dussaulx , edition revue par Pierrot et Felix Le Maistre . 1 vol. Lucain. La Pharsale . Traduction de Marmontel , revue et completee par M. H. Durand. Etude sur la Pharsale, par M. Charpentier . 1 vol. Lucrece. OEuvres completes , avec la traduction francaise de Lagrange , revue par, M. Blanchet . 1 vol. Martial. OEuvres. completes , Traduction de MM. Verger , Dubois et J. Mangeart . Edition revue par Lemaistre . 2 vol. Ovide. OEuvres. - Les Amours. - L'Art d'aimer , etc. Edition revue per M. Felix Lemaistre , Etude sat Ovide et la Poesie amoureuse, par M. Jules Janin . 1 vol. - Les Fastes, Les Tristes . Nouvelle edition, revue par M. Pessonneaux . 1 vol. - Les Heeroides.-Le Remede d'Amour.-Les Pontiques.-Petits Poemes . Edit. soigneusement revue par M. Char Pentier . 1 vol. Petrone. OEuvres completes , traduites par Heeguin de Guerle . 1 vol Phedre. Fables , suivies des OEuvres d'Avianus , de Denis Caton , de Publius Syrus , traduites par Levasseur et J. Chenu . Edition revue. Etude sur Phedre, par M. Charpentier . 1 vol. Plaute, Theatre . Traduction nouvelle de M. Naudet , membre do l'lnst. 4 vol. Pline le Naturaliste. Morceaux extraits . Traduction de Guerovoult . 1 vol. Pline le jeune. Lettres , trad. par M. Cabaret-Dupaty . 1 vol. Poetae minores. Arbories, Calprunius, Eucharia, Gratius Faliscus, Lupercus, Servastus, Nomesianus, Pentadius, Sabinus, Valerius Cato, Vestritius, Spurinna et le Perviligium Veneris , traduction de Cabaret-Dupaty . 1 vol. Quinte-Curce. OEuvres es completes . Traduction par MM. Auguste et Alphonse Trognon . Edition revue par M. E. Pessonneaux . 1 Vol. Quintilien. OEuvres, completas . Traduction de M. C.-V. Ouisile . Edition revue par M. Charpenteir . 3 vol. Saint-Augustin. Confessions . Traduction francaise d'Arnaud D'Andilly . Introduction par M. Charpentier . 1 vol. Salluste. OEuvres completes avec la traduction francaise de Durozoir , revue par Charpenteir et Felix Lemaistre . 1 vol. Seneque le Philosophe. OEuvres completes . Nouvelle edition, revue par MM. Charpenteir et Lemaistre . 4 vol. Seneque. Tragedies . Traduction francaise par E. Greslou . Edition revue par M. Cabaret-Dupaty . 1 vol. Seneque le rheteur. Controverses et Suasoires . Traduction nouvelle, texte revu par M. 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Destouches. Theatre choisi, notice par Thierry , 1 vol., 4 portraits en couleur, par Allouard . Leon Dumoustier. Moliere , auteur et comedien, sa vie, ses oevres. 1 vol. Escrich (don Enrique, Perez). Le martyr du Golgotha , traduit de l'espagnol par l'abbe H. Rivalland . 1 vol., 4 gravures Edouard Fournier. Le Theatre Francais au XVI e et au XVII e siecle ou choix dos comedies les plus remarquables anterieures a Moliere avec une introduction et une notice sur chaque auteur, avec 8 portraits en couleur, ouvrage couronne par l'Academie francaise. 2 vol. Edouard Fournier. Souvenirs poetiques de l'Ecole romantique , recueillis, mis en ordre, notice biographique. 1 vol., 4 gravures sur acier. La Bruyere. Les Caracteres . Notice de Sainte-Beuve . 1 vol. illustre de 4 gravures cloriees. La Fontaine. OEuvres, Comedies et Fables . Nouvelle edition. 1 vol., 4 gravures en couleur. Marivaux. Theetre . Nouvelle edition. I vol., 4 portraits en couleur dessines par Bertall . Picard. Theatre choisi , notice par Edouard Fournier , 4 portraits couleur, par Allouard . 1 vol. P. Quinault. Theatre choisi , notice par Victor Fournel . 1 vol., 4 dessins en par couleur. Regnard. OEuvres . Nouvelle edition. Introduction par Ed. Fournier . 2 vol., 4 portraits en couleur. Rotrou. Thetre choisi , notice par M. Felix Hemon. 1 vol., 4 dessins en couleur. Scarron. Theatre complet , 1 vol., 4 portraits coul., par MM. Sand , E. Bayard et Louis Fournier . Voltaire. Theatre . Nouvelle edition, 1 vol., 4 portraits colories. COLLECTION DE 6 BEAUX VOLUMES IN-18 JeSUS Magnifiquement illustres de gravures sur acier coloriees. Moliere. OEuvres completes . Nouvelle edition. La seule complete en 2 vol. in-18, de plus de 800 pages chacun, ornee de 10 ortraits en pied colories. 7 fr. Relies demi-veau, ou demi-chagrin, tranches dorees 11 fr. Relies amateurs 13 fr. Racine. Theatre complet . Precede d'une Vie de l'auteur. Edition ornee de portraits en couleur, 1 vol. in-18. 3.50 Relie demi-veau ou demi-chargin, tranches dorees 5.50 Relie amateur 6.50 Pierre Corneille. Theatre complet . Precede d'une Vie de l'auteur. Nouvelle editon ornee de 21 portraits en couleur, 3 vol. in-18. Chaque volume 3.50 Reliure demi-veau ou demi-chagrin, tranches, dorees. Chaque volume 5.50 Reliure amateur 6.50 BIBLIOTHEQUE D'UTILITE PRATIQUE AGRICULTURE HORTICULTURE ARBORICULTURE JARDINAGE Gours Complet d'agriculture , par MM. le baron de Morogues, Mirbel, Payen, Mathieu de Dombasles , etc. 20 vol. br. en 19 gr. in-8 a 2 c ., env. 7.000 fig. 75 fr. Traite pratique de chimie agricole , par A. Larbaletrier . 1 vol. in-18 broche 2 fr. Machines agricoles , Somailles et Labours , par A. Poussart , 1 vol. in-18 br., nombreuses gravures 3.50 Traite pratique des engrais , Origine, Utilite, Emploi , par A. Bedel . 1 vol. in-18 broche 3.50 Le nouveau jardinier de tout le monde. Nombreuses figures dans le texte, par Louis Batillat . 1 vol. in-18 broche 4.50 Relie toile 5 fr. Nouveau traite pratique du jardinage , par A. Ysabeau . 1 vol. in-18 broche 2 fr. Conduite des arbres fruitiers , par Du Breuil . 1 vol. in-18 jesus, illustre de 207 fig., broche 2.50 Le jardin des appartements ou la culture des plantes et des fleurs , dans les salons, sur les fenetres, balcons et terrasses, par M lle Crudet , 1 vol. in-18 broche 1.50 Le nouveau jardinier fleuriste , par Hippolyte Langlois , environ 258 fig. dans le texte. 1 fort vol. in-18 jesus, broche 3.50 Nouvelle flore francaise , par M. Gillet , et par M. J.-H. Magne . 1 beau vol. gr. in-18 jesus, 97 planches comprenant plue de 1.200 fig., 7 edit, broche 8 fr. ARCHITECTURE ET CONSTRUCTION Traite elementaire pratique d'architecture ou etude des cing ordres, d'apres Jacques Barozzio de Vignole . Ouvrage divise en 72 planches, comprenant los ainq ordres, avec l'indication des ombres necessaires au lavis, par J.-A. Leveil , architecte, et grave par Hibon 10 fr. Guide du sondeur ou traite theorique et pratique des sendages, par MM. Degoussee et Ch. Laurent , ingenieurs civils. 2 forts volumes in-8, avec grav. et accompagnes d'un atlas de 62 pl. grav. sur acier, broehe 30 fr. La construction moderne pratique , par Henry Guedy . 1 vol. in-18 jesus de 520 p. orne de 190 grav. broche. 4 fr. Relie toile souple elegante, tranches rouges 4.50 Manuel des constructions rurales , par T. Bona . 1 vol. in-18, accompagne de 200 fig. Reliure elegante 2 fr. Manuel des poids et metaux employes dans la construction , par Arnould . 1 vol. relie toile 2.50 Guide pratique du charpentier , par Francois , entrepreneur. 1 vol. in-18 illustre, broche 3.50 Traite de couverture , Ardoises, Tuiles, Zinc, Cheneaux, Tayaux , par Mangne . 1 vol. in-18 jesus, broche. 3 50 Traite pratique du macon, du terrassier, du paveur, et du conducteur de travaux , par Marius Bousquet . 1 vol. in-18 illustre broche. 4.50 Relie toile eleante 5.50 Traite de menuiserie , par MM. Poussart et Caillard . re partie .-Notions do geometrie et d'architecture. 1 vol. in-18 jesus, illustre de 760 fig., broche 3.50 2 c partie .-Menuiserie de bailment. 1 vol. in-18 jesus, illustre de 274 fig., broche 3.50 La peinture en batiment , Decor et Decoration , par Paul Fleury . Honore de souscriptions da Ministere de l'Instraction pablique et da Ministre du Commerce . 1 vol. in-18, illustre de 9 grav. en couleurs et de figures en noir, broche 4 fr. ART CULINAIRE-PATISSERIE Le cuisinier moderne , ou les secrets de l'art cullinaire , par Gustave Garlin , de Tonnerre, ouvrage complet, illustre de 60 planches et 330 dessins, comprenant 5.000 titres et 700 observations. 2 vol. in-4, broches 36 fr. 48 fr. Le petit cuisinier moderne. ou les secrets de l'art culinaire , par Gustave Garlin , de Tonnerre. 1 vol. in-8, de 940 pages. orne de nombreuses gravures, relie toile 8 fr. Le patissier moderne , suivi d'un traite de confiserie d'office , par Gustave Garlin , auteur du Cuisinier moderne , ouvrage illustre de 262 dessins, 1 vol. gr. in-8, relie toile 20 fr. La bonne cuisine , comprenant 880 titres avec observations et 70 gravures a l'appui, par Gustave Garlin , auteur du Caisinier moderne . 1 vol. in-18 jesus. relie toile 4 fr , Cuisine ancienne, par Garlin , de Tonnerre, auteur du Cuisinier moderne . 1 vol. in-8, illustre, broche 4 fr. Carte illustree , par Garlin , contenant 320 dess. grav., par Blitz . 1 v. in-4. 4 fr. Le nouveau cuisinier europeen , par Jules Breteuil , ancien chef de cuisine. Nouvelle edition entierement refondue par Nilrag , ancien chef de cuisine. 1 fort vol. gr. in-18, illustre d'environ 300 grav. et de 4 planches en couleurs, permettant de reconnaitre la bonne qualite des differentes viandes 784 p., reliure elegante 5 fr. Le cuisinier Durand , cuisine du Nord Et du Midi, 9 e edit., revue et augmentee, par Ch. Durand , petit-fils de l'auteur. 1 vol. in-18 illustre de 160 fig., broche 3.50 Reliure elegante 4 fr. Le conservateur , ou livre de tous les menages , par L. Krebs . 150 gravures. 1 vol. in-18 broche 3.50 Le tresor de la cuisiniere et de la maitresse de maison , par Perigord , 7 e edit., revue, corr. 1 vol. in-18. 1.50 La conserve alimentaire , Traite pratique de fabrication , par Aug. Corthays , 1 vo1. gr. in-8 jesus, avec nombreuses figures dans le texte, broche 10 fr. Traite pratique de la pitisserie , 2 e edit., 16 planches hors texte coloriees, par H. Guerre . 1 vol. in-8, broche. 4 fr. 5 fr. Le patissier confiseur et le liquoriste , par E Petit . 1 vol. in-18, illustre, broche 2 fr. La patissiere en chambre , par M ile Berthe Gill . 1 vol. in-18, broche. 1.50 L'art de la cuisine francaise au XIX e siecle , par Careme et Plumery . 5 vol. in-8. Les trois premiers volumes seat rares et epuises. Les tomes IV et V , composes par M. Plumery , chef des cuisines de l'ambassade de Russie, a Paris, se vendent separement et contiennent les entrees chaudes, les rots en gras et en maigre, les entremets de legumes. 2 vol. in-8, broches 16 fr. Le maitre d'hotel francais , par Careme , nouvelle edition. 2 vol. in-8, ornes de 10 gr. planches, broches. 8 fr. Le cuisinier parisien , par Careme , 3 e edit. 1 vol. in-8 orne de 25 plances, broch 3 fr. Le patissier national parisien , par Careme , ou Traite elementaire et pratique de la patisserie ancienne et moderne . 2 forts vol. broches, in-18. 8 fr. Le patissier pittoresque , par Careme . 1 vol. gr. in-4, 126 planc. broche. 6 fr. Traite de l'Office , par L. Berthe . Revu et augmente par Nilrag , auteur culinaire. 1 vol. in-18, broche 3.50 ARTS D'AGREMENT La broderie. -Historique do la bro derie a travers les ages et les pays, par M(me) de Brieuvres. 1 vol. in-18, orne de modeles et dessins de M me Songy , broche 2 fr. La dentelle. -Traite theorique et pratique a l'usage des dames et des demoiselles, suivi de l'historique de la dentelle a travers les ages et les pays, par M me de Brieuvres . 1 vol. in-18, orne de modeles et dessins de M me Songy , broche 2 fr. La tapisserie. -Historique de la tapisserie a travers les ages et les pays, par M me de Brieuvres . 1 vol. in-18, orne de modeles et dessins de M me Songy , broche 2 fr. Le crochet, le tricot historique a travers les ages et les pays, par M me de Brieuvres . 1 vol. in-18, orne de modeles et dessins de M me Songy , broche. 2 fr. Traite usuel de peinture , a l'usage de tout le monde , par Camille Bellanger . Nouvelle edition revue et augmentee, contenant 220 dessins et 42 planches en couleur. 1 vol. in-18, sous couverture artistique, broche 5 fr. L'art du peintre , par le meme. Traite pratique de dessin et de peinture, 1 re partie, le Dessin. 1 vol. in-18, illustre 2.50 Le guide du pianiste , par M lle Poussart ; ouvrage orne de 440 gravures. 1 vol. in-18, broche 3.50 Les grands maitres de l'art , par Emile-Bayard . ( En preparation .) Traite de la peinture a l'eau , aquarelle, gouache, miniature, par M lle de Serignan , 1 vol. in-18, illustre de nombreuses gravures, broche 3.50 Traite elementaire de photographie pratique , par G.-H. Niewenglowski . 1 vol. in-18 jesus, de 240 pages, 189 figures, broche 3 fr. 4 fr. Traite complementaire de photographie pratique , par le meme . 1 vol. in-18, broche 3 fr. 4 fr. Les applications do la photographie , par le meme . 1 vol. in-18, broche. 3 fr. 4 fr. BANQUE - BOURSE Guide manuel du capitaliste , ou comptes faits d'interets a tous les taux, pour toutes les sommes, de l a 366 jours, par Bonnet . 1 vol. in-18, broche. 3 fr. 3.50 Manuel du capitaliste , ou comptes des interets au taux de l a 60/0, pour toutes les sommes de l a 366 jours, par Casimir Bonnet . Nouvelle edition precedee d'une notice sur l'intere, l'escompte, etc., par M. Joseph Garnier , revue, mise a jour, completee et augmentee de nouveaux tableaux, par M. et A. Meliot . 1 vol. in-8, broche. 6 fr. Relie toile souple elegante, tranches rouges 7 fr. 8.50 Traite elementaire des operations de banque , et des principes du droit commercial, suivi d'un dictionnaire des expressions usuelles de banque, de commerce et de droit, par Victor Richard . 1 vol in-18 7.50 Relie toile souple, elegante, tranches rouges 8.50 Traite des operations de bourse et de change , par Alphonse Courtois , 13 e edition entierement revue et mise a jour, par Emmanuel Vidal . 1 vol. gr. in-18, broche 5 fr. 5 50 Banque, Courses, Jeux , l'art de ne pas etre vole , par Emile Andre . ( En. preparation. ) BOISSONS Fabrication des eaux-de-vie , par Charles Steiner , 50 fig. dans le texte. 1 vol. gr. in-18 broche 3.50 L'art de reconnaitre les fruits de pressoir , Pommes et Poires , par A. Truelle . 1 vol. in-18 broche 4 fr. Boissons economiques et liqueurs de table , par Leon Krebs . 1 vol. in-18 broche 3.50 Fabrication du cidre, du poire et de ses derives , par M. Tritschler . 1 vol. in-18, avec gravures, broche 3.50 Fabrication des liqueurs et des vins dits d'imitation , par A. Bedel . 1 vol. in-18 broche 3.50 Les nouvelles methodes de la culture de la vigne et de la vinification , par A. Bedel . 1 vol. in-18, orne de nombreuses gravures, broche. 3.50 Traite theorique et pratique de la brasserie , par A. Bedel . 1 vol. in-18, avec nombreuses gravures, broche. 3.50 Traite complet de manipulation des vins , par A. Bedel . Nouvelle edition. 1 beau vol. in-18, avec gravures, broche 3.50 Le sucrage des vendanges , dans la vinification et la production des vins do seconde cuvee, la fabrication des vins de raisins sees, par A. Bedel. 1 vol. in-18 broche 0.70 CHASSE ET PeCHE Le chasseur au chien d'arret, par Elzear Blaze . 1 vol. in-18 broche. 3.50 Le chasseur au chien courant , par E. Blaze . 1 vol. in-18 broche 3.50 Le chasseur conteur , par Elzear Blaze . 1 vol. in-18 broche 3.50 Le chasseur aux filets , par E. Blaze . 1 vol. in-18, orne de nombreuses gravures, broche 3 50 Guide du chasseurau chien d'arret, par Ferdinand Cassassoles . 1 vol in-18, gravures, broche 3.50 La peche a toutes lignes des poissons d'eau douce , par John Fischer . 1 vol. in-18 jesus, illustre de nombreuses gravures, broche 2 fr. Le pecheur a la mouche artificielle et le pecheur a toutes lignes , par Charles de Massas . 4 e edition, revue et corrigee, par Albert Larbaletrier , 80 vignettes. 1 vol. in-18 broche. 2 fr. Chasses et peches anglaises , varietes de peches et de chasses. 1 vol. in-8 broche 3 fr. La peche en ruer et la culture des plages , par Albert Larbaletrier . 1 v. in-18, 140 gravures, broche. 3.50 CORRESPONDANCE FRANCAISE L'orateur populaire ,-Recueil de discours a l'usage de tous ceux qui sont appeles a prendre la parole en public par L. Filippi . 1 v. in 18 broche. 3.50 4 fr. Le secretaire universel. -Modeles de lettres sur toutes sortes de sujets, modeles d'actes sous seing prive, par Armand Dunois . 1 beau v. broc. 2 fr. Le secretaire des familles et des pensions , par Dunois . 1 vol. in-18 broche 2 fr. Le secretaeire des compliments , par Dunois. 1 vol. in-l8 2 fr. Le petit secretaire francais , par Dunois. 1 vol. in-18, couv. coloriee, broche 1.50 ECONOMIE DOMESTIQUE HYGIENE - SAVOIR-VIVRE Les mille trucs pour conserver ou reparer les mille objets d'un menage , par Poussart . 3.50 Relie toile souple elegante, tranches rouges 4 fr. Guide pratique des menages , par le docteur Elget . 3.50 En attendant le medecin , par le doc-Pablo Mandoza. 1 vol. in-18 jesus, illustre broche 2 fr. Le Dentiste du foyer. Hygiene de la bouche et des dents, par le D r Richer . 2 fr. 2.50 Traite pratique des savons et des parfums , par Albert Larbaletrier , 1 vol. in-18 2.50 Traite de chauffage et d'eclairage domestique , proprete, economie, par Alb. Larbaletrier. 1 vol. in-18. 2 fr. Hygiene a l'usage des sens du monde , par le docteur Carvalho , ex-interne des hopitaux. 1 vol. in-18 broche 3 fr. Ce que les maitres et les domestiques doivent savoir , par M lle Dufaux de la Jonchere . 1 v. in-18 3 50 Le savoir-vivre dans la vie ordinaire et les ceremonies civiles et religieuses , par Ermance Dufaux . 1 vol. in-18 3 fr. 3.50 La politesse. -Manuel des bienseances et du savoir-vivre, par E. Muller . 1 vol. in-18 2 fr. Petit traite de la politesse francaise. -Codes des bienseances et du savoir-vivre, par E. Muller . 1 vol. in-18 1.50 L'enfant , hygiene et soins medicaux pour, le premier, age ; par Ermance Dufaux de la Jonchere . Nombreuses gravures. 1 vol. in-18 3.50 L'art du bon gout , etude theorique et prat que de la beaute mise a la portee de tous, par Emile Bayard , 1 vol. in-18 broche, sous couverture artistique. 3.50 Le breviaire de la femme , par M me la comtesse de Tramar. 100 e edit. 1 vol. in-18 broche, couverture illustree 3.50 L'etiquette mondaine , par LA MeME. 12 e edit. 1 vol. in-18 broche, illustre de nombreuses gravures 3.50 La jeune femme chez elle , par LA MeME. 1 vol. in-18 broche 3.50 La mode et l'elegance , par LA MeME. 1 vol. in-18 broche, couverture illustree 3.50 ECONOMIE INDUSTRIELLE ET C COMMERCIALE Comptabilite. - Correspondance, etc. La tenue des livres, apprise sans maitre , par Louis Deplanque , 24 e edit., refondue et mise a jour par MM. Chariot et Camelin , experts comptables a Paris, 1 fort vol. in-8, broche 7.50 Relie toile souple elegante, tranches rouges 8.50 Relie 1/2 chagrin, tr. jaspees 10 fr. La tenue des-livres rendue facile, par Edmond Degrange . Edition revue avec soin par Lefebvre. 1 vol. in-8 broche 5 fr. 7.50 Tenue des livres rendue facile , par un ANCIEN NeGOCIANT. 1 vol. in-18 broche 3 fr. 3.50 Nouveau guide de la correspondance commerciale , par H. Page . 1 vol. in-8 6 fr. 7 fr. 8.50 Le secretaire commercial , par Henri Page . Extrait de la Correspondance Commerciale . 1 vol. in-18 broc. 3 fr. 3.50 Nouveau correspondant commercial en francais et en anglais , par M. J. Mc Laughlin , 1 fort vol. in-18 broche 3.50 Elegamment relie percaline anglaise. 4 fr. Dictionnaire des termes commerciaux francais-anglais , par J.-McLaughlin , 1 vol. gr. in-18 jesus, relie toile 3.50 Le secretaire francais-allemand commercial , par L. Mensch , 1 vol. broche 3.50 4 fr. Clef de la correspondance commerciale anglaise, francaise et espagnole , par J.-B. L'Hermitte , 1 vol. in-18 broche 3 fr. 3.50 Traite pratique de stenographie , par Ch. Lejeune , 1 vol. in-18, relie toile souple 2.50 Bareme universel. par P. E. de Doncker , comptable, et Henry , geometre. 1 vol. in-8 broche 8 fr. Le livre de bareme ou comptes faits. -Comptes faits depuis 0 fr. 02 jusqu'a 100 fr., par M. E.-P. Pons. 1 vol. in-18 broche 3 fr. 3.50 Bareme ou comptes faits. 1 vol. in-32 1.50 Tarif du cubage des bois , par J.-A. Francon , 1 fort vol. in-18 broc. 3.50 Relie toile souple elegante, tronches rouges 4 fr. Tarif pour cuber les bois en grume et equarris , par Etienne Prugneaux , 1 vol. in-18 broche 2 fr. Dictionnaire complet des communes de la France, de l'Algerie, des Colonies et pays de protectorat, par M. Gindre de Mancy ; nouvelle edition (1908), 1 v. in-32 jesus, relie. 5 fr. ELECTRICITE Traite pratique d'electricite , par Alfred Soulier , ing. 1 vol. in-18, avec de nombreuses figures, broc. 2 fr. 2.50 Manuel de l'electricien , par LE MEME.- Traite pratique des machines dynamo-electriques . 1 vol. in-18 illustre de 400 gravures, broche 2 fr. 2.50 Les grandes applications de l'electricite. par LE MEME. 1 vol. in-18 jesus illustre, broche/ 2 fr. 2.50 Ouvrage honore d'une souscription du Ministre de l'Instruction publique . Traite de galvalnoplastie , par LE MEME. 1 vol. in-18 illustre brec. 2 fr. 2.50 Installations electriques , par LE MEME. 1 vol.in-18 illustre.( En preparation ). Transformateurs et appareils de mesure , par LE MEME. 1 vol. in-18 illustre. ( En preparation ). ELEVAGE Manuel de l'eleveur de betail et de tous les animaux domestiques : par L. Pautet . 1 vol. in-18 jesus, broc. 3.50 Relie toile souple elegante, tranches rouges 4 fr. Traite pratique de l'elevage du pore et de chareuterie , par Aug. Valessert , par Alb. Larbaletrier , 1 beau vol. in-18, orne de gravures, broche 3.50 Traite pratique de medecine veterinaire , par M. H.-A. Villiers et A. Larbaletrier , fort vol. in-18 orne de 35 fig. broche 3.50 Relie toile souple elegante, tranches rouges 4 fr. Les vaches laitieres , par Albert Larbaletrier , 1 vol. in-18, 26 fig., broche 2 fr. Prairies et elevage du betail , guide pratique de l'eleveur , par A. Bedel , 1 vol. in-18 illustre de nombreuses vignettes, broche 3.50 Hygiene veterinaire appliquee , par J.-H. Magne . 3 e edition, avec gravures. Races chevalines et leur amelioration. 1 vol gr. in-18 jesus, broc. 8 fr. L'eleveur do lapins , par, Paul Devaux . 1 vol. in-18 illustre, broche 1.50 Manuel pratique de l'achat et de la vente du betail , par Henri Villiers , et Albert Larbaletrier . Nombreuses gravures. 1 vol. in-18 broche 2.50 L'abeille domestique , son elevage et ses produits , par M. Iches, 1 vol. illustre de 134 figures, broche 3 fr. Les animaux de basse-cour , par Albert Larbaletrier , 1 vol. in-18 illustre broche 3.50 L'art d'elever et d'instruire les ciseaux. par L.-E. Champaime . 1 vol. in-18, avec de nombreuses vignettes, broche 3.50 Manuel pratique de I'amateur de chiens : par Albert Larbaletrier , 1 vol. in-18 broche 2 fr. Le chien d'appartement et d'utilite , par Jean Robert , 1 vol. in-18 jesus broche 2 fr. Causeries chevalines , por A. Gaume , 1 vol. gr. in-18 broche 3.50 Le cheval , traite complet d'hippologie , par E. Santini . Nombreuses figures. 1 vol. in-18 illustre broche 3.50 Le cheval , par un Homme de cheval . 1 vol. in-18 jesus illustre 2 fr. INDUSTRIE ARTS INDUSTRIELS L'art applique a l'industrie , par A. Broquelet . 1 vol. in-18 jesus illustre, broche 2 fr. Manuel pratique d'automobilisme , par M. Zerolo . 1 vol. in-18 jesus, illustre de 150 figures, relie toile. 5 fr. Comment on construit une automobile. -Guide pratique du constructeur d'automobiles, par M. Zerolo, 3 vol. de 400 p. environ chaque vol. relie toile 5 fr. Motocyclettes et tricars , par LE MEME. ( En preparation .) Le guide du chauffeur , par M. Coudert . 1 vol. in-18 broche 2 fr. 2.50 Traite de galvanoplastie , par A. Soulier, ingenieur-electricien. 1 vol. in-18 illustre, broche 2 fr. 2.50 Traite complementaire de photographic pratique. 1 vol. in-18 de 412 pages 172 figures, broche 3 fr. 4 fr. Les applications de la photographie. 1 vol. in-18 de 460 pages, 180 figures, broche 3 fr. 4 fr. Photographie des couleurs , par Le MEME. ( En preparation .) Traite pratique de l'art lithographique , par Maurou et Broquelet . 1 vol in-18 jesus illustre, relie toile 5 fr. Manuel de l'imprimeur lithographe , par Broquelet et Bregeaut . I vol. in-18 illustre, relie toile. 5 fr. Traite de typographie , par H. Fournier , revue et augmentee par A. M. Viot . 1 vol. in-18 jesus broche. 3.50 L'art du cuir: Maroquinerie, cuir d'art , par A. Broquelet . 1 vol. in-18 illustre, broche 3.50 Traite pratique et complet des ateliers de sellerie, bourrellerie civils et militaires, par M. Gustave Bray . 1 vol. in-18 de 630 pages, 135 figures, broche 4.50 Relie toile 5 fr. Manuel methodique de l'art du teinturier-degraisseur , etc., pay A.-F. Gouillon . 1 vol. in-18 jesus de 652 pages et 120 gravures, broche 4.50 Relie toile 5 fr. Traite methodique de la fabrication des encres et cirages , par LE MeME. 1 vol. in-18 illustre broche 4.50 Traite d'ebenisterie et de marqueterie , par Paul Fournier , 1 vol. in-18 jesus illustre de 318 figures, broche 3.50 Traite classique du peintre decorateur , par P. Fleury , 1 vol. in-18 jesus illustre broche 4 fr. Traite encyclopedique de la peinture industrielle , par P. Fleury , 1 vol. in-18 jesus broche 4 fr. Traite pratique et scientifique de la coupe des chemises et specialites du tailleur-chemistier , par Marcel Dessault . 1 vol. in-18 jesus br 4 fr. 5 fr. Traite pratique de coupe et confection des vetements , par LE MeME. Hommes et enfants . 1 vol. in-18, 275 figures, broche 4 fr. 5 fr. , 1 vol. in-18 broche, 364 figures, broche, 5 fr. 6 fr. Traite pratique de coupe et essayage , par LE MeME, 1 vol. in-18 jesus, broche 3.50 Relie toile 4 fr. Traite pratique de retouches , par LE MeME, 1 vol. in-18, broche 3.50 Relie toile 4 fr. L'art du tourneur , par Poussart . 2 vol. in-18 illust. chaque vol. broche. 3.50 Traite pratique de la dorure sur bois , par Paul Fleury . 1 vol. in-18 jesus, illustrations en chromolithographie, broche 2 fr Guide du sculpteur sur bois , par Poussart et Wagner . 1 vol. in-18 jesus illustre broche 3.50 L'art de bien chausser , methode de conpe et de patronage , par M. Sauzat , 2 e edit. 1 v. in-18 jesus, avec. gr. 4 fr. Traite pratique do meunerie et de boulangerie , par M. Leon Hendoux . 1 vol. illustre 5 fr. Traite pratique de la laiterie : lait, beurre, fromages , par Albert Larbaletrier , 1 vol. in-18, orne de 73 grav. broche 2 fr. JEUX Jeux de societe , par L. de Valaincourt. 1 vol. illustre de nombreuses vignettes, broche 3.50 Le jeu de trictrac. Comprenant les regles et des tables servant a calculer facilement les chances. 2 vol. in-18 broches 15 fr. Le gai boute-en-train , par Ducret , 1 vol. in-18 broche 1.50 Pour rire en societe , par Ducret , couverture coloriee. 1 vol. in-18 br. 2 fr. Les mots pour rire , par Ducret , 1 vol. in-18 broche 2 fr. Regles simplifiees des jeux de salon , par Louis Blars . 1 vol. in-18 jesus broche 1.50 Les gais et curieux tours d'escamotage , par G. Robert . 1 vol. in-18, 74 fig. explicatives, couv. en coul., broche 1.50 Les passe-temps intellectuels. - Recreations mathematiques, geometriques, physiques , etc., par Ducret , 1 vol. in-18 illustre broche 2 fr. Academie des jeux , contenant l'historique, la marche, les regles, conventions et maximes des jeux. 1 vol. in-32 illustre, broche 2 fr. Nouvelle Academie des jeux , par Jean Quinola . 1 vol. in-18 br. 3 fr. Analyse du jeu des echees , par A.-D. Philidor . 1 fort vol. in-18, nombreuses planches , broche 5 fr. L'art de gagner au bridge , preceptes et conseils , par Henri de Gizaguet , 1 elegant vol. de poche in-18 br. 2.50 Cent patiences et reussites , la plupart inedites , par Poussart , 1 vol. in-18 illustre, broche 2 fr. LEGISLATION - JURISPRUDENCE ADMINISTRATION Codes et lois usuelles classes par ordre alpabetique et contenant la legislation jusqa'a ce jour , par MM. Augustin Roger et Alexandre Sorel . 41 e edition imprimee en caracteres neufs, entierement refondue et considerablement augmentee. 1 vol. gr. in-8 r d'environ 1.500 pages, broche 20 fr. 25 fr. On vend separement: , 1 vol. gr. in-8 jesus, broche 10 fr. 13 fr. Lois usuelles , I vol, gr. in-8 jesus, broche 12 fr. 15 fr. Le meme ouvrage , edition portative, format gr. in-32 jesus , en deux parties, 1 re Partie. Les codes , 1 vol. broche 4 fr. 5.25 2 e Partie. Les Lois usuelies, 2 vol. broches 8 fr. 10 50 Codes separes : edition in-32. Code civil, 1 vol. Code de precedure civile, 1 vol. Code de Commerce et Societes, 1 vol. Code d'Instruction criminelle, penal et forestier , 1 vol. 1.50 Relie toile 2 fr. Repetitions ecrites sur le Cede civil , par Mourlon , 12 e edition, revue et mise au courant, par M. Ch. Demangeat , 3 vol. in-8 37.50 Chaque examen, ferment un vol. se vend separement 12.50 Precis de droit usuel , nouvelle edition mise au courant des lois les plus recentes, par A. Grenier , 1 vol. in-18 relie toile 2 fr. Guide pratique des maires , des adjoints, des secretaires de mairie et des conseillers municipaux, par Durand de Nancy . Nouvelle edition mise au courant de la jurisprudence et des lois les plus recentes, par Ruben de Couder . 1 fort voI. in-18 broche 8 fr. 9 fr. L'orateur populaire. -Recueil de discours a l'usage de tous ceux qui sont appeles a prendre la parole en public, par L. Filippi . 1 vol. in-18 broche. 3.50 Relie toile souple, elegante, tranches rouges 4 fr. Dictionnaire de droit commercial, industriel et maritime , par M. J. Ruben de Couder . 6 forts vol. in-8. 60 fr. Relies 1/2 chagrin, trenches jaspees 72 fr. Supplement au Dictionnaire de droit commercial, industriel et maritime , d'apres MM. Gouget et Berger , par M. Ruben de Couder , 2 vol. in-8. Le volume broche 10 fr. Relie 1/2 chagrin, trenches jaspees. Le vol. 12 fr. Nouveau guide en affaires. - Le droit usuel ou l'avocat de soi-mime , par Durand de Nancy . 1 fort vol. gr. in-18 de 600 p. (edit. 1909), broche. 4.50 Relie toile souple, elegante, tranches rouges. 5 fr. Loi municipale du 5 avril 1884 , 1 vol. in-18 br. Nouvelle edit 1.25 Relie tolio souple, elegante, trenches rouges 1.75 Guide des commis et employes et de leurs patrons , par P. Guignard , 1 vol. in-18 jesus 3 fr. Nouvelle loi militaire de 1905. 1 vol. in-18 broche 2 fr. Guide pratique des gardes champetres et des gardes particuliers, par M. Marcel Gregoire . 1 vol. in-18 je]sus, broche 2 fr. Relie toile souple, elegante, tranches rouges 2 50 Honore d'une souscription du Ministre de l'Interieur . Guide du gendarme , par le capitaine Igert . 1 vol. in-18 jesus, broche. 3.50 Guide pratique des proprietaires, locataires on fermiers , par A. Deglos . Nouvelle edition entierement revue et corrige , par Ruben de Couder . 1 vol. in-18, broche 4.50 Rolie toile 5 fr. MECANIQUE ET MACHINES Machines a vapeur , ce qui se passe dans le cylindre, distribution , par A. Poussart . 1 vol. in-18 jesus de 280 pages, 249 figures broche 3.50 Traite elementaire de mecanique , par A. Poussart , ancien eleve de I'Ecole polytechnique, ancien officier de marine. re PARTIE.- Mecanique theorique et cinematique, mecanismes . 1 vol. in-18 jesus de 300 pages, illustre de nombreuses figures, broche 3.50 2 e Partie .- Moteurs .- Operateurs , 1 vol. in-18 jesus de 500 pages, illustre de nombreuses figures, broche. 3.50 Les mecanismes , par H. Leblanc , ingenieur-mecanicien. I vol. in-18 jesus de 500 pages environ, illustre de nombreuses figures. Nouvelle edition revue et mise a jour. Prix relie toile. 5 fr. Ouvrage honore d'une souscription du Ministre de l'Instruction publique . Aeroplanes et ballons dirigeables , par G. Besancon , directeur de l'Aerophile . I vol. in-18 illustre, broche ( en preparation ). SCIENCE HERALDIQUE BLASON Abrege methodique de la science des armoiries , par M. Maigne . Nouvelle edition, remaniee et augmentee, illustree. 1 vol. in-8 10 fr. Imprime a 154 exemplaires numerotes sur papier de Hollande 20 fr. Nobiliaire de Normandie , publie par une societe de genealogistes, avec le concours des principales lamilles nobles de la province, sous la direction de E. de Magny. 2 vol. gr. in-18 40 fr. SCIENCES MATHEMATIQUES Nouvelles orientations scientifiques. par Fernando Alsina ; ouvrage traduit du catalan par J. Piny-Soler . 1 vol. in-8 illustre, relie toile 3.50 Traite pratique d'arpentage , par Poussart . re Partie .--- Nivellement .- Leve de plans . 1 vol. in-18 jesus illustre de nombreuses gravures broche 3 fr. e Partie .- Operations a grande portee .- Tacheometrie . 1 vol. in-18 jesus illustre de nombreuses gravures, broche 3 fr. Tables de logarithmes a cinq decimales. Avec un Supplement un Formutaire rediges par M. Chollet . 1 vol. in-18, relie toile souple, cartonne toile 3 fr. Elements de geometrie , comprenant quelques notions generales sur les courbes, par J. Ricart . 2 vol. in-8 avec nombreuses figures dans le texte. Chaque volume broche 3 fr. Cours d'algebre a l'usage des candidats au baccalaureat es sciences et aux ecoles du gouvernement, par M. A. Bezodis , prof. au lyce Henri IV. 1 vol. in-8 broche 6 fr. Cours de geometrie descriptive a l'usage des candidats au baccalaureat es sciences et aux ecoles du gouvernement, par M. A. Bezodis. 1 vol. in-8, broche 5 fr. Cours de geometrie elementaire a l'usage des aspirants au baccalaureat es sciences et aux ecoles du gouvernement, par M. Colas , professeur de mathematiques au lycee Henri IV. 6 fr. e partie.-Geometrie dans l'espace, courbes usuelles, 1 vol. in-8, broche 3 fr. Traite d'astronomie , par Emm. Liais . 1 fort vol. gr. in-8 cavalier broche 7.50 Petit traite de geometrie pour la resolution des problemes de construction, par Prevost , 1 vol in-18 jesus cartonne tonne 1.50 Traite elementaire de topographie , par M. Tripon , 1 vol. in-4, relie. 7.50 SCIENCES OCCULTES Les mysteres de la main, par A. Desbarolles, 23 e edition, avec figures. 1 fort vol. gr. in-18 de 324 pages, broche 5 fr. Graphologie ou les Mysteres de lecriture , par Desbarolles et Jean Hippolyte ; nombreuses autographies. 1 vol. in-18 broche 4 fr. La sybille moderne ou le tresor du beau sexe , comprenant: le Lavater des dames , le Langage des dames , et l'Explication des songes . 1 vol. in-18 broche 2 fr. Le charlatanisme devoile , ruses, trucs, supercheries des saltimbanques, par Ducret . 1 vol., couverture en couleur, in-18 broche 2 fr. Le manuel du magicien , contenant: la poule noire, le grand grimoire et la clavicule de Salomon, par Ducret . 1 vol. in-18 broche 1.50 Le breviaire du devin et du sorcier , contenant: la hague divinatoire, le dragon rouge, les secrets du petit Albert, l'Enchiridion du pape Leon XIII, par Ducret. 1 vol. in-18 broche. 1.50 Les secrets admirables du grand Albert , comprenant les influences des astres, les vertus des vegetaux, mineraux et animaux, par Ducret . 1 vol. in-18 broche 1.50 Le grand interprete des songes , par le dernier des descendants de Cagiliostro . 1 vol. in-18 broche 1.50 Manuel de cartomuncie eu l'art de tirer les cartes, mis a la portee de tous, par Esmael . 132 figures. 1 vol. in-18 broche 1.50 L'art de tirer les cartes , 150 gravu. es, par Magus . 1 vol. in-18 broche 2 fr. Le grand livre des oracles , par Merlin . 1 vol. in-18 2 fr. Les petits mysteres de la destinee , illustre, par Balsamo . 1 vol. in-18 broche 1.50 L'oracle complet et infaillible du beau sexe (zodiaque magique), par Asmodee. 1 vol. in-18 broche 2 fr. Le langage des fleurs , par M me Aime Martin. 1 vol. in-18. broche 1.50 Le livre des oracles , par Albertus Merlin . 1 vol. in-18, broche 1.50 SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES Dictionnaire general des sciences theoriques et appliquees , par MM. Jules Gay , et Louis Mangin . ( Voir page 2.) Lecons de chimie , a l'usage des classes preparatoires aux ecoles du gouvernement, par M. Cadot. 5 vol. in-18. er VOLUME.-Phenomenes physiques et chimiques, combinaisons, thermo-chemie, fonctions chimiques. 1 vol. in-18 broche 4 fr. 36 2 e VOLUME.-Hydrogen, fluor, chlore, brome et iode. I vol. in-18 broche 4 fr. 3 e VOLUME.-Oxygene, soufre. I vol. in-18 broche 4 fr. 4 e VOLUME.-Azote, phosphore, arsenic. 1 vol. in-18 broche 4 fr. 5 e VOLUME.-Carbone, silicium et bore, classification et generaltes. 1 vol. in-18 broche 4 r. Cours elementaire d'histoire naturelle. 3 forts vol. in-18, orne de plus de 2.000 figures, comprend: Zoologie , par M. Milne-Edwards , 1 vol. broche 6 fr. Botanique , par A. de Jussieu , I vol. broche 6 fr. Mineralogie et g[e]ologie , par F.-S. Beudant . 1 vol. broche 6 fr. La geologie seale . 1 vol. broche 4 fr. Elements de geologie , par sir Ch. Lyell , traduit do l'anglais par M. Ginestou , 2 beaux vol. in-8 broch. 20 fr. Abrege des elements de geologie par sir Charles L'ell , traduit par M. Jules Ginestou , Ouvrage illustre de 644 gravures. 1 fort vol. gr. in-18 jesus broche 10 fr. Guide pratique pour les herborisations et les herbiers , par Clotaire Duval . 1 vol. in-18 jesus broche. 1.50 Introduction a la geologie ou premiere partie des elements d'histoire naturelle inorganique, par J.-J. D'Omalaus d'Halloy . Paris, Levrault, 1833. I fort vol. in-8, 900 pages, broche 12 fr. lntroduction a la mineralogle , par M. Al. Brongniart . 1 vol. in-8 br. 2 fr. Principes de geologie , par Charles Lyell , traduit par Jules Ginestou . 2 vol. in-8 broche 25 fr. SPORTS Manuel pratique d'equitation a l'usage des deux sexes , par Ch. LE Brun-Renaud , ouvrage orne de 45, figures. 1 beau vol. in-18 2 fr. Relie toile 3 fr. Manuel de boxe, lutte pratique et de canne , par M. E. Andre . 1 vol. in-18 jesus illustre de 73 gravures, broche 2 fr. La science des armes , par Robert . 1 vol. grand in-8 jesus, 7 grands tableaux, broche 8 Manuel pratique d'escrime , M. Emile Andre . 1 vol. in-18 3 Sports athletiques , par Ern . 1 vol. in-18 jesus illustre de figures, broche 3 Relie toile souple, elegante, 4 Massage sportif , par Coste , 1 vol. in-18 illustre broche 2 La natation ou l'art de nager, en moins d'une heure, , par Brisset . 1 vol. in-32 cart. 0 Traite pratique de natation et sauvetage , par L. Blache . 1 vol. jesus illusive de nombreuses broche Jeux et sports du jeune age , E. Weber , 1 vol. in-18 illustre, ( En preparation .) La danse , par Raoul Charbonnel , de 8 aquarelles, 38 planches en de 150 gravures, I magnifique in-8 jesus, broche 12 Belle reliure, fers speciaux, tranchesrees 1 Traite theorique et pratique de danse , par Edmond Bourgeois . 1 in-18 jesus illustre, broche 3 DIVERS Pour se marier , par A. Clair . 1 vol. in-18 jesus, broche 3 Guides pour le choix d'une pro sion , par F. de Donville . A l'usage des dearies gens .- Nouvelle edition entirerament revue et mis jour avec une pretace par Robert 1 vol in-18 jesus, broche. 3 fr. A l'usage des jeanes filles et des dam - Nouvelle edition entierement revue mise a jour et augmentee, avec une preface par Georges Broquelet . 1 vol. in-18 jesus, broche 3 fr. Manuel du garcon limonadier, de restaurant et de marchand vins , par Catusse . I volume in-18 jesus broche 3.5 Albums de MM. F. Bac, A. Guillaume, Gerbault, Leandre, etc. OEuvres de MM. Auguste Germain, Michel Corday, Willy, Zamacoi Guy de Teramond, Acker, Veber, Landay, Camille Pert, Severine, Croziere, Marguerite Roland, d'Almeras, etc. ( Fonds Simonis Empis ). DEMANDER LE CATALOGUE GENERAL Paris.-Imp. E. Desfosses, 13. quai Voltaire.-38119. 6-09.